Société Générale

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Eric Verhaeghe dans "Economie matin" du 21 octobre 2015 : Affaire Kerviel : le scoop que vous avez manqué

" Dans l’affaire Kerviel, tout n’a pas été dit, loin de là. Jusqu’ici, l’accusé n’est pas parvenu à démontrer clairement l’implication de sa hiérarchie dans le naufrage de ses placements hasardeux en 2008, et la version officielle soutient toujours que Daniel Bouton lui-même n’était pas au courant de la petite prise de risque à 50 milliards d’euros sous la signature de l’un de ses affidés. Mais un scoop récent vient de laisser penser qu’il en est vraisemblablement autrement.
Kerviel dans le cartel
Selon un article à lire de Marie-Jeanne Pasquette sur minoritaires.com, la version donnée par Daniel Bouton sur le déroulement des faits entre la découverte des pertes colossales de Kerviel, intervenue officiellement le samedi 19 janvier, et la révélation des pertes le 24 janvier, est très éloignée de la vérité. La journaliste a en effet eu accès à des sources directes qui infirment la version donnée par la banque.
Officiellement, le gouverneur de la Banque de France a donné un délai de quatre jours à Daniel Bouton, le 19 janvier au soir, pour satisfaire à son obligation d’informer les marchés des risques de perte. Ce délai devait permettre à la banque de déboucler ses positions dans les moins mauvaises conditions possibles. En contrepartie, Daniel Bouton s’était engagé à respecter le secret durant cette période de latence.
Selon Marie-Jeanne Pasquette, le secret n’a pas duré longtemps: avant même la fin du week-end, Daniel Bouton avait craché sa pastille à une palanquée de collègues.

Le soir même du dimanche 20 janvier, le cercle des initiés va en effet s’élargir. Les banquiers prévenus ne peuvent pas faire comme s’ils ne savaient rien. Deux de nos témoins, ont partagé immédiatement l’information avec leurs proches collaborateurs, membres du directoire, directeurs financiers ou directeurs des risques. Et il est probable que ces derniers aient, eux aussi, passé quelques coups de fils à leurs équipes pour vérifier l’exposition exacte de leur banque sur les marchés et ses engagements vis à vis de la Société Générale.
Manifestement, les banques internationales ont donc bénéficié d’un « tuyau » de la part de la Société Générale bien avant le reste du marché.
Kerviel, petit soldat de la banque
On lira avec intérêt les analyses de Gilles Pouzin sur le sujet, qui rappelle que l’audit de la Société Générale s’est intéressé très tardivement aux positions de Jérôme Kerviel. Durant toute l’année 2007, c’est-à-dire l’année précédent le bouillon de la banque, Jérôme Kerviel a dépassé 2.200 fois ses limites d’engagement. Le 7 novembre 2007: le service de surveillance du marché à terme germano-suisse Eurex (filiale de Deutsch Börse et SWX) avait aussi demandé des explications par courrier à la Société générale, concernant les positions extravagantes prises par Jérôme Kerviel le mois précédent. Les services de contrôle interne de Daniel Bouton avaient bien reçu et répondu à ce courrier, mais pour enterrer l’affaire et continuer à en faire : la Société générale avait même renfloué les positions de Kerviel sans les couper, en versant plusieurs centaines de millions d’euros à Eurex, pour honorer ses appels de marge. Quelques semaines plus tard, le joueur s’était refait, à la faveur d’un rebond boursier, et on n’en parlait plus.
Fin 2007, les spéculations de Jérôme Kerviel avaient rapporté 1,4 milliard d’euros de profits à la Société générale. Un gain déraisonnable sur des paris hasardeux dépassant les limites, certes, mais un gain bien réel.
On connaît la suite: début 2008, le même Kerviel met la banque en danger en prenant des positions qui se terminent par une débâcle. Jusque-là, Kerviel a servi fidèlement son employeur qui ne s’en plaint pas!
Daniel Bouton a-t-il, à cette occasion, instrumentalisé Kerviel pour dissimuler d’autres pertes sur le marché des subprimes qui commençait à sentir le roussi?
Il appartiendra à l’histoire de lever le voile sur ces secrets.

En attendant, il est évident que certaines banques ont été initiées à un secret qui aurait dû être gardé avant le débouclage total des positions. Article écrit par Eric Verhaeghe sur son blog.

Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

  Mathias Thépot dans "La Tribune" du 27 mai 2015 Article intitulé : Affaire Kerviel : les députés lorgnent la ristourne fiscale de la Société générale

" Y aura-t-il un nouveau procès Kerviel ?  Le nouveau témoignage de la commissaire de police jadis en charge de l'affaire Kerviel instaure le doute quant à l'absence de responsabilité de la Société Générale dans cette affaire. Les députés espèrent désormais que le procès soit révisé et que, par la même occasion, l'incroyable déduction fiscale de 1,7 milliard d'euros accordée à la Société générale soit restituée à l'Etat français. Ce n'est pas le point le plus connu de l'affaire Jérôme Kerviel, mais il revêt une importance fondamentale : après que les positions spéculatives prises par l'ancien trader aient fait tanguer la Société générale en janvier 2008, la banque a bénéficié d'une déduction fiscale de 1,7 milliard d'euros au titre des pertes provoquées par Jérôme Kerviel.
Pour qu'une telle déduction s'applique, une jurisprudence du Conseil d'Etat dit qu'il faut que la perte financière délictueuse ait été commise à l'insu des dirigeants, et que les dirigeants n'aient pas été, directement ou indirectement, à l'origine de la perte en cause.
Des révélations qui changent la donne
Or, les dernières révélations de la commandante de police de la brigade financière chargée de l'affaire Kerviel, Nathalie Le Roy, qui dit avoir désormais la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier, remettent clairement en question l'opportunité de la déduction fiscale offerte à la Société générale.
Ce problème ne pourra toutefois être posé que si ce témoignage, qui fait naître un doute quant à la seule culpabilité de Jérôme Kerviel dans cette affaire, entraine une révision du procès.
Afin de faire réémerger l'affaire, un peu plus d'une demi-douzaine de parlementaires, tous bords politiques confondus, ont été réunis par le PS Yann Galut, ce mercredi 27 mai, à l'Assemblée. En cette période de forte pression sur les comptes publics, ils espèrent notamment que l'Etat récupérera cette somme de 1,7 milliard d'euros accordée à la banque. Ils demandent donc au ministère de la Justice qu'il enclenche, comme il en a le droit, une révision du procès.
Les députés estiment également qu'une commission d'enquête parlementaire s'impose. Au-delà de la question de la responsabilité de la Société Générale, « il s'agit ici de transparence, du fonctionnement de l'institution judiciaire et du fonctionnement du système bancaire », explique Yann Galut.
Pas là pour abattre la Société générale
Jusqu'ici, la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, n'a pas donné suite aux demandes des parlementaires. Pour convaincre le gouvernement d'agir pour rouvrir le dossier, les députés appuient donc sur la corde sensible de la fraude fiscale : car, s'il devait être acté que les dirigeants de la Société générale étaient au courant des agissements de leur trader, alors « il parait évident que la Société générale devra rembourser à l'Etat cette somme de 1,7 milliard d'euros », estime Georges Fenech, député UMP. « Nous ne sommes pas là pour abattre la Société Générale mais pour restaurer la justice fiscale ! », rappelle de son côté le député EELV Eric Alauzet.
Les députés aimeraient notamment que lumière soit faite sur le mode de détermination de l'abattement fiscal de 1,7 milliard d'euros, ainsi que sur les pertes réelles de la Société générale dans cette affaire. « Sur les 5 milliards d'euros de pertes annoncées par la Société générale, environ 3 milliards se sont volatilisés et, pour le reste, ce sont les citoyens français qui ont payé ! », note Georges Fenech.
Le verrou de Bercy
Problème, les députés restent confrontés à ce qu'ils appellent « le verrou de Bercy » qui aime entretenir l'opacité sur les agissements des banques au nom du «secret fiscal ». Des pratiques « du Moyen Age » s'agace le député Nicolas Dupont-Aignan.
Ainsi, les parlementaires buttent régulièrement sur l'argument de ce «secret fiscal » lorsqu'ils tentent d'en savoir plus sur des affaires financières. « Il y a un réel problème concernant la notion de secret fiscal », ajoute Eric Alauzet. « Ce n'est pas la justice et les magistrats qui décident des poursuites en matière fiscale mais le ministère des Finances », déplore-t-il. Ce qui pose, selon lui «un problème au sein même de notre démocratie»."

Commentaire : Et la transparence....pas pour les copains voire peut-être les "financeurs" MDR

Souvenez-vous :

Dans "Trends Tendances" Belgique du 18 mai 2015 Article intitulé : La Société Générale connaissait les agissements de Jérôme Kerviel Comment aurait-il pu en être autrement ? Et le ou les RCCI, les commissaires aux comptes etc...

