Politique

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Dans "Boursorama  AFP/Jean-Christophe Verhaegen" du 9 décembre 2015 Article intitulé : Jean-Pierre Masseret, de l'indéfectible Lorrain à l'irréductible de l'Est

" "Têtu et obstiné" ou "homme de valeurs"? En 48 heures Jean-Pierre Masseret, 71 ans, tête de liste aux régionales dans l'Est, est devenu l'irréductible Lorrain qui a bravé le PS en refusant de se retirer face au Front national, au prix de son investiture. Quelques minutes après 20 heures dimanche, malgré son score désastreux --16,11%, le plus mauvais de toutes les listes régionales PS ce soir-là-- et 20 points d'écart avec le candidat frontiste Florian Philippot, ce septuagénaire à l'éternel col-roulé annonçait son maintien en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Enfin un Homme politique face aux larves politicardes qui ont comme crédo "Le baisser de froc (pantalon) le plus rapide de l'ouest"

"Sachez dire non pour être digne de votre Liberté. Ne jamais accepter de devenir, petit à petit, de façon insidieuse le terreau fertile de l’asservissement et de l’acceptation de l’inacceptable."©

Il court-circuitait du même coup les annonces imminentes de Paris, où les dirigeants socialistes, réunis en bureau national, décidaient du retrait en cas de triangulaires défavorables.
"Pas de retrait pour moi", a maintenu le président sortant du Conseil régional de Lorraine, en dépit de la multiplication des pressions et des appels.
"Nous n'avons pas subi les diktats, nous ne nous sommes pas couchés", a-t-il lancé mardi soir après que le PS eut échoué à réunir les 95 colistiers démissionnaires nécessaires au retrait de la liste.
Cela lui a coûté son investiture, annoncée par Paris mardi soir, mais rien ne l'a fait changer d'avis: ni les SMS de Manuel Valls lundi matin -"Tu ne peux pas avoir raison seul contre tous"-Ah bon et pourquoi ?, ni ce qui ressemblait à une mise au pilori par son ami "Manu" en direct sur France 2 le soir même: "Il ne faut pas s'accrocher, il faut être digne". A votre avis, Valls l'Espagnol naturalisé est-il digne ? A-t-il déjà été devant les urnes ? Etre digne, c'est avant tout avoir du courage. Aucune personne courageuse ne se permettrait les propos de Valls. 

"Le XXI siècle sera celui du courage. Courage dans la douleur ou courage dans l'attitude et l'affirmation des seules valeurs d'Avenir que sont les valeurs Humaines et Humanistes. Réapprenons à dire NON."


"Je suis désolé, mais il y a des choses que je ne peux pas faire", a rétorqué M. Masseret. Rien à voir avec une éventuelle peur de la retraite: "Je porte la défense d'intérêts, je ne m'accroche pas à un poste".
Cet homme "têtu et obstiné, avec un sens politique affiné", selon Jean-Michel Toulouze, un des candidats aux régionales qui s'était prononcé pour le retrait, se dit incapable d'imaginer une assemblée régionale sans élus de gauche pendant six ans.
- "Je suis socialiste" -
Tout ça le touche: il s'avoue "meurtri" de la situation. Derrière ses lunettes rondes, ses yeux bleus fatigués trahissent les nuits courtes et les discussions longues.
"Vous imaginez bien que pour moi c'est extrêmement difficile d'être dans cette situation d'espèce de confrontation avec mon propre parti", lançait-il lundi soir à la télévision.

"On ne doit pas pratiquer l’acte de « donner » mais être. En « étant » on donnera ce qu’il faut donner, aimer ce qu’il faut aimer, être juste et non faire « juste » ...."©

Interrogé sur le retrait de son investiture, M. Masseret rétorque, visiblement ému: "Une chose qu'on ne peut pas m'enlever, c'est que je suis socialiste. Personne ne peut m'enlever ce titre. Ma vie et mon engagement parlent pour moi".
Ce marathonien de longue date, qui a même remporté celui de Paris dans la catégorie vétérans, n'envisage pas une élection autrement que "jusqu'au bout".
"On est candidat pour être élu, de la majorité ou de l'opposition", explique-t-il en assurant se projeter "dans un moyen terme, dans le combat contre le Front national", que la stratégie d'évitement ou de front républicain n'a jamais permis de gagner.
"Quand on fait une analyse froide de la situation, il a raison", reconnaît M. Toulouze, qui estime cependant que "son logiciel ne fonctionne plus".
Marié, trois enfants et deux petits-enfants, il est né à Cusset, dans l'Allier. Mais c'est à la Lorraine que cet homme, qui n'a jamais caché son appartenance à la franc-maçonnerie, doit toute sa carrière politique.
L'ancien inspecteur des impôts a décroché son premier mandat en 1979 au conseil général de Moselle - observant, élection après élection, la poussée du parti d'extrême droite.
Elu sénateur de Moselle en 1983, il n'a quitté les bancs du palais du Luxembourg qu'une fois, entre 1997 et 2001, le temps d'enfiler le costume de secrétaire d'État aux Anciens combattants sous le gouvernement Lionel Jospin.
A ce poste, il a tout fait pour que la guerre d'Algérie soit reconnue en tant que telle.
"Permettez-moi d'utiliser l'expression guerre d'Algérie, je sais bien que c'était une guerre, tout simplement", avait-il lancé en inaugurant un mémorial - rompant avec l'utilisation du pudique "événements".
Quant au conseil régional de Lorraine, il y est entré en 1986 et en a arraché la présidence à la droite en 2004, porté par la "vague rose". A l'issue, déjà, d'une triangulaire avec l'UMP et le Front national."

Commentaire : Comme j'ai déjà eu à l'écrire les grands partis ne sont plus que des syndicats d'intérêts. Il suffit d'écouter Vals & co et les dernières déclarations de Sarkozy à propos du FN pour comprendre. Il est où le Sarkozy qui parlait "Angela et moi...", il est où le Sarkozy qui vilipendait le FN, maintenant il fait les "trottoirs". Et Holland, il est où ? Je précise que je ne suis pas pour un parti ou un autre. Je suis pour des Hommes Politiques. 

