Nouvelle Calédonie

NOUVELLE CALEDONIE

 

 


Dans "Les Nouvelles Calédoniennes" du 9 novembre 2015  Article intitulé : Défisc de la 3G : peines de prison pour Harold Martin et Jean-Marc Bruel

" La décision du tribunal correctionnel vient de tomber dans l'affaire de la défisc' de la 3G avec un véritable coup de tonnerre !
 Harold Martin a été reconnu coupable et condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, et cinq ans d'inéligibilité.
 
Jean-Marc Bruel a également été reconnu coupable et condamné à trois ans de prison, plus une amende de 75 000 euros (9 millions de francs) et interdiction définitive d'exercer. Un mandat d'arrêt a été prononcé à l'encontre de l'intéressé. Sa société, la Calédonienne d'ingénierie, a été condamnée à 50 millions de francs d'amende et dissoute.
 Le commissaire aux comptes Thierry Granier, seul présent pour entendre la décision du tribunal, a aussi été reconnu coupable et condamné à six mois de prison avec sursis."

Maxime Hanssen  dans "Nouvelles Calédoniennes" du 2 septembre 2015 : Nouvelle-Calédonie : "Monsieur nickel" se défend des accusations des petits producteurs

"André Dang, personnage central du secteur du nickel calédonien, est accusé par ses détracteurs de faire le jeu des indépendantistes et de défendre ses propres intérêts. Des reproches anciens, mais qui sont exacerbés par la baisse du cours du nickel et les échéances politiques à venir. Menacé, contraint à l'exil, il s'explique pour La Tribune.
La Nouvelle-Calédonie a été le théâtre, au mois d'août, de nouvelles tensions autour du nickel, dont ce territoire français abrite environ 15 % des réserves mondiales exploitables. Le contrôle de cette richesse, alors que se profile le référendum d'autodétermination en 2018, est depuis longtemps au cœur des enjeux politiques et économiques du territoire. Mais l'écroulement du cours de ce non ferreux, principalement utilisé dans la production d'acier, exacerbe les tensions.
André Dang, le "Monsieur nickel" de l'île, cristallise les critiques, suspecté de tirer les ficelles. PDG de la Société minière du sud pacifique (SMSP) et président de la Société Territoriale de Participation Industrielle (STPCI), il gère d'importants domaines miniers, la plupart sous contrôle indépendantiste.
Accusé par les "petits mineurs" de vouloir les "étouffer économiquement", M. Dang, menacé par "les mineurs et les transporteurs", a été contraint de quitter le territoire calédonien. Un nouvel exil après celui de 1984, pour celui qui affirme "défendre uniquement la stratégie de ses actionnaires dont le but est d'optimiser la valorisation de la ressource calédonienne qui est une ressource épuisable." Entretien.
LA TRIBUNE. Vous avez quitté le territoire calédonien début août pour assurer votre sécurité. Quelles sont les raisons de cet exil à l'étranger ?
ANDRE DANG. Lors d'une réunion en date du 23 juillet dernier en présence du président du gouvernement et de représentants du groupement Contrakmine (syndicat des transporteurs routiers, ndlr) et du SEM (Syndicat des producteurs et exportateurs de nickel, ndlr), j'ai été la cible d'insultes et de menaces de mort, qui ont perduré les jours suivants sur mon téléphone portable et celui de mon domicile.
En accord avec mes actionnaires, la Province Nord et la Province des Îles, il a été décidé qu'il était plus prudent pour ma sécurité personnelle, mais aussi celle de mes proches, de continuer d'exercer mes fonctions depuis l'étranger.
Ainsi, l'été a été marqué par un conflit majeur opposant Contrakmine, soutenu par la SEM, au gouvernement. Ils demandaient l'ouverture d'un canal d'exportation vers la Chine afin de faire face à la baisse des commandes australiennes. En tant qu'acteur majeur de l'activité nickel, quelle a été votre position ?
En tant que PDG de la SMSP, je n'ai pas de position particulière sur ce conflit. Ce genre de problématique doit être appréhendé dans le cadre de la stratégie nickel du territoire et concerne donc nos institutions (provinces, gouvernement, congrès).
Les demandes d'exportations ont été déposées par les mineurs. Les différentes instances consultatives du pays (CCEM, GPTS) ont donné des avis défavorables à ces exportations. Cela signifie que les présidents des trois provinces élus démocratiquement et celui du gouvernement ont donné un avis défavorable à ces exportations qui contreviennent, selon eux, au schéma minier voté en 2009.
Pourtant, selon plusieurs témoignages, vous auriez fait jouer vos relations politiques pour bloquer la possibilité d'ouvrir un nouveau canal vers la Chine. Votre but serait, selon eux, "d'étouffer économiquement les autres exploitants miniers", afin de récupérer leurs titres, et ainsi assurer la valeur de la production inscrite dans les contrats chinois et coréens auxquels la SMSP a souscrit à travers ces joint-ventures.
Je le répète, je suis PDG d'une société industrielle. Là, on parle de décisions politiques auxquelles je n'ai pas été associé.