" La responsable policière de l'enquête sur la perte de 4,9 milliards d'euros subie par Société Générale début 2008 a fait état à un juge d'éléments qui établiraient que des dirigeants de la banque française connaissaient les agissements de l'ex-trader Jérôme Kerviel, selon le site d'information français Mediapart.
 Ex-commandante au sein de la police financière, Nathalie Le Roy, entendue en avril dans une enquête pour "escroquerie au jugement", "faux" et "usage de faux" ouverte en 2014, a évoqué le témoignage d'un ancien salarié de Société Générale, a rapporté Mediapart dimanche.
Opérant au sein de l'entité "risques opérationnels" de la banque, il a assuré à l'enquêtrice que "l'activité de Jérôme Kerviel était connue" et affirmé avoir alerté dès avril 2007 plusieurs dirigeants par le biais d'un courriel "avec une tête de mort pour attirer leur attention".

En dépit de plusieurs tentatives, dont une réquisition judiciaire auprès de la banque restée lettre morte, Mme Le Roy n'a pu mettre la main sur ce message électronique, explique Mediapart.
"A l'occasion des différentes auditions et des différents documents que j'ai pu avoir entre les mains, j'ai eu le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier", a-t-elle cependant dit au juge, selon le site.
La Société générale a réagi dans la nuit de dimanche à lundi en disant "s'étonner" de ces informations. Elle a fait valoir que la justice française avait à plusieurs reprises "reconnu la culpabilité pénale exclusive" de l'ex-trader.
Jérôme Kerviel avait exposé la banque à hauteur de 50 milliards d'euros lorsque l'affaire a éclaté en janvier 2008.
Jérôme Kerviel a été reconnu coupable d'avoir dissimulé ses prises de risques sur des produits financiers dérivés et définitivement condamné en mars 2014 à cinq ans de prison, dont trois ferme.
Libéré en septembre 2014 après 112 jours de détention, il purge sous bracelet électronique le solde de sa peine.
La Cour de cassation a en revanche cassé l'an dernier le volet civil de son jugement, qui lui imposait le paiement de 4,9 milliards de dommages et intérêts à Société générale. Un nouveau procès civil doit se tenir en 2016 pour établir la répartition des responsabilités dans cette perte, la banque ayant reconnu avoir failli sur le plan des contrôles.

Souvenez-vous : Le Club des copains

Wikipédia : Frédéric Oudéa, né le 3 juillet 1963 à Paris, est un banquier français.
Inspecteur des finances, il fait partie des conseillers de Nicolas Sarkozy durant son passage au ministère du Budget. Il est recruté par la Société générale en 1995. Après l'affaire Kerviel, qui frappe la banque en 2008, il est nommé directeur général. Frédéric Oudéa accède au poste de P-DG en mai 2009. En mai 2015, il quittera la présidence du groupe pour se consacrer à la Direction Générale de la Société générale, laissant ainsi la présidence à Lorenzo Bini Smaghi.Voir ci-dessous
Inspecteur des finances, il suit son supérieur Pierre Mariani voir ci-dessous et entre en 1993 au cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et de la Communication
Société générale
En 1995, Frédéric Oudéa est recruté par la Société générale. Après avoir occupé différentes fonctions à Londres et au siège français de la banque, il est nommé directeur financier en 2003. Il fait partie des successeurs potentiels de Daniel Bouton. Durant l'affaire Kerviel, ses équipes préparent l'augmentation de capital permettant de renflouer la banque. La direction générale du groupe lui est confiée en mai 2008, alors que Daniel Bouton conserve le poste de président du conseil d'administration4,7.
En mars 2009, Frédéric Oudéa fait partie des dirigeants auxquels le conseil d'administration octroie un lot de stock options (en ce qui le concerne, 150 000 titres à 24,45 euros), alors que la banque est aidée par l'État. La publicité faite à ce plan, au moment où aux États-Unis l'affaire AIG est devenue un scandale, les poussent à renoncer à ce gain exceptionnel. Fin avril 2009, Daniel Bouton annonce qu'il démissionne de son poste au conseil d'administration. Le mois suivant, Frédéric Oudéa est nommé Président-directeur général3.

Wikipédia : Pierre Mariani , né le 6 avril 1956 au Maroc, est un haut fonctionnaire, dirigeant de banque et homme politique français.
Son père est commissaire de police d'origine corse et sa mère est enseignante d'origine italienne.
Après avoir décroché une licence en droit public, Pierre Marianini est diplômé de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), puis de l'École nationale d’administration (ENA), promotion Henri François d'Aguesseau en 1982.
Il débute sa carrière comme inspecteur des finances avant d'être le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget de 1993 à 1995. Il rejoint ensuite le secteur financier privé comme dirigeant de la Société française d’investissements immobiliers et de gestion (SEFIMEG)3 de 1995 à 1997. Il dirige ensuite la Banexi puis en 1999, devient responsable des services financiers et de la banque de détail à l'international chez BNP Paribas. En octobre 2008, il est nommé administrateur délégué et président du comité de direction de Dexia4, où il s'attribue une augmentation de salaire de 30 %. En 2011, sous sa direction, Dexia annonce une perte record de 10 milliards d'euros. Le 2 août 2012, il quitte la direction de Dexia qui annonce le lendemain de nouvelles lourdes pertes au premier semestre et qui est en faillite virtuelle.
Mandats sociaux et autres fonctions