Je propose aux politicards de réfléchir à la mise en place du Fonds de Stabilisation Boursier, FSB qui est une solution à la crise actuel. Comme d'habitude, l'AMF est en copie de cette revue de presse. Souvenez-vous du courrier envoyé au ministre Moscovici le 21 février 2014

Souvenez-vous : Moins de 5 minutes pour comprende la malhonnêteté des politicards actuels grâce à la vidéo ci-dessous.

Vidéo Le PRESIDENT

Je vous propose d'écouter ce lien : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vertigo/7231646-audrey-vernon-comedienne-20-11-2015.html

 

Charles Sannat dans "Economie matin" du 13 novembre 2015  Article intitulé : SCANDALEUX ! Les produits Monsanto sont bio et c'est l'Europe qui le dit !

" Bon vous savez, je n’ai pas beaucoup de moyens et encore moins qu’une entreprise comme Monsanto. Il faut donc peser chaque mot et avancer chaque argument avec une infinie prudence afin d’éviter le procès susceptible de tout faire capoter, car même si les gentils gagnent à la fin, il faut quand même payer les avocats, les frais divers et avariés liés à de telles procédures.
Je fais donc deux choses. Je provisionne la plus grande partie de vos dons en cas de problème et je fais attention à ce que j’écris. Il faut donc parfois ruser et comprendre l’inverse de ce que je dis. Par exemple, si je dis que les produits Monsanto sont bio, c’est juste pour ne pas avoir de procès et que l’on ne puisse pas me reprocher un dénigrement de marque par exemple… mais vous n’êtes pas obligés de me croire, vous pourriez même penser que c’est de l’ironie…
Si je dis, au hasard, que les produits Monsanto il ne faut surtout pas les boycotter parce que appeler au boycott d’une marque est désormais totalement prohibé par nos lois totalement démocratiques et nous assurant une liberté totale de pensée et d’expression, vous n’êtes pas obligés de prendre mes propos au pied de la lettre, vous pourriez même interpréter cela de façon totalement opposée… mais je n’ai rien dit évidemment !
Pourquoi vous parler de Monsanto aujourd’hui ? Parce que je parcourais les « zactualités » et figurez-vous que je tombe sur une information reprise partout, disant que :
« Herbicides: l’EFSA juge « improbable » le risque cancérigène du glyphosate »
Vous savez le glyphosate est ce produit très bon pour la santé et dont je vous recommande la consommation d’une cuillère à café à chaque repas, qui est produit par la grande firme mondiale Monsanto et plus connue sous le nom de Round-Up qui est un super gentil désherbant qui ne fait pas de dégâts environnementaux du tout.
Bref, je me diantre ! Le produit que la belle Ségolène a voulu faire interdire serait bon pour la santé et pas cancérigène du tout !!
La vache… intuitivement ce n’est pas ce que j’aurai cru, et effectivement intuitivement est un concept qui n’a rien de scientifique et le pifomètre de Charles reste empirique.
Certes. Mais quand mon pifomètre frétille c’est qu’il y a généralement anguille sous roche.
Alors du coup que fait le Charlot ? Il prend ses petits doigts musclés, son ordinateur et contacte son meilleur ami du moment… Google.
Au lieu de reprendre, comme c’est la mode, stupidement tous les communiqués de presse qu’on nous balance, je vais directement vérifier à la source. Et la source c’est le site de l’EFSA. C’est quoi l’ESFA ? Un truc hyper sérieux qui veille sur votre santé mes chers lecteurs.
L’EFSA c’est l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments
Que du sérieux quoi !
L’EFSA c’est donc une instance européenne, officielle, scientifique, en charge de la sécurité alimentaire, de votre bien-être. ON PEUT LES CROIRE… hein !!!!

Bon donc je cherche un peu d’info sur le sujet du Glyphomachin bio et je tombe sur les documents officiels.
Sachez qu’à l’EFSA on fait des RAR… un truc qui s’appelle pompeusement un Rapport de renouvellement d’évaluation (RAR)…
Ok pourquoi pas… là vous vous dites que les types de l’EFSA ils bossent vachement et se tapent tout le sale boulot pour que nous les petits citoyens on puisse dormir tranquille et donner de bons produits à manger à nos enfants.

On se fout royalement (et Ségolène aussi) de notre gueule !
Ma femme va encore pester en me disant que je cède à la vulgarité, mais les bras m’en tombent, je ne sais plus comment l’exprimer. Le pire mes amis, le pire dans tout cela, c’est qu’en plus ils ne nous mentent même pas ! C’est écrit en toutes lettres sur les sites officiels. « ON SE FOUT DE VOTRE GUEULE » et vous ne lisez même pas…
« L’État membre rapporteur (RMS) a fourni son évaluation initiale du dossier sur le glyphosate dans le Rapport de renouvellement d’évaluation (RAR), qui a été reçu par l’EFSA le 20 Décembre 2013. L’examen par les pairs a été lancé le 22 Janvier 2014 par l’envoi de la RAR pour consultation des États membres et les candidats de la Task Force européenne du glyphosate, représentés par Monsanto Europe SA ».
En gros on vous explique sur le site même de l’EFSA (comme à chaque fois vous trouverez tout en bas de cet article le lien source pour confirmer par vous mêmes tout ce que je dis) dans la partie « résumé » en deuxième paragraphe qu’en gros c’est Monsanto qui pilote la task force européenne sur l’étude des Glyphosates tout en sachant, sinon ce ne serait pas drôle, que c’est Monsanto qui est accessoirement le plus gros producteur et vendeur de glyphosate…
Ainsi est l’Europe, notre Europe vendue aux intérêts particuliers sur les dos des peuples !