Et concernant les accusations dont vous faites l'objet ?
Concernant la seconde partie de votre question au sujet des mineurs, je suis assez étonné que la SMSP soit attaquée sur ce sujet. La SMSP ne veut étouffer personne et ne demande aucun titre minier mais compte simplement sur la solidarité de la profession pour permettre l'exploitation d'un outil calédonien avec du minerai calédonien.
Nous avons effectivement demandé aux autres mineurs calédoniens une aide concernant la fourniture de notre usine calédonienne en Corée. L'expansion de notre société minière ayant pris du retard, nous avions besoin du soutien des autres mineurs.
Du point de vue de ces derniers, vendre à leur client japonais ou vendre le minerai pour notre usine est totalement sans impact, d'un point de vue économique. En effet, en toute logique, notre proposition d'achat s'est faite au prix de marché.
 Du point de vue de la Calédonie, l'impact est totalement différent. A titre d'exemple, l'an dernier, le volume de minerai calédonien envoyé aux fondeurs japonais s'est élevé à l'équivalent de 25.600 tonnes de métal. Si ce nickel métal avait été produit par l'usine en Corée, la Nouvelle Calédonie aurait bénéficié de  5 milliards de franc CFP de dividendes supplémentaires.
Plus globalement, quelle est votre vision concernant la stratégie minière calédonienne à adopter ?
Mon mandat en tant que PDG de la SMSP est de mettre en œuvre la vision stratégique de mes actionnaires (La SMSP est détenue par le fond d'investissement de la Province Nord, elle-même majoritairement Indépendantiste, Ndrl), c'est-à-dire l'optimisation de la valorisation de la ressource calédonienne qui est une ressource épuisable.
Il faut qu'elle constitue un levier financier suffisamment important pour permettre le développement économique du Pays mais aussi et surtout pour assurer, une fois la ressource épuisée, la pérennité de ce développement.
La province Nord a donc réorganisé l'exploitation minière en investissant dans la réalisation d'outils industriels capables de transformer les minerais, de commercialiser le métal ainsi produit et donc de démultiplier les revenus associés à la ressource.
La stratégie consiste également à développer des joint-ventures. Ce modèle est celui qui correspond le mieux à la stratégie de la Province Nord puisqu'il permet l'association avec un fondeur étranger et le retour de la valeur ajoutée créée par ce fondeur au Pays pour son développement dans d'autres secteurs que le nickel.
A LIRE| Nouvelle-Calédonie : la chute du nickel exacerbe les enjeux politiques et économiques
Le cours du minerai de nickel est en chute libre, enregistrant son plus bas niveau depuis 16 ans. Quelle est votre stratégie pour faire face à ces difficultés ?
Nos partenariats industriels, via nos joint-ventures, nous permettent aujourd'hui d'être protégés contre les aléas du marché en termes de débouché et du coup en termes d'emploi sur le territoire. Mais les cours actuels ne permettent toutefois pas à la filiale minière d'atteindre l'équilibre.
N'est-ce pas dangereux - voir suicidaire - de miser exclusivement sur cette ressource - soumise à la volatilité des prix - pour assurer la prospérité  du territoire ?
Justement, la stratégie minière et métallurgique qui doit être appliquée en Nouvelle Calédonie doit avoir pour but l'optimisation de la valorisation de cette ressource.
La Nouvelle Calédonie doit donc trouver un consensus sur la définition qu'il convient de donner à la notion de "valorisation optimale du nickel" et nous avons déjà perdu trop de temps. Seule la rente métallurgique est profitable pour le développement de la Nouvelle-Calédonie.
Estimez-vous que les tensions autour du nickel sont exacerbées par cette conjoncture difficile ?
Effectivement, toute la profession calédonienne et étrangère souffre de cette crise importante et grave dont la Chine est à l'origine. Cela crée effectivement des tensions supplémentaires.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que vous "roulez" pour les indépendantistes du Nord ?
AD : Que je suis le PDG d'une société industrielle, et que par cette fonction je mets en place la stratégie que mes actionnaires ont défini.
En soutenant la montée au capital de la STCPI dans la SLN, ne voyez-vous pas un conflit d'intérêts autour de votre personne, dans la mesure où vous détenez personnellement 8 % dans la SMSP, concurrent de la SLN ?
Ce n'est pas moi, André Dang, qui soutient la montée au capital de la STCPI. En tant que Président de cette dernière, je suis responsable de gérer au mieux la participation détenue par les provinces notamment dans la SLN.
Ensuite, pourquoi parler de conflit d'intérêts quand on parle de stratégie Pays ? Pourquoi opposer la SMSP à la SLN ? Ces deux sociétés, fleurons de l'industrie minière et métallurgique de Nouvelle Calédonie, doivent être complémentaires et avoir un seul objectif : profiter au pays."

