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L’enjeu des terres rares

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Publié le vendredi 13 novembre 2015 à 03H00

Le groupe UPLD* s’est exprimé mardi au sujet de la proposition de résolution, portée par le Tahoera’a de Gaston Flosse, pour élargir la compétence minière du pays aux « matières premières stratégiques ». Pour le groupe souverainiste, ce débat n’a pas sa place à Paris mais à New York, devant l’ONU.

L’information avait été révélée par Tahiti infos la semaine dernière. Le président de l’Assemblée de Polynésie française, Marcel Tuihani, a déposé le 21 octobre dernier une proposition de résolution demandant à l’Etat la modification de la loi statutaire pour donner pleine compétence à la collectivité sur l’exploitation minière dans les profondeurs océaniques de sa zone économique exclusive (ZEE) - lire les repères. Une décision « tardive et hypocrite », selon les indépendantistes, dont le leader, Oscar Temaru, traite même les autonomistes de « collabos » au service de la France pour avoir cédé ces compétences.

L’élargissement des compétences polynésiennes que souhaite aujourd’hui le Tahoera’a (parti autonomiste de Gaston Flosse) ne pourra avoir lieu qu’à l’issue d’une modification de la loi organique. Tel est l’enjeu de la demande portée par la proposition de résolution soumise par Marcel Tuihani.

 

Profit. Le texte demande la modification de la loi organique polynésienne et de deux articles du code minier national : « Les Polynésiens doivent pouvoir appréhender les potentialités de leur zone économique exclusive dans toute leur dimension scientifique […] Les ressources présentes dans la ZEE doivent en priorité servir au développement économique de la collectivité. La Polynésie française doit pouvoir tirer profit, le moment venu, de l’exploitation de ces gisements », y est-il exposé.

Cette proposition de résolution est loin d’être en mesure de faire l’unanimité à l’Assemblée. Le texte devait être présenté pour avis ce vendredi en commission des Institutions. Hasard du calendrier ? Son évocation a été reportée sine die à la demande de l’élue Tapura Virginie Bruant. Le gouvernement Fritch pourrait ne pas souhaiter la voir adoptée par la représentation polynésienne pour ménager ses relations avec Paris. Une telle position pose problème pour l’avenir de ce texte alors que les élus pro-Fritch ne devraient plus tarder à disposer de la majorité absolue dans l’hémicycle.

 

Incohérence. Pour des raisons bien différentes, le soutien de cette proposition de résolution semble précaire à l’UPLD, l’union de partis présidée par Oscar Temaru. Le groupe souverainiste a réagi mardi à ce qu’il juge une ambition nouvelle du Tahoera’a, en constatant le soudain intérêt du parti autonomiste pour cette question des gisements minéraux sous-marins de la ZEE polynésienne. L’UPLD parle d’incohérence : « La compétence statutaire en matière d’exploitation des gisements de ressources dites stratégiques a délibérément été abandonnée par le gouvernement polynésien dès la réforme de 1996 et confirmée par la révision statutaire de 2004 », précise le parti souverainiste en ne manquant pas de souligner qu’à chaque fois, Gaston Flosse était aux manettes.

« Je ne suis pas d’accord pour demander à l’Etat de nous rendre ce qui nous appartient », explique en outre le leader indépendantiste Oscar Temaru. Pour lui, comme pour Antony Géros et Richard Tuheivava qui se sont exprimés, l’Etat français ne veut pas reconnaître le processus de décolonisation engagé en mai 2013 par les Nations unies en Polynésie française. « Lorsque les questions polynésiennes sont abordées à l’ONU, la France se lève et va fumer une clope », a assuré Antony Géros. « Nous avons une ressource minière qui est estimée entre 10 et 15 milliards de dollars au kilomètre carré : comment a-t-on pu renoncer à ça d’un revers de la main ? s’interroge Oscar Temaru. C’est une trahison en complète violation du droit de souveraineté du Pays. Ce n’est pas à Paris ni à Bruxelles mais à New York qu’il faut aller régler ça. »

* L’Union pour la démocratie (UPLD) est une coalition de partis politiques de gauche et indépendantiste. Sa composante principale est le Tavini Huiraatira d’Oscar Temaru.

n L’essentiel

Le leader indépendantiste Oscar Temaru a fustigé la position de l’Etat français sur la question des terres rares, ces ressources sous-marines qui ne peuvent être exploitées que par la France. L’ancien président de la Polynésie française a affirmé, mardi à Papeete, que l’Etat menait « une politique de viol du droit du peuple maohi à la souveraineté ».

Repères

Une chasse gardée nébuleuse

Diverses études constatent depuis une trentaine d’années la présence abondante de minerais rares sur les fonds marins polynésiens. Mais le statut de 2004 restreint la compétence du Pays en matière d’exploitation minière. Il ne lui accorde aucune compétence sur l’exploitation des matières premières dites « stratégiques ». Or la liste de ces ressources minières « stratégiques » est vague. Elle est fixée par décret et peut être modifiée à tout moment par le gouvernement français, ce qui en fait une chasse gardée nébuleuse de l’Etat français.

Pas de réprésentant à la COP21

L’UPLD, pourtant sensible aux questions environnementales, a assuré qu’elle n’enverrait aucun représentant à la COP21. « La Polynésie ne fait pas partie des 21 joueurs : c’est la France qui va parler au nom de la Polynésie, François Hollande qui n’a jamais mis les pieds en Polynésie », a conclu Antony Géros.

 

Xavier Colin dans "Le Temps" Suisse du 29 octobre 2015 : Pour la guerre ou la paix: il faut du blé

" C’est une arme. Une arme stratégique, massive, déterminante. Vous êtes sur le sentier de la guerre: il vous faut du blé pour alimenter votre cause. Vous prenez le chemin de la paix: le blé est un ingrédient essentiel pour réussir.
La guerre? Examinez – c’est l’actualité – le cas du pseudo-Etat islamique en Syrie et en Irak: il apparaît que c’est, entre autres ressources, grâce au blé que Daech a pu s’implanter et se maintenir. Comme quoi le pétrole n’est pas la seule source de pouvoir financier.
Il n’aura échappé à aucun expert que la présence militaire de cet Etat proclamé se calque géographiquement et fort judicieusement sur les terres des greniers à céréales de la région. Un chercheur français de l’Institut des relations internationales et stratégiques a étudié la chronologie de la prise de pouvoir de Daech: il en ressort que dès le début de leur offensive, les djihadistes ont eu pour instruction de prendre le contrôle des silos à grain.
D’après ce chercheur, ce capital céréalier, pour la seule partie irakienne, représente plus d’un tiers de la production de blé du pays! En Syrie, ce serait 30% de la production de blé qui serait désormais aux mains des partisans du calife Abou Bakr al Baghadi. Revenu annuel estimé pour Daech: l’équivalent de quelque 200 millions de dollars.
Ce n’est pas là le seul bénéfice que le blé procure aux dirigeants terroristes: de facto, le blé est le moyen le plus sûr de recueillir, sinon l’adhésion, du moins la reconnaissance des populations locales. Dans certaines zones «libérées», Daech s’est empressé de distribuer gratuitement du pain. Et comme par hasard, lors des offensives djihadistes, ce sont bien souvent les boulangeries locales, avant même les dépôts d’armes, qui sont prises d’assaut et prioritairement maintenues en service!  
Dans cette région du monde, le blé est ainsi devenu un levier financier de premier ordre pour continuer la guerre.Toutefois, cette arme pourrait se retourner à terme contre ceux-là même qui ont su fort habilement confisquer les céréales à leur profit. En effet, en raison des combats ou à la suite des bombardements effectués par l’ennemi, ce sont aussi des cultures qui sont détruites, à grande échelle. En somme, c’est l’autonomie de Daech en matière de production et de revente de blé qui risquerait d’être mise à mal, au cas où la guerre devrait continuer. En attendant – simple hypothèse – la paix!
«Toute la politique part d’un grain de blé»
La paix? Pourquoi pas? Dans la mesure où, ailleurs dans le monde, c’est aussi grâce au blé que les peuples, en dépit de leurs divergences d’opinions, peuvent se rapprocher, ne serait-ce qu’en commerçant entre eux. Car nécessité fait loi: faut-il rappeler ici que le blé est la base de l’alimentation pour trois milliards de Terriens!
Hélas, le monde est ainsi fait que ceux des citoyens de la planète qui consomment le plus de blé sont le plus souvent incapables de le produire chez eux en quantité suffisante. Par exemple, du Maroc à l’Egypte, on consomme là-bas 100 kg de blé par habitant et par an, c’est-à-dire trois fois plus que dans le reste du monde.
Des raisons de ce déséquilibre: la nature des sols, les caprices du climat, le manque d’eau et la croissance démographique, autant de paramètres qui plongent ces pays d’Afrique du Nord dans ce que les spécialistes appellent une «hyperdépendance céréalière».  Un manque que viennent combler les cinq pays ou régions qui, à eux seuls, produisent plus de la moitié du blé mondial, à savoir l’Inde, la Chine, la Russie, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Et c’est ainsi que, pacifiquement, commercialement et très efficacement, les divers habitants d’une même planète échangent leurs biens naturels. Grâce au blé.
La paix ou la guerre? Mirabeau, en subtil médiateur lors d’une attaque par le peuple des magasins à blé de Marseille en 1789, l’avait compris en formulant ainsi sa pensée: «Toute la politique part d’un grain de blé!»

Maxime Hanssen  dans "Nouvelles Calédoniennes" du 2 septembre 2015 : Nouvelle-Calédonie : "Monsieur nickel" se défend des accusations des petits producteurs