Je ne suis pas anti-européen, ou contre l’Europe. Je constate simplement que l’Europe, qui dirige nos vies et à qui nous avons laissé notre classe politique donner tous les pouvoirs, trahit l’ensemble des peuples d’Europe chaque jour. Je constate que notre Europe est une Europe totalitaire, corrompue jusqu’à la moelle par les lobbys et les grandes multinationales.
Ainsi, en Europe, ce sont les banques elles-mêmes qui fournissent à l’Autorité Bancaire Européenne les chiffres de leur ratio de solvabilité. Et l’Europe conclut que tout va bien !
Ainsi en Europe, ce sont les constructeurs automobiles qui conçoivent les normes antipollution et après l’affaire Volkswagen l’Europe n’a fait qu’une chose… augmenter les normes de pollution admises pour les véhicules diesel, et pendant ce temps l’autre Winnie l’ourson élyséen, le grand phare éteint du palais, nous bassine avec sa COP 21…
Aujourd’hui vous avez la preuve, sous les yeux, que en Europe ce sont les producteurs de produits chimiques qui décident de classer ou pas cancérigène leur propre production…

Alors il y a une double conclusion à cela.
La première à titre collectif c’est que nous devons œuvrer tous ensemble comme citoyen pour tuer cette Europe qui sinon nous tuera tous et qu’il en va de la survie même de notre pays et de ses habitants. Si j’étais chef d’Etat je dirais que l’Europe menace les intérêts vitaux de la France. Je me fiche comme d’une guigne de la propagande de nos europathes, des nervis de cette Europe qui est le fascisme et le totalitarisme. Je me fiche de ceux qui me disent que l’Europe c’est la paix, alors que l’Europe c’est la guerre… demandez aux Ukrainiens ce qu’ils pensent de l’Europe.
La deuxième conclusion à titre plus individuel, plus personnel, c’est que vous devez faire preuve d’un esprit critique à toute épreuve.
Ne jamais croire les « zinfos » et les communiqués de presse de médias au mieux paresseux, au pire vendus aux intérêts commerciaux.
Vous devez également avoir toujours à l’esprit que l’on ne vous veut pas du bien et qu’il faut se méfier et toujours douter ! Faites attention à vous, protégez-vous et cela passe par une réflexion intense et par une responsabilisation. Au bout du compte, nous sommes tous responsables de nos choix.
Enfin, je pense qu’une bonne mesure serait d’obliger nos gentils europathes à faire manger du Glyphosate à leurs enfants… juste la dose qu’ils ont étudié, vous savez, celle qui n’est « probablement » pas cancérigène… je ne suis pas sûr qu’ils fassent pour eux-mêmes ce qu’ils nous demandent de faire. En fait je suis sûr du contraire et cela porte un nom.
Préparez-vous, il est déjà trop tard !

Anne Jouan dans "Le FIgaro" du 2 novembre 2015 Article intitulé : La déontologue de l'Assemblée nationale était payée par l'industrie pharmaceutique

" INFO LE FIGARO - Chargée d'aider les députés à lutter contre les conflits d'intérêts, l'avocate Noëlle Lenoir défendait en même temps un laboratoire pharmaceutique qui contestait une décision ministérielle.
Est-il conforme à l'éthique d'être à la fois avocat d'une entreprise privée en guerre contre l'État et déontologue de l'Assemblée nationale? Selon nos informations, Me Noëlle Lenoir défendait déjà les intérêts des laboratoires Genevrier en septembre 2013 quand elle exerçait la fonction de déontologue à l'Assemblée, poste qu'elle a occupé jusqu'à mi-avril 2014. Et c'est ce même industriel français qu'elle représente aujourd'hui encore, celui pour lequel elle a saisi le tribunal administratif de Montreuil, début octobre.
Officiellement, l'enjeu pour le fabricant était de savoir quels membres de la Haute Autorité de santé (HAS) s'étaient prononcés pour le déremboursement de son produit, le Chondrosulf, un anti-arthrose qui rapportait alors la bagatelle de 40 millions d'euros par an. La HAS avait émis cet avis car elle jugeait le service médical rendu «insuffisant». La ministre de la Santé - qui n'est pas tenue de suivre l'avis de la Haute Autorité - avait signé le déremboursement du Chondrosulf, intervenu le 1er mars 2015. Or, lorsque la Sécurité sociale ne prend plus en charge un médicament, ses ventes s'effondrent.
Des parlementaires de plus en plus exposés
Le 23 octobre, le tribunal administratif de Montreuil a pris deux décisions. La première, et la plus importante: il a estimé que la HAS ne pouvait pas fournir aux laboratoires un document qui n'existe pas, car, si les noms des votants sont connus, le contenu des votes n'est pour autant pas consigné. Le tribunal a toutefois demandé à la HAS de communiquer à Genevrier l'identité des chefs de projet ayant participé à l'émission de l'avis. Et voilà donc comment une ancienne déontologue a défendu un industriel pour remettre en question une décision prise par les pouvoirs publics. «Est-ce normal de représenter, moyennant rémunération, un groupe privé contre les intérêts de l'État, alors que l'on a été l'un de ses représentants? Est-il normal de le faire à un moment où l'on avait justement pour mission d'arbitrer les conflits d'intérêts des élus?» s'interroge un proche du dossier.
Nommée déontologue par le bureau de l'Assemblée le 10 octobre 2012, à un poste créé par Bernard Accoyer, cette ancienne membre du Conseil constitutionnel (1992-2001) fut aussi ministre des Affaires européennes sous Jacques Chirac. Au Palais Bourbon, où elle disposait d'un bureau, elle était notamment missionnée pour examiner les déclarations d'intérêts des députés, censés mentionner les activités rémunérées ou de conseil ces cinq dernières années.
Les élus l'avaient par ailleurs sollicitée pour savoir s'ils devaient accepter des parrainages de colloques ou des sollicitations de lobbies, etc. «Les parlementaires sont de plus en plus exposés, et ils ressentent un certain malaise, avait alors expliqué Noëlle Lenoir. La fonction de déontologue paraît véritablement répondre à un besoin.» Elle se définissait comme «l'instrument de cette évolution culturelle vers plus de transparence». Elle avait aussi émis des réserves sur la moralité de tout club «visant à défendre les industries du tabac». Curieusement, rien sur l'industrie pharmaceutique.
Communication prohibée
Contactée par Le Figaro, Noëlle Lenoir explique aujourd'hui que «la profession d'avocat n'est pas une profession honteuse» et qu'elle ne voit pas en quoi la fonction de déontologue de l'Assemblée serait incompatible avec la défense «d'une petite entreprise qu'on est en train de faire exploser».
Par ailleurs, Noëlle Lenoir n'a semble-t-il pas lu le règlement qui régit la profession d'avocat. Sur la carte de visite au bas de ses mails, celle qui officie dans le cabinet parisien Kramer Levin utilise la mention: «Partner, ancienne ministre». Or le code de déontologie est clair: «Toute référence à des fonctions ou activités sans lien avec l'exercice de la profession» est prohibée dans les communications d'avocat. Tout contrevenant s'expose à des sanctions de la part de l'Ordre. À un rappel à la déontologie, en somme.
Le décret qui affole les laboratoires pharmaceutiques
Il est passé inaperçu du grand public, mais pas de l'industrie. Publié le 11 juillet dernier au Journal officiel, un décret redéfinit les règles du jeu concernant la nomination des experts siégeant à la commission de la transparence à la Haute Autorité de santé (HAS). Cette instance, se prononçant sur le déremboursement des médicaments jugés inefficaces, est surveillée de près par les industriels, à tel point qu'un expert la surnomme «The commission». Or, à compter du 11 novembre, le syndicat de l'industrie, le Leem, ne pourra plus y siéger comme c'était le cas jusqu'alors. Grâce à cette présence - qu'un membre appelle «l'œil de Moscou» -, les laboratoires recevaient immédiatement après le vote le résultat de celui-ci, et ce, bien avant que la HAS n'ait eu le temps de les informer officiellement. Seul le résultat est officiellement consigné, pas les noms de qui a voté quoi, mais les votes se faisant à main levée, les firmes pouvaient aussi savoir qui s'était prononcé pour le déremboursement. Avec ce décret, les recours juridiques du français Genevrier et de l'italien Rottapharm prennent ainsi une tout autre portée. Ces deux laboratoires avaient saisi début octobre le tribunal administratif de Montreuil pour réclamer le détail des votes, arguant la nécessité de connaître qui s'était prononcé pour le déremboursement de leurs anti-arthrose(nos éditions du 19 octobre). En réalité, ils le savaient déjà grâce à la présence du Leem au sein de la commission. Mais selon plusieurs observateurs, les deux laboratoires entendent, avec l'appui de leur syndicat, faire pression sur les autorités de santé: si vous continuez à voter des déremboursements, nous multiplierons les recours."