Jean-Marc Leclerc dans "Le Figaro" du 12 mars 2015 Article intitulé : Police : la fronde des commissaires contre un pistonné de leur dernière promotion
  
" Un candidat de la 65e promotion, dernier au classement, s'est vu réserver un poste chez lui, en Nouvelle-Calédonie, effectivement il est chez lui en Nouvelle Calédonie. Il a donc, a priori, toutes les compétences pour comprendre ce que les métros nommés là-bas ne comprendront jamais. De toute façon, ils y viennent pour la paie, la plage avant de revenir avec du frics en france et des droits à la retraite accélérés à la charge des non fonctionnaires fiscalisés en france. après une intervention au plus haut sommet de l'État. La méthode choque élèves et syndicats.
Les derniers seront les premiers! Est-ce la nouvelle règle d'affectation des sorties de promotion de l'école des commissaires? Une faveur accordée à un diplômé de la 65e promotion fait, en tout cas, grincer des dents au sein de l'École nationale supérieure de police (ENSP), institution très sélective sélective en quoi et sur quel critère MDR, installée à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône), qui forme les chefs de police de demain. Le Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP) a même publié un communiqué pour dénoncer une dérive. Cette glorieuse police balance toujours malgré son passé nazi et son présent meurtrier dès plus inquitétant. Très séléctive...sélective en quoi et selon quels critères moraux
Selon nos informations, le «pistonné», ancien officier de police issu de Nouvelle Calédonie, s'est vu, en effet, proposer par l'administration un poste de numéro deux des ex-RG dans son île. Effectivement, c'est son île et pour avoir passé une grande partie de ma vie sur le Caillou, je ne peux que penser que cette personne aura indéniablement la finesse et la reconnaissance que n'auront jamais au grand jamais les flics métros pour accomplir son travail de RG. Il est vrai que trop de ses confrères métros vont sur le Caillou en se croyant tout permis et connaissant absolument tout. Qui a dit en bon français ? Cela en dehors des conditions financières délirantes qui n'ont rien de républicaines. Il aurait bénéficié d'un appui très haut placé, au plus haut sommet de l'État, par un préfet qui fut en poste dans l'île et qui aurait gardé des relations avec les milieux politiques insulaires. Et pourtant, son «protégé» est arrivé dernier du classement de sortie de sa promotion! Dernier dans une promotion de police, signe négatif ou signe positif ? Pourquoi "protégé" ? Et si c'était la bonne connaissance de la Nouvelle Calédonie qui avait décidé le Prefet à prendre position ?
Un poste sur mesure créé de toutes pièces
Olivier Boisteaux, le président du SICPN, ne veut pas faire de la chasse à l'homme et s'interdit de révéler l'identité du candidat qui se trouve sans doute dépassé par la proportion que prend cette affaire chez les commissaires. Oui, mais il balance. Ah la glorieuse flicaille française qui "balance" sans dire le nom .. ce n'est plus "j'ai entendu dire qu'il était juif" mais d'autres versions apparaissent ces derniers temps. Je propose au Calédonien de faire "une tête" aux balances métros. Réminiscence de 40/45 ? La Police doit absolument combattre et virer la flicaille balance, raciste et autres merdes qui sont dans ses rangs. Une élite de