    •    Membre du Conseil d'administration d'EDF depuis 2009.
    •    Membre du Conseil d'administration de l'Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées depuis 20116.
Références
    1.    ↑ Lalibre.be - 8/10/2008 : Pierre Mariani, un proche de l'Elysée [archive]
    2.    ↑ L'Express - 6/05/2011 : Pierre Mariani, un banquier très politique [archive]
    3.    ↑ Nicolas Cori, journaliste à Libération - 7/10/2008 : Un copain de Sarkozy à la tête de Dexia [archive]
    4.    ↑ « Jean-Luc Dehaene et Pierre Mariani prennent la direction de Dexia » [archive], sur lemonde.fr,‎ 7 octobre 2008 (consulté le 11 octobre 2008)
    5.    ↑ « Pertes record pour Dexia » [archive], sur challenges.fr,‎ 9 novembre 2011
    6.    ↑ Arrêté du 21 mars 2011 [archive] publié au Journal officiel.

Wikipédia : Lorenzo Bini Smaghi est le descendant d'une famille noble de Toscane, et entre autres, il est apparenté à Robert Bellarmin. Il étudie au Lycée français de Bruxelles et obtient son baccalauréat en 1974. En 1978, il obtient une licence en sciences économiques de l'université catholique de Louvain. En 1980, il obtient une maîtrise de sciences économiques de l'université de Californie du Sud, et en 1988, un doctorat de sciences économiques de l'université de Chicago. Il est marié et a deux enfants.
Avant de rejoindre la Banque centrale européenne en 2005, il était directeur général responsable des relations financières internationales au sein du ministère de l'Économie et des Finances de l'Italie.
Le 24 juin 2011, alors que Mario Draghi est nommé président de la Banque centrale européenne, Lorenzo Bini Smaghi annonce qu'il quittera la BCE « avant la fin de l'année ». Le même jour, son nom est évoqué comme possible candidat au poste de gouverneur de la Banque d'Italie, pour succéder à Mario Draghi. Pourtant, peu de temps avant la fin du mois d'octobre 2011, c'est un autre dirigeant de la banque centrale italienne, Ignazio Visco, qui est choisi pour succéder à Mario Draghi, ce qui provoque l'irritation du gouvernement français qui perd ainsi la possibilité de nommer immédiatement un Français dans le directoire de la BCE. Le 10 novembre 2011, il annonce sa prochaine démission, sans doute en liaison avec la démission de Silvio Berlusconi devenue certaine le même jour et effective le 12. Il annonce qu'il enseignera à l'université Harvard (Center for International Affairs) à compter du 1er janvier 20125 mais pourrait devenir ministre du prochain gouvernement italien.
Le 19 janvier 2015 il prend la présidence de Société Générale.

Dans  "Le Point" - Publié le 19/01/2015 à 10:16
Lorenzo Bini Smaghi nouveau président de Société générale

" La banque dissocie la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, exercée par l'actuel P-DG Frédéric Oudéa.
De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014. © ANDREAS
La banque Société générale a annoncé lundi qu'elle allait dissocier la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, que va continuer à exercer l'actuel P-DG Frédéric Oudéa. "Cette évolution de la gouvernance, préparée en 2014, répond aux exigences applicables aux banques européennes", précise l'entreprise dans un communiqué. Le conseil d'administration a décidé qu'il serait procédé à cette dissociation "à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires du 19 mai 2015". De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014.
Le mandat de P-DG de Frédéric Oudéa, aux rênes de la Société générale depuis 2009, se terminait cette année. "Intervenant juste après le passage avec succès du groupe dans l'Union bancaire européenne, et dans un environnement économique concurrentiel et réglementaire de plus en plus exigeant, elle permettra à Société générale de poursuivre dans la continuité la mise en oeuvre de sa stratégie et sa transformation", estime la banque. Le groupe va également proposer que soient nommés comme administrateurs le patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet, et la directrice générale de SNCF Voyageurs, Barbara Dalibard. Ils remplaceront l'actuel vice-président du conseil d'administration Anthony Wyand, et l'ex-patron de PSA Jean-Martin Folz, qui n'ont pas souhaité voir leur mandat renouvelé.

