Articles révoltants cotation

PETITE REVUE DE PRESSE

PROPOS OFFICIELS : RÉVOLTANTS, PRAGMATIQUES OU DÉLIRANTS ?

Quelque soit votre réponse à cette question, les répercussions de ces propos sont toutes des destructions humaines, et mènent toutes à des conflits et des guerres répétitives.

Ironie de ces destructions humaines volontaires, elles ont toutes comme point commun, en dehors de l'idiotie et l'éventualité soulevée par certains de corruption financière, l'application sans discernement de la règle comptable mark-to-market dans le monde de la finance.

Un simple choix comptable et un peu plus d'humanité suffiraient à éradiquer la majorité des crises financières et humaines.

NOTRE AVENIR NE POURRA SE CONSTRUIRE QUE SUR DES BASES HUMANITY INVEST.

J'AI VOLONTAIREMENT ARRÊTÉ LA MISE À JOUR CETTE PAGE, CAR LE DÉGOÛT N'A PAS DE PLACE DANS LE MONDE "HUMANITY INVEST".

LA SIMPLE MISE EN PLACE DES RÉPONSES APPORTÉES PAR L'INFORMATION FINANCIÈRE HUMAINEMENT RESPONSABLE SERAIT UN DES ELEMENTS OPERATIONNELS POUR INVERSER QUANTITÉ, SI CE N'EST LA MAJORITÉ DES PROPOS TENUS.

Sébastien Buron dans "Trends Tendances" Belgique du 25 février 2015 Article intitulé : "Les inégalités entre riches et pauvres ne font pas partie du mandat de la BCE"

" Rue de la Loi, numéro 223, à Bruxelles. C'est là, au cinquième d'un immeuble situé à deux pas du rond-point Schuman, dans une petite salle de réunion d'un bureau de représentation de la BCE, que Peter Praet, économiste en chef de l'institution de Francfort, nous a reçus pour un de ses rares entretiens avec la presse belge. En exclusivité pour les lecteurs de Trends-Tendances, il parle de l'avenir de la zone euro et revient sur la décision de la gardienne de l'euro de lancer un quantitative easing (QE) à l'européenne, en français un assouplissement monétaire.
TRENDS-TENDANCES:. Ce QE, était-ce la seule option valable pour lutter contre les menaces déflationnistes ?
PETER PRAET: Il faut non seulement replacer la décision dans le contexte des mesures non conventionnelles prises au cours des dernières années mais aussi au regard de la situation économique qui prévalait depuis le printemps 2014, en avril-mai. La croissance dans la zone euro commençait alors à ralentir. J'ai d'ailleurs dit publiquement la chose suivante : the economy is losing momentum at an early stage of a weak and fragile recovery (l'économie s'essouffle au commencement d'une reprise faible et fragile, Ndlr). C'est à ce moment-là que nous avons décidé de venir avec de nouvelles mesures, dont le premier TLTRO (targeted longer-term refinancing operations, Ndlr). Mais nous nous sommes rendu compte que le crédit via le canal des banques ne redémarrait pas vraiment. Or, quand les taux sont négatifs, que vous avez mis en oeuvre un certain nombre de mesures de politique monétaire sans l'effet escompté, il est alors logique d'acheter directement des obligations sur le marché. C'était en octobre dernier, nous avons alors commencé à songer à aller plus loin.
La mesure n'arrive-t-elle pas trop tard ?
Certains disent effectivement que nous arrivons un peu tard. D'autres pensent le contraire. Mais il faut bien comprendre une chose : la discussion autour du QE n'a pas été simple, en raison notamment de la dimension politique liée à la mutualisation des risques, le loss sharing. Certains membres du conseil se sont montrés réticents, considérant que le moment n'était pas venu d'utiliser cet instrument de politique monétaire non-conventionnelle. Cela a été très difficile pour eux d'accepter le QE. Nous avons essayé d'évacuer ce problème politique de loss sharing, qui assume les pertes en cas de défaut d'un pays, en nous concentrant uniquement sur les questions d'ordre monétaire, c'est-à-dire tout faire pour stimuler l'inflation et relancer l'économie. Ne polluons pas le débat monétaire par ces questions de loss sharing : finalement, c'est comme cela que nous avons pris la décision. Et les marchés ont bien réagi. La politique monétaire accommodante creuse les inégalités entre riches et pauvres. Tenez-vous compte de cet aspect des choses dans vos décisions ? Non. Pour la simple raison que cela ne fait pas partie du mandat de la BCE. Cela peut paraître bureaucratique comme réponse, mais c'est une réponse très importante. Oui, effectivement, cette réponse est très importante car elle et totalement délirante, édifiante et révoltante.

