Pollution

POLLUTION

 

Dans "Le Parisien" du 28 octobre 2015 : Diesel : l'Union européenne assouplit les seuils d'émission de gaz polluant

" L'Union européenne a relevé les seuils d'émission de gaz polluant pour les moteurs diesel à partir de 2017. AFP
Malgré le scandale Volkswagen, l'Union européenne (UE) a relevé mercredi les seuils d'émission de gaz polluant pour les moteurs diesel dans les nouvelles procédures de tests en condition de conduite réelle, par rapport aux normes actuelles en laboratoire.
Trouvez-vous normal que Bruxelles assouplisse les seuils d’émission du diesel ?
Pour être homologué, un véhicule devra passer les deux tests, en laboratoire et sur route.

Si cette modification semble tomber à pic, la réflexion a en fait été lancée depuis 2010, lorsque la Commission avait relevé l'écart dans les mesures. La mise en place des tests en condition réelle dès janvier 2016 avait été votée au printemps, mais il restait à établir leur caractère contraignant.

«L'accord trouvé sur la divergence autorisée entre la limite autorisée mesurée en condition réelle de conduite et celle mesurée en laboratoire représente quand même une baisse significative comparée à la différence actuelle», qui peut être quatre fois plus élevée, souligne la Commission. 

L'application de cette décision, prise à Bruxelles au sein d'un comité technique, se fera en deux étapes au cours des six prochaines années afin de prendre en compte «les limitations techniques» dans l'amélioration des moteurs diesel par une industrie qui représente 12 millions d'emplois dans l'UE.

QUESTION DU JOUR. Trouvez-vous normal que Bruxelles assouplisse les seuils d'émission du diesel ? 

Marge de tolérance

 A partir de septembre 2017, les constructeurs vont bénéficier d'une marge de tolérance pour les émissions d'oxyde d'azote de 110% pour les nouveaux modèles mis en circulation (en 2019 pour les nouvelles voitures), soit deux fois plus que le seuil de 80mg/km stipulé actuellement par la législation européenne pour les tests en laboratoire. Puis à partir de janvier 2020, la différence sera ramenée à 1,5 fois (50%) pour tous les nouveaux modèles (un an plus tard pour les nouvelles voitures) et ce de façon permanente.

A la suite du scandale des moteurs truqués de Volkswagen, qui permettaient au constructeur de passer les tests haut la main aux Etats-Unis, ce nouveau paquet législatif est venu sous le feu des projecteurs, forçant la Commission à une communication peu courante pour ce type de procédure décisionnelle prise entre experts.

 Les constructeurs satisfaits Les réactions ne se sont pas faites attendre. «L'industrie automobile soutient l'adoption rapide d'une législation complète sur les tests en condition réelle de conduite», a réagi l'ACEA, l'Association des constructeurs européens, tout en précisant qu'elle allait maintenant «examiner le contenu et les implications de l'accord».

 Les écologistes indignés

. En revanche, les Verts et des associations de protection de l'environnement crient au scandale : «Les citoyens vont se demander pourquoi leurs gouvernements préfèrent aider les constructeurs automobiles qui trichent lors des tests plutôt que de leur fournir un air propre à respirer», s'est indigné Greg Archer, de l'ONG Transport & Environment, basée à Bruxelles et Londres.

Les eurodéputés libéraux et Verts, qui ont voté la limite de 80 mg/km, sont aussi montés au créneau : «C'est un honteux coup monté qui une fois de plus place les intérêts des constructeurs automobiles devant la santé des gens», a tonné la Britannique libérale-démocrate Catherine Bearder dans un communiqué.

«Les Etats-membres complotent dans le dos des citoyens pour autoriser les dépassements des plafonds autorisés», lui a fait écho l'écologiste française Karima Delli, alors que son collègue néerlandais des Verts Bas Eickhout a souligné que les plafonds étaient «technologiquement possibles» à atteindre. «Certains constructeurs se plient déjà aux normes de l'UE, ainsi qu'aux normes américaines, plus strictes», a-t-il observé.

Version du Figaro

Manon Malhère dans "Le Figaro" du 28 octobre 2015 : Diesel : Bruxelles adopte des règles plus strictes

