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Bernard Bridel dans "La Tribune de Genève" Suisse du 25 septembre 2015 : Merkel rejoint Poutine pour replacer Assad au centre du jeu

" C’est peut-être le déclic que l’on attendait pour enfin trouver une issue à la guerre qui ravage la Syrie depuis quatre ans et demi. Jeudi, à l’issue du sommet extraordinaire des Vingt-Huit à Bruxelles consacré au drame des réfugiés syriens qui affluent en Europe, Angela Merkel a lâché une de ces phrases qui pourrait faire date. Interrogée sur la manière de résoudre le conflit, elle a affirmé: «Il faut parler avec de nombreux acteurs, et cela implique Assad, mais il y en a d’autres», a-t-elle dit, citant également les alliés de Damas, la Russie et l’Iran.
Très remarquées, ces déclarations constituent un tournant dans l’attitude de la chancelière, jusqu’ici opposée à tout compromis avec le maître de Damas, considéré comme le principal responsable du bain de sang dans lequel son pays est plongé depuis mars 2011.
Cette soudaine conversion à la realpolitik de Berlin ne doit rien au hasard. Elle est le fruit de plusieurs facteurs, dont la crise des réfugiés qui menace la cohésion européenne n’est pas le moindre.Mais l’implication chaque jour plus visible de la Russie dans le conflit syrien est sans doute l’autre raison majeure qui a poussé Berlin à modifier sa position.
La Russie tous azimuts
Il faut dire qu’à quelques jours de l’Assemblée générale de l’ONU au cours de laquelle la Syrie constituera un des sujets majeurs, Moscou fait preuve d’un activisme tous azimuts. En effet, alors que Vladimir Poutine appellera la semaine prochaine à New York à une grande coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (Daech), incluant le régime de Bachar el-Assad, Moscou ne cesse de renforcer son aide militaire à ce même régime et a annoncé jeudi des manœuvres de sa flotte au large de la Syrie.
Rencontre Obama-Poutine
Face à cette omniprésence de Moscou, l’annonce jeudi d’une rencontre entre le maître du Kremlin et Barack Obama, lundi à New York, est un indice supplémentaire du rôle incontournable de la Russie dans la résolution du conflit syrien.
Preuve ultime que les choses bougent: le président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’un des plus farouches opposants au régime de Damas, a emboîté le pas à la chancelière, affirmant jeudi que Bachar el-Assad pourrait faire partie d’une période de transition de la crise en Syrie.
Enfin, dans une interview au Temps, le chef du DFAE, Didier Burkhalter, a assuré jeudi, avant son départ pour New York, «qu’aucune solution n’est possible en Syrie si l’on ne travaille pas avec l’éventail, le plus large possible, y compris avec des composantes du pouvoir». Pas de doute, Bachar el-Assad est en passe de gagner son pari: rester au centre du jeu."

 Dans "La Tribune" du 2 mai 2015 Article intitulé : Poutine ratifie un accord dotant les BRICS d'un fonds de 100 milliards de dollars

"  Le président russe Vladimir Poutine a ratifié samedi l'accord portant sur la création d'un fonds commun de réserves pour les pays émergents des Brics, signé en juillet par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud.
"L'accord sur la création d'un fonds commun de réserves de change des pays des Brics est ratifié", annonce un document du Kremlin, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti.
Ce fonds devrait être doté de 100 milliards de dollars (89,2 milliards d'euros), selon les termes de l'accord signé par les cinq pays des Brics à Fortaleza, au Brésil, le 15 juillet 2014. La Russie compte participer à hauteur de 18 milliards de dollars, à l'instar de l'Inde et du Brésil, loin derrière les 41 milliards promis par la Chine. Le fonds sera complété par l'Afrique du sud qui mettra cinq milliards de dollars sur la table.
 Selon la déclaration finale signée par les Brics à Fortaleza, ces 100 milliards de dollars leur permettront d'éviter "les pressions à court terme sur les liquidités" et de "promouvoir une plus grande coopération" entre eux.
Ce fonds est aussi perçu par Moscou comme une autre solution que les institutions financières internationales dominées par les Etats-Unis, avec qui la Russie connaît de vives tensions depuis le début de la crise ukrainienne.
Les Brics, qui représentent 40% de la population et un cinquième du PIB de la planète, ont également signé en juillet un accord pour la création de leur propre banque, posant la première pierre d'une nouvelle architecture financière face à l'hégémonie occidentale.
Cette nouvelle banque, dont le siège sera à Shanghaï et qui est destinée à financer les grands travaux d'infrastructures, sera dotée d'un capital initial de 50 milliards de dollars. (AFP)"

Dans "Trends Tendances" Belgique du 8 avril 2015 Article intitulé : Tsipras et Poutine autour de la table: la Grèce peut-elle vraiment échapper à l'embargo russe ?