Olivia Lepropre dans "Trends Tendances" Belgique du 30 octobre 2015 : Quand les anciens Commissaires européens flirtent avec les multinationales

" Un tiers des anciens membres de la Commission Barroso II sont à présent recasés au sein d'entreprises privées. C'est ce que révèle une enquête de l'association Corporate Europe Observatory (CEO). C'est ce qu'on appelle communément les "revolving doors". En français, les "portes tambour". Ce concept illustre le passage de fonctionnaires du secteur public vers des postes, souvent importants, dans le secteur privé, faisant planer le doute sur l'émergence de conflits d'intérêts. Dans la réalité européenne, les exemples ne manquent pas quant à la proximité entre les institutions européennes et les différents lobbys (industriels, financiers,...).
C'est en se basant sur cette notion importante de "revolving doors" que l'association Corporate Europe Observatory (CEO) publie une enquête sur le parcours des membres de la Commission Barroso II, dont le mandat s'est achevé en octobre 2014. Parmi les résultats de cette enquête, on apprend notamment que 9 anciens commissaires, soit un tiers d'entre eux, ont pris des fonctions dans de grandes entreprises privées, ou en sont relativement proches.
Au total, cela représente un cumul de 98 fonctions. Parmi celles-ci, 37 ont fait l'objet d'un examen par le Comité d'éthique, mais aucune n'a été empêchée ou suspendue. L'enquête révèle que neuf d'entre elles n'auraient pas dû être autorisées.
Un belge parmi les ex-commissaires concernés
Parmi les neufs personnes pointées du doigt par la recherche, on retrouve notamment un belge, Karel de Gucht, ancien commissaire au Commerce. C'est notamment lui qui était en charge du la négociation du Traité transatlantique, le décrié "TTIP", lors de la commission Barroso II. Il serait à présent membre des conseils d'administration de Proximus, CVC Partners et Merit Capital, un gestionnaire de patrimoine.
La néerlandaise Neelie Kroes, ancienne commissaire européenne à la concurrence puis à la société numérique, elle serait aussi salariée de la Bank of America Merrill Lynch. Ou encore la luxembourgeoise Viviane Reding, commissaire de 1999 à 2014, qui s'est notamment chargée de la culture, de l'éducation ou encore à la citoyenneté. Elle serait aujourd'hui présente au sein d'Agfa Gevaert, de la compagnie minière Nyrstar et de la fondation Bertelsmann, un des plus grandes entreprises de médias.
Et ce n'est rien à côté du Slovène Janez Potocnik. Cet ancien commissaire à l'Environnement est désormais au Forum for the Future of Agriculture, qui n'est autre qu'un lobby créé par la société Syngenta, spécialisée dans l'agrochimie.
L'ancien Président de la Commission lui-même, le portugais José Manuel Barroso, n'est pas en reste. Il aurait été recasé dans pas moins de 22 organisations, la plupart d'entre elles étant à titre honorifique. On y retrouve tout de même des instances majeures de lobbying, comme les Bilderberg Conferences ou le European Business Summit, poursuit l'étude.
Le problème n'est pas inédit. En effet, ce qu'on appelle la Brussels Bubble "conduit à une proximité relationnelle malsaine entre législateurs et sujets de la législation", mais le phénomène n'en reste pas moins édifiant et préoccupant."