"André Dang, personnage central du secteur du nickel calédonien, est accusé par ses détracteurs de faire le jeu des indépendantistes et de défendre ses propres intérêts. Des reproches anciens, mais qui sont exacerbés par la baisse du cours du nickel et les échéances politiques à venir. Menacé, contraint à l'exil, il s'explique pour La Tribune.
La Nouvelle-Calédonie a été le théâtre, au mois d'août, de nouvelles tensions autour du nickel, dont ce territoire français abrite environ 15 % des réserves mondiales exploitables. Le contrôle de cette richesse, alors que se profile le référendum d'autodétermination en 2018, est depuis longtemps au cœur des enjeux politiques et économiques du territoire. Mais l'écroulement du cours de ce non ferreux, principalement utilisé dans la production d'acier, exacerbe les tensions.
André Dang, le "Monsieur nickel" de l'île, cristallise les critiques, suspecté de tirer les ficelles. PDG de la Société minière du sud pacifique (SMSP) et président de la Société Territoriale de Participation Industrielle (STPCI), il gère d'importants domaines miniers, la plupart sous contrôle indépendantiste.
Accusé par les "petits mineurs" de vouloir les "étouffer économiquement", M. Dang, menacé par "les mineurs et les transporteurs", a été contraint de quitter le territoire calédonien. Un nouvel exil après celui de 1984, pour celui qui affirme "défendre uniquement la stratégie de ses actionnaires dont le but est d'optimiser la valorisation de la ressource calédonienne qui est une ressource épuisable." Entretien.
LA TRIBUNE. Vous avez quitté le territoire calédonien début août pour assurer votre sécurité. Quelles sont les raisons de cet exil à l'étranger ?
ANDRE DANG. Lors d'une réunion en date du 23 juillet dernier en présence du président du gouvernement et de représentants du groupement Contrakmine (syndicat des transporteurs routiers, ndlr) et du SEM (Syndicat des producteurs et exportateurs de nickel, ndlr), j'ai été la cible d'insultes et de menaces de mort, qui ont perduré les jours suivants sur mon téléphone portable et celui de mon domicile.
En accord avec mes actionnaires, la Province Nord et la Province des Îles, il a été décidé qu'il était plus prudent pour ma sécurité personnelle, mais aussi celle de mes proches, de continuer d'exercer mes fonctions depuis l'étranger.
Ainsi, l'été a été marqué par un conflit majeur opposant Contrakmine, soutenu par la SEM, au gouvernement. Ils demandaient l'ouverture d'un canal d'exportation vers la Chine afin de faire face à la baisse des commandes australiennes. En tant qu'acteur majeur de l'activité nickel, quelle a été votre position ?
En tant que PDG de la SMSP, je n'ai pas de position particulière sur ce conflit. Ce genre de problématique doit être appréhendé dans le cadre de la stratégie nickel du territoire et concerne donc nos institutions (provinces, gouvernement, congrès).
Les demandes d'exportations ont été déposées par les mineurs. Les différentes instances consultatives du pays (CCEM, GPTS) ont donné des avis défavorables à ces exportations. Cela signifie que les présidents des trois provinces élus démocratiquement et celui du gouvernement ont donné un avis défavorable à ces exportations qui contreviennent, selon eux, au schéma minier voté en 2009.
Pourtant, selon plusieurs témoignages, vous auriez fait jouer vos relations politiques pour bloquer la possibilité d'ouvrir un nouveau canal vers la Chine. Votre but serait, selon eux, "d'étouffer économiquement les autres exploitants miniers", afin de récupérer leurs titres, et ainsi assurer la valeur de la production inscrite dans les contrats chinois et coréens auxquels la SMSP a souscrit à travers ces joint-ventures.
Je le répète, je suis PDG d'une société industrielle. Là, on parle de décisions politiques auxquelles je n'ai pas été associé.
Et concernant les accusations dont vous faites l'objet ?
Concernant la seconde partie de votre question au sujet des mineurs, je suis assez étonné que la SMSP soit attaquée sur ce sujet. La SMSP ne veut étouffer personne et ne demande aucun titre minier mais compte simplement sur la solidarité de la profession pour permettre l'exploitation d'un outil calédonien avec du minerai calédonien.
Nous avons effectivement demandé aux autres mineurs calédoniens une aide concernant la fourniture de notre usine calédonienne en Corée. L'expansion de notre société minière ayant pris du retard, nous avions besoin du soutien des autres mineurs.
Du point de vue de ces derniers, vendre à leur client japonais ou vendre le minerai pour notre usine est totalement sans impact, d'un point de vue économique. En effet, en toute logique, notre proposition d'achat s'est faite au prix de marché.
 Du point de vue de la Calédonie, l'impact est totalement différent. A titre d'exemple, l'an dernier, le volume de minerai calédonien envoyé aux fondeurs japonais s'est élevé à l'équivalent de 25.600 tonnes de métal. Si ce nickel métal avait été produit par l'usine en Corée, la Nouvelle Calédonie aurait bénéficié de  5 milliards de franc CFP de dividendes supplémentaires.
Plus globalement, quelle est votre vision concernant la stratégie minière calédonienne à adopter ?
Mon mandat en tant que PDG de la SMSP est de mettre en œuvre la vision stratégique de mes actionnaires (La SMSP est détenue par le fond d'investissement de la Province Nord, elle-même majoritairement Indépendantiste, Ndrl), c'est-à-dire l'optimisation de la valorisation de la ressource calédonienne qui est une ressource épuisable.
Il faut qu'elle constitue un levier financier suffisamment important pour permettre le développement économique du Pays mais aussi et surtout pour assurer, une fois la ressource épuisée, la pérennité de ce développement.
La province Nord a donc réorganisé l'exploitation minière en investissant dans la réalisation d'outils industriels capables de transformer les minerais, de commercialiser le métal ainsi produit et donc de démultiplier les revenus associés à la ressource.
La stratégie consiste également à développer des joint-ventures. Ce modèle est celui qui correspond le mieux à la stratégie de la Province Nord puisqu'il permet l'association avec un fondeur étranger et le retour de la valeur ajoutée créée par ce fondeur au Pays pour son développement dans d'autres secteurs que le nickel.
A LIRE| Nouvelle-Calédonie : la chute du nickel exacerbe les enjeux politiques et économiques
Le cours du minerai de nickel est en chute libre, enregistrant son plus bas niveau depuis 16 ans. Quelle est votre stratégie pour faire face à ces difficultés ?
Nos partenariats industriels, via nos joint-ventures, nous permettent aujourd'hui d'être protégés contre les aléas du marché en termes de débouché et du coup en termes d'emploi sur le territoire. Mais les cours actuels ne permettent toutefois pas à la filiale minière d'atteindre l'équilibre.
N'est-ce pas dangereux - voir suicidaire - de miser exclusivement sur cette ressource - soumise à la volatilité des prix - pour assurer la prospérité  du territoire ?
Justement, la stratégie minière et métallurgique qui doit être appliquée en Nouvelle Calédonie doit avoir pour but l'optimisation de la valorisation de cette ressource.
La Nouvelle Calédonie doit donc trouver un consensus sur la définition qu'il convient de donner à la notion de "valorisation optimale du nickel" et nous avons déjà perdu trop de temps. Seule la rente métallurgique est profitable pour le développement de la Nouvelle-Calédonie.
Estimez-vous que les tensions autour du nickel sont exacerbées par cette conjoncture difficile ?
Effectivement, toute la profession calédonienne et étrangère souffre de cette crise importante et grave dont la Chine est à l'origine. Cela crée effectivement des tensions supplémentaires.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que vous "roulez" pour les indépendantistes du Nord ?
AD : Que je suis le PDG d'une société industrielle, et que par cette fonction je mets en place la stratégie que mes actionnaires ont défini.
En soutenant la montée au capital de la STCPI dans la SLN, ne voyez-vous pas un conflit d'intérêts autour de votre personne, dans la mesure où vous détenez personnellement 8 % dans la SMSP, concurrent de la SLN ?
Ce n'est pas moi, André Dang, qui soutient la montée au capital de la STCPI. En tant que Président de cette dernière, je suis responsable de gérer au mieux la participation détenue par les provinces notamment dans la SLN.
Ensuite, pourquoi parler de conflit d'intérêts quand on parle de stratégie Pays ? Pourquoi opposer la SMSP à la SLN ? Ces deux sociétés, fleurons de l'industrie minière et métallurgique de Nouvelle Calédonie, doivent être complémentaires et avoir un seul objectif : profiter au pays."

Dans "La Tribune" du 21 août 2015 : Les Bourses plongent, le pétrole au plus bas depuis 2008

" Le CAC 40 a chuté de 3,19% ce vendredi, dans la foulée de Wall Street. La bourse de Francfort a accusé un recul équivalent. Le pétrole a est tombé sous les 46 dollars le baril, son plus bas niveau depuis la fin 2008. Les inquiétudes sur la Chine expliquent ce reflux
Les inquiétudes sur la croissance mondiale pèsent sur les marchés financiers avec l'essoufflement du moteur chinois qui se précise, une économie européenne encore hésitante et la perspective floue d'une remontée des taux américains.
Après les remous sur le marché des devises, les bourses asiatiques ont clôturé en forte baisse vendredi matin, entraînant dans leur sillage les places européennes, puis Wall Street, en nette baisse pour la deuxième séance consécutive (une perte supérieure à 2% à 19h00 ce vendredi). Le pétrole qualité Brent mer du Nord est tombé sous les 46 dollars ce vendredi, au plus bas depuis le 30 décembre 2008, alors que les cours avaient chuté sous l'effet de la récession mondiale. Les prix du pétrole qualité américaine (WTI) sont passés sous les 40 dollars le baril.  Pas de mystère à cela: l'économie chinoise, forte consommatrice de pétrole, inquiète de plus en plus. Sa consommation pourrait reculer fortement, d'où une baisse de la demande mondiale pétrole pesant évidemment sur les cours.
"Ce n'est pas tant l'économie mondiale qui se dégrade que le contexte international qui ne s'améliore pas comme on l'espérait", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Mourier, économiste du courtier Aurel BGC.
"La reprise aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, dans la zone euro et au Japon, sera compensée par le ralentissement actuel en Chine, la croissance faible ou négative en Amérique latine et la Russie qui se remet très progressivement de sa récession de l'an dernier", détaille dans une note Marie Diron, responsable de la politique de crédit à l'agence de notation Moody's.
L'inconnue du ralentissement chinois
Principale inconnue, l'ampleur et la vitesse du ralentissement de la croissance chinoise, moteur ces dix dernières années de l'activité mondiale. "Les incertitudes sur le ralentissement chinois ont grimpé", confirme la banque américaine Citi, dans une note, prévoyant que la croissance de la deuxième économie mondiale "restera certainement molle".
Le flou devrait perdurait "au moins jusqu'à la fin de l'année", explique Nigel Green, PDG du cabinet de conseil deVere dans une analyse, qui estime qu'à ce moment-là "on aura une meilleure vision des risques d'un +atterrissage violent+ chinois". "La dévaluation a été vue comme une dernière arme du gouvernement chinois qui n'arrivait pas à relancer sa croissance", ajoute Jean-Louis Mourier.
Ce ralentissement chinois pèse sur le marchés des matières premières, dont les prix ont fortement baissé, pénalisant particulièrement les pays émergents notamment d'Amérique latine. "De nombreux pays souffrent, car ils dépendent de l'exportation de matières premières notamment de minerais", détaille Jean-Louis Mourier.
 La Bourse de Paris dans le rouge
La Bourse de Paris a une nouvelle fois perdu beaucoup de terrain ce vendredi (-3,19%), concédant sa quatrième séance de baisse consécutive. L'indice CAC 40 a perdu 152,56 points à 4.630,99 points, dans un volume d'échanges étoffé de 5,5 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 2,06%. Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 2,95% et Londres 2,83%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 3,17%.
"Le marché connaît un pic de volatilité et l'inquiétude ne retombe pas pour l'instant", note Alexandre Baradez, analyste chez IG France.
Ralentissement prévu dans la zone euro
La légère hausse de l'indice composite de la zone euro au mois d'août suggère que la reprise dans la région s'est poursuivie à un rythme modéré", note Jennifer McKeown, analyste chez Capital Economics. "Mais nous prévoyons toujours un ralentissement de la croissance en zone euro dans les mois à venir alors que les hausses précédentes dues à une inflation en baisse et à la dépréciation de l'euro s'estompent, en particulier si l'incertitude renouvelée autour des élections grecques nuit à la confiance", poursuit-elle. "L'investisseur a peur!", résume Franklin Pichard, le directeur de Barclays Bourse. Il "s'interroge(nt) sur la réalité du niveau de croissance de la Chine, craignant qu'un atterrissage trop brutal de l'économie chinoise n'entraîne un ralentissement plus prononcé de l'économie mondiale", juge-t-il.
Plongeon de la Bourse de Shanghaï
La Bourse de Shanghaï a de nouveau plongé vendredi, terminant sur une chute de plus de 4%.
Dans ce contexte, le marché semblait peu sensible à la démission, jeudi soir, du Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui espère ainsi raffermir sa base lors de nouvelles élections, probablement le 20 septembre. "Le dossier Grec ne semble plus au cœur des préoccupations. Faisant suite au déblocage de 23 milliards d'euros, la Grèce a comme convenu procédé au remboursement de 3,4 milliards d'euros à la Banque centrale européenne", indiquent dans une note les analystes de Saxo Banque. Mais "avec la perspective de nouvelles élections, la Grèce sera une nouvelle fois dans l'incertitude et sur le devant de la scène", poursuivent-ils."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 24 août 2015 : Les matières premières au plus bas depuis 16 ans

" Les cours des matières premières évoluaient lundi à des plus bas de 16 ans, plombés par la chute du brut, les craintes liées à l'économie chinoise entraînant les investisseurs vers des valeurs refuge telles que l'or.
L'indice Bloomberg des matières premières, qui répertorie 22 matières brutes, a plongé de 1,7% à 86.3542 points lundi, son plus bas niveau depuis août 1999. Les matières premières se sont effondrées cette année en raison des préoccupations accrues concernant la faiblesse de la demande de la Chine, deuxième économie et premier consommateur mondial, qu'il s'agisse de métaux, d'énergie ou d'alimentation.
Les inquiétudes ont atteint un sommet lorsque la Chine a dévalué le yuan il y a deux semaines, une initiative interprétée par nombre d'observateurs comme un signe que l'économie se porte encore plus mal qu'attendu. La dévaluation est susceptible d'affecter le pouvoir d'achat du géant asiatique pour des matières premières libellées en dollars.
Lundi, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), la référence pour le pétrole brut américain --pour livraison en octobre, -- cédait 1,29 dollar à 44,27 dollars dans les échanges de l'après-midi, après être passé temporairement sous le seuil psychologique de 40 dollars.
Les nouvelles baisses des cours des matières premières interviennent après l'annonce vendredi du lourd recul de l'activité manufacturière chinoise, selon un indice de référence tombé à son plus bas niveau depuis plus de six ans. Cela avait provoqué à Londres des ventes massives qui ont poussé des matières premières agricoles et des métaux à des niveaux plus bas depuis des années.
En revanche, l'or était stable, bénéficiant du statut de valeur refuge en période de turbulences. Dans les échanges lundi après-midi à Singapour, l'once d'or était en légère baisse de 0,2% à 1.158,10 dollars.