Jean-Paul Gaudal, directeur du département supervision bancaire et comptable à la Fédération Bancaire Française, dans « Confrontation Europe » de juillet/septembre 2010 : « Le concept de « fair value », la « juste valeur » sonne à priori équitable : il correspond à la question ancienne de la valorisation correcte des actifs financiers. Mais en valorisant ces actifs au prix du marché au détriment d’autres méthodes, il a contraint les investisseurs à afficher, en période hausses comme de baisses des cours, des gains ou des pertes comptables injustifiés par rapport aux fondamentaux économiques, ce qui a contribué à accroître la volatilité et à bouleverser le paysage financier. Dès lors que les marchés deviennent illiquides, les évaluations ne font que refléter le pessimisme ou l’optimisme des rares participants, dont le comportement ressort alors de phénomènes de hordes, déclenchant de brutales variations de valeur des actifs, à la hausse comme à la baisse.

Laurence Boisseau dans « Les Echos » du 2 juillet 2012 Article intitulé : AMF : Jean-Pierre Jouyet tire sa révérence aujourd’hui
«
Enfin, les normes comptables devront être regardées de très près, notamment dès qu’il s’agit de comptabiliser à la valeur de marché, ce qui ne peut que générer une forte volatilité. »

Dans « www.trends.be » du 26 janvier 2012 André Orléan qui est au Comité scientifique de l’AMF Article intitulé : Et si les marchés financiers avaient tort ? «Les prix sur lesquels reposent les marchés financiers sont tronqués, pour ne pas dire totalement faux ! »

Paul-Henri de La Porte du Theil nouveau Président de l’Association de la Gestion Financière dans « Les Echos » du 18 mai 2009 : « Dans la gestion, nous avons focalisé sur le couple rendement-risque en oubliant la liquidité, qui semblait aller de soi. L’effet de ciseau entre un passif qui décollecte et un actif illiquide peut être très douloureux »

Monsieur de Juvigny, Secrétaire général adjoint de l’AMF, le 6 décembre 2010 dans « La Tribune » va encore plus loin en précisant : « L’évaluation financière est si peu encadrée qu’elle fait presque figure d’anomalie dans l’univers réglementé de la finance. Mais avec l’essor du concept de « juste valeur », l’évaluation est apparue comme le maillon faible de l’information financière lors de la crise du « subprime », qui a mis en évidence la difficulté à cerner la valeur intrinsèque d’un actif en l’absence de transactions sur le marché. Avant d’ajouter que « L’AMF n’exclut pas la « possibilité de faire référence, à terme, aux standards de l’IVSC, mais « ne se prononce pas, à ce jour, en faveur de normes précises et contraignantes ». Et pourtant le même jour dans le même journal….