Myret Zaki dans "Bilan" Suisse du 18 mai 2015 Article intitulé :  Affaire Kerviel: trop tard pour les preuves
  
" « J'ai été désigné comme unique responsable par la Société Générale. J'assume ma part de responsabilité, mais je ne serai pas le bouc-émissaire de la Société Générale », déclarait début février 2008 Jérôme Kerviel, le trader actif dans l’arbitrage sur indices boursiers, qui venait de perdre 4,9 milliards d’euros.
Tout au début de l’affaire, aucun spécialiste sérieux des marchés ne croyait à la thèse de «l’homme seul». Il aura fallu 7 ans pour que cette thèse, qui a prévalu par la suite, soit à nouveau remise en cause. Ce n’est que ce mois-ci que Nathalie Le Roy, la commandante de la brigade financière chargée à l’époque de l’enquête, a décidé de briser le silence. Ses révélations ouvriront-elles une «affaire Société Générale»? Ce n’est pas sûr, tant il est difficile, 7 ans après, de reconstituer des preuves.
Mais cette affaire restera, à jamais, marquée du sceau du doute.
Ce qui apparaît, dans ses dernières révélations, c’est un scénario malheureusement très classique : des enquêteurs dépassés par les complexités de la haute finance, qui se retrouvent en sous-effectif, pris de vitesse par une banque qui se serait débarrassée d’e-mails incriminants, et qui aurait fait signer des contrats de confidentialité à de multiples témoins potentiels. Par rapport à la banque puissante qu’ils ont en face, les autorités de l’enquête se retrouvent rapidement en mode suiveur ; les témoins clés avec qui Nathalie Le Roy a parlé en 2008 lui glissent entre les mains, les preuves lui échappent et le sol se dérobe sous ses pieds. Au final, les autorités se retrouveront en situation de déléguer l’affaire à la Société Générale, et prendront les témoins choisis par cette dernière. Comment est-ce possible ?  En fait, tout est possible.
Ce scénario qui se dessine, quelle que soit la vérité de l’affaire, révèle déjà le rapport des forces en présence.
Lorsque le scandale des 4,8 milliards d’euros de pertes éclate au début de 2008, les rubriques financières des journaux qui ont enquêté dans le milieu du trading doutaient fortement de la thèse de l’homme seul. Des traders de banques concurrentes à la Société Générale nous parlaient des volumes gigantesques de plusieurs centaines de milliers de contrats futures sur l’indice boursier DAX, qu’ils voyaient tous depuis des mois, et qu’ils savaient venir de cette banque. Les informations circulent si vite sur le marché. Se pourrait-il que les traders de la concurrence aient su d’où venaient ces gigantesques volumes, alors que la banque qui employait ledit trader ait simultanément tout ignoré de son activité ?
Tout porte à croire que la Société Générale ait préféré être accusée de défaillance de ses contrôles internes, c’est-à-dire d’avoir manqué de voir 75 signaux d’alertes de risques successifs entre juin 2006 à début 2008, plutôt que d’être vue comme complice de prises de risques aussi disproportionnées, les positions de Kerviel ayant atteint 28 milliards d’euros le 30 juin 2007. Et c’est ainsi que le rapport interne sur l'affaire Kerviel de mai 2008 n’a mis au jour «aucune complicité interne ou externe» dans cette affaire.
Un calcul tout à fait rationnel : mieux vaut être jugé incompétent que malhonnête.

Et une stratégie tout à fait pertinente, si elle se confirme: la banque se sera offert une impunité de 7 ans, voire davantage.
Tout cela rappelle étrangement une autre affaire, plus proche de nous: l’affaire UBS et ses 50 milliards de pertes dans les subprimes à la même époque. La Commission fédérale des banques (CFB), basée à Berne, avait manqué d’ascendant et de moyens pour surveiller les risques américains d’une UBS à laquelle la Suisse n’était que trop redevable pour le rayonnement qu’elle lui procurait alors. La taille et l’influence d’UBS lui avaient conféré une influence exagérée sur la CFB concernant des questions telles que le niveau adéquat de fonds propres pour certains types de risques. C’est le piège de l’«institutional capture» (ou capture institutionnelle), dans les termes mêmes de son ex-directeur Daniel Zuberbühler, qui signifie que la CFB a manqué de recul et d’esprit critique dans la surveillance de ce géant global.
Une situation similaire semble s’être produite dans l'affaire Kerviel en 2008 : comment une brigade financière sous-dimensionnée pouvait-elle dépêtrer le labyrinthe hiérarchique, financier et informatique, en un temps record (avant que les preuves ne soient effacées) d’un géant comme Société Générale, qui emploie 150'000 collaborateurs ?