Dans "La Tribune" du 13 août 2015 Article intitulé : La demande mondiale d'or au plus bas depuis 2009

" La demande d'or a atteint les 915 tonnes au deuxième trimestre et a chuté de 12% par rapport à la même période en 2014. Elle a été plombée par une baisse des commandes chinoises et indiennes.
Les besoins de métal jaune en hausse du côté des investisseurs européens n'ont pas suffi à endiguer une demande mondiale d'or en berne, selon les derniers chiffres du Conseil mondial de l'or (CMO), une fédération qui réunit les grands producteurs d'or de la planète.
La demande mondiale d'or d'avril à juin 2015 a atteint 915 tonnes, soit une baisse de 12% par rapport au deuxième trimestre 2014. Elle est au plus bas depuis six ans, note le Financial Times.
Le marché des bijoux en berne
Le marché des bijoux a particulièrement souffert. La demande dans ce secteur a reculé de 14% à 513 tonnes au deuxième trimestre 2015, contre 595 tonnes à la même période un an plus tôt, plombé par un manque d'appétit pour le métal jaune en Chine et en Inde où le métal précieux est avant tout utilisé pour la joaillerie. Et ces deux pays représentent la moitié de la chute globale des demandes en or.
Dans le détail, le ralentissement de la croissance économique chinoise s'est traduit par un déclin de 5% de la demande de bijoux du pays, à 174 tonnes, a précisé le CMO. Côté Indien, la chute grimpe à 25%, notamment en raison d'un ralentissement du nombre de mariages.
Les cours de l'or au plus bas
Cette faible demande a contribué à entraîner une importante chute des cours. En juillet, les cours de l'or ont leur plus bas niveau en plus de cinq ans, à 1.072,35 dollars l'once. Ils peinent depuis à se reprendre et à dépasser franchement le seuil psychologique des 1.100 dollars l'once. En 2011, le prix a grimpé jusqu'à 1.900 dollars l'once.
Cet baisse brutale s'explique notamment par une remontée des taux américains qui se précise pour le second semestre 2015, poussant le dollar à la hausse. Or, une hausse du billet vert tend à rendre moins attractifs les achats de métaux libellés en dollar, car ceux-ci sont plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises."

Souvenez-vous :

Jean-Yves Paillé dans "La Tribune" du 20 juillet 2015 Article intitulé : Trois explications à la chute brutale de l'or

" Tombé sous les 1.100 dollars l'once dans les échanges asiatiques, l'or a pâti de la remontée du dollar, des réserves aurifères chinoises moins importantes que prévu et de l'accalmie du marché grec notamment.
Mauvaise période pour les matières premières. Elles ont connu une baisse exceptionnelle lundi 20 juillet. L'index de Bloomberg qui les regroupe est tombé à son plus bas depuis juin 2002. Le cours de l'or, notamment, a connu une dégringolade. Le prix du métal jaune a baissé brusquement lundi dans les échanges asiatiques, tombant vers 01h30 GMT (11h30, heures française) à 1.072,35 dollars l'once, son plus bas niveau depuis le 11 février 2010. Aux États-Unis, l'once chutait à 1.110 dollars à 6h13 (12h13, heure française).
"La glissade de l'or a été déclenchée par un mouvement vendeur sur la bourse de l'or à Shanghai", expliquent des analystes de Commerzbank. Le Financial Times rapporte en effet que le vendredi 17 juillet est une journée record en terme de vente d'or. Trois explications à cette chute brutale du métal précieux.
    •    Des taux américains appelés à grimper, un dollar fort
Une remontée des taux au deuxième semestre 2015 se précise si l'on en croit les dernières déclarations de Janet Yellen. Ainsi, le dollar a réagi et atteint lundi à 12 heures un peu plus haut depuis trois mois à 0,92 euros. La monnaie verte n'avait pas atteint un tel niveau depuis avril.dernier. "Une augmentation des taux d'intérêts devrait renforcer le dollar, provoquant plus de sortie de fonds des matières premières et des métaux", analyse pour Bloomberg Vattana Vongseenin, membre du Phillip Asset Management.
Pour rappel,  une hausse du billet vert tend à rendre moins attractifs les achats de métaux libellés en dollar, car ceux-ci sont plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
    •    Des réserves chinoises moins importantes que prévues
Après six ans de silence, la Chine, premier producteur mondial d'or, a dévoilé vendredi 17 juillet le montant de ses réserves d'or. Pékin a révélé que les réserves avaient augmenté de 57% à 1.658 tonnes. Le cours du métal jaune a baissé de 1% ce jour-là. Selon Chen Shao de Macquarie Capital Securities Limited, cela a  pu avoir un effet sur la chute des cours du précieux métal :
"Les réactions du marché pourraient s'expliquer car l'augmentation des réserves est plus faible qu'attendue." Pour Barclays, "les réserves d'or révélées par la Chine montrent que le pays ne compte pas augmenter ses réserves tant que cela, ce qui coupe une forte source de demandes."
    •    L'accord en Grèce et le marché boursier chinois redressé
Enfin, l'accalmie du côté de la Grèce avec l'accord pour un troisième plan d'aide, la réouverture des banques grecques, ainsi que la la chute des marchés boursiers chinois jugulée ont poussé à la baisse de l'or, analyse Barclays. En effet, une accalmie des marchés implique que l'or sert moins de valeur refuge.

Dans "Trends Tendances" Belgique du 3 août 2015 Article intitulé : Pourquoi l'or n'offre plus la protection qu'il était censé apporter

" L'or n'a plus la cote: le cours du métal jaune est même arrivé à son niveau le plus bas depuis 2009. Ceux qui ne jurent que par l'or sont étonnés, car ils avaient appris que celui-ci était une bonne protection contre les turbulences économiques, et Dieu sait s'il y en a eu ces derniers mois. Amid Faljaoui, notre chroniqueur économique, nous en dit plus sur ce paradoxe. C'est un peu la déception pour ceux et celles qui croyaient gagner pas mal d'argent avec l'or: non seulement, le métal jaune n'a pas grimpé durant la crise grecque, mais en plus, son cours se traine à un niveau que nous n'avions plus vu depuis 2009!
Il suffit de regarder le niveau du cours de l'or (1080 dollars l'once) pour voir que ce dernier n'est plus aimé par les investisseurs. Durant le mois de juillet, l'or a même connu sa pire période sur les marchés financiers depuis 20 ans, car il a aligné à un moment donné 10 séances de baisses consécutives (frôlant la barre des 1000 dollars l'once). Comme toujours dans ce cas-là, c'est l'étonnement de la part de ceux qui ne jurent que par l'or lorsque nous sommes dans des périodes de turbulences, mais reste à savoir pourquoi l'or n'offre plus la protection qu'il était censé apporter dans des périodes troubles sur le plan économique.
La première raison, c'est que l'or est une matière première, or, toutes les matières premières ont dévissé depuis plusieurs mois: les cours du cuivre, du fer, des céréales, du pétrole, du charbon ont été divisé qui par deux, qui par trois ou quatre. Tout, absolument tout est à la baisse.
L'autre raison qui explique le désamour pour l'or, c'est que les Etats-Unis vont sans doute augmenter leur principal taux d'intérêt d'ici quelques semaines. C'est généralement bon pour le dollar, et quand le dollar augmente, le cours de l'or qui est libellé en dollar baisse et vice versa. En fait, l'or ne rapporte pas d'intérêt par définition, et comme les taux sont en train de remonter, notamment aux Etats-Unis, le métal jaune perd de son intérêt sans jeux de mots.
Et puis, comme la crise grecque a été résolue (mal résolue sans doute, mais résolue dans le sens où une sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus d'actualité), alors, les investisseurs ont repris le goût aux actions, et donc, en avant toute pour les actions et rien ou peu de choses pour l'or. Sans compter que le métal jaune était aussi considéré comme une protection contre l'inflation, mais comme l'inflation reste faible, très faible même, c'est encore un argument en moins pour l'or.
Les banquiers ne s'en plaindront pas, car ils ne préconisent pas et ne vendent pas ce genre de produit, du moins rarement sous sa forme physique mais plutôt sous sa forme de produit financier adossé à de l'or physique. Quant aux épargnants qui ont misé sur l'or, certains restent résignés et attendent leur heure, c'est-à-dire le moment où tout le monde aura pris conscience qu'en Grèce, rien n'est vraiment réglé, que la dette publique de ce pays reste toujours aussi insoutenable, et que le monde boursier tourne sur sa tête et préfère acheter des profits virtuels plutôt que de l'or. Mais bon, cela reste un pari, totalement perdant pour l'instant..."

Dans "La Tribune" du 20 juillet 2015 Article intitulé : Matières premières : la chute des cours aura des répercussions.. Pourquoi l'or a perdu 40% de sa valeur en 3 ans

" 
Le prix de l'or était ce lundi 4% (ou 40 dollars) moins élevé que vendredi soir.
 En 2012, le prix de l'once s'établissait encore à 1.800 dollars, soit 39,7% de plus qu'aujourd'hui. Plusieurs raisons expliquent cette chute.
Le cours de l'or est étroitement lié à celui du billet vert, qui est particulièrement fort pour le moment. Cela rend l'or plus cher pour les investisseurs en dehors de la zone dollar, notamment en Europe. La demande en or tend dès lors à baisser, ce qui fait chuter son prix. Sans oublier que les taux américains sont appelés à grimper, ce qui devrait encore renforcer le dollar et entraîner plus de sortie de fond des matières premières et des métaux, explique Vattana Vongseenin, membre du Phillip Asset Management, à Bloomberg et relayée par La Tribune.fr.
 Par ailleurs, la Chine a fait savoir ce lundi que ses réserves en or avaient augmenté de 57% à 1.658 tonnes, c'est-à-dire moins qu'attendu.
Enfin, l'accord en Grèce et le marché boursier chinois qui se porte mieux tendent à éloigner les investisseurs de la valeur refuge qu'est l'or.

