Monnaies

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Dans "Boursorama" du 7 mai 2015 Article intitulé : New York accorde une première licence de bitcoins

" Le régulateur des services financiers de New York a accordé pour la première fois une licence à un opérateur de bitcoin, la monnaie virtuelle volatile et controversée  Le régulateur des services financiers de New York, Benjamin Lawsky, a accordé une licence à un opérateur de bitcoin, la monnaie virtuelle volatile et controversée, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué en soulignant qu'il s'agissait d'une première.
L'heureuse élue est la société itBit Trust Company LLC, qui en avait fait la demande en février. Cette licence lui permet d'opérer immédiatement tout en se conformant à la régulation imposée à un "trust", est-il précisé.
Cette licence signifie également que la société s'est engagée à protéger les consommateurs, à renforcer sa sécurité contre les attaques informatiques et à respecter les lois américaines contre le blanchiment d'argent.
itBit Trust devrait aussi se conformer dans les prochaines semaines aux lois régulant le secteur qu'est en train de finaliser Benjamin Lawsky.
D'autres dossiers d'entreprises candidates sont à l'étude, a dit à l'AFP un porte-parole de M. Lawsky sans toutefois donner de nom.
Lancé en 2009 par un (ou plusieurs) mystérieux programmeur informatique, le bitcoin est une monnaie qui peut être utilisée via un système de paiement anonyme et stockée virtuellement ou sur le disque dur de l'ordinateur de l'utilisateur. Ses promoteurs font valoir que les monnaies virtuelles permettent de transférer des fonds plus facilement.
Mais les régulateurs avancent que le manque de législation associé à son caractère anonyme rendent cette monnaie risquée.
Les doutes sur sa viabilité se sont renforcés suite à la fermeture de la plateforme d'échanges japonaise MtGox l'an dernier, avec quelque 300 millions de dollars en bitcoins qui se sont envolés au passage.
Depuis, les investisseurs ont quelque perdu confiance même si ses promoteurs continuent de répéter qu'elle reste un moyen efficace de transférer des richesses sans être tributaire des vicissitudes politiques qui pèsent sur les monnaies traditionnelles.
Pour finir de rassurer les investisseurs, itBit Trust a annoncé jeudi avoir élargi son conseil d'administration à des personnalités dont la réputation n'est pas contestée comme l'ancien sénateur démocrate américain Bill Bradley ou encore l'ancienne présidente de l'autorité de garantie des dépôts bancaire américaine FDIC Sheila Bair.
En janvier dernier, l'opérateur de bitcoins Coinbase avait annoncé, lui, ouvrir un premier marché aux Etats-Unis de cette monnaie virtuelle, avec le soutien de la Bourse de New York (le New York Stock Exchange). Il avait assuré avoir obtenu l'approbation de 24 Etats américains."

Dans "Bilan" Suisse du 21 mars 2015 Article intitulé : La chute de l'euro face au dollar illustre la guerre des monnaies

" La chute de l'euro face au dollar illustre une nouvelle fois la "guerre des monnaies" qui se joue à l'ombre de banques centrales désireuses, par le biais de la devise, de dynamiser leurs économies mises à mal par la crise.
Le séisme qui a frappé le système financier en 2008 puis la crise de la dette en Europe entre 2010 et 2012 ont mis les institutions monétaires en première ligne et chacune d'entre elles a mis toutes ses forces dans la bataille pour assurer à son pays les meilleures conditions monétaires.
"Nous sommes vraiment dans un processus où la politique monétaire s'est substituée à la politique budgétaire", car "les gouvernements n'avaient plus de marges de manoeuvre budgétaires", explique Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque.
Après la crise de 2008, "les banques centrales sont intervenues, car très vite les gouvernements ont dû se restreindre, ayant déjà dépensé plus qu'ils ne le pouvaient", note également Patrick Jacq, un spécialiste de la dette chez BNP Paribas.
Le Graal généralement recherché est une monnaie faible, qui rend les prix à l'exportation attractifs et aiguillonne les ventes des entreprises, donnant ainsi un bol d'air à l'économie dans son ensemble.
"Tout le monde veut booster sa croissance économique et recourt ainsi aux bonnes vieilles méthodes, à savoir affaiblir sa monnaie pour gonfler ses exportations et augmenter ainsi de façon rapide et sûre son produit intérieur brut"
, résume Eric Vanraes, gérant obligataire du fonds d'investissement EI Sturdza, basé en Suisse.
Pour autant, remarque M. Jacq, "l'arme de la monnaie est rarement un objectif officiel" et la Banque centrale européenne (BCE) a ainsi toujours dit qu'elle n'avait pas d'objectif de change.
Cet objectif n'a pas été formulé officiellement, "mais elle le pensait tellement fort que tout le monde l'a entendu", lance René Desfossez, spécialiste de la dette chez Natixis, car "les changes sont un des principaux leviers sur lesquels elle joue" pour assurer "les conditions monétaires les plus favorables possible à la reprise de l'économie" européenne.

L'envolée de la devise américaine a néanmoins poussé la Réserve fédérale américaine (Fed) à s'émouvoir publiquement cette semaine, par la voix de sa présidente Janet Yellen, du "poids pour la croissance américaine" d'un dollar fort.
24 BANQUES CENTRALES ONT DÉJÀ ABAISSÉ LEURS TAUX EN 2015
Car comme toutes les banques centrales jouent la même partition, en ajustant en permanence leurs dispositifs ou en puisant dans leurs réserves de change pour maintenir leur devise dans des limites acceptables, leurs stratégies se retrouvent souvent en opposition. D'où l'expression utilisée par les spécialistes de "guerre des monnaies".
Et dans une telle configuration, les plus solides sont logiquement en position de force.
"Aujourd'hui les principales banques centrales", à savoir la BCE, la Fed, la Banque populaire de Chine et la Banque du Japon, "tiennent les rênes de cette guerre, les autres réagissant avec retard et essayant de limiter les dégâts, explique M. Dembik.
L'épisode le plus marquant de ce point de vue a été le renoncement brutal de la Banque nationale suisse (BNS) mi-janvier à la politique qu'elle menait depuis trois ans pour empêcher le franc suisse de monter trop face à l'euro.
L'exemple est toutefois loin d'être isolé. "Cette année, 24 banques centrales ont déjà abaissé leurs taux. A la mi-mars, la banque centrale de Serbie, celle de Corée et la thaïlandaise l'ont fait", et la Russie leur a emboîté le pas, détaille Greg Smith, analyste chez World First.

En lançant le 9 mars un programme d'ampleur historique de 1140 mrd EUR d'achats d'actifs d'ici septembre 2016, la BCE a ainsi fait sérieusement pencher la balance en défaveur du dollar.
"La hausse continue du dollar pose un dilemme pour la Fed", notamment car elle "entame la capacité des exportateurs (américains) à rester compétitifs", estime Simon Smith, analyste chez FxPro.
"Depuis le moins d'août, le dollar s'est apprécié de quelque 25% face au panier moyen des grandes monnaies mondiales", relève M. Vanraes.
Mais selon lui, "la question aujourd'hui, c'est surtout la Chine: comme le yuan est arrimé au dollar, la banque centrale chinoise pourrait faire l'inverse de la BNS et dévaluer sa monnaie".
Un geste qui relancerait une nouvelle fois la compétition.