Michel Prada, ex-Président de COB, dans « La Tribune » daté du 6 décembre 2010 en page 37 : Article intitulé : Refonder l’évaluation financière pour restaurer la confiance « Les problèmes de valorisation sont au cœur des crises. Le sujet de l’évaluation financière échappe aujourd’hui à l’écran radar de la plupart des acteurs et des observateurs des marchés financiers. C’est là un véritable paradoxe au regard du rôle central joué par les problèmes de valorisation des actifs dans les dernières crises qui ont secoué non économies. L’incapacité des institutions financières à valoriser de façon précise et convaincante leurs actifs financiers complexes en l’absence de transactions sur le marché a en effet déclenché une crise de confiance sans précédent depuis 1929. L’heure est aujourd’hui à une refondation de l’évaluation financière, qui doit concerner tant les pratiques de place de la profession et sa déontologie. »

2007 : Tamara Kummer, Porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), le « grenier des Nations unies »

« Nous distribuons quatre millions de tonnes de vivres par an à 73 millions de personnes dans 78 pays. L’augmentation de 55 % de nos coûts, depuis juin 2007, a provoqué un manque à gagner, qui nécessite de réunir 500 millions de dollars avant le 1er mai. Si à cette date-là, nous n’avons pas les sommes nécessaires, nous serons obligés, soit de réduire de moitié nos rations, soit de diminuer de moitié le nombre de personnes que nous nourrissons. »

Mathieu Laine dans « Le Figaro » du 27 novembre 2009 : « L’élimination de la faim de la surface de la terre nécessiterait, selon le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, 44 milliards de dollars par an d’aides publiques à investir dans les infrastructures, les technologies et les intrants modernes. Cette somme est, dit-il, modeste au regard des 1 340 milliards de dollars dépensés dans l’armement… »

Pascal Lamy, Directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) répondant à une interview dans « Les Echos » du 13 mai 2008 : Question posée : Le monde connaît une grave crise alimentaire. Comprenez-vous que des pays comme l’Argentine, la Chine ou l’Inde restreignent leurs exportations ? Réponse : En tant qu’économiste, j’estime qu’assécher l’offre va dans le mauvais sens. En tant qu’homme politique, je comprends. Les économistes voient cela globalement ; les politiques pensent à leur prochain mandat….

En clair, il dit "moi je m'occupe des mes chiffres et les conséquences humaines ne relèvent en rien de mon mandat"...Par contre, il est payé comme tous les fonctionnaires européens des salaires de dingues avec des avantages Hors toutes normes connues, le tout à la charge de ceux qui l'ont à charge, je propose aux paupérisés des Peuples Belges de s'inviter chez lui pour manger et boire une bonne bière. Il vous doit bien cela? Et vu le nombre vous aurez droit à des billet SNCB à prix réduit "Spéciale groupe". En fait de groupe, ce seront des trains spéciaux.

A vous entendre, vous êtes partisan d'un impôt sur la fortune...
Non, je n'ai pas dit cela. Je dis simplement que je reconnais le problème. Mais taxer la fortune ou pas est un choix politique. Toute politique monétaire à un impact sur l'épargnant. Lorsque vous achetez des obligations d'Etat, ce que nous faisons avec le QE, ce n'est pas à l'avantage de ceux qui ont des dépôts d'épargne. D'un autre côté, si nous tombons en récession, ces inégalités vont empirer. Bref, il revient au monde politique de se pencher sur cette question des inégalités. C'est sa responsabilité. Ce n'est pas du ressort d'une banque centrale. Il appartient aux gouvernements de prendre les mesures pour corriger ces inégalités s'ils estiment nécessaire de le faire.

Retrouvez l'intégralité de cette interview exclusive dans le Trends-Tendances à paraître ce jeudi 26 février 2015. Souvenez-vous :

Romaric Godin dans "la Tribune" du 22 décembre 2014 Article intitulé : Quand la BCE dictait à l'Espagne sa politique économique...