Anthony Planus  dans "Trends Tendandes" Belgique du 21 juillet 2015 Article intitulé : La Chine a augmenté ses réserves en or de 60% en six ans

" Les réserves officielles en or de la Chine ont connu une hausse de près de 60% ces six dernières années, selon des statistiques rendues publiques pour la première fois depuis 2009.
  Fin juin, l'Etat chinois possédait 1.658 tonnes d'or, a annoncé vendredi la banque centrale (PBOC), à comparer avec les 1.054 tonnes détenues en avril 2009, soit une augmentation de 57%. La Chine est le premier producteur mondial d'or, après avoir ravi ce titre à l'Afrique du Sud, mais a perdu l'an dernier son rang de premier consommateur mondial au profit de l'Inde. Les achats d'or par l'Etat chinois depuis 2009 atteignent un niveau seulement dépassé par ceux de la Russie, a rapporté l'agence Bloomberg, en citant des chiffres de la PBOC et du Fonds monétaire international.
Le rythme d'acquisition de réserves d'or par la Chine a toutefois décéléré, après un bond de 75% entre 2003 et 2009.
 En 2014, la demande mondiale d'or physique (bijoux, pièces et lingots) a baissé de 4% par rapport à 2013, à 3.924 tonnes, selon le Conseil mondial de l'or, une organisation qui réunit les grands producteurs d'or.
Cette légère baisse a surtout été attribuée à la contraction de la demande mondiale de bijoux, qui constituent toujours la plus grosse part de la demande de métal jaune.
Les réserves officielles en devises de la Chine étaient de 3,69 milliards de dollars en juin dernier

Dans "Les Nouvelles Calédoniennes" du 29 juin 2015 Article intitulé : Vers l’infini plongeon ?

" D’une humeur déjà bien morose, mineurs et métallurgistes ne vont pas accueillir avec joie l’analyse d’un expert pour le Wall Street Journal. La baisse de la demande chinoise et l'offre excédentaire sur le marché pourraient faire plonger à nouveau le prix du nickel. Le métal avait touché, début avril, son plus bas niveau depuis mai 2009, soit six ans, avec moins de 12 500 dollars US la tonne. Le cours actuel n’est pas bien loin. La folle descente se poursuit. Jeudi, la tonne de nickel s’échangeait au prix très modeste de 12 580 dollars US au London Metal Exchange, le marché de référence. Une semaine plus tôt, une analyse étayée d’un expert pour le Wall Street Journal sur le site Barron's Asia, n’a guère soulevé l’optimisme. La perspective décrite est morose, voire catastrophique. « Les prix du nickel frôlent leur plus bas niveau depuis six ans, mais ils pourraient tomber davantage encore. » Aux yeux des investisseurs, plusieurs raisons amènent à « éviter » l’or vert. Ce métal a inondé les marchés, et « il n'y a pas beaucoup de demande, disent les analystes », selon l’article qui reprend le décompte du Groupe d'études international du nickel : l’année 2014 s’est achevée avec un surplus d'environ 125 000 tonnes.
 Dégringolade. Des spécialistes tablent sur un redressement dans ce secteur d’ici la fin 2015. « Cependant, les prix ont poursuivi leur dégringolade (...). La faible performance des prix du nickel en 2015 reflète l'état d'une offre excédentaire sur ce marché », commentent les analystes de Morgan Stanley dans une récente note aux clients. Comme le précise toujours l’auteur de cette analyse, Ira Iosebashvilli, ces excédents, ou du moins une grande partie, auraient rejoint en des temps meilleurs la Chine, le plus gros consommateur de nickel pour la fabrication d’acier inoxydable. Toutefois, divers obstacles se sont trouvés sur le chemin. La demande de l’« Empire du Milieu » a diminué en raison semble-t-il de « réglementations plus strictes sur l'utilisation de métaux dans les opérations de financement ». En outre, son économie ralentit, sa croissance baisse, pour atteindre 7 % sur une année, selon de fraîches prévisions.
Et puis « le nickel peut être aussi victime de son propre succès », écrit Ira Iosebashvilli. Autrement dit, d’après l’expert, des investisseurs qui avaient gardé leurs contrats même quand le marché se retourna, seraient susceptibles de vendre leurs placements au premier signe d’une amélioration, « heureux de quitter la position avec une perte plus faible que prévu ». « Le nickel a fait du tort à de nombreux fonds spéculatifs, ce qui a vraiment tué l'intérêt des investisseurs », déclare Colin Hamilton, cadre de la banque Macquarie. A mon avis, c'est plutôt l'inverse « Le nickel a vraiment du mal à attirer l’attention à l’heure actuelle. »
 Caisse. Ces points de vue économiques mis en avant sur le site Barron's Asia, viennent à contre-courant des attentes en Nouvelle-Calédonie. Deux complexes industriels, Vale NC et KNS - une fois soulagé des réparations sur ses fours -, sont en montée en production. Tandis que la SLN, après trois exercices déficitaires, espère un rebond. Tout comme d’ailleurs le pays, impatient de voir se remplir la caisse de recettes fiscales.
Le tracé de perspectives claires pour le marché est toutefois, aujourd’hui, un exercice des plus complexes. « Nous ne sommes plus dans les crises habituelles » observe un professionnel sur le territoire. Le traumatisme économique international de 2008 a sonné le glas d’une certaine période. Depuis, la Chine joue le « petit diable » dans ce secteur hyperconcurrentiel. Et les spéculateurs ne sont pas au chômage, loin de là. Ce changement de type de crise va-t-il induire de nouveaux comportements ? Un point lui est assuré. Le marché du nickel est l’un des plus instables.
Que faut-il penser des analyses et prévisions ?
Jérôme Fabre, SLN
" l'incertitude prévaut "

« L’incertitude prévaut. Nous avons, il est vrai, tous les sons de cloche. Toutefois, parmi les fondamentaux positifs, la demande reste croissante. Nous ne sommes pas sur un marché où la demande finale de nickel primaire s’effondre, loin de là. En outre, les stocks de minerai en Chine ont fortement baissé. En revanche, ce qui nous plonge dans la perplexité, c’est le niveau des stocks énormes de nickel au London Metal Exchange : entre 450 000 et 460 000 tonnes. Des niveaux record jamais atteints, qui ne varient pas trop.
La plupart des prévisions tablaient sur un marché qui entrait en déficit dans le courant du deuxième trimestre. En fait, la baisse de stock
n’est pas vraiment apparue. La baisse de l’offre est moins élevée qu’attendue. Bref, nous sommes dans une phase d’attentisme et
de prudence à court terme. Mais nous restons optimistes à
moyen-long terme ».
Xavier Gravelat, SEM*100
« Le paramètre non prévu »â€¨â€¨« L’article du Wall Street Journal passe en revue un certain nombre de paramètres classiques qui peuvent effectivement influer sur le marché du nickel. Ces paramètres, spécifiques à ce marché, sont l’offre, la demande, les stocks où les voyants ne sont pas forcément extraordinaires. Il y a ensuite des paramètres liés à la conjoncture mondiale, qui ne sont pas fabuleux non plus. Et puis vous avez le paramètre qui n’est pas prévu du tout. Et c’est toujours celui-là qui fait la balance. Le problème, il est imprévisible. Et il peut avoir divers profils. En 2005, à la conférence internationale du nickel à Shanghai, un expert renommé annonce une baisse durable des cours. En fait, ils ont explosé. On a dit après le ban (interdiction d’exportation de minerai de nickel non transformé en Indonésie, NDLR), que le nickel allait bondir. Mais on n’avait pas prévu que les Philippines seraient capables de compenser de manière importante la perte de la fourniture de minerai indonésien ». * SEM : syndicat des exportateurs de minerai

Le chiffre 16 C’est le pourcentage de la baisse du cours du nickel depuis le début de l’année 2015, au London Metal Exchange. Mi-mai, sur un an, le métal avait perdu 33 % de sa valeur.
Repères
Saturation du marché

Le géant BHP Billiton a averti, en début de mois, que la situation de saturation du marché des matières premières risquait de se prolonger, avec à la clé des pressions continues sur les cours, a rapporté l’agence Reuters qui a entendu les propos tenus par le directeur général du groupe minier : sur les marchés des métaux, une nouvelle offre à bas coûts peut dorénavant se développer pour répondre à une demande croissante.


L’impact du nickel
En 2012, le secteur du nickel a reversé 97 milliards de francs en paiement de commandes auprès d’un millier de fournisseurs et de sous-traitants implantés en Nouvelle-Calédonie. Les principaux secteurs concernés par la sous-traitance sont l’énergie électrique (26 % des commandes), la construction (18 %) et le commerce (17 %), selon l’étude « L’impact du nickel en Nouvelle-Calédonie » menée par l’IEOM, l’AFD, l’ISEE, et tout récemment dévoilée.


Et demain
Vers un rééquilibrage du marché ? Les perspectives pour les années à venir sont incertaines : l’accumulation des stocks détenus au LME (London Metal Exchange, le premier marché mondial des métaux non ferreux avec 80 % des échanges de contrats à terme, NDLR), la montée en puissance de projets métallurgiques et le ralentissement de la croissance asiatique plaident pour un maintien à faible niveau des cours. A l’inverse, l’interdiction des exportations de minerai de nickel brut par l’Indonésie devrait mettre à mal la production de fonte de nickel chinoise, ajoute l’étude IEOM-ISEE-AFD.

Dans "La Tribune" du 11 juin 2015 Article intitulé : Production de pétrole : les Etats-Unis ont détrôné l'Arabie saoudite


" "L'Arabie saoudite, l'Irak et les Emirats arabes unis font couler des quantités sans précédent de pétrole sur un marché déjà suralimenté", analysait, jeudi 11 juin, Andy Lipow, spécialiste de Lipow Oil Associates. Mais, selon un rapport de BP, publié mercredi 10 juin, les Etats-Unis sont en 2014 le premier producteur de pétrole, avec 11,644 millions de barils (brut et liquides de gaz naturel). Une première depuis 1975. Cela s'explique par le développement des hydrocarbures de schiste: "En 2014, l'évolution la plus significative dans l'offre (d'énergie) a sans conteste été la poursuite de la révolution des huiles de schiste aux Etats-Unis", avance BP.
Croissance de la production au plus haut
La production quotidienne aux Etats-Unis a augmenté de 1,6 million de baril en 2014, largement plus que celle des autres pays, et elle soutient ainsi la plus forte hausse de la production mondiale de pétrole (+ 1,4%) enregistrée depuis 2010.
L'Arabie saoudite, qui n'a augmenté sa production "que" de 112.000 barils par jour, passe ainsi à la 2e place, avec une production à 11,505 millions de barils.  A la 3e place, figure la Russie, avec 10,838 millions de barils.
Symbole de la forte production de pétrole aux Etats-Unis, l'agence américaine Associated press avait rapporté début mars que le niveau de remplissage atteint par les cuves de pétrole devenait inquiétant outre-Atlantique. Stocké principalement à Cushing dans l'Oklahoma, la quantité d'or noir disponible a atteint un niveau jamais vu depuis 80 ans, souligne le département américain de l'énergie. Sur place, on craint même le "tank tops", cette limite à partir de laquelle plus une goutte de pétrole ne pourra être stockée."

Valère Gogniat dans "Le Temps" Suisse du 3 juin 2015 Article intitulé : Les traders saluent une approche «pragmatique et prudente»
      
" Le lobby des négociants en matières premières salue la mise en place de la Loi sur les infrastructures des marchés financiers. Mais dans les faits, cette mesure ne va rien changer dans la vie des traders
   Le but de l’article 116a, débattu mardi au Conseil des Etats, est de surveiller les plateformes de négoce pour éviter que des traders ne puissent mettre la main sur de larges quantités d’une même matière première. Et en manipulent le prix. A l’image des frères américains Bunk qui, à la fin des années 1970, avaient réussi à acheter presque un tiers des réserves mondiales d’argent pour en faire bondir le cours. Mais si de très nombreux traders en matières premières sont installés en Suisse, ce n’est pas le cas des plateformes de négoces, plutôt basées à Singapour, Londres ou Chicago. Dès lors, pourquoi mettre cet outil en place? «La Suisse se dote d’un instrument qui peut être activé si nécessaire», commente Stéphane Graber. Le secrétaire général du lobby des négociants en matières premières salue une approche jugée «pragmatique et prudente». Car cette anticipation du cadre réglementaire international devrait éviter que la Suisse ne se retrouve en situation d’urgence. Par exemple si Bruxelles ou Washington venaient à exiger que la Suisse s’adapte aux règles internationales. Ou si des plateformes de négoces étrangères développent des activités particulières en Suisse. Mais dans les faits, cette mesure ne va rien changer dans la vie des traders. «Ils doivent déjà respecter les réglementations américaines et européennes. A ce stade, il s’agit d’un outil dissuasif», conclut Stéphane Graber."