" La Grèce est lourdement touchée par l'embargo russe sur les denrées alimentaires, qui sert de riposte aux sanctions de l'Union européenne. Même si Vladimir Poutine le voulait, la Russie pourrait-elle vraiment lever les sanctions contre la Grèce ?
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras rencontre le président russe Vladimir Poutine ce mercredi 8 avril. Une rencontre suivie avec inquiétude par les autres membres de l'Union européenne. Dans sa recherche assidue pour trouver des alliés et du capital, le Premier ministre grec veut, entre autres, parler de l'exportation des denrées alimentaires avec les Russes. Ce qui n'est pas incompréhensible étant donné que la Grèce est lourdement touchée par l'embargo alimentaire imposé par la Russie, qui sert de riposte aux sanctions de l'UE décrétée suite au conflit en Ukraine.
Sanctions et ripostes aux sanctions
Le gouvernement grec a par ailleurs déjà saisi l'occasion de se distancer des lourdes sanctions imposées par l'UE en réaction à l'annexion de la Crimée. "Nous ne sommes pas d'accord avec les sanctions. C'est une voie sans issue", déclarait Alexis Tsipras la semaine dernière à l'agence de presse russe Itar-Tass.
La réaction de Tsipras est compréhensible étant donné que les exportations grecques vers la Russie consistent pour plus de 40% en produits agricoles. D'après les chiffres d'Incofruit-Hellas, l'association des entreprises grecques exportatrices et distributrices de fruits et légumes, en 2013, il y a eu pour 178 millions d'euros de légumes et de conserves exportés vers la Russie.
Ces exportations ont donc été réduites à néant et, en principe, les ripostes russes concernant les produits agricoles issus de l'UE resteront en vigueur jusqu'en août 2015, c'est-à-dire un an après leur adoption afin de protéger l'économie russe.
Levée des sanctions ?
La Grèce peut-elle - en tant que membre de l'Union européenne - d'une manière ou d'une autre échapper aux sanctions russes et redémarrer les exportations de fruits et autres produits agricoles vers la Russie ?
En principe non, car le ministre russe de l'Agriculture Nikolai Fyodorov a fait comprendre que l'embargo des denrées alimentaires contre la Grèce ne serait levé que dans le cas où Athènes quitte l'Union européenne. En tant que membre de l'UE, la Grèce ne peut en effet pas signer d'accord commercial séparé avec la Russie. Elle a cependant la compétence de mettre son veto contre d'éventuelles nouvelles sanctions envers la Russie.
Il reste la question de savoir si la Russie a intérêt à inciter la Grèce à s'éloigner de l'Union européenne. Il est probable que les Russes préfèrent que les Grecs restent au sein de l'Union pour leur permettre d'ainsi étendre leur influence au sein même de l'Europe.
La Russie évoque un possible assouplissement de l'embargo
Ce mercredi après-midi, le ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, a évoqué tout de même évoqué la possibilité d'assouplir pour la Grèce l'embargo alimentaire imposé à l'UE.
"Nous évoquerons cette question en profondeur demain (jeudi) lors d'une rencontre du Premier ministre Dmitri Medvedev avec le Premier ministre grec à laquelle je participerai", a déclaré M. Oulioukaïev, cité par les agences russes. "Nous avons préparé une série de propositions en rapport avec l'embargo et les avons soumises à la discussion", a-t-il ajouté.
La Russie est le plus important partenaire commercial des Grecs
Par ailleurs, la Grèce n'est pas le seul pays européen 'pro-Moscou' lié à la Russie sur le plan économique. C'est aussi le cas de la Hongrie, la Slovaquie, l'Italie et la Tchéquie.
Enfin, la Russie est le plus important partenaire commercial de la Grèce, avec un excédent commercial de 9,3 milliards d'euros en 2013.
Dès que le marché russe pour les denrées alimentaires se libérera, la Grèce sera, avec la Turquie et Chypre, le premier pays qui y aura à nouveau accès, d'après Sergey Dankvert, responsable du service pour la sécurité alimentaire russe Rosselkhoznadzor. (RT.com/BO).