" La BCE évolue progressivement vers un peu plus de transparence. On sait qu'à partir du 22 janvier, elle publiera désormais, comme la plupart des grandes banques centrales, un résumé des débats au sein du conseil des gouverneurs. Mais un des points sur laquelle l'institution était attendue, c'était son rôle exact dans l'imposition des politiques d'austérité en 2010-2011 à plusieurs pays de la zone euro. Même si la BCE refuse toujours de collaborer avec la commission d'enquête parlementaire irlandaise sur la crise, la BCE semble aussi avancer très doucement sur ce point. Comment est-ce possible ? Comment est-ce acceptable ?
Une lettre de la BCE rendue publique
Le mois dernier, la banque centrale avait ainsi publié l'échange de lettres de novembre 2010 entre son président d'alors, Jean-Claude Trichet et le ministre des Finances irlandais à la même période, Brian Lenihan. On y apprenait officiellement que l'institution de Francfort avait soumis le maintien de l'aide à la liquidité d'urgence du système bancaire irlandais à l'acceptation des conditions du « sauvetage » du pays par l'UE et le FMI. Chantage or not ? Est-ce cela l'Europe de la Paix ? Vendredi, la BCE a fait un pas supplémentaire. L'institution a déclassifié l'échange de lettres datant d'août 2011 entre la BCE et le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero. Depuis trois ans et demi, un avocat espagnol, Isaac Ibañez, cherchait à obtenir cette publication. La BCE demeure cependant très mal à l'aise vis-à-vis de ces lettres qu'il est fort difficile de trouver sur son site. La lettre de la BCE du 5 août, signée de Jean-Claude Trichet, alors en fin de mandat à Francfort, et du président de la banque d'Espagne, Miguel Fernandez Ordoñez, avait déjà été rendue publique voici un an par l'ancien président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, en annexe dans son livre "Le Dilemme". Mais la BCE avait toujours refusé de confirmer l'existence de cette lettre. C'est finalement chose faite. BCE qui magouille...
Août 2011 : les marchés attaquent l'Espagne
Rappelons le contexte. Un an après le début de la crise grecque et le « sauvetage » de l'Irlande et du Portugal, l'été 2011 connaît une nouvelle flambée de panique sur les marchés. Cette fois, c'est l'Italie, la France et surtout l'Espagne qui sont dans le viseur des marchés. La BCE envoie alors cette lettre au chef du gouvernement de Madrid pour lui demander de prendre des mesures capables de « restaurer la crédibilité de la signature espagnole sur les marchés des capitaux. » La BCE détaille alors ces mesures sur trois pages. On est surpris du détail des demandes contenues dans cette missive.
Le « programme économique » de la BCE
La BCE réclame notamment une réforme en profondeur du marché du travail, comprenant une priorité aux accords salariaux au niveau de l'entreprise et non plus de la branche, la fin des clauses d'ajustement des salaires sur l'inflation, la « revue » des autres régulations sur le marché du travail et, pour finir, la BCE estime que le gouvernement « devrait prendre des actions exceptionnelles pour encourager la modération salariale. » Sur le plan budgétaire, la BCE « exhorte le gouvernement d'annoncer dès ce mois-ci des mesures de consolidation budgétaires structurelles additionnelles. » Enfin, la BCE demande de mettre en place plus de concurrence dans l'énergie et dans le secteur des services.
La réaction de José Luis Zapatero
Clairement, la BCE a donc demandé une austérité plus sévère encore que celle qu'a alors commencé à mettre en place José Luis Zapatero. Ce dernier a refusé et s'en est ensuite vanté dans son ouvrage. De son côté, Jean-Claude Trichet, dans une interview à El Pais, a toujours souligné qu'il n'avait rien ordonné au gouvernement de Madrid, ni rien négocié avec lui. Décidemment, encore un mensonge Mais les choses ne sont pas si simples. D'abord, dans sa lettre du 6 août, José Luis Zapatero répond à la BCE qu'il entend « convoquer deux conseils des ministres extraordinaires pour prendre des mesures supplémentaires. » Ces mesures ne seront pas celles réclamées par la BCE, cependant. Mais durant le mois d'août, les deux grands partis espagnols de l'époque, les Socialistes du PSOE et les Conservateurs du PP se mettent d'accord pour intégrer la règle d'or budgétaire dans la constitution. Ce sera chose faite le 23 août.
La BCE agit, mais pas à la demande de Madrid