Willy Boder dans "Le Temps" Suisse du 3 juin 2015 Article intitulé : Berne prévient les ennuis dans le négoce des matières premières

" Mieux vaut prévenir que guérir. Comme l’a rappelé le conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon, mardi à Berne, il a fallu des années au monde politique suisse pour admettre qu’il fallait vivre avec les nouvelles réglementations financières internationales et renoncer au secret bancaire et fiscal.
La leçon de la perte de réputation de la place financière suisse subie ces dernières années, avant la course-poursuite, sur pression européenne et américaine, de mise à niveau réglementaire, a manifestement été comprise. La proposition d’anticipation de l’évolution du droit international faite par le Conseil fédéral en cours d’examen de la loi sur l’infrastructure des marchés financiers (LIMF) a passé la rampe mardi à Berne. La majorité du Conseil des Etats, par 32 voix contre 11, a donné le pouvoir au gouvernement de légiférer par voie d’ordonnance sur le marché des dérivés sur matières premières. Le gouvernement pourra, si le Conseil national, qui a déjà approuvé la LIMF en première lecture, accepte cette divergence, fixer des limites de position. La taille maximum de la position nette pourra être réglementée sur la base du volume engagé. Le Conseil fédéral veillera à ce que les prix opérés sur le marché des dérivés sur matières premières, agricoles et d’extraction notamment, soient convergents avec ceux du marché physique au comptant.
 En acceptant cet article 116 a – le seul point vraiment débattu dans le cadre de l’acceptation de la LIMF –, le Conseil des Etats ne limite pas le droit à une couverture commerciale normale des risques directement liés au commerce physique. Cette décision intervient alors que les jeunes socialistes (JUSO) ont fait aboutir, en mars 2014, une initiative populaire en faveur de la lutte contre la spéculation sur les matières premières agricoles et les denrées alimentaires. «Vous avez décidé de ne pas rédiger de contre-projet direct à cette initiative et vous en créez un indirect ici», a protesté Karin Keller-Sutter (PLR/SG), qui accepte également mal que cet article 116a n’ait pas été soumis à une procédure ordinaire de consultation. La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf a promis, le cas échéant, d’ouvrir une brève consultation si le Conseil fédéral est appelé à légiférer par voie d’ordonnance à ce sujet. Elle a fait comprendre aux parlementaires qu’il y a nécessité de légiférer par anticipation. «L’Union européenne (UE) prévoit une entrée en vigueur en 2017 des règles sur le commerce dérivé des matières premières. Or en Suisse, et ce n’est pas une critique, la mise en place de lois prend beaucoup de temps.» Luc Recordon (Verts/VD) applaudit: «Pour une fois que la Suisse n’est pas à la remorque en matière de réglementation financière et peut avoir un peu d’avance sur les places boursières concurrentes, il faut saisir l’occasion». Karin Keller-Sutter ne comprend pas cette démarche: «Il n’y a aucune raison de légiférer en urgence. De toute manière, ce commerce de dérivés n’a pas de place boursière en Suisse et il est impossible de déplacer ces affaires du jour au lendemain».
Eveline Widmer-Schlumpf a rappelé l’importance de la convergence de la réglementation suisse avec celle de l’UE, notamment pour ne pas entraver l’ouverture du marché des services des pays voisins. La LIMF a été approuvée mardi par le Conseil des Etats par 41 voix sans opposition. Elle instaure un contrôle du marché des dérivés et empêche les opérations non transparentes et réalisées hors des marchés boursiers ou des plateformes financières agréées. Le régime d’autorisation et de surveillance dépendra de la BNS et de l’Autorité de contrôle des marchés financiers (Finma).
«Je vous rappelle que chaque seconde, des millions de francs peuvent être échangés, souvent automatiquement, sur le marché des dérivés et menacer le système financier dans son ensemble. Ce commerce doit être réglementé», a souligné Anita Fetz (PS/BS). Le dossier retourne au Conseil national pour l’élimination des divergences entre les deux Conseils.    

  Dans "Bilan" Suisse du 28 mai 2015 Article intitulé : L'Autriche va rapatrier une partie de ses réserves d'or d'ici à 2020

" La banque centrale d'Autriche (OeNB) va rapatrier d'ici à 2020 une partie des réserves en or du pays. 47,6 tonnes seront transférées depuis la Grande-Bretagne vers la Suisse. La banque centrale d'Autriche (OeNB) va rapatrier d'ici à 2020 une partie des réserves en or du pays actuellement stockées en Grande-Bretagne, a-t-elle annoncé jeudi.
L'OeNB détient quelque 280 tonnes du métal précieux pour une valeur d'environ 8,6 mrd EUR.
Sur ce total, 80% sont actuellement à la Banque d'Angleterre, 17% en Autriche et le reste en Suisse.
L'OeNB va porter à 50% la part détenue sur son propre sol. Les réserves en Suisse seront portées à 20%, et 30% du stock demeurera à Londres.
La banque a précisé que cette décision fait suite à une recommandation de la Cour des comptes autrichienne, qui avait pointé en février un "risque élevé lié à la concentration" d'une part importance des réserves dans un pays tiers.
L'OeNB avait alors souligné que le stockage de l'or en Grande-Bretagne se justifiait par le fait que le métal jaune est négocié à Londres.
L'Autriche, dont le stock d'or avait atteint jusqu'à 320 tonnes en 2003, a cessé de vendre ses réserves depuis 2007.
Au total, Vienne rapatriera progressivement 92,4 tonnes d'or à partir de cet été. Quelque 47,6 tonnes seront en outre transférées depuis la Grande-Bretagne vers la Suisse.
Une rapatriation partielle de l'or autrichien avait été évoquée le 22 mai par le quotidien Kronen Zeitung, mais non confirmée officiellement.
Fin novembre, les électeurs suisses avaient de leur côté rejeté une initiative populaire visant notamment à obliger la banque centrale du pays à rapatrier ses stocks entreposés à l'étranger, en Grande-Bretagne et au Canada.
En 2013, la Banque centrale allemande avait elle aussi annoncé vouloir rapatrier d'ici à 2020 tout son or entreposé en France et une partie de celui stocké aux Etat-Unis, de façon à conserver 50% de ses réserves sur son sol."

Dans "La Tribune" du 20 mai 2015 Article intitulé : Matières premières : 2014, année de la rupture (rapport Cyclope)

" Pour Philippe Chalmin, coordinateur du rapport Cyclope, l'année 2014 a "sonné le glas sur l'illusion que la quête des matières premières tirerait la croissance mondiale"."
L'année 2014 signe la fin d'une phase d'"euphorie" mondiale sur les prix des matières premières, en raison notamment de la chute des cours du pétrole et des matières premières agricoles, selon le dernier rapport Cyclope, publié ce mercredi 20 mai.
On assiste à "une véritable rupture, qui met un terme à la phase d'euphorie de 2007-2014", et devrait avoir des conséquences pour les économies des pays producteurs", a estimé, lors d'une conférence de presse, Philippe Chalmin, professeur d'histoire économique à l'université Paris-Dauphine et coordinateur de la 29e édition de ce rapport annuel.
Baisse du pétrole, récoltes agricoles optimales
Selon le rapport, le prix du pétrole a reculé en moyenne de 7% en 2014, avec notamment une division par deux du prix au second semestre, soit "de loin l'événement le plus important de l'année".
En parallèle, la planète a connu de très bonnes récoltes agricoles, surtout pour les céréales et les oléagineux, grâce à des conditions climatiques quasi optimales sur l'ensemble de l'année. Les prix du blé ont reculé de 10 à 15% en 2014 par rapport à 2013, et ceux du maïs de 30%, tandis que le soja perdait 12%.

La viande en hausse
Lait, sucre, coton et caoutchouc ont aussi vu leurs prix baisser, ainsi que le fret maritime et la plupart des métaux. En hausse, en revanche: les prix des viandes, du café et du cacao, ainsi que du nickel.
Pour Philippe Chalmin, ce recul des prix "sonne le glas sur l'illusion [de la fin des années 2000, Ndlr] que la quête des matières premières tirerait la croissance mondiale".
(Avec AFP)

  Dans "Bilan" Suisse du 13 mai 2015 Article intitulé : Le secteur du pétrole reste marqué par une offre surabondante
13 Mai 2015

" En dépit du récent rebond des cours du pétrole, le secteur reste marqué par une offre surabondante, a estimé mercredi l'Agence internationale de l'énergie, avertissant que "les fondamentaux à court terme du marché semblent toujours relativement peu solides".
La production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continue à progresser, à 31,2 millions de barils par jour en avril, au-delà du quota théorique de 30 mb/j, tandis que du côté des pays non-Opep, l'affaiblissement du pétrole de schiste aux Etats-Unis est compensé par d'autres sources, estime l'organisation dans son rapport mensuel de mai sur le pétrole.
Après avoir réduit deux mois de suite son estimation de la croissance de la production hors Opep en 2015, l'AIE l'a relevée mercredi. Elle prévoit désormais que cette production augmentera de 830.000 barils par jour cette année, pour atteindre 57,8 mb/j.
Dans le même temps, elle a conservé sa prévision du niveau de la demande mondiale de pétrole: la consommation d'or noir dans le monde devrait croître de 1,1 mb/j en 2015, à environ 93,6 mb/j, l'amélioration des perspectives économiques et l'hiver plus froid en Europe étant contrebalancés par "des prévisions réduites pour l'ex-Union soviétique, le Moyen-Orient et l'Amérique latine".
Après avoir chuté de 60% entre juillet 2014 et début 2015, les cours du pétrole brut ont enregistré un important rebond au cours des dernières semaines, repassant la barre des 60 dollars, encouragés par la réduction du nombre de forages et un coup d'arrêt à la hausse des stocks aux Etats-Unis.
L'AIE a été fondée en 1974 à l'initiative de l'OCDE, afin d'assurer la sécurité des approvisionnements en énergie de ses membres

  Valère Gogniat dans "Le Temps" Suisse du 22 avril 2015 Article intitulé : Un vent de transparence souffle sur le sommet des matières premières