  Dans "Trends/Tendance" Belgique du 8 avril 2015 Article intitulé : La Grèce n'a pas demandé d'aide financière à la Russie

" La Grèce, qui peine à s'accorder avec ses créanciers pour le déblocage d'un nouveau soutien financier vital, n'a pas demandé d'aide à la Russie mais pourrait bénéficier de crédits russes pour des projets d'infrastructure, a indiqué mercredi le président russe Vladimir Poutine.
"La Grèce ne nous a pas adressé de demande d'aide financière", a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Le président russe a cependant assuré que Moscou pourrait participer à des privatisations en Grèce et y investir dans des projets d'infrastructure, notamment dans le secteur du gaz.
Cela "nous permettrait non seulement d'accorder des crédits pour tel ou tel projet mais de résoudre des problèmes de crédit dans un contexte plus large", a-t-il expliqué.
"Si nous réalisons tel ou tel projet important qui apporte des revenus à la Grèce, cela signifie que ces revenus pourront être utilisés pour le remboursement des crédits dont nous avons brièvement parlé aujourd'hui", a-t-il ajouté.
"Il n'est pas question d'aide mais de coopération, y compris dans le domaine financier, en lien avec de grands projets concrets", a-t-il insisté.

M. Poutine a notamment évoqué une participation de la Grèce au projet de gazoduc Turkish Stream entre la Russie et le Turquie, qui pourrait servir de base à des livraisons de gaz russe vers le sud de l'Europe. Mais il a reconnu qu'aucun accord ferme n'avait été conclu.
"La Grèce souhaite étudier des initiatives en vue d'investissements pour la construction d'un gazoduc grec de la frontière gréco-turque au territoire grec", a indiqué pour sa part M. Tsipras.""

  Paolo Garoscio dans "Economie matin" du 18 mars 2015 Article intitulé : Vladimir Poutine veut voler à la rescousse de la Grèce
 
" Vladimir Poutine chevalier blanc d'Alexis Tsipras ? Et pourquoi pas ? En tout cas c'est ce qui pourrait arriver en ce mois d'avril 2015 alors que la Grèce est en pleine négociation avec ses créanciers et l'Union Européenne. Un rendez-vous entre les deux chefs d'Etat est même déjà prévu, le 8 avril 2015, durant lequel il y a de forte chances que la Grèce demande le soutien et l'aide de la Russie.
Moscou et Athènes main dans la main ?
L'annonce de ce rendez-vous entre Tsipras et Poutine le 8 avril 2015 est d'autant plus étonnante que le chef d'Etat grec avait déjà un rendez-vous dans le pays le 9 mai 2015, dans le cadre de commémorations de la victoire de la Deuxième Guerre Mondiale. Tsipras et Poutine vont donc se rencontrer deux fois... en un mois.
C'est plus que d'habitude et ça inquiète l'Europe... mais surtout les Etats-Unis qui n'aimeraient pas que la Grèce fasse copain-copain avec la Russie. Ce serait un problème, la Grèce étant stratégiquement placée au niveau du bassin méditerranéen. Voir mes précédents commentaires sur la place très importante qu'occupe la Grèce dans l'Otan. Pour rappel, sans la résistance effrénée des Grecques pendant la dernière guerre, il y a de forte chance de croire que l'allemagne aurait gagné ce qu'elle essaye de conquérir aujourd'hui par la politique.
Et c'est d'autant plus inquiétant que personne ne sait exactement ce qu'il en sera de la Grèce et de son futur dans l'Union Européenne puisque l'ombre d'un Grexit n'est pas encore écartée, malgré ce qu'en disent les instances européennes. Et si la Grèce entrait dans l'Union Douanière Russe de Vladimir Poutine ?
Moins de sanctions économiques contre un soutien politique
Nous n'en sommes pas encore là mais le scénario est plausible... voire probable. Pour l'instant, toutefois, l'alliance Grèce-Russie, si elle se concrétise, ne devrait être que politico-économique.
Dans le détail la Grèce pourrait demander à Poutine de lever les sanctions économiques que la Russie a imposées aux pays de l'Union Européenne à la suite de la crise Ukrainienne. En échange la Grèce pourrait faire un peu pression sur l'UE concernant les sanctions qu'elle a prise envers la Russie, une position qu'elle a déjà tenue par ailleurs.
A moins que Tsipras n'ait une autre idée en tête : exprimer sa volonté d'aller copiner avec la Russie pour... obliger l'Union Européenne à signer un accord avec la Grèce. Un accord qui lui serait favorable.
Dans le style "réflexion" pourquoi ne pas y mettre le fait que Merkel parlant mieux russe qu'allemand pourrait être un des éléments d'un plan machiavélique russe de déstabilisation de l'Europe et du bouclier Otan. Qui parlait de l'OTAN dans ses commentaires il y a ne fusse que quelques mois ?