Dans sa réponse du 6 août, José Luis Zapatero réclame l'action de la BCE pour réduire la prime de risque sur les taux espagnols. Le 7, la BCE décide de relancer son programme « SMP » (Securities Market Programme) qui lui permet d'intervenir sur les marchés souverains. Faut-il y voir un effet de la bienveillance de la BCE vis-à-vis de l'Espagne, d'une « chance » qui a été donnée par Francfort au Royaume ? Pas vraiment. Compte tenu de la situation en ce début août 2011, la BCE n'avait pas le choix. L'Espagne n'est pas l'Irlande : il est impossible d'exercer la même pression sur ce pays que celle que l'on avait exercé sur l'île verte en novembre 2010. Si les écarts de taux (« spreads ») continuaient à se creuser, l'existence de la zone euro serait devenue problématique. La BCE a donc relancé le programme SMP parce que les événements la contraignaient à agir sans attendre la réponse de Madrid. Déjà, la France menaçait alors d'être attaquée.
A la différence du cas irlandais, et plus tard, du cas chypriote, il n'y a donc pas eu de « chantage » de la BCE donc la BCE a pratiqué le chantage....Europe de la Paix ou europe allemande ? Qui vote pour le maintien de ce type d'europe ? envers Madrid, mais seulement ce que l'on pourrait appeler une « tentative d'intimidation. » Il n'y a pas, comme en Irlande, de « condition » à l'action de la BCE qui, du reste, n'est pas évoqué. C'est simplement des recommandations insistantes. Il n'empêche, les recommandations de cette lettre apparaissent comme une annonce de la politique qui sera menée par Mariano Rajoy à partir de sa victoire du 20 novembre 2011 et qui conduira le pays dans une cure d'austérité particulièrement sévère et dans une récession longue et profonde.
L'aveuglement de la BCE
Le principal enseignement de cette lettre, c'est l'aveuglement de la BCE à cette époque. La Banque centrale a alors profondément sous-estimé les conséquences de l'austérité et des « réformes » sur l'économie de la zone euro. Comment pourrait-elle avoir "sous-estimé" ? Ce n'est pas crédible. Et si les fonctionnaires avaient tout simplement été "lobbyisés" ? Il convient de ne pas oublier, du reste, que la BCE n'était pas, à l'époque, exempte de tout reproche sur les événements de cet été 2011. Le 7 juillet 2011, Jean-Claude Trichet annonçait ainsi une hausse de son taux directeur de 0,25 point à 1,5 % et une hausse du taux de la facilité de dépôt d'autant à 0,75%. La crise de l'été 2011 ne fera pas bouger la BCE et il faudra attendre le 3 novembre 2011 et l'arrivée de Mario Draghi pour que le taux directeur revienne à 1,25 %. Ce durcissement monétaire en pleine crise a été un signal très négatif envoyé aux marchés et à l'économie européenne déjà soumise à une vague d'austérité. La demande de Francfort de renforcer cette austérité relève une incompréhension incompréhension...MDR complète de la situation et des conséquences à moyen terme de cette politique.
Un programme SMP peu efficace
Certes, la BCE a réagi avec le programme SMP. Mais là encore, il s'agissait d'une mesure de peu d'envergure, capable de calmer une poussée de fièvre, mais pas la crise en soi. D'ailleurs, ce programme devait être « stérilisé », autrement dit, ne devait pas donner lieu à de la création monétaire. Plus que la crise, la BCE restait alors obsédée par l'inflation, ne comprenant pas les effets déflationnistes des politiques menées. La crise ne s'est donc pas réellement apaisée, faute de vraie action de la BCE et d'une politique récessive de la part des Etats « à l'invitation » de la BCE. Mario Draghi a donc dû réorienter la politique de la BCE. En rebaissant les taux, puis en lançant une première opération de prêt à long terme (LTRO) avant de devoir, à l'été 2012, après le fameux « quoi qu'il en coûte » ( « Whatever it takes ! »), sortir le programme OMT, ce programme de rachat illimité jamais utilisé, mais qui a été assez dissuasif pour apaiser les marchés. Mais si la crise financière a été réglée, la crise économique et ses conséquences politiques restent vivaces.
L'ignorance des conséquences politiques
En voulant imposer un programme « standard » à José Luis Zapatero, Jean-Claude Trichet a aussi montré qu'il n'a pas su mesurer ces conséquences politiques. Mettre d'accord les deux grands partis sur une politique d'austérité « sans alternatives » conduit à une exaspération démocratique et à la recherche de « solutions » par les électeurs. Pourquoi voter en 2015 pour le PSOE qui a défendu la même politique que Mariano Rajoy auparavant ? En Espagne, c'est le mouvement issu du mouvement des Indignés, Podemos, qui profite de cette erreur et est actuellement en tête dans les sondages. L'an prochain, l'Espagne pourrait être ingouvernable. Ce sera le fruit des politiques proposées en 2011 par la BCE...