" «Transparency». Le mot est à la mode cette semaine au sommet sur les matières premières organisé par le Financial Times. Que ce soit dans les salons feutrés du palace lausannois réunissant le gotha des négociants ou sur les pancartes des manifestants appelant à lutter «contre les spéculateurs» sous les fenêtres du Beau-Rivage.
«Il faut tenir compte du fait que notre industrie a un immense impact sur les communautés. On les déplace parfois, on consomme leur eau, leur électricité…», a rappelé Mick Davis mardi après-midi devant quelques-uns des 400 participants à cette quatrième édition du Global Commodities Summit. L’ancien numéro un du géant zougois Xstrata, qui intervenait en qualité de patron de X2 Resources (petit groupe minier lancé après avoir été débarqué du navire GlencoreXstrata), poursuivait: «Traditionnellement, dans notre univers, nous ne transmettions des informations que si nous y étions obligés. Les choses ont changé: on donne désormais tout ce qu’on peut tant qu’il n’y a pas un danger commercial évident.»
En pleine lumière
Les temps changent. L’époque où les négociants en matières premières opéraient dans les quatre coins du monde dans une quasi-clandestinité est définitivement révolue. «Il y a une suspicion générale du public à laquelle nous devons répondre», estimait Marco Dunand, patron de Mercuria, la plus suisse des sociétés de trading de l’Arc lémanique.
Sa voisine genevoise Trafigura a déjà fait un pas en avant en annonçant, en novembre dernier, qu’elle apportait son soutien à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Il s’agit du premier négociant qui rejoint ce programme de divulgation des paiements, d’ordinaire réservé à l’industrie minière. Questionné sur cette décision, le patron Jeremy Weir a souligné que son groupe avait «grandi de manière significative ces dernières années. Nous avons dès lors de plus grandes responsabilités. Et il faut, comme l’industrie minière, répondre à ces pressions pour davantage de transparence…»
Les traders ont-ils le choix? Pas selon le patron ad interim du spécialiste des produits agricoles Louis Dreyfus, Claude Ehlinger. «Dans le monde actuel, même si l’on veut rester discret, il y a trop de parties prenantes qui s’intéressent à nous…» Les ONG, bien sûr, qui s’inquiètent que ces groupes maximisent leurs profits aux dépens des droits de l’homme ou de l’environnement. Mais aussi les autorités, à l’image du Conseil fédéral qui a publié l’an dernier une liste de recommandations adressées à cette industrie. Et finalement les banques, qui veulent être certaines de ne pas financer des activités potentiellement risquées. L’amende de 9 milliards de dollars qu’a dû payer la banque française BNP Paribas l’été dernier – accusée par les autorités américaines d’avoir financé des activités dans des pays sous embargo – est encore dans toutes les mémoires.
La peste ou le choléra
«La transparence est désormais un sujet qui concerne tout le monde», résumait Yusuf Alireza, patron de Noble Group. En février dernier, le plus grand négociant d’Asie a été épinglé par trois rapports concoctés par un ex-employé. Ce dernier y critiquait les méthodes comptables du groupe, sa dette sous-évaluée ou encore sa gouvernance d’entreprise problématique. Conséquence: les traders ont le choix entre la peste et le choléra. «Soit nous fournissons davantage d’informations et donnons ainsi un avantage à nos concurrents, soit nous ne sommes pas transparents et nous prêtons le flanc aux critiques des investisseurs, des agences de notation, des banques, etc.», résumait Yusuf Alireza. Qui estimait que la première solution était «le moindre des deux maux».

Dans "La Tribune/Le Figaro" du 7 avril 2015 Article intitulé : Le gaz de schiste rapporterait 100 milliards d'euros à la France, selon un rapport enterré

" Un sur le même sujetrapport commandé par Arnaud Montebourg à son arrivée au gouvernement validait la technologie de stimulation au fluoropropane comme réelle alternative aux problèmes environnementaux posés par la fracturation hydraulique. L'exploitation du gaz de schiste pourrait créer 120.000 emplois en France, selon le document.
   
Le gaz de schiste, c'est "niet" pour le gouvernement. Un rapport commandé par Arnaud Montebourg, alors ministre, concluant à la faisabilité de son exploitation en France sans recourir à la fracturation hydraulique polluante - interdite depuis la loi Jacob de 2011 - a été enterré par le gouvernement, annonce Le Figaro mardi 7 avril.
Seuls "sept exemplaires" du rapport sur "les nouvelles technologies d'exploration et d'exploitation" des gaz et huiles de schiste en France, auraient été tirés début 2014 "et consciencieusement enterré", écrit le quotidien national. "Au grand dam de l'ex-ministre, qui refuse aujourd'hui de le commenter, mais confirme son authenticité", ajoute le journal.
François Hollande avait assuré en juillet 2013 qu'il n'y aurait ni exploration ni exploitation du gaz de schiste en France sous sa présidence.
Au moins 120.000 emplois et 100 milliards d'euros
Selon le rapport, relève le journal, les gaz de schiste représenteraient "une manne d'au moins 100 milliards d'euros pour la France" et leur exploitation "créerait entre 120.000 et 225.000 emplois". De quoi également assurer une "indépendance énergétique" et regagner de la "compétitivité industrielle".
Ce document, détaille encore le quotidien, "préconise une première phase d'expérimentation, par micro-forages en Île-de-France et dans le Sud-Est".
"C'était le premier rapport officiel qui validait la technologie de stimulation au fluoropropane", explique un proche du dossier au journal. Cette technologie "présente une réelle alternative permettant de répondre aux problèmes environnementaux posés par la fracturation hydraulique", conclut le rapport.
Rapport Montebourg sur le gaz de schiste publié par LeFigaro"

Dans "Trends Tendances" Belgique du 31 mars 2015 Article intitulé : Le secteur diamantaire "prêt à payer plus d'impôts" pour un environnement fiscal stable

" Avec la nouvelle taxe sur le carat prévue par le contrôle budgétaire du gouvernement Michel, les diamantaires seraient imposés selon un pourcentage fixe sur leur chiffre d'affaires plutôt que sur leur bénéfice.
"Bien que les diamantaires paieront plus d'impôts qu'aujourd'hui, avec l'introduction de cette taxe, celle-ci mènera à une nécessaire stabilité et sécurité juridique. Depuis la crise bancaire, le secteur diamantaire est mondialement sous pression en raison de la baisse drastique de financements disponibles", explique l'AWDC.
Selon le secteur, le climat fiscal incertain fait en sorte que les diamantaires ne voient actuellement aucune raison à réaliser leur chiffre d'affaires et bénéfices en Belgique. Anvers risque dès lors de perdre sa place de leader au bénéfice de concurrents."

  Dans "Economie matin" du 21 mars 2015 Article intitulé : De l'eau pour se nourrir et se développer

" Aujourd’hui encore, 2,6 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre. L’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement est au centre de tous les combats dont l’Humanité doit s’emparer pour assurer sa propre survie et son développement notamment économique. A la veille de la Journée Mondiale de l'Eau, Julie Mayans, référente Sécurité Alimentaire et Moyens d'existense chez Solidarités International, explique en quoi l'eau est indispensable à la sécurité alimentaire elle même source de développement économique.
Sans eau, indispensable à la sécurité alimentaire, pas de developpement économique
La sécurité alimentaire* est assurée par la disponibilité des denrées ali­mentaires (productions agricole et animale), l’accès (accès physique au marché, accès économique aux aliments) et une bonne utilisation (alimentation adé­quate et conditions de santé favorables à son assimilation). Trois piliers qui sont indis­sociables de l’eau, élément vital et néces­saire pour assurer la sécurité alimentaire des personnes, leur survie et le développement de leurs activités économiques.
Disponibilité : de l’eau pour produire les denrées alimentaires
L’eau est au coeur de toute activité agricole. L’agriculture capte environ 70 % de l’eau douce planétaire. Sans eau, éleveurs et agri­culteurs sont dans l’incapacité de produire, de se nourrir et d’avoir accès à un revenu, ce qui a des conséquences dramatiques lorsque l’on sait qu’ils représentent un tiers de la population mondiale et que trois quarts d’entre eux sont victimes de la faim.
La croissance démographique mondiale esti­mée à 2 voire 3 milliards d’habitants sur les 40 prochaines années, associée à l’évolution des régimes alimentaires, entraînera une augmentation de la demande alimentaire de 70 % d’ici 2050 (par rapport au niveau de 2009), donc à une intensification de l’utilisa­tion de l’eau à usage agricole. Or c’est bien cette eau à usage agricole qui assure la dis­ponibilité des denrées alimentaires au sein des familles et sur les marchés locaux.
Accès : de l’eau pour favoriser l’emploi
L’eau est tout autant nécessaire au secteur industriel. C’est en utilisant cette ressource vitale comme moyen de production qu’il développe une activité économique généra­trice d’emploi et donc de revenu pour une large frange de la population, contribuant ainsi à leur sécurité alimentaire.
Toujours dans cette perspective, le lien entre l’eau potable et l’accès au revenu peut être directement établi. De nombreuses journées productives sont en effet perdues dès lors que les travailleurs, en mauvaise santé, ne se trouvent pas en condition de travailler. Les pertes économiques dues à un manque d’accès à l’eau et à l’assainissement sont estimées à 260 milliards de dollars par an. Et pourtant, selon l’OMS, en 2012, chaque dollar investi dans l’amélioration de l’accès à l’eau rapporte 2 dollars et chaque dollar investi dans l’amélioration de l’accès à l’assainissement rapporte 5,5 dollars.
Utilisation : de l’eau pour l’assimilation des aliments
L’eau potable à usage domestique est in­dispensable pour la santé. Un individu en bonne santé assimilera de manière effective les aliments, alors qu’une personne atteinte de maladies diarrhéiques n’absorbera que partiellement la nourriture. Sa guérison sera alors plus difficile.
La santé des individus, dont 805 millions étaient en situation de sous-alimentation chronique en 2012-2014, passe aussi par une alimentation saine, ce qui implique que les aliments soient lavés avec de l’eau potable uniquement. En effet, 60 % des décès ayant pour origine la diarrhée le sont du fait d’une eau ou d'aliments contaminés par des pa­thogènes présents dans un mauvais environ­nement sanitaire et de pratiques d’hygiène inadéquates. Enfin, la sécurité alimentaire est également assurée par un usage assidu de l’eau potable dans les domaines de l’ac­cès aux soins et des conditions sanitaires.
À travers la conception de ses pro­grammes, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL in­tègre donc ces deux problématiques indis­sociables : l’eau et la sécurité alimentaire.
Les grands chiffres de l'eau
Alors même que l’accès à l’eau potable est un droit humain depuis 2010 et que de nombreux progrès ont été notés ces 15 dernières années, aujourd’hui encore, 3,5 mil­liards d’êtres humains boivent chaque jour de l'eau dange­reuse pour leur santé. 2,6 mil­liards manquent toujours d’un assainisse­ment adéquat. 2,6 millions de personnes, dont 1,8 million d’enfants de moins de 15 ans, meurent chaque année de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre.90 % de l’ensemble des risques naturels sont liés à l’eau. 76 % des femmes et des enfants dans les pays en développement passent 140 millions d’heures chaque jour à chercher de l’eau. 272 millions de journées d’école sont manquées à cause du manque de toilettes
Des chiffres qui traduisent combien l’accès à l’eau et à l’assainissement constituent une urgence humanitaire, mais aussi un levier de développement.
*La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.
Pour télécharger le « Baromètre 2015 de l’Eau, de l’hygiène et de l’assainissement », Voir l'article"

Dans "Finance Watch" du 23 mars 2015 Article intitulé : Les dernières nouvelles de la spéculation alimentaire

" Mauvaise nouvelle : les lobbys des banques et des traders de matières premières continuent à essayer de neutraliser les nouvelles règles de l’UE sur la spéculation alimentaire. Comment peut-on neutraliser des institutions alors que ces dernières maîtrisent les lois et les règles ? Dans la dernière proposition des règles pour contrôler la spéculation excessive sur les dérivés de l’agriculture et autres matières premières, on a vu apparaître des formules mathématiques et techniques qui pourraient bien rendre la nouvelle loi européenne en partie inefficace. Et l'Etre Humain est où dans les formules mathématiques des débiles (à ce niveau débiles ou crapules ?) qui les ont mises en place en oubliant volontairement les famines ? La dernière version technique de l’autorité de supervision européenne ESMA suggère que pour certains marchés et pays, un spéculateur pourrait contrôler jusqu’à 40% du marché avant de se faire rattraper par le système des positions limites. Ce chiffre doit être réduit, pour que les positions limites plafonnent réellement les positions qu’un participant peut avoir, et pour que les dirigeants du G20 puissent tenir leur promesse faite à Pittsburgh en 2009 de contenir la spéculation excessive sur les marchés de matières premières.
Ceci reflète peut-être le déséquilibre du lobby dans ce domaine entre l’industrie financière et la société civile : les représentants de l’industrie étaient nettement plus nombreux que ceux de la société civile lors de l’audition publique d’ESMA sur les positions limites le 19 février. Finance Watch était parmi les rares représentants de la société civile présents à cette audition et va soumettre une réponse détaillée à la consultation d’ESMA (en anglais), que vous pouvez ci-dessous.
Jetez un coup d’œil à notre courte animation vidéo (du tout début de notre travail sur MiFID II) qui explique le lien entre la spéculation sur les dérivés des matières premières agricoles et l’augmentation des prix (de l’énergie, de la nourriture, etc.) !