Dans "Trends Tendances" Belgique du 18 mai 2015 Article intitulé : La Société Générale connaissait les agissements de Jérôme Kerviel Comment aurait-il pu en être autrement ? Et le ou les RCCI, les commissaires aux comptes etc...

" La responsable policière de l'enquête sur la perte de 4,9 milliards d'euros subie par Société Générale début 2008 a fait état à un juge d'éléments qui établiraient que des dirigeants de la banque française connaissaient les agissements de l'ex-trader Jérôme Kerviel, selon le site d'information français Mediapart.
 Ex-commandante au sein de la police financière, Nathalie Le Roy, entendue en avril dans une enquête pour "escroquerie au jugement", "faux" et "usage de faux" ouverte en 2014, a évoqué le témoignage d'un ancien salarié de Société Générale, a rapporté Mediapart dimanche.
Opérant au sein de l'entité "risques opérationnels" de la banque, il a assuré à l'enquêtrice que "l'activité de Jérôme Kerviel était connue" et affirmé avoir alerté dès avril 2007 plusieurs dirigeants par le biais d'un courriel "avec une tête de mort pour attirer leur attention".

En dépit de plusieurs tentatives, dont une réquisition judiciaire auprès de la banque restée lettre morte, Mme Le Roy n'a pu mettre la main sur ce message électronique, explique Mediapart.
"A l'occasion des différentes auditions et des différents documents que j'ai pu avoir entre les mains, j'ai eu le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier", a-t-elle cependant dit au juge, selon le site.
La Société générale a réagi dans la nuit de dimanche à lundi en disant "s'étonner" de ces informations. Elle a fait valoir que la justice française avait à plusieurs reprises "reconnu la culpabilité pénale exclusive" de l'ex-trader.
Jérôme Kerviel avait exposé la banque à hauteur de 50 milliards d'euros lorsque l'affaire a éclaté en janvier 2008.
Jérôme Kerviel a été reconnu coupable d'avoir dissimulé ses prises de risques sur des produits financiers dérivés et définitivement condamné en mars 2014 à cinq ans de prison, dont trois ferme.
Libéré en septembre 2014 après 112 jours de détention, il purge sous bracelet électronique le solde de sa peine.
La Cour de cassation a en revanche cassé l'an dernier le volet civil de son jugement, qui lui imposait le paiement de 4,9 milliards de dommages et intérêts à Société générale. Un nouveau procès civil doit se tenir en 2016 pour établir la répartition des responsabilités dans cette perte, la banque ayant reconnu avoir failli sur le plan des contrôles.

Souvenez-vous : Le Club des copains

Wikipédia : Frédéric Oudéa, né le 3 juillet 1963 à Paris, est un banquier français.
Inspecteur des finances, il fait partie des conseillers de Nicolas Sarkozy durant son passage au ministère du Budget. Il est recruté par la Société générale en 1995. Après l'affaire Kerviel, qui frappe la banque en 2008, il est nommé directeur général. Frédéric Oudéa accède au poste de P-DG en mai 2009. En mai 2015, il quittera la présidence du groupe pour se consacrer à la Direction Générale de la Société générale, laissant ainsi la présidence à Lorenzo Bini Smaghi.Voir ci-dessous
Inspecteur des finances, il suit son supérieur Pierre Mariani voir ci-dessous et entre en 1993 au cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et de la Communication
Société générale
En 1995, Frédéric Oudéa est recruté par la Société générale. Après avoir occupé différentes fonctions à Londres et au siège français de la banque, il est nommé directeur financier en 2003. Il fait partie des successeurs potentiels de Daniel Bouton. Durant l'affaire Kerviel, ses équipes préparent l'augmentation de capital permettant de renflouer la banque. La direction générale du groupe lui est confiée en mai 2008, alors que Daniel Bouton conserve le poste de président du conseil d'administration4,7.
En mars 2009, Frédéric Oudéa fait partie des dirigeants auxquels le conseil d'administration octroie un lot de stock options (en ce qui le concerne, 150 000 titres à 24,45 euros), alors que la banque est aidée par l'État. La publicité faite à ce plan, au moment où aux États-Unis l'affaire AIG est devenue un scandale, les poussent à renoncer à ce gain exceptionnel. Fin avril 2009, Daniel Bouton annonce qu'il démissionne de son poste au conseil d'administration. Le mois suivant, Frédéric Oudéa est nommé Président-directeur général3.