L’Expansion.com/Laurent Martinet dans "Trends Tendances" du 10 janvier 2014 Article intitulé : Faut-il brûler la BCE? "Jean-François Bouchard, cadre dirigeant de la Banque de France chargé de préparer l'Union bancaire avec la Banque centrale européenne, fait le procès d'une institution aussi puissante que méconnue. En mal de leadership, l'Europe? Elle a pourtant un maître, qu'elle connaît bien mal, selon Jean-François Bouchard, cadre dirigeant de la Banque de France, actuellement chargé de préparer l'Union bancaire européenne. Dans L'Empereur illicite de l'Europe - Enquête sur les dessous de la BCE (Max Milo), il fait le procès d'une institution méconnue, qui concentre de plus en plus de pouvoirs sans en répondre à quiconque. Comment est-ce possible en démocratie ? La Banque centrale européenne (BCE), prévue par le traité de Maastricht en 1992, a été instituée en 1998. Elle est chargée d'émettre l'euro comme monnaie commune et unique, de lutter contre l'inflation et de veiller sur la stabilité des prix dans les 18 pays de la zone euro. Les traités européens garantissent son indépendance vis-à-vis des Etats, qui n'ont pas le droit d'intervenir sur ses orientations. A quoi servent encore les Etats nationaux ? Son siège est à Francfort, en Allemagne. Ou les liens avec l'état allemand... Elle va devenir responsable à l'automne 2014 de la tutelle des banques européennes dans le cadre de l'Union bancaire. L'italien Goldman Sachs Mario Draghi, son directeur depuis 2011, joue à l'oracle oracle ou vérole ? économique de l'Europe dans ses points de presse mensuels, dans lesquels il donne l'avis de la BCE avis de la BCE ou son avis de "Golman sachs" ? sur la conjoncture et fait part des décisions du Conseil des gouverneurs des banques centrales sur les taux auxquels la BCE prête de l'argent aux banques européennes. La BCE a baissé son taux directeur de 0,5% à 0,25% en novembre dernier, plus bas historique pour soutenir une activité qui peine à reprendre en zone euro. Ne savait-il pas que cet argent risquait d'être "détourné" par les banques. Aurait-il fait un cadeau aux banques ? Le point presse prévu aujourd'hui devrait confirmer la tendance à fournir de l'argent bon marché, car l'inflation n'a atteint en décembre que 0,8%. Alors que la BCE vise un taux légèrement inférieur à 2%, normal pour une économie en croissance. Jean-François Bouchard reconnaît à la BCE une grande réussite. Sous la direction de Jean-Claude Trichet (2003 - 2011), elle est parvenue à mettre un terme à la spéculation financière contre les Etats européens mis en difficulté par la crise des subprimes. Dès 2008, elle prête aux banques privées des montants illimités pour des durées de plus en longues avec ses programmes LTRO (Long Term Refinancing Operations). Mais elle se permet aussi d'agir contrairement à ses statuts. L'article 123 du Traité européen lui interdit en effet "d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres". La BCE s'est pourtant permise, au grand dam de l'Allemagne, de lancer en mai 2010 le programme SMP (Securities Market Program) pour racheter au total 210 milliards de titres souverains pourris à la Grèce, à l'Italie, à l'Espagne, au Portugal et à l'Irlande. L'Allemagne, 28% du PIB de la zone euro, désapprouve ce financement d'Etats au bord de la faillite, mais elle n'a théoriquement pas plus de pouvoir au sein de la BCE que les autres membres. En septembre 2012, sous la présidence Draghi, la BCE annonce la mise en oeuvre du programme OMT (Outright monetary transactions) pour racheter sans limite de montant tous les titres souverains des Etats en difficulté, s'ils ont moins de trois ans. Permettant ainsi le financement illimité des Etats. Seul le représentant allemand vote contre. Mais l'annonce de ce nouveau programme suffit à décourager les spéculateurs. Chapeau bas de l'auteur à Mario Draghi, malgré son passé pourquoi passé ? sulfureux de banquier d'affaires chez Goldman Sachs. "Il a agi en banquier et non en juriste". Comment est-ce possible de ne pas respecter le droit ? Effectivement, il a agi en banquier... Il a submergé les marchés de liquidités (comme Greenspan que peu de personnes osaient "toucher") et provoqué la prochaine crise qui va encore plus mettre à mal les Etats et les Peuples en état de dépendance. Les Etats et les Peuples sont désormais les manoeuvres (mis au pas et "fliqués") de la réalisation de chiffres comptables (sans aucune valeur) à un instant donné. Chiffres qui, bien que n'ayant aucune valeur, sont les objectifs qui sont assignés aux Etats et aux Peuples par des autorités supra-étatiques qui ne respectent aucune règle de droit quand cela les arrange. Voilà le temps du procès. Pour prix de l'argent prêté, la BCE, au sein de la troïka qu'elle compose avec la Commission européenne et le FMI, a pris le pourvoir