Ludovic Grangeon dans "Economie matin" du 24 février 2015 Article intitulé : Pourquoi nous vendre 82 euros ce qui vaut aujourd'hui entre 20 et 30 euros ?
 
" Pourquoi le secteur des énergies renouvelables ne fait pas de progrès de compétitivité ?
 
Energie renouvelable : le juste prix
Une seule question reste sur les lèvres : pourquoi les promoteurs de l’énergie renouvelable n’ont-ils fait aucun progrès technologique ou financier depuis dix ans, alors qu’ils sont tous devenus riches avec un tarif obligatoire et garanti ? Pourquoi nous vendre à 82 € un mégawatt qui en vaut seulement 31 et peut être même 19 ? Pourquoi, comme tout industriel normal, n’évoquent-ils jamais la compétitivité de leurs installations et surtout de leur prix de production au service du consommateur ? alors qu’ils touchent des rentes qui représentent trois fois le prix du nucléaire, en utilisant une source gratuite : le soleil ou le vent ?
Pourquoi nous vendent-ils à 82 € un mégawatt qui en vaut entre 31 et 38 ? Certains spécialistes de l’économie de l’énergie ou des associations de consommateurs vont même plus loin : le prix de rachat calculé depuis 2006 correspondait à un ratio standard d’investissement dans l’énergie mais pour des unités de 90% minimum de rendement. Ce ratio estimatif n’a jamais été révisé alors que nous avons maintenant un recul sur plusieurs années réelles. La faible performance de l’éolien avec un rendement tout juste de 20% annuel justifierait le vrai prix de l’électricité dans ce secteur à …19 € !!! à rentabilité égale.
 Les coûts énormes du secteur de l'énergie renouvelable
Depuis des années, le petit milieu privilégié des énergies renouvelables multiplie les déclarations sur les progrès nécessaires de ce secteur pour préserver l’environnement. Pour justifier ces objectifs, il évoque tour à tour les contraintes européennes avec le fameux objectif de 20%. Mais lorsque la directive européenne abandonne cet objectif en 2014 en estimant désormais que le secteur est mature, et qu’il faut désormais baisser les prix au niveau du marché, alors plus aucune allusion n’est faite par le SER ou la FEE à ce nouveau progrès.
Lorsque les promoteurs de l’éolien ou du solaire veulent faire de nouveaux projets, ils ne cessent d’invoquer leurs contacts avec certains politiques, mais ils ne parlent jamais du public. Après 10 ans d’efforts pour soutenir ce secteur, jamais ses coûts n’auront été aussi élevés. La facture du consommateur a connu une augmentation sans précédent. Plus de dix millions de Français sont désormais dans la précarité énergétique à cause de ces augmentations, c’est-à-dire qu’ils ne se chauffent plus comme ils souhaiteraient ou ne se servent plus d’appareils ménagers car ils n’en ont plus les moyens.
 Energies renouvelables : un business douteux
De façon logique, les nouvelles dispositions européennes sifflent la fin de la récréation. Le Rapport annuel 2015 de la Cour des Comptes l’a bien remarqué et souligne sa nécessité dès cette année. Depuis dix ans, les mesures d’aide et de financement à travers un rachat systématique de l’électricité entre 3 et 5 fois le prix du marché ont surtout permis à quelques-uns de s’enrichir considérablement. Les emplois soi-disant créés n’ont jamais reçu de justification, et ne sont recensés par aucun observatoire indépendant.
Quelques études commandées par eux-mêmes tentent de les justifier, mais avec souvent des doubles, voire des triples comptes. Selon les méthodes, on passe de 10 000 à 650 emplois, ce qui montre le manque de crédibilité du secteur. Bien pire, les affaires de corruption, de prise illégale d’intérêts, de recours contentieux se sont multipliées, au point de faire de ce secteur le champion toutes catégories des litiges d’opérations, alors qu’il prétendait être « plébiscité ».
 

Dans "La Tribune" du 24 02 15 : Article intitulé : Métaux précieux : soupçons de manipulations chez 10 grandes banques

" Forts soupçons de manipulations. Le département de la Justice et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) américaine enquêtent sur au moins 10 grandes banques pour manipulation présumée des prix des métaux précieux, rapporte lundi 23 février le Wall Street Journal, qui cite des personnes proches de l'enquête.
L'enquête porte sur le processus de fixation des cours de l'or, de l'argent, du platine et du palladium à Londres, précise le quotidien économique. Les banques concernées sont HSBC, Bank of Nova Scotia, Barclays, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, J.P. Morgan, Société Générale, Standard Bank et UBS.
Plusieurs enquêtes n'ont pas abouti
Ce n'est pas la première fois que le rôle des banques dans le processus de détermination des prix de ces matières premières est mis en cause mais les enquêtes menées jusqu'ici, notamment en Europe, n'ont pas abouti, rappelle le WSJ. Goldman Sachs, HSBC et la Sud-Africaine Standard Bank, ainsi que le groupe de chimie allemand BASF, sont également visés depuis novembre par une plainte aux États-Unis pour manipulation sur les prix du platine et du palladium. Des nouvelles méthode de fixation des prix
Dans le cadre d'une réforme générale des fixings des métaux précieux à Londres, c'est désormais le London Metal Exchange (LME) qui se charge depuis le 1er décembre de fixer les prix de référence pour le platine et le palladium, de manière plus transparente et électronique.
La méthode de fixation des prix de référence de l'argent est aussi confiée depuis l'été dernier à l'opérateur boursier CME Group et au groupe américano-canadien d'informations financières Thomson Reuters. Une nouvelle méthode pour la fixation des prix de l'or doit aussi entrer en vigueur fin mars."

Dans "La Tribune" du 23 02 15 : Article intitulé : Oxfam accuse trois banques françaises de "spéculer sur la faim"

"Le montant total des fonds gérés par les banques françaises et exposés aux matières premières agricoles s'élève aujourd'hui à au moins 3,561 milliards d'euros. L'association accuse BNP Paribas, la Société Générale et BPCE de spéculer sur les prix des matières premières agricoles via des fonds de placement, malgré des engagements pris par certaines d'entre elles en 2013. Oxfam France a publié un rapport au vitriol sur les pratiques de certaines banques françaises. L'ONG affirme lundi 23 février que "trois groupes bancaires français proposent toujours à leurs clients des outils permettant de spéculer sur les prix des matières premières agricoles: BNP Paribas, Société Générale et BPCE via Natixis". Selon les calculs d'Oxfam France, "le montant total des fonds gérés par les banques françaises et exposés aux matières premières agricoles s'élève aujourd'hui à au moins 3,561 milliards d'euros". Oxfam dénonce le fait que ces "activités toxiques mettent en péril le droit à l'alimentation de centaines de millions de personnes" et que "la spéculation galopante aggrave la volatilité des prix alimentaires".
La Société générale "spécule le plus sur la faim"
Lors de la précédente étude en 2013, certains établissements bancaires avaient pris "des engagements forts pour réduire ou stopper leurs activités spéculatives sur les matières premières agricoles", assure Oxfam France. L'ONG a fait le bilan dans son nouveau rapport.
"La Société Générale a certes fait un important effort de transparence et a globalement tenu ses promesses (en termes de non-ouverture de nouveau fonds, ndlr) mais c'est aujourd'hui la banque française qui spécule le plus sur la faim" avec un montant total de fonds actifs estimé à 1,359 milliard, rapporte Clara Jamart, une responsables de l'association.
 BNP Paribas totaliserait 11 fonds pour un montant de 1,318 milliard d'euros en 2013, et elle "n'a tout simplement pas respecté ses engagements", déclare Oxfam.
Quant au groupe BPCE - dont le montant de son unique fonds s'élèverait à 884 millions - "il était le seul à n'avoir pas fait de promesses en 2013 ; il est largement temps qu'il assume enfin ses responsabilités", juge l'ONG.
Oxfam tient à souligner que le Crédit Agricole "semble bien avoir cessé toute activité spéculative sur les marchés agricoles, mais refuse toujours de prendre des engagements fermes dans la durée".
En 2013, quatre banques géraient 2,58 milliards d'euros, selon Oxfam
En 2013, Oxfam avait dénoncé le fait que des banques françaises contrôlaient 18 fonds aux performances, totalement ou en partie, liées à l'évolution du prix des matières premières agricoles: étaient visées BNP Paribas (avec 10 fonds), Société Générale et Crédit Agricole via leur filiale commune Amundi (7 fonds) ainsi que Natixis (1). Au total, ces fonds géraient 2,58 milliards d'euros, selon l'association.

Commentaire : Sachant que la spéculation sur matières premières fait 35 000 000 de morts par an et que l'on estime à 70 000 000 de morts lors de la dernière guerre......

Dans "Bilan" Suisse du 23 02 15 : Article intitulé : 3 milliards de pertes liées aux poursuites pour Goldman Sachs

" La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a indiqué lundi avoir relevé son estimation des pertes liées aux poursuites judiciaires à 3 milliards d'euros, dans un document transmis au gendarme boursier américain, la SEC.
Ce chiffre, qui correspond au montant maximum que la banque pourrait avoir à verser en plus de l'argent déjà mis de côté en prévision des frais judiciaires, se situait à 2,5 milliards d'euros en novembre.

L'établissement financier "est impliqué dans un certain nombre de procédures judiciaires, réglementaires et arbitrales concernant des problèmes relevant de la conduite des activités de l'entreprise", souligne Goldman Sachs dans ce document.
"Nombre de ces procédures sont dans les phases préliminaires et dans nombre de ces cas, le montant des dommages réclamés est indéterminé", est-il ajouté.
Cette estimation n'inclut pas les éventuels frais liés à une poursuite lancée par un fond souverain libyen, qui accuse la banque d'avoir abusé de ses responsables inexpérimentés, ou aux investigations menées par un comité gouvernemental chargé d'enquêter sur le rôle des banques dans la création de produits financiers adossés à des prêts hypothécaires à l'origine de la crise financière.
Goldman Sachs avait annoncé en janvier n'avoir provisionné que 754 millions de dollars en 2014 (-21,5% sur un an) en cas d'accords éventuels sur des litiges alors que ses rivales s'acquittaient de milliards de dollars."

Dans "Boursorama" du 10 février 2015 Article intitulé : Les pro-gaz de schiste veulent mettre fin à "l'obscurantisme"

" Une vingtaine d'entreprises, parmi lesquelles des poids lourds du CAC 40 comme Total, Air Liquide ou Solvay, ont lancé ce mardi un centre consacré au gaz de schiste. Objectif ? Apporter une "information scientifique" et "sortir de l'obscurantisme".
L'ancien patron de l'Union française des industries pétrolières (Ufip) a nié que l'objectif du nouveau centre soit de créer un lobby du gaz de schiste en France, même si la plupart des groupes qui soutiennent ce centre n'ont jamais dissimulé leur souhait d'obtenir l'autorisation d'explorer le sous-sol français pour en connaître exactement les ressources, à l'image des groupes chimiques Solvay et Arkema. "Nous ne sommes tout simplement pas un lobby", s'est défendu Jean-Louis Schilansky. "Nous n'irons pas voir des parlementaires et des cabinets ministériels pour essayer de les convaincre. Nous ne serons pas dans les couloirs". Muni d'un conseil scientifique, le CHNC a pour objectif de "rassembler, évaluer et diffuser des informations factuelles. Des faits, des faits et encore des faits et non pas seulement des opinions", a affirmé son président. Selon lui, les adversaires du gaz de schiste sont les bienvenus. "Le centre sera ouvert à tous, à toutes les opinions. Il n'y aura pas de discrimination", a-t-il assuré, prônant une approche "cartésienne", loin du "débat idéologique, pour ne pas dire religieux" qui caractérise, selon lui, la discussion sur les hydrocarbures non conventionnels en France. François Hollande avait assuré en juillet 2013 qu'il n'y aurait ni exploration ni exploitation du gaz de schiste en France sous sa présidence. La fracturation hydraulique, seule technique éprouvée pour exploiter les hydrocarbures de schiste, est d'ailleurs interdite en France. Le CHNC dit n'avoir pas l'intention de changer la loi. "Ce n'est pas le moment", affirme Jean-Louis Schilansky, pour qui, en revanche, "c'est le moment d'apporter des informations, de parler, de dire ce qu'il se passe" dans ce secteur qui a bouleversé la donne énergétique mondiale.
Parmi la vingtaine de groupes soutenant le CHNC figurent des groupes déjà présents dans la filière du gaz de schiste, à l'image de Total, le géant gazier GDF Suez, le fabricant de tubes sans soudures Vallourec, le groupe Imerys qui produit des proppants ou encore Air Liquide. 'Union des industries chimiques, l'Ufip, Suez Environnement, ou Technip sont également associés."