Hervé Juvin dans "l'Agefi Hebdo" du 29 octobre 2015 : Extrait  "Le temps de la confusion"

" Est-ce vraiment le temps où les petites différences ont de grandes conséquences ? Ou bien celui où des détails changent le panorama ? Et, pour le dire autrement, le temps où rien ne va plus entre les grands principes, les leçons de l’histoire chèrement acquises, etc., et les petits arrangements dont les grands intérêts décident ?
Trois exemples suggèrent que le temps de la confusion règne, et rend illisibles les analyses, les choix et les décisions.
Les administrateurs de banques à travers l’Europe, tous, y compris les administrateurs de banques coopératives et mutualistes, quelques dizaines de
milliers à travers toute l’Europe, ont reçu un courrier les informant de leurs responsabilités, de leurs devoirs, de leur coopération attendue pour la sécurité du système bancaire européen.
Le courrier était signé de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE). La BCE prétend désormais s’immiscer dans la gouvernance des banques, définir qui peut et qui ne peut pas devenir administrateur, décider des compétences et des responsabilités. D’ici à ce que le vieux combat pour la disparition des systèmes coopératifs et mutualiste aboutisse à la victoire de la conformité, des élites autoproclamées et des prédateurs déterritorialisés, il n’y a pas loin. En matière bancaire, au moins, l’Europe de Francfort ne veut voir qu’une seule tête, et la diversité n’est pas à l’ordre du jour.
La titrisation est le facteur multiplicateur de la crise des crédits subprime en 2007. Les opérations de titrisation représentent en 2015 de l’ordre de trois fois ce qu’elles représentaient en 2008.  les banques européennes sont de plus en plus incitées à transférer les risques sur les marchés, moyen commode d’éviter le coût en capital, moyen plus commode encore pour noyer le risque, surtout dans un moment d’écrasement des taux. 

Les climatologues nous apprennent que nous sommes entrés dans l’ère de l’anthropocène l’ère où les comportements humains ont des conséquences et, même, déterminent les âges géologiques ; la planète désormais sera rythmée et mouvementée par les effets de l’activité humaine. C’est toute la nouveauté de la finance moderne. Elle détermine pour une part sans cesse croissante le mouvement du monde. Il n’est rien dans le monde qu’elle ne puisse acheter, il n’est rien dans le monde qu’elle ne mette en mouvement, ce qui signifie qu’il n’est rien qu’elle ne puisse détruire. Le monde est appelé à livrer son prix, en argent. Cette rançon n’est pas le prix du péché originel, c’est le prix de l’existence."

Commentaire  : Cet article de l'Agefi Hebdo est très intéressant car il fait la synthèse de la situation actuelle, qui est : tous les pouvoirs sont passés au lobby politique (lui-même lobbyisé) et tous les risques (beaucoup plus élevés que lors de la dernière crise) reposent dorénavant uniquement sur les Peuples et leur épargne. En fait, les Etats ont été totalement privatisés sous la garantie Humaine et financière des Peuples paupérisés à qui l'on veut retirer la liberté de leur "cash". MDR

Jozef Vangelder, propos de Eric De Keuleneer (Solvay Brussels School), dans "Trends Tendances" Belgique du 29 octobre 2015 : "Pour les politiciens, la croissance et l'inégalité sont pratiques"

" Peut-on vivre sans croissance? "Si nous veillons à instaurer davantage de justice, il y aura un moindre besoin de redistribution, même en croissance basse", répond Eric De Keuleneer (Solvay Brussels School). Interview.
Comment réinjecterons-nous à nouveau de la croissance dans l'économie ? Et si la croissance ne revient pas, pouvons-nous nous en passer ? Les économistes francophones de Belgique tiendront un congrès sur ces thèmes à Liège, le 26 novembre. Ils ne se facilitent certes pas la vie avec de tels sujets. Mais Eric De Keuleneer, professeur à la Solvay Brussels School (ULB) et président du congrès, regarde de l'avant.
La croissance est aujourd'hui presque une question de survie. Vous choisissez un mauvais moment pour remettre en cause son utilité...
Eric De Keuleneer. Nous regardons tout autant comment nous pouvons encourager la croissance. Une grande partie du congrès y est consacrée. Il traite également des possibles conséquences d'un manque de croissance, et de la question de savoir si la croissance est vraiment indispensable. Davantage de production et de consommation ne signifient pas pour autant plus de qualité de vie. Il est tout de même remarquable que le gouvernement chinois soit attentif aux problèmes environnementaux, alors que le pays doit lutter contre une croissance affaiblie. Au cours des vingt dernières années, la croissance - en Occident aussi - était surtout orientée "dettes". Combien de dette supplémentaire pouvons-nous encore constituer ? Là aussi, on atteint les limites. Nous devrons quoi qu'il arrive étudier la viabilité de notre modèle de croissance.
Pour les politiciens, la croissance et l'injustice sont pratiques. Ils peuvent alors redistribuer, ce qu'ils font volontiers...
Notre structure sociale entière se base sur la croissance. Comment pourrait-elle un jour réussir sans elle ?
Eric De Keuleneer. La croissance rapide est un phénomène relativement récent, survenu au cours des dernières 250 années. Pendant les 10.000 années précédentes, l'humanité avait déjà connu, dans certains endroits, quelques périodes de développement, mais il y avait eu très peu de croissance globale. La situation matérielle de l'Égypte d'il y a 5.000 ans est comparable à celle de l'Angleterre autour de 1750, juste avant la révolution industrielle. L'Empire romain pouvait aussi rivaliser avec les conditions de vie de l'Angleterre du 18e siècle.
Encore une fois, tout dépend de la manière dont vous regardez la croissance. Peut-être qu'une meilleure qualité de vie est également possible sans croissance du produit intérieur brut. Dans ce cas, les attentes des personnes, ainsi que le financement de la sécurité sociale, devront changer. Ce sont ces questions auxquelles le congrès tentera de trouver une réponse.
Sans croissance, la création de prospérité s'arrête. La redistribution de la richesse risque dans ce cas de provoquer de graves conflits : ce que l'un gagne, l'autre le perd !
Eric De Keuleneer. "Si nous veillons à instaurer davantage de justice, il y aura un moindre besoin de redistribution, même en croissance basse. Durant la période 1995-2010, le revenu de la classe moyenne n'a presque pas augmenté dans de nombreux pays, les États-Unis en tête. Or, chez le 1% des plus riches, on a constaté une progression spectaculaire des revenus, surtout dans le secteur financier. Dans le secteur financier américain et européen, des dizaines de milliers de personnes gagnent plusieurs millions d'euros par an. Voire des dizaines de millions pour un certain nombre d'entre elles. Ce n'est plus normal. Le secteur financier produisant lui-même peu, tous les autres secteurs de l'économie doivent payer ces rémunérations ; on a ainsi besoin de redistribution pour compenser l'inégalité. Mais il n'est pas obligatoire d'agir de cette manière. Vous pouvez aussi commencer à lutter contre l'inégalité elle-même. Ce qui rendrait la compensation inutile.
Pour les politiciens, la croissance et l'injustice sont pratiques. Ils peuvent alors redistribuer, ce qu'ils font volontiers. Les électeurs ont ainsi l'impression qu'ils reçoivent de l'argent des politiciens... L'alternative - une égalité accrue - pourrait générer un tollé. Voici 20 ans, le secteur financier représentait 3% de l'économie ; aujourd'hui, aux États-Unis et dans quelques pays européens, la proportion est de 10 à 12%. Le secteur a connu une grande concentration au cours des dix dernières années. Il y a beaucoup moins de concurrence internationale qu'auparavant. Le secteur financier aspire les moyens hors de l'économie productive, mais ne crée rien, si ce n'est beaucoup de volatilité. C'est pourquoi chacun paie pour les excès du secteur financier. Si le monde financier absorbait moins d'argent pour les rémunérations, des moyens se libèreraient pour l'emploi dans d'autres services, par exemple dans l'enseignement ou dans le secteur des soins. Ou dans la cybersécurité, domaine dans lequel nous investissons encore beaucoup trop peu, ce qui rend notre économie très vulnérable.
Entre-temps, la croissance s'assèche à la source. La productivité stagne. Ne vous faites-vous pas de soucis à ce sujet ?
Eric De Keuleneer. La productivité est très importante, du moins si vous parlez de croissance dans des termes classiques. Grâce à une plus haute productivité, le revenu par tête s'accroît, par exemple. Il est possible que d'autres obstacles à la croissance se cachent dans l'économie. Je pense à la position dominante de certaines entreprises et certains secteurs, et pas seulement dans le secteur financier. Dans le secteur technologique aussi, vous observez des positions dominantes, grâce à la protection de leurs brevets. Ensuite, un certain nombre d'entreprises pharmaceutiques tentent à nouveau, et par tous les moyens, d'allonger les brevets sur les médicaments. Un autre exemple est la position dominante de Google et de Facebook : aujourd'hui, les revenus de ces monopoles sont plus grands que jamais, et cela peut difficilement être favorable à la croissance.