sur l'économie des pays qu'elle avait sauvé. Elle n'a sauvé personne, elle a asservi volontairement les pays qu'elle a mis à mal tout aussi volontairement. Pourquoi ne pas mettre les Fonds de Stabilisation Boursier nationaux en place alors que nous allons entre en cycle de bulle ? Combien de personnes ont réellement eu les 18% de hausse du CAC annoncé par les médias à grand renfort de "unes" ? Comment expliquer les silences de l'AMF sur cette désinformation qui sert à la pratique de l'abus de confiance et à l'escroquerie des porteurs de parts ? Elle leur a imposé une austérité mortifère, qui n'a fait que les engluer dans leur crise. Oubliant la leçon de l'économiste Irving Fisher, spécialiste de la crise de 1929, qui a démontré que la réduction des salaires faisait se contracter les revenus d'un pays: "Malgré son austérité de meurt-de-faim, la Grèce en est à la quatrième restructuration de sa dette et ne s'est pas desendettée d'un seul euro. Même chose pour le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne." En effet, en visant la compétitivité, la BCE a parié sur le chômage pour faire baisser les prix et les salaires. Sans que l'économie redémarre pour autant. Avec, pour conséquence en Grèce un taux de suicide qui a bondi de 26% en 2011, et si les suicidés faisaient acte d'utilité publique en venant faire un petit tour à Bruxelles pour faire un petit nettoyage avant de se suicider eux ? un record historique. Circonstance aggravante, la BCE n'a jamais reconnu son erreur, contrairement au FMI.
Pourquoi la BCE a-t-elle choisi cette méthode, qui avait la faveur de l'Allemagne la BCE qui est en allemagne serait-elle allemande ?, pour laquelle l'inflation reste le plus grand risque économique Selon Jean-François Bouchard, c'est parce qu'elle a été fondée sur le principe de la Bundesbank, et que ses statuts lui fixent comme but principal la lutte contre l'inflation. En fait, Herr Draghi de Goldman Sach est un .... Relancer la croissance et l'emploi, la BCE ne sait pas faire faux, elle ne veut pas le faire, contrairement à la Fed américaine. Il y a plus grave. Le peuple n'a jamais eu voix au chapitre dans les choix économiques qui ont été faits. Dans l'europe allemande, le peuple ferme sa gueule ou est déporté en chômeur sans ressource. Dans l'europe allemande, il est normal que le peuple vive avec le moins possible pour assurer la compétitivité de l'imbécilité financière et des lobbies qui "conseillent" les politiques dans la mise au pas des Peuples et des Etats. Dans l'europe allemande.... Qui veut de cette europe "boche" financière ? Je rappelle que mes propos ne touche pas le Peuple Allemand mais les politiques allemands et les collabos dans la mise en place de ce système où les peuples ne sont plus que des pantins à disposition. Comme l'on dit certains politiques allemands il y a quelques mois, des sous hommes. Mais qui pourrait contrôler la BCE? Les gouvernements? Discrédités par leur manque d'engagement européen, ils ont leur part de responsabilité dans les crises qui ont frappé leurs pays. La Commission? Jean-François Bouchard la juge incompétente. Le Parlement européen? Il n'a pas de pouvoir. Il ne reste que la BCE, qui "est devenue le seul réceptable possible des espoirs des Européens pour extraire leur prospérité de la voie de garage sur laquelle elle stationne depuis 2008". A condition de mettre fin à son irresponsabilité en "soumettant périodiquement son bilan au jugement des citoyens." Impossible, pour l'instant. Jean-François Bouchard propose même "d'élire au suffrage universel son président et ses principaux responsables". Plus sérieusement, il remet en cause le dogme selon lequel "une banque centrale doit être une banque centrale, c'est à dire une institution indépendante des Etats, qui ne subit pas l'influence du peuple". La BCE "responsable" de Jean-François Bouchard se verrait ainsi fixer "des objectifs citoyens en termes de croissance et de chômage", et pourrait même devenir officiellement "un centre de financement des dettes souveraines", rôle qu'elle n'a fait que jouer en corsaire jusqu'a présent. Elle confisquerait aussi à la Commission le contrôle du budget des Etats.
Sinon? L'Europe peut trembler. A grand renfort de parallèles historiques avec la Grande-Bretagne du 13e siècle ou l'Allemagne des années 30, Jean-François Bouchard prévoit une grande révolte populaire contre les institutions européennes, dont elles ne sortiraient pas indemnes. Des scénarios de sortie de l'euro sont échafaudés pour différents pays, la France ne s'en tirant pas si mal. L'empereur, qu'il faut rendre démocratique, serait donc le seul recours de la construction européenne. On voit mal pourtant comment il pourrait rendre compte directement au peuple sans passer par une de ces institutions décriées: Commission ou Parlement."