  Jean-Philippe Buchs dans "Bilan" Suisse du 27 janvier 2015 Article intitulé : Matières premières: les prix baisseront encore en 2015

" Après une année noire en 2014, les prévisions sont pessimistes pour 2015: les prix des matières premières enregistreront une nouvelle baisse. Le ralentissement de l’économie mondiale, en particulier de la Chine, et la crise de la zone euro se répercutent négativement sur le marché des matières premières. L’an dernier, l’indice de référence S&P GSCI a chuté à son niveau le plus bas depuis 2008 avec un recul de 30%. Le pétrole (-48% pour le Brent), le minerai de fer (-47%), le caoutchouc (-30%), le coton (-27%) et le soja (-20%) ont enregistré les plus fortes baisses.
Selon les prévisions du Cercle Cyclope, une société spécialisée dans l’analyse des marchés mondiaux des matières premières, leurs prix  continueront à reculer au cours de cette année: -27% par rapport à 2014 et -7% sans l’or noir et les métaux précieux. Pour le professeur Philippe Chalmin, fondateur de Cyclope, le pétrole est proche de son cours plancher et devrait le rester encore longtemps car les pays producteurs maximisent la production. En moyenne annuelle, il s’échangera autour de 60 dollars aussi bien pour le Brent que pour le WTI. Cyclope est également plus ou moins pessimiste pour les produits agricoles (blé, sucre, coton, soja, cacao). Il anticipe une diminution de leur prix.
En revanche, les métaux (cuivre, zinc, aluminium, nickel) sont promis à une année relativement faste en raison de la demande chinoise qui reste élevée malgré le recul de la croissance. Comme en 2014, le prix du café (+40% pour l’arabica) pourrait à nouveau progresser au cours de cette année en raison de la sécheresse au Brésil. La chute des cours des matières premières pénalise les pays exportateurs. Le fort recul du minerai de fer et du charbon coûte 2% du produit intérieur brut à l’Australie. Et, selon le Fonds monétaire international, la chute du pétrole entraîne un manque à gagner d’environ 300 milliards de dollars en 2015 dans les pays du Golfe persique.
 

 Virginie Mangin dans "Les Nouvelles Calédoniennes" du 19 janvier 2015 Article intitulé : Le plan nickel défini


" Le FLNKS vient d’adopter sa « doctrine nickel », dont l’un des piliers est la montée de la Nouvelle-Calédonie à 51 % du capital dans les unités industrielles. Le regard est aujourd’hui tourné vers la SLN, et la méthode pour atteindre l’objectif sera bientôt arrêtée.
    •    Quelle est la « doctrine nickel » ?
Adoptée samedi par le bureau politique élargi du FLNKS à Kaala-Gomen, la « doctrine nickel » correspond à la stratégie minière et métallurgique du Front. Cette réflexion enrichie au fil des années s’appuie sur trois piliers. Le premier de ces objectifs primordiaux est la maîtrise de la ressource. Le deuxième intègre l’arrêt - sauf bien entendu pour les structures calédoniennes offshore - des exportations de minerais bruts, l’intérêt avancé étant de maximiser la plus-value et les retombées économiques dans le pays. Aucun délai n’a été précisé ce week-end. L’Union calédonienne avait évoqué l’année 2019 pour une application de la mesure. Autrement dit, d’ici là, les projets majeurs du secteur devront être accomplis. Tels que le fonctionnement total de la deuxième ligne de production de l’usine SMSP-Posco à Gwangyang, en Corée du Sud, ou bien la mise en route du partenariat entre la SMSP et le Chinois Jinchuan pour la valorisation des latérites. Mais, encore une fois, cet horizon de quatre ans n’a été proposé que par l’une des quatre composantes du Front. Enfin, le troisième cap fixé par le FLNKS vise l’exploitation de cette matière première dans des complexes métallurgiques détenus par la Nouvelle-Calédonie à hauteur de 51 %, autant dans le pays qu’à l’extérieur dans des modèles offshore. Ce point est capital pour la coalition indépendantiste, qui voit une force dans ce schéma : outre leur mise en commun, être majoritaire au capital de nombre d’usines permet de valoriser le panel de minerais disponibles, de la garniérite à la latérite, de la forte à la faible teneur.
    •     51 % au capital, comment ?
« C’est une volonté », insiste Gérard Reignier, de l’Union calédonienne, parti politique à l’animation du FLNKS actuellement. Un groupe de travail va être créé, avec deux missions en poche : ciseler la méthode pour atteindre ce but stratégique, mais aussi estimer les retombées économiques au niveau des populations. La première entité industrielle dans l’axe du Front est bel et bien la SLN. Un vieux combat. Et pour cause, la Société Le Nickel dispose de 55 % du domaine minier calédonien. La possession d’une majorité du capital reviendrait donc à maîtriser plus de la moitié de la ressource identifiée. Tel est le raisonnement de militants indépendantistes. L’idée est d’avoir la main sur les leviers, pour à la fois accroître les retombées locales et, par conséquent, l’autonomie du pays, mais aussi pour disposer de l’outil phare dans le secteur central. Par quel biais ? La STCPI, regroupant les intérêts des trois provinces, peut-elle échanger ses parts détenues dans Eramet, contre celles possédées dans la SLN, selon un accord de 1999 ? « C’est écrit », indique Gérard Reignier. Encore faut-il réussir à amener les représentants de la province Sud dans cette démarche-là. Quoi qu’il en soit, d’après l’actuel animateur du FLNKS, « on veut véritablement en faire un sujet cette année ».
 Et maintenant ?
Une discussion est aujourd’hui lancée sur la nécessité d’instaurer une entité pays au centre du schéma préconisé par la « doctrine nickel ». Bref, le bureau politique élargi du Front va proposer une motion, tirée de ces conclusions sur la mine, au congrès de la coalition, le 7 février. Et après ? L’obtention des 51 % dans la SLN constitue un enjeu véritable, à entendre des militants samedi à Kaala-Gomen. Des fidèles de la lutte indépendantiste prêts à faire entendre leur voix, si le dossier n’avance pas.
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C’est, en milliards de francs, selon l’expert Olivier Sudrie, la part de valeur ajoutée qui est restée en Calédonie en 2011, soit environ un tiers de la somme dégagée par le secteur, estimée à 76 milliards de francs. L’autre part est constituée principalement par des importations ainsi que par des dividendes rapatriés, vers la Métropole, pour la métallurgie.
Les indépendantistes signent un courrier sur la SMSP

Pour les membres indépendantistes du gouvernement, la SMSP doit bénéficier d’un abattement de tout ou partie des sommes exigées par les services fiscaux.

De Gilbert Tyuienon à Valentine Eurisouke, les cinq plumes indépendantistes du gouvernement ont signé un courrier adressé à l’exécutif, la présidente Cynthia Ligeard en tête. Datée du 24 novembre, soit avant la chute de l’équipe gouvernementale, cette missive demande de reconsidérer le redressement fiscal signifié à la SMSP. La sanction était tombée en juillet 2013. Les services fiscaux réclament alors, au groupe piloté par André Dang, 5,789 milliards pour les exercices 2008-2011, répartis en 4,816 milliards rattachés à la SMSP elle-même et 973 millions ciblant sa filiale Société de Ouaco détenue à 100 %. Motif principal ? Comme l’expliquent les membres UC, Palika et UNI du gouvernement, il est reproché à la SMSP d’avoir abandonné son activité d’extraction minière pour n’être plus qu’une holding financière gérant les participations de ses filiales. Le bénéfice d’avantages s’évaporerait alors. « Il semble que les services fiscaux n’aient pas disposé de tous les éléments d’analyse », jugent les cinq personnalités indépendantistes de l’exécutif, avançant plusieurs arguments. « Il apparaît que la SMSP est toujours propriétaire de titres miniers et d’autorisations personnelles minières », ou encore « que les ingénieurs de cette société procèdent toujours à des travaux de recherche pour estimer et accroître son patrimoine minier et celui de ses filiales… »â€¨â€¨â€¨« Profonde inégalité de traitement »â€¨â€¨â€¨Le courrier tient par ailleurs « à dénoncer » la double taxation des revenus métallurgiques provenant de la filiale, la SNNC, en Corée du Sud, du fait que la convention fiscale franco-coréenne n’a pas été étendue à la Nouvelle-Calédonie. Alors que, « parallèlement », « Eramet bénéficie, au travers de la convention fiscale franco-calédonienne, d’un régime mère-fille particulièrement favorable ». Un appel est lancé pour que l’exécutif intercède auprès du gouvernement français afin que des accords soient trouvés et que, par ricochet, la « profonde inégalité de traitement fiscal » disparaisse. Pour les indépendantistes, la SMSP est un acteur essentiel du rééquilibrage et le principal moteur de développement économique de la province Nord, « tout en recherchant une valorisation optimale de la ressource minière calédonienne ». Cette affaire du redressement fiscal de la SMSP animait aussi la discussion entre partis loyalistes, avant la crise gouvernementale.



Repères
Décision demain
Le bureau politique du FLNKS se positionnera demain lors de sa traditionnelle réunion hebdomadaire, sur l’initiative du haut-commissaire. Le représentant de l’Etat a en effet décidé de convoquer le gouvernement jeudi afin d’organiser un nouveau scrutin visant à élire un président et un vice-président. Selon des responsables indépendantistes, le FLNKS se donne jusqu’au 7 février, date de son congrès annuel, pour apporter sa vision sur une sortie de la crise gouvernementale.


La répartition
L’examen des ressources en nickel du pays par massif minier, permet de visualiser la répartition. Loin devant, la zone du Grand Sud, très riche, dispose d’une capacité en latérites écrasante. A une échelle nettement moindre - moins de la moitié -, la zone Est présente un potentiel néanmoins important, équivalent au stock estimé dans le Nord, doté il faut le rappeler de gisements notables tels que le Koniambo, Tiébaghi, ou encore Poum. D’ailleurs, l’experte Anne Duthilleul a noté « le potentiel en garniérites remarquable de la côte Est ». D’après les données récoltées, une unité basée sur une production de 10 000 tonnes par an, pourrait y être instaurée, en théorie.


Le rang
Au regard des résultats de l’USGS, le service géologique des Etats-Unis, la Nouvelle-Calédonie possède 15 % des réserves mondiales en nickel estimées à 80 millions de tonnes. Soit 12 millions, la deuxième plus grande de la planète, après l’Australie avec 24 millions, ou 30 %. Toutefois, des spécialistes s’interrogent sur les méthodes de calcul adoptées par l’USGS, pour définir cette estimation des réserves, et non des ressources.