" À partir de 2017, les véhicules échouant aux tests antipollution ne pourront plus être vendus sur le marché. Le scandale Volkswagen, qui a révélé les failles des tests de pollution, a fait monter la pression sur les États européens. Mercredi, ils ont décidé de renforcer les tests antipollution des moteurs Diesel. À partir de 2017, les nouveaux modèles de voitures qui ne réussiront pas avec succès les tests d'émissions d'oxyde d'azote (NOx) en conduite réelle ne pourront pas être mis sur le marché. Autrement dit, les tests en conduite réelle qui seront menés par les autorités nationales dès janvier 2016 auront un effet contraignant d'ici à septembre 2017. C'est une avancée car ces tests sont aujourd'hui pratiqués en laboratoire et qu'ils sont loin de mesurer les émissions de NOx dans les conditions réelles de conduite.
Mais le diable est dans les détails. Les États européens ont en effet décidé de relever le seuil d'émission que les fabricants ne devront pas dépasser par rapport au texte proposé par la Commission européenne. D'ici à septembre 2017, la marge de tolérance sera de 110 % au-dessus du seuil utilisé en laboratoire, puis de 50 % d'ici à janvier 2020. La Commission avait proposé un seuil plus strict de 20 %, jugé bien plus ambitieux. C'est une «réduction significative», note toutefois l'institution européenne. Aujourd'hui, en moyenne, les émissions en conduite réelle sont 400 % plus élevées que le seuil appliqué pour les conduites en laboratoire.
«L'UE est la première et seule région dans le monde à mettre au point ces méthodes d'essai robustes. Et ce n'est pas la fin de l'histoire. Nous allons compléter cette étape importante avec une révision du règlement-cadre relatif à l'homologation à la surveillance des véhicules à moteur du marché», a déclaré Elżbieta BieÅ„kowska, la commissaire en charge du dossier. En revanche, les députés socialistes ont critiqué cet accord.

   Dans "La Tribune" du 29 avril 2015 Article intitulé : La pollution coûte à l'Union européenne l'équivalent de 10% de son PIB

" En France, le coût de la pollution de l'air représente 47,76 milliards d'euros, c'est-à-dire 2,3% du PIB. Les décès prématurés à la pollution coûtent à eux-seuls 1.255 milliards d'euros, révèle une étude publiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au total, les économies européennes perdraient plus de 1.400 milliards d'euros par an. Le chiffre donne le vertige. La pollution de l'air coûte chaque année aux économies européennes 1.600 milliards de dollars, à savoir -selon le taux de conversion actuel- 1.435 milliards d'euros, dénonce l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Un montant qui correspond pratiquement à un dixième du produit intérieur brut (PIB) de l'ensemble de l'Union européenne en 2013.
Dans pas moins de 10 pays, le coût de la pollution est d'ailleurs égal ou supérieur à 20 % du PIB national. En France, il représente 47,76 milliards d'euros, c'est-à-dire 2,3% du PIB.
600.000 décès prématurés et maladies provoqués par la pollution
L'évaluation est le résultat d'une étude (Economic cost of the health impact of air pollution in Europe, Le coût économique de l'impact sanitaire de la pollution de l'air en Europe) publiée mardi 28 juin par le bureau régional de l'OMS pour l'Europe avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle calcule le coût économique des quelque 600.000 décès prématurés et maladies provoqués en 2012 par la pollution dans les 53 pays du Vieux Continent. De ces décès, souligne l'étude, 482.000 sont dus à l'air extérieur, à l'origine de maladies cardiaques, respiratoires ou coronariennes, d'accidents vasculaires cérébraux ainsi que de cancers du poumon. En plein air, plus de 90 % des citoyens de la région sont en effet exposés à des niveaux annuels de particules fines supérieurs aux recommandations de l'OMS. 117.200 autres décès sont dus à la pollution de l'air intérieur.
Atténuer les effets de la pollution est "rentable"
A eux seuls, les décès pèsent plus de 1.255 milliards d'euros, auxquels il faut encore ajouter 10 % correspondant au coût des maladies, souligne l'étude, en se fondant sur le montant que les sociétés sont disposées à payer pour éviter ces morts et affections, en fonction entre autres du contexte économique national. Ce qui amène la directrice régionale de l'OMS pour l'Europe, le docteur Zsuzsanna Jakab à conclure:
"Il est rentable d'atténuer les effets de la pollution de l'air sur la santé."
Elle espère notamment se servir de cet argument pour convaincre les représentants de pays européens, réunis autour de ce sujet du 28 au 30 avril 2015 à Haïfa (Israël), à faire davantage d'efforts.
La France menacée de recours en justice par la Commission
Mercredi, l'Union européenne s'est ajoutée à sa voix. La Commission a notamment menacé la France d'un renvoi en justice si elle ne prend pas des "mesures ambitieuses, rapides et efficaces" pour limiter la pollution aux particules fines dans dix agglomérations, et ainsi respecter la législation de l'UE. Un "avis motivé" qui peut être suivi d'un renvoi de la France devant la Cour de justice de l'Union européenne si le pays "ne réagit pas dans un délai de deux mois".
"Les chiffres des autorités françaises les plus récents montrent que le problème de pollution de l'air persiste et que les limites maximales journalières pour ces particules sont dépassées dans 10 zones: Paris, Lyon, Grenoble, Marseille, Martinique, Rhône-Alpes (Vallée de l'Arve), PACA-ZUR (Zone urbaine régionale), Nice, Toulon, Douai-Béthune-Valenciennes", regrette la Commission."