Jean-Christophe De Wasseige dans "Trends Tendances" Belgique du 5 octobre 2015 : " Combien a vraiment coûté le sauvetage des banques (Graphique)

" Le sauvetage public des banques, entre 2008 et 2014, a eu un coût faramineux, comme le confirme une récente analyse de la Banque centrale européenne (BCE).
Si elle est née aux Etats-Unis, la crise financière de 2008 a largement déstabilisé le secteur bancaire européen. Selon les pays, de nombreux établissements avaient en effet joué avec des instruments financiers complexes, s'étaient imprudemment développés à l'international, dépendaient trop de financements extérieurs ou encore avaient multiplié les prêts immobiliers aux promoteurs et aux ménages.
Dans la panique, les gouvernements de la zone euro avaient d'emblée choisi un renflouement avec de l'argent public (le bail out), plutôt que de faire contribuer les actionnaires, les créanciers voire les déposants (le bail in). Une philosophie qui a depuis lors changé. A l'époque, une faillite bancaire était considérée comme l'événement à éviter absolument. Chaque capitale entendait aussi protéger "son" secteur financier.
Ce sauvetage public a eu un coût. La question a parfois fait débat, notamment sur le plan technique, car les méthodologies varient. Dans une récente analyse, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à de nouveaux calculs. Un exercice d'autant plus intéressant que l'institution de Francfort supervise depuis novembre 2014 la surveillance des banques de la zone. Elle est donc aux premières loges.
Son verdict ? "Le montant brut cumulé des mesures d'assistance au secteur financier entre 2008 et 2014 s'est élevé à 8 % du PIB de la zone euro". Soit 800 milliards d'euros (vu que le PIB de la zone était de 10.090 milliards en 2014). Dans ces mesures, on trouve pêle-mêle des rachats d'actifs, des injections en capital, des nationalisations, des crédits, des garanties, des transferts de produits toxiques vers des bad banks (publiques ou semi-publiques), etc.
Alors, qui a payé quoi ? Quel a été le taux de recouvrement jusqu'à présent ? Quel a été l'impact sur les finances publiques ? Réponses, ci-dessous."

Ram Etwareea dans "Le Temps" Suisse du 30 septembre 2015 : Ces députés européens allemands qui défendent les intérêts de leurs constructeurs nationaux