Wikipédia : Pierre Mariani , né le 6 avril 1956 au Maroc, est un haut fonctionnaire, dirigeant de banque et homme politique français.
Son père est commissaire de police d'origine corse et sa mère est enseignante d'origine italienne.
Après avoir décroché une licence en droit public, Pierre Marianini est diplômé de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), puis de l'École nationale d’administration (ENA), promotion Henri François d'Aguesseau en 1982.
Il débute sa carrière comme inspecteur des finances avant d'être le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget de 1993 à 1995. Il rejoint ensuite le secteur financier privé comme dirigeant de la Société française d’investissements immobiliers et de gestion (SEFIMEG)3 de 1995 à 1997. Il dirige ensuite la Banexi puis en 1999, devient responsable des services financiers et de la banque de détail à l'international chez BNP Paribas. En octobre 2008, il est nommé administrateur délégué et président du comité de direction de Dexia4, où il s'attribue une augmentation de salaire de 30 %. En 2011, sous sa direction, Dexia annonce une perte record de 10 milliards d'euros. Le 2 août 2012, il quitte la direction de Dexia qui annonce le lendemain de nouvelles lourdes pertes au premier semestre et qui est en faillite virtuelle.
Mandats sociaux et autres fonctions

    •    Membre du Conseil d'administration d'EDF depuis 2009.
    •    Membre du Conseil d'administration de l'Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées depuis 20116.
Références
    1.    ↑ Lalibre.be - 8/10/2008 : Pierre Mariani, un proche de l'Elysée [archive]
    2.    ↑ L'Express - 6/05/2011 : Pierre Mariani, un banquier très politique [archive]
    3.    ↑ Nicolas Cori, journaliste à Libération - 7/10/2008 : Un copain de Sarkozy à la tête de Dexia [archive]
    4.    ↑ « Jean-Luc Dehaene et Pierre Mariani prennent la direction de Dexia » [archive], sur lemonde.fr,‎ 7 octobre 2008 (consulté le 11 octobre 2008)
    5.    ↑ « Pertes record pour Dexia » [archive], sur challenges.fr,‎ 9 novembre 2011
    6.    ↑ Arrêté du 21 mars 2011 [archive] publié au Journal officiel.

Wikipédia : Lorenzo Bini Smaghi est le descendant d'une famille noble de Toscane, et entre autres, il est apparenté à Robert Bellarmin. Il étudie au Lycée français de Bruxelles et obtient son baccalauréat en 1974. En 1978, il obtient une licence en sciences économiques de l'université catholique de Louvain. En 1980, il obtient une maîtrise de sciences économiques de l'université de Californie du Sud, et en 1988, un doctorat de sciences économiques de l'université de Chicago. Il est marié et a deux enfants.
Avant de rejoindre la Banque centrale européenne en 2005, il était directeur général responsable des relations financières internationales au sein du ministère de l'Économie et des Finances de l'Italie.
Le 24 juin 2011, alors que Mario Draghi est nommé président de la Banque centrale européenne, Lorenzo Bini Smaghi annonce qu'il quittera la BCE « avant la fin de l'année ». Le même jour, son nom est évoqué comme possible candidat au poste de gouverneur de la Banque d'Italie, pour succéder à Mario Draghi. Pourtant, peu de temps avant la fin du mois d'octobre 2011, c'est un autre dirigeant de la banque centrale italienne, Ignazio Visco, qui est choisi pour succéder à Mario Draghi, ce qui provoque l'irritation du gouvernement français qui perd ainsi la possibilité de nommer immédiatement un Français dans le directoire de la BCE. Le 10 novembre 2011, il annonce sa prochaine démission, sans doute en liaison avec la démission de Silvio Berlusconi devenue certaine le même jour et effective le 12. Il annonce qu'il enseignera à l'université Harvard (Center for International Affairs) à compter du 1er janvier 20125 mais pourrait devenir ministre du prochain gouvernement italien.
Le 19 janvier 2015 il prend la présidence de Société Générale.

Dans  "Le Point" - Publié le 19/01/2015 à 10:16
Lorenzo Bini Smaghi nouveau président de Société générale

" La banque dissocie la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, exercée par l'actuel P-DG Frédéric Oudéa.
De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014. © ANDREAS
La banque Société générale a annoncé lundi qu'elle allait dissocier la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, que va continuer à exercer l'actuel P-DG Frédéric Oudéa. "Cette évolution de la gouvernance, préparée en 2014, répond aux exigences applicables aux banques européennes", précise l'entreprise dans un communiqué. Le conseil d'administration a décidé qu'il serait procédé à cette dissociation "à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires du 19 mai 2015". De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014.
Le mandat de P-DG de Frédéric Oudéa, aux rênes de la Société générale depuis 2009, se terminait cette année. "Intervenant juste après le passage avec succès du groupe dans l'Union bancaire européenne, et dans un environnement économique concurrentiel et réglementaire de plus en plus exigeant, elle permettra à Société générale de poursuivre dans la continuité la mise en oeuvre de sa stratégie et sa transformation", estime la banque. Le groupe va également proposer que soient nommés comme administrateurs le patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet, et la directrice générale de SNCF Voyageurs, Barbara Dalibard. Ils remplaceront l'actuel vice-président du conseil d'administration Anthony Wyand, et l'ex-patron de PSA Jean-Martin Folz, qui n'ont pas souhaité voir leur mandat renouvelé.