la police française qui continue de balancer...Est-ce cela les premiers de la classe ? Quel est le passé familial de cette "élite " ? Mais le syndicaliste estime qu'il est de son devoir de réagir. «Alors que le choix des postes pour les Commissaires stagiaires de la 65ème promotion, un des principes essentiels de la scolarité de l'ENSP, s'effectue en ce moment même lors d'un amphithéâtre solennel, le principe d'égalité face au classement de sortie semble être dorénavant remis en cause», alerte-t-il. Pas du tout, comment un métro peut comprendre un kanak ou un Caledoche, en fait les Calédoniens de souche dans leur ensemble ?
«En effet, l'ENSP a décidé de faire figurer un poste «réservé» sur la liste proposée à nos futurs collègues et ce (…) pour permettre à un membre de la promotion de retourner sur le territoire de sa dernière affectation et sur ses terres d'origine, la Nouvelle-Calédonie. En Nouvelle Calédonie, la TERRE d'origine veut tout dire Il convient ici de préciser qu'aucun poste de Commissaire de Police n'y est actuellement vacant ; l'administration a donc décidé de créer de toutes pièces un poste sur mesure, celui d'adjoint au chef du service de Renseignement Territorial (ex-RG) qui, bien évidemment, n'a jamais été diffusé lors d'une quelconque CAP (Commission administrative paritaire)…», ajoute le commissaire Boisteaux.
«L'équité républicaine unilatéralement bafouée»
«Certes, poursuit-il, l'ENSP, suite aux multiples critiques, s'est engagée à ne pas «réserver» ce poste, ni à favoriser le stagiaire en question pour lui garantir une «pole position» au classement, mais dans les faits, les autres stagiaires se sont vus «incités» à ne pas s'intéresser à ce poste proposé.» Où est le problème, les français chez eux et les Calédoniens chez eux.
Et le policier de s'interroger: «Cette exception à la règle de l'égalité de tous face aux concours et aux épreuves de classement doit-elle laisser présager, pour l'avenir, de l'insertion de postes «fléchés» pour les personnes issues de zones insulaires éloignées de la métropole, c'est évident. En france, les français de différentes régions marquent entre eux leurs différences. Dite à une Breton qu'il est Marseillais et vous allez voir la réaction. Comment voulez-vous que des métros (qui n'ont à voir avec ces cultures colonisées et trop souvent humiliées encore aujourd'hui) comprennent en quelques années d'enrichissement financier local la culture et les us et coutumes locaux ? de régions provinciales où peu de postes de commissaire sont proposés ou même pour certains anciens officiers qui ne voudraient pas quitter une direction spécialisée?»
Il rappelle que les autres jeunes commissaires «issus des Antilles, de la Réunion ou de Polynésie, pour ne citer que ces territoires, n'ont jamais bénéficié d'une telle largesse que d'aucuns qualifient d'ores et déjà de passe-droit». Au-delà de «l'équité républicaine» qui serait, dit-il, «unilatéralement bafouée» la question de l'affection dans des territoires lointains de la République de personnes en fonction de leurs origines laisse planer un doute sur l'impartialité de leurs décisions une fois nommés. Les «passe-droit» et le «clanisme» ne font pas bon ménage avec les valeurs de la République. Et si la république se retirait de Nouvelle Calédonie dans le parfait respect des textes internationaux ?

