Révolutionnaire de pauvreté

REVOLUTIONNAIRE DE PAUVRETE

 

 Pierre Havaux dans "Le Vif" Belgique du 23 avril 2015 Article intitulé : Raoul Hedebouw : "La violence est d'abord le fait de l'Etat"

" La colère contre la coalition suédoise gronde toujours, entretenue par un PTB en embuscade. Raoul Hedebouw, député fédéral, balise la montée en puissance : "Il faut d'abord élargir la contestation sociale avant de la radicaliser."
   Le Vif/L'Express : Taxe des millionnaires, semaine de 30 heures, ville neutre en carbone : laquelle des "brillantes" idées ramassées dans son livre-manifeste (1) serait pour le PTB un préalable non négociable à l'entrée dans un gouvernement ?
Raoul Hedebouw : La taxe des millionnaires est un élément important de notre vision politique. Pas par plaisir de faire payer les plus riches, mais par pragmatisme.
"Taxe des millionnaires" plutôt qu'"impôt sur la fortune", c'est pour faire plus joli ou moins peur ?
Pour mieux cibler les fortunes construites sur l'activité actionnariale ou les grands héritages Soit 88 000 familles millionnaires en euros en Belgique. Cette taxe épargnerait donc 98 % de la population.
Est-ce bien la place du PTB de siéger au Parlement, incarnation de la démocratie bourgeoise et libérale ?
Il existe d'autres endroits où je me sens mieux. Le Parlement ne pourra à lui seul faire reculer le gouvernement. Le député que je suis n'a aucun espoir de convaincre Charles Michel de modifier sa politique ou de changer de camp, celui du patronat et des millionnaires. Ce ne sont pas des interpellations parlementaires qui empêchent Charles Michel de poursuivre son boulot. Ce qu'il craint, c'est une extension du mouvement social. Un peuple qui se lève peut faire bouger les lignes. Les gens doivent encore en prendre conscience. C'est pour cela que les députés PTB veillent à entretenir la relation rue-Parlement-rue. Charles Michel l'a dit : " Le PTB donne le ton dans l'opposition."
La clé du changement se trouve dans la rue plus qu'au Parlement ?
Notre histoire sociale le montre. Sans les grèves de 1893 et de 1913, on ne peut pas comprendre le suffrage universel. Ni la semaine des 40 heures sans les grèves de 1936. Ni la Sécu sans le mouvement social de 1945-1946.
Ces grandes luttes sociales se sont souvent déroulées dans la violence et le sang... On pourrait y replonger ?

J'espère que non, du fond du coeur. Cette violence est souvent d'abord le fait de l'Etat. C'est la gendarmerie qui tirait dans le tas lors des grèves des 1950 et de 1960. Et c'est la gendarmerie à Liège qui, lors des manifs étudiantes de 1995, a introduit à coups de matraque les idées du socialisme dans mon petit crâne...
La contestation sociale est loin d'atteindre ce climat pré-insurrectionnel...
Parce qu'une partie de la population en est encore à se dire : "J'attends, la crise va passer."
(1) La taxe des millionnaires et sept autres idées brillantes pour changer la société, sous la direction de Peter Mertens, Editions Solidaire, 175 p.

Dans "Trends Tendances" du 23 avril 2015 Article intitulé : Des paysans africains et asiatiques luttent contre l'"accaparement" de leurs terres par une holding

" "Les paysans privés de leurs terres" entament "une série d'occupations sur les plantations Socfin au Cameroun, au Liberia, au Cambodge et en Côte d'Ivoire qui va durer jusqu'aux assemblées générales des groupes Socfin (27 mai) et Bolloré (4 juin)", prévient dans un communiqué l'Alliance internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré. La première action est prévue pour jeudi à Dibombarri (Cameroun).
Socfin, dont le capital est détenu à 39% par Bolloré, possède des plantations de palmiers à huile et d'hévéas dans plusieurs pays africains ainsi qu'en Indonésie et au Cambodge.
L'expansion de ces plantations est "continue" depuis 2008, affirme l'Alliance des riverains, citant une hausse d'un quart des surfaces cultivées par la société en Afrique entre 2011 et 2014.
"Ces expansions provoquent de graves conflits avec les populations riveraines qui sont privées de terres et voient leurs conditions de vie sans cesse se dégrader", selon les riverains.
L'organisation dénonce un "accaparement aveugle ne laissant aux riverains aucun espace vital", la "faiblesse des compensations", une "réduction forte (...) des contributions au développement social des villages contrairement aux bonnes intentions affichées", ainsi que des "mauvais traitements" infligés aux habitants par des "gendarmes commandités" ou des employés de gardiennage privés.
Le groupe "Bolloré avait accepté d'entamer un processus de négociation", avec de premières discussions à Paris en octobre, mais les "actionnaires belges historiques de la Socfin ont repoussé cette volonté d'apaisement", expliquent les auteurs du communiqué.
Bolloré a "finalement fait marche arrière et s'est aligné à la position dure des Belges", affirment-ils.
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