Dans "Boursorama" du 19 mai 2015 Article intitulé : Société générale: Kerviel et les rémunérations agitent la réunion des actionnaires

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Combine" - Si les actionnaires ont adopté l'ensemble des résolutions proposées au vote, l'assemblée générale n'a pour autant pas été de tout repos pour la direction du groupe.
Un actionnaire s'est ainsi indigné d'un élément de rémunération accordé au nouveau président, Lorenzo Bini Smaghi, qui recevra 200.000 euros pour des études sur le secteur financier destinées à la direction.
Affirmant "tomber des nues" devant cette "combine", l'actionnaire s'est interrogé sur le fait que M. Bini Smaghi soit rémunéré "pour amener un savoir qu'il devra apporter en tant que président".
"M. Smaghi, quand il a été recruté en mai 2014, n'était pas sûr de devenir président", a rétorqué M. Oudéa. Le groupe a annoncé en janvier la scission des postes de directeur général et de président, jusque là occupés par M. Oudéa, ce dernier conservant la direction générale.
Des militants de l'association Amis de la Terre ont aussi interpellé le patron au sujet des investissements du groupe dans des centrales à charbon au Bengladesh et en Afrique du sud. "Nous continuerons à financer des centrales à charbon à condition qu'elles n'émettent pas trop de rejet de CO2", a répondu M. Oudéa."

Aude Bariéty dans "Le Figaro" du 23 avril 2015 Article intitulé : La Société Générale condamnée pour avoir repris l’idée d’un étudiant
  
" Après huit ans de procédure, un ancien étudiant de l’ESC Toulouse qui accusait la Société Générale d’avoir repris son projet innovant de transfert d’argent vers l’étranger sans son accord a finalement obtenu gain de cause. La banque devra lui verser 80.000 euros de dommages et intérêts.
Une victoire définitive pour Keba Diop
, un désaveu renouvelé pour la Société Générale. La Cour de cassation a mis un point final à l’affaire qui opposait l’ancien étudiant et la banque depuis 2007 en confirmant la condamnation de la Société Générale à verser 80.000 euros à Keba Diop.
Retour sur les événements. En 2004, Keba Diop, étudiant en master à l’ESC Toulouse, présente à la Société Générale son projet «Transcompte», qui vise à faciliter les transferts d’argent vers l’étranger et à permettre aux étrangers vivant en France d’ouvrir facilement deux comptes. «Pour les étudiants qui font leurs études en France, cela leur permet de transférer et d’épargner de l’argent sur un autre compte dans leur pays d’origine» expliquait alors l’ancien étudiant, qui avait imaginé ce concept dans le cadre de son mémoire. En 2007, l’ancien étudiant a la mauvaise surprise de découvrir que la Société Générale a repris à son compte le concept de «Transcompte» sous le nom de «Votre banque ici et là-bas», sans qu’il en soit informé. Il décide alors de poursuivre la banque pour «concurrence déloyale» ainsi que «vol de propriété intellectuelle».Mais Keba Diop est débouté lors du premier procès, remporté par la Société Générale en 2012. L’ancien étudiant fait appel auprès de la Cour d’appel de Toulouse, qui lui donne raison en janvier 2014 et condamne la banque à 80.000 euros de dommages et intérêts. La Société Générale décide alors de se pourvoir en cassation, mais la Haute juridiction confirme la décision de la Cour d’appel le 31 mars 2015.
L’avocat de Keba Diop, Maître Ferdinand Djammen Nzepa, a pris acte de cette victoire en fustigeant néanmoins le montant des dommages et intérêts accordés à son client: «C’est un beau cadeau à la Société Générale», s’est-il indigné. Keba Diop, désormais ingénieur financier, a quant à lui préféré se réjouir de cette décision: «Dorénavant cet arrêt de la cour de cassation n° 14-12391 fait office de jurisprudence. Les étudiants, les porteurs de projet, les chercheurs pourront s’appuyer dessus en utilisant la notion de parasitisme pour attaquer en justice les personnes et entreprises mal intentionnées qui volent les œuvres des étudiants et ingénieurs»."