Dans "Les Nouvelles Calédoniennes" du 21 02 15 : Article intitulé : Il faudra rendre les armes

" Dès le 2 avril, les Calédoniens possédant plus de quatre armes de catégorie C devront se débarrasser du surplus soit par la vente soit par la destruction du matériel. C’est un décret, signé par le Premier ministre qui risque de faire grincer des dents. Un texte du 5 février, qui entrera en application dès le 2 avril, modifiant « certaines dispositions du code de la sécurité intérieure relatives aux armes et munitions en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie ».
Parmi ces fameuses dispositions, « l’introduction en Nouvelle-Calédonie de quotas plus restrictifs de détention des armes de la catégorie B et des armes des catégories C et D (pouvant être détenues par les mineurs, NDLR) ainsi que des munitions correspondantes. » Concrètement, toute personne qui détient plus de quatre armes de la catégorie C et plus de 1 000 munitions, soit des fusils de chasse et leurs cartouches, doit s’en dessaisir, selon des modalités très claires définies par un article du code de la sécurité intérieure. Ils pourront s’en séparer soit par la vente règlementaire à un armurier ou à un particulier, soit par la neutralisation dans un établissement spécialisé, soit par la destruction par un armurier, ou encore par la remise à l’Etat. Consultation. Bien entendu, en cas de destruction, aucune indemnisation ne sera remise par l’Etat. Du côté des chasseurs, on est « effarés ». Pour Laurent Guilbert, président de la fédération de chasse, « c’est l’occasion de mettre les Calédoniens dans l’illégalité. Nous avions déjà eu l’occasion de rencontrer à l’époque le haut-commissaire Jean-Jacques Brot, nous avions émis des réserves quant à la possible mise en place d’un quota. En 2013, le texte avait été soumis au gouvernement de Calédonie qui avait émis un avis défavorable. Depuis, plus personne n’a été consulté et le texte est passé sans prendre en compte un quelconque avis. » Agaçant aux yeux du président donc, mais également incohérent. « Nous avons eu un assouplissement de la loi pour l’acquisition d’armes à feu et, à présent, quatre ans après, l’Etat demande aux Calédoniens de restituer des armes acquises dans la légalité. Il ne me semble pas que ce soit les armes déclarées qui soient toujours à l’origine des faits divers. » Exception. D’autant que Laurent Guilbert a d’autres propositions à soumettre. Il prône la formation des chasseurs et un permis de chasse qui ne s’obtiendrait pas si simplement, mais rejette en bloc l’idée de faire des Calédoniens une exception. « Je ne comprends pas pourquoi nous aurions une législation différente de la Métropole. »
Harold Martin, qui avait affiché une farouche hostilité à l’idée d’un quota lorsqu’il était président du gouvernement, est d’ores et déjà parti à Paris pour tenter de rencontrer, et surtout de convaincre, la ministre des Outre-mer, à l’origine du texte, de revoir ses positions. « En attendant, si ça n’évolue pas, il va se poser un sérieux problème de restitution », assure le président de la fédération de chasse. Le texte prévoit qu’à l’expiration du délai de six mois, si les détenteurs d’armes ne se sont pas dessaisis de leur surplus, le haut-commissaire, doit ordonner leur remise. Comment ? En informant la police ou la gendarmerie. Ceux-ci pourront alors demander « au juge des libertés et de la détention l’autorisation de procéder à la saisie de l’arme et des munitions, entre 6 heures et 21 heures, au domicile du détenteur. » Le haut-commissariat, sollicité par nos soins, n’a pas souhaité s’exprimer. Préférant tout d’abord recevoir les élus et les acteurs concernés, avant de faire des déclarations à la presse."