Michel Santi, économiste, dans « La Tribune » du 13 mars 2013

Article intitulé : "L'indépendance de la BCE n'est qu'allégeance au système bancaire"
« Michel Santi est l'auteur de "Splendeurs et misères du libéralisme", ouvrage dans lequel il s'interroge sur les raisons de la crise qui secoue l'Europe. Dans cette chronique, il considère que l'indépendance de la Banque centrale européenne a eu pour conséquence de retirer aux États la pleine maîtrise de leurs finances publiques en les obligeant à se financer auprès des banques. Selon lui, la "sacro-sainte" stabilité des prix est assurée au détriment de la stabilité macro-économique. Quand comprendra-t-on enfin que les déboires européens actuels ne sont en rien dus aux endettements publics ? Pourquoi l'orthodoxie, la pensée dominante, l'écrasante majorité des économistes, comme les dirigeants politiques (qui n'y comprennent pas grand-chose), s'obstinent-ils à considérer cette crise comme celle des « dettes souveraines » européennes ? Un petit rappel historique serait à cet égard éclairant. D'Histoire de France en l'occurrence, car c'est une loi française du début des années 70 qui devait consacrer cette orthodoxie financière - et figer dans le marbre la sacro-saint indépendance des banques centrales -, responsable des ravages actuels de l'Union européenne. »