Assurance

ASSURANCE

 

 

  Emmanuel Garessus dans "Le Temps" Suisse du 27 janvier 2015 Article intitulé : Les assureurs se rapprochent des associations de consommateurs

" L’association faîtière privilégie le dialogue à la réglementation. L’assurance représente dorénavant 40% de la place financière, contre 30% il y a dix ans «La réglementation est notre principale source d’inquiétude», a déclaré lundi à Zurich Urs Berger, président de l’Association suisse d’assurances (ASA), lors de sa conférence de presse annuelle. Les taux d’intérêt négatifs n’arrivent donc pas au premier rang. Pourtant, la branche, qui représente maintenant 40% de la place financière suisse en termes de valeur ajoutée (30% il y a une décennie) doit offrir un taux d’intérêt minimum LPP de 1,75% en 2015. Et ce, alors que les taux sans risque sont inférieurs à zéro.
A la suite de l’abolition du taux plancher et afin de rester concurrentiels, «nous devons déclarer énergiquement la guerre aux réglementations handicapantes», a poursuivi Urs Berger. La Suisse a en effet perdu du terrain en termes de qualité de la réglementation. Elle n’est plus que 29e au monde, selon la Banque mondiale, après avoir été 11e il y a dix ans.
Les soucis réglementaires sont de deux ordres, la prévoyance professionnelle et la protection des consommateurs. Sur le deuxième point, les assureurs changent leur fusil d’épaule. L’ASA soutient l’idée de réformes «à travers un dialogue constructif avec les associations de protection des consommateurs», a déclaré Luzius Dürr, directeur de l’ASA. Les représentants des assureurs et des consommateurs se mettront plus fréquemment autour d’une table afin de développer ensemble des solutions adéquates plutôt que d’intervenir par de nouvelles réglementations. «Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous voulons œuvrer ensemble dans la quête de solutions», a précisé le directeur de l’ASA. Parallèlement, une étude de l’Université de Saint-Gall sera chargée de mieux comprendre le besoin de protection et d’établir dans quelle mesure la réglementation peut répondre à ce besoin. Les assureurs ont également démontré pourquoi le projet de réforme Berset sur la prévoyance professionnelle pénaliserait non seulement les assureurs, mais aussi les assurés et les PME si elle relevait la quote-part minimale de 90 à 92% (qui définit la répartition du bénéfice entre assureurs et assurés). On obligerait les assureurs à appliquer une stratégie de placement encore plus défensive, donc à réduire les produits des placements et les bénéfices. «Les assurés toucheront des excédents moins élevés, car le gâteau des excédents sera plus petit», a regretté Antimo Perretta, vice-président de l’ASA. Ce dernier s’appuie sur le rapport d’expertise mandaté par le Département fédéral des finances au professeur Hato Schmeiser, de l’Université de Saint-Gall. «Le Conseil fédéral n’a pas tenu compte des faits», observe l’ASA. Les assureurs ont rejeté les reproches formulés par la gauche de performances médiocres ainsi que de primes de coûts et de risque trop élevés, montrant qu’elles s’inscrivaient dans la moyenne. Un employeur sur deux s’en remet à l’assurance complète en matière de prévoyance professionnelle."