 Virginie Mangin dans "Les Nouvelles Calédoniennes" du 19 janvier 2015 Article intitulé : Le plan nickel défini

" Le FLNKS vient d’adopter sa « doctrine nickel », dont l’un des piliers est la montée de la Nouvelle-Calédonie à 51 % du capital dans les unités industrielles. Le regard est aujourd’hui tourné vers la SLN, et la méthode pour atteindre l’objectif sera bientôt arrêtée.
    •    Quelle est la « doctrine nickel » ?
Adoptée samedi par le bureau politique élargi du FLNKS à Kaala-Gomen, la « doctrine nickel » correspond à la stratégie minière et métallurgique du Front. Cette réflexion enrichie au fil des années s’appuie sur trois piliers. Le premier de ces objectifs primordiaux est la maîtrise de la ressource. Le deuxième intègre l’arrêt - sauf bien entendu pour les structures calédoniennes offshore - des exportations de minerais bruts, l’intérêt avancé étant de maximiser la plus-value et les retombées économiques dans le pays. Aucun délai n’a été précisé ce week-end. L’Union calédonienne avait évoqué l’année 2019 pour une application de la mesure. Autrement dit, d’ici là, les projets majeurs du secteur devront être accomplis. Tels que le fonctionnement total de la deuxième ligne de production de l’usine SMSP-Posco à Gwangyang, en Corée du Sud, ou bien la mise en route du partenariat entre la SMSP et le Chinois Jinchuan pour la valorisation des latérites. Mais, encore une fois, cet horizon de quatre ans n’a été proposé que par l’une des quatre composantes du Front. Enfin, le troisième cap fixé par le FLNKS vise l’exploitation de cette matière première dans des complexes métallurgiques détenus par la Nouvelle-Calédonie à hauteur de 51 %, autant dans le pays qu’à l’extérieur dans des modèles offshore. Ce point est capital pour la coalition indépendantiste, qui voit une force dans ce schéma : outre leur mise en commun, être majoritaire au capital de nombre d’usines permet de valoriser le panel de minerais disponibles, de la garniérite à la latérite, de la forte à la faible teneur.
    •     51 % au capital, comment ?
« C’est une volonté », insiste Gérard Reignier, de l’Union calédonienne, parti politique à l’animation du FLNKS actuellement. Un groupe de travail va être créé, avec deux missions en poche : ciseler la méthode pour atteindre ce but stratégique, mais aussi estimer les retombées économiques au niveau des populations. La première entité industrielle dans l’axe du Front est bel et bien la SLN. Un vieux combat. Et pour cause, la Société Le Nickel dispose de 55 % du domaine minier calédonien. La possession d’une majorité du capital reviendrait donc à maîtriser plus de la moitié de la ressource identifiée. Tel est le raisonnement de militants indépendantistes. L’idée est d’avoir la main sur les leviers, pour à la fois accroître les retombées locales et, par conséquent, l’autonomie du pays, mais aussi pour disposer de l’outil phare dans le secteur central. Par quel biais ? La STCPI, regroupant les intérêts des trois provinces, peut-elle échanger ses parts détenues dans Eramet, contre celles possédées dans la SLN, selon un accord de 1999 ? « C’est écrit », indique Gérard Reignier. Encore faut-il réussir à amener les représentants de la province Sud dans cette démarche-là. Quoi qu’il en soit, d’après l’actuel animateur du FLNKS, « on veut véritablement en faire un sujet cette année ».
 Et maintenant ?
Une discussion est aujourd’hui lancée sur la nécessité d’instaurer une entité pays au centre du schéma préconisé par la « doctrine nickel ». Bref, le bureau politique élargi du Front va proposer une motion, tirée de ces conclusions sur la mine, au congrès de la coalition, le 7 février. Et après ? L’obtention des 51 % dans la SLN constitue un enjeu véritable, à entendre des militants samedi à Kaala-Gomen. Des fidèles de la lutte indépendantiste prêts à faire entendre leur voix, si le dossier n’avance pas.
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C’est, en milliards de francs, selon l’expert Olivier Sudrie, la part de valeur ajoutée qui est restée en Calédonie en 2011, soit environ un tiers de la somme dégagée par le secteur, estimée à 76 milliards de francs. L’autre part est constituée principalement par des importations ainsi que par des dividendes rapatriés, vers la Métropole, pour la métallurgie.
Les indépendantistes signent un courrier sur la SMSP

Pour les membres indépendantistes du gouvernement, la SMSP doit bénéficier d’un abattement de tout ou partie des sommes exigées par les services fiscaux.

De Gilbert Tyuienon à Valentine Eurisouke, les cinq plumes indépendantistes du gouvernement ont signé un courrier adressé à l’exécutif, la présidente Cynthia Ligeard en tête. Datée du 24 novembre, soit avant la chute de l’équipe gouvernementale, cette missive demande de reconsidérer le redressement fiscal signifié à la SMSP. La sanction était tombée en juillet 2013. Les services fiscaux réclament alors, au groupe piloté par André Dang, 5,789 milliards pour les exercices 2008-2011, répartis en 4,816 milliards rattachés à la SMSP elle-même et 973 millions ciblant sa filiale Société de Ouaco détenue à 100 %. Motif principal ? Comme l’expliquent les membres UC, Palika et UNI du gouvernement, il est reproché à la SMSP d’avoir abandonné son activité d’extraction minière pour n’être plus qu’une holding financière gérant les participations de ses filiales. Le bénéfice d’avantages s’évaporerait alors. « Il semble que les services fiscaux n’aient pas disposé de tous les éléments d’analyse », jugent les cinq personnalités indépendantistes de l’exécutif, avançant plusieurs arguments. « Il apparaît que la SMSP est toujours propriétaire de titres miniers et d’autorisations personnelles minières », ou encore « que les ingénieurs de cette société procèdent toujours à des travaux de recherche pour estimer et accroître son patrimoine minier et celui de ses filiales… »â€¨â€¨â€¨« Profonde inégalité de traitement »â€¨â€¨â€¨Le courrier tient par ailleurs « à dénoncer » la double taxation des revenus métallurgiques provenant de la filiale, la SNNC, en Corée du Sud, du fait que la convention fiscale franco-coréenne n’a pas été étendue à la Nouvelle-Calédonie. Alors que, « parallèlement », « Eramet bénéficie, au travers de la convention fiscale franco-calédonienne, d’un régime mère-fille particulièrement favorable ». Un appel est lancé pour que l’exécutif intercède auprès du gouvernement français afin que des accords soient trouvés et que, par ricochet, la « profonde inégalité de traitement fiscal » disparaisse. Pour les indépendantistes, la SMSP est un acteur essentiel du rééquilibrage et le principal moteur de développement économique de la province Nord, « tout en recherchant une valorisation optimale de la ressource minière calédonienne ». Cette affaire du redressement fiscal de la SMSP animait aussi la discussion entre partis loyalistes, avant la crise gouvernementale.



Repères
Décision demain
Le bureau politique du FLNKS se positionnera demain lors de sa traditionnelle réunion hebdomadaire, sur l’initiative du haut-commissaire. Le représentant de l’Etat a en effet décidé de convoquer le gouvernement jeudi afin d’organiser un nouveau scrutin visant à élire un président et un vice-président. Selon des responsables indépendantistes, le FLNKS se donne jusqu’au 7 février, date de son congrès annuel, pour apporter sa vision sur une sortie de la crise gouvernementale.


La répartition
L’examen des ressources en nickel du pays par massif minier, permet de visualiser la répartition. Loin devant, la zone du Grand Sud, très riche, dispose d’une capacité en latérites écrasante. A une échelle nettement moindre - moins de la moitié -, la zone Est présente un potentiel néanmoins important, équivalent au stock estimé dans le Nord, doté il faut le rappeler de gisements notables tels que le Koniambo, Tiébaghi, ou encore Poum. D’ailleurs, l’experte Anne Duthilleul a noté « le potentiel en garniérites remarquable de la côte Est ». D’après les données récoltées, une unité basée sur une production de 10 000 tonnes par an, pourrait y être instaurée, en théorie.


Le rang
Au regard des résultats de l’USGS, le service géologique des Etats-Unis, la Nouvelle-Calédonie possède 15 % des réserves mondiales en nickel estimées à 80 millions de tonnes. Soit 12 millions, la deuxième plus grande de la planète, après l’Australie avec 24 millions, ou 30 %. Toutefois, des spécialistes s’interrogent sur les méthodes de calcul adoptées par l’USGS, pour définir cette estimation des réserves, et non des ressources.