" Alors que le scandale des moteurs diesel truqués touche de plein fouet le groupe Volkswagen (VW), il s’avère que des députés européens allemands ont tout fait pour freiner un projet visant à conduire les tests sur les émissions de ses voitures en situation réelle plutôt qu’en laboratoire. Selon des experts, le décalage potentiel entre un test en laboratoire et un test grandeur nature peut aller jusqu’à 40%. Rebecca Harms, vice-présidente des Verts européens et native du Land de Basse-Saxe, où est basé VW, reconnaît que les politiciens allemands ont une relation spéciale avec leurs constructeurs automobiles nationaux. Cette proximité a été mise en lumière la semaine dernière par Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, députée européenne française. Dans un communiqué de presse, la socialiste a dénoncé ses collègues allemands qui ont tenté de torpiller ce projet de loi en faveur des tests en situation réelle «sous la pression des constructeurs automobiles dont VW». A votre avis, pression ou corruption ?  L’ébauche de législation était à l’étude depuis mai dernier. La socialiste française déclare avoir proposé plusieurs amendements pour garantir que les résultats des tests reflètent bien les émissions émises en conditions réelles et que les constructeurs respectent les normes européennes.
Mercredi dernier, cette loi a finalement été votée en comité. Les tests en situation débuteront en 2017. Selon Christine Revault, le oui l’a emporté notamment à cause de la pression exercée après l’éclatement du scandale VW. «Les grandes entreprises ont beaucoup d’influence au parlement», renchérit le député vert allemand Martin Häusling. Selon lui, des députés conservateurs allemands, mais aussi des sociaux-démocrates défendent systématiquement les intérêts de l’industrie automobile allemande. «Pour les Verts, la lutte contre le réchauffement climatique n’est pas un sujet national, mais européen et global», répond Martin Häusling, qui a voté pour le projet de loi.
En revanche, sa compatriote Gesine Meissner était contre. Native de Basse-Saxe, elle a été élue députée européenne pour la première fois en 2009, puis reconduite dans ses fonctions en 2014. Elle doit sa notoriété à ses positions favorables à l’industrie automobile. Elle explique avoir refusé les tests antipollution en situation réelle parce qu’elle «aurait préféré de nouvelles méthodes pour mesurer les émissions». Et d’ajouter: «Des collègues ont voté contre parce qu’ils souhaitaient obtenir des informations supplémentaires avant de prendre une décision.»
Gesine Meissner ne cache pas sa proximité avec VW. Elle l’affiche même sur les réseaux sociaux. Le 19 mars dernier, elle était, avec d’autres députés européens, invitée au siège du groupe à Wolfsburg. Un mois plus tôt, elle a visité une usine VW dans la ville de Puebla, au Mexique. «En tant que parlementaire, je m’intéresse aux conditions de travail dans les usines, explique-t-elle. J’ai aussi, dans le cadre de mon travail, des échanges réguliers avec des associations comme le WWF.»
Force est de constater que le rôle des députés européens allemands dans ce dossier met en lumière le poids de l’Allemagne dans le processus décisionnel à Bruxelles. Dans un rapport publié mardi, le centre de recherche Corporate Europe Observatory affirme que l’industrie automobile a consacré 18 millions d’euros (19,7 millions de francs) aux activités de lobbying en 2014 dans la capitale européenne. Les trois premières places en termes de dépenses reviennent aux constructeurs allemands VW (3,3 millions d’euros pour 46 lobbyistes), Daimler (2,5 millions pour 14 lobbyistes) et BMW (1,5 million pour 8 lobbyistes). Selon ce rapport, la stratégie des entreprises consiste à recruter des députés européens qui pourraient intervenir dans les débats.
Dans le même esprit, l’industrie automobile – en collaboration avec des élus – finance un Forum sur la mobilité et la société. Le bilan du lobbying lié au secteur automobile est important, selon le rapport de Corporate Europe Observatory. Dans un premier temps, les constructeurs ont obtenu une règle non contraignante sur les émissions de gaz à effet de serre pour les voitures. Puis ils ont retardé de plus d’une décennie la mise en œuvre d’une règle contraignante."

Commentaire : Et le maintien de la désinformation, de l'abus de confiance et de l'escroquerie des épargnants et investisseurs non avertis par les autorités elles-mêmes, les commissaires aux comptes etc... Lobbies or not ?

Et que penser ?

Anthony Planus dans "Trends Tendances" Belgique du 30 septembre 2015 : Le chantage qui écorne un peu plus l'image de Volkswagen

" Dans son édition du 30 septembre, l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné a publié un courriel envoyé le 22 septembre par MediaCom, l'agence d'achat d'espaces publicitaires de Volkswagen, aux dirigeants de quotidiens régionaux français, rapporte le site du Nouvel Obs.
La régie publicitaire demande aux journaux en question de ne publier "aucun article relatif à la crise VW" dans les éditions "des 6, 8 et 10 octobre prochains". Dans le cas contraire, les investissements prévus, à hauteur de 315.000 euros, seront supprimés, avertit MediaCom.
Pareilles exigences sont formulées concernant une campagne de pub sur la marque Audi. Montant de l'investissement: 1.465.000 euros.
Voilà qui ne devrait pas aider la firme allemande à redorer son blason..."

Romaric Godin dans "La Tribune" du 28 septembre 2015 : " LuxLeaks : Jean-Claude Juncker a-t-il menti aux députés européens ?

" Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Jean-Claude Juncker aurait eu connaissance d'une page supprimée d'un rapport de 1997 sur les "tax rulings." Or, le président de la Commission l'a nié devant les députés européens le 17 septembre.
Jean-Claude Juncker a-t-il menti devant les parlementaires européens ? La question est, en tout cas, posé ce lundi dans le magazine allemand Der Spiegel qui s'interroge sur les propos du président de la Commission devant la commission spéciale du parlement européen concernant les pratiques fiscales contestables du Luxembourg durant plusieurs années.
Un rapport auquel il manque une page...
Le nœud de cette affaire est un rapport datant de 1997, le « rapport Krecké » du nom d'un député social-chrétien, Jeannot Krecké, qui sera, de 2002 à 2012, ministre de l'Economie du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Ce rapport portait sur la fraude fiscale au Luxembourg et avait été présenté au gouvernement du Grand-Duché, dirigé par Jean-Claude Juncker de 1995 à 2013. Selon Jeannot Krecké, le rapport publié et présenté comportait une page de moins par rapport à la version original. Cette page évoquait, affirme-t-il, les « tax rulings », autrement dit les accords secrets passés entre l'administration grand-ducale et les entreprises pour attirer ces dernières au Luxembourg, moyennant des avantages fiscaux. C'est la révélation de ces pratiques qui est à l'origine du scandale « Luxleaks » révélé l'an dernier.
Deux hommes, un menteur
Selon Jeannot Krecké, il n'existe que trois versions « originelles » du rapport. Il en détient une, le social-démocrate luxembourgeoise Lucien Lux en aurait une autre et la dernière aurait été en possession de Jean-Claude Juncker. Dans un mail envoyé au Spiegel, Jeannot Krecké réaffirme sa version : le président de la Commission européenne connaissait cette page ôtée du rapport. "Je peux confirmer qu'en avril 1997, j'ai transmis à Monsieur Juncker la version officielle ainsi qu'une version privée de mon rapport", écrit-il. Or, le 17 septembre, devant la Commission du parlement européen, Jean-Claude Juncker a affirmé qu'il n'avait jamais possédé la version originelle du rapport, mais aussi qu'il ignorait l'existence de cette page supprimée. Quelqu'un ment donc.
Pour ajouter encore à la confusion, Jeannot Krecké affirme avoir remis à Jean-Claude Juncker cette page lors de son audition du 17 septembre. Le problème, c'est qu'il a affirmé l'avoir remis avant l'audition dans une interview à Paperjam, un magazine luxembourgeois, alors qu'il a assuré l'avoir remis après au Spiegel. Finalement, il indique « ne pas très bien se souvenir » du moment de la remise. Mais il assure que, à présent, Jean-Claude Juncker est en possession du rapport complet.
On ignore toujours le contenu de cette fameuse page. Jeannot Krecké refuse d'en parler, estimant que ce n'est pas à lui de révéler ce contenu, mais à Jean-Claude Juncker. Une chose semble certaine : Jean-Claude Juncker n'a pas demandé la suppression de cette page, cette suppression ayant été à l'initiative de Jeannot Krecké lui-même. L'idée aurait pu être de ne pas dévoiler des pratiques qui ont duré jusqu'en 2010, alors qu'en 1997 déjà, le Grand-Duché tentait d'apparaître comme un adversaire de la concurrence fiscale dans l'UE.
Un mensonge pas si anodin
Cette affaire n'est pas sans conséquence. Si Jean-Claude Juncker a eu connaissance de cette page supprimée, il devait être pleinement conscient des pratiques de son pays sur le plan fiscal et, en tant que premier ministre, il les a couvertes par son silence et son inaction. Ceci serait donc contradictoire avec la défense de l'actuel président de la Commission qui a en quelque sorte, selon les propos d'un eurodéputé allemand, « rejeter la responsabilité sur l'administration fiscale. » Déjà, selon le Spiegel, plusieurs membres de la Commission parlementaire demandent à réentendre le président de la Commission. Ce doute se reporte également naturellement sur l'action actuelle de Jean-Claude Juncker. Le 17 septembre, le président de la Commission s'était présenté comme déterminé à lutter contre l'optimisation fiscale. Des propos qu'il avait déjà tenus en 1997 lorsqu'il était premier ministre luxembourgeois.
Jean-Claude Juncker, l'homme de la situation ?
Une nouvelle fois, cette affaire met en avant une évidence : l'ancien premier ministre du Luxembourg n'est sans doute pas l'homme le plus idoine pour lutter contre la concurrence fiscale au sein de l'UE. Sa bonne volonté et son action seront toujours entachées d'un doute. Or, cette question est un enjeu majeur : sans ces phénomènes de distorsions fiscales, la situation budgétaire des Etats membres - et donc leur politique économique - ne serait pas la même. Après ses sorties étranges lors d'un sommet cet été et son attitude contestable dans la crise grecque, le premier président de la Commission « élu » n'est pas actuellement au mieux de sa forme sur le plan politique."

Eric Verhaeghe dans "Economie matin" du 28 septembre 2015 : La Commission Européenne a-t-elle protégé Volkswagen ?

" Le scandale Volkswagen soulève de sérieuses questions sur les protections dont l’industrie allemande bénéficie au sein de la Commission Européenne. Une fois de plus, c’est l’ensemble de l’économie européenne qui risque de payer le prix de l’excès de germanocentrisme en Europe, à quelques semaines de la conférence COP 21.
Comment Volkswagen a triché sur les normes européennes
On ne l’a peut-être pas assez dit: l’affaire Volkswagen, c’est l’histoire d’un industriel qui triche pour gagner de l’argent sans respecter les normes environnementales sur lesquelles son pays d’origine (l’Allemagne) aime jouer aux donneurs de leçon. On se souvient ici qu’Angela Merkel avait par exemple renoncé au nucléaire dans la foulée de l’accident de Fukushima.
Dans la pratique, Volkswagen est accusé de dissimuler l’émission excessive de particules de CO2 par ses automobiles diesel grâce à un logiciel qui permet de fausser les tests. Ces émissions sont encadrées par des normes communautaires.
En 2009, l’Union Européenne a instauré des normes contraignantes pour les émissions des voitures neuves à hauteur de 130g de CO2 (5,2l/100km) par km en 2015 et 95g de CO2/km (3,7l/100km) en 2020 (régulation No 443/ 2009.) Il était également prévu dans ce règlement que la Commission procède à la révision « des modalités de mise en œuvre de l’objectif de long terme de 95g CO2/km d’ici à 2020 pour que celle-ci soit intéressante en termes de coûts-bénéfices». Le 11 juillet 2012, la Commission a rendu publique sa proposition confirmant l’objectif de 95g CO2/km en 2020 et établissant les modalités selon lesquelles l’objectif devait être atteint. On le voit, la réglementation automobile en matière de CO2 est un sujet communautaire. Autrement dit, il est directement piloté par la Commission Européenne.
Volkswagen et l’étrange retard à l’allumage de la Commission
Lorsque les Etats-Unis ont dévoilé le scandale de la tricherie Volkswagen, on aurait pu imaginer que la Commission Européenne, qui exerce une souveraineté de fait sur le pays d’origine de l’industriel concerné, se précipite pour faire la lumière sur une violation caractérisée de ses propres normes. Il ne s’agit pas ici seulement d’un principe moral, mais d’abord d’un réflexe économique. D’une façon ou d’une autre, la Commission est la garante du marché unique, avec sa réglementation homogène qui assure une concurrence libre et parfaite.
Assez curieusement, la Commission a pourtant eu le comportement inverse. Lorsque le scandale a éclaté, contre tout bon sens, la Commission européenne a expliqué qu’elle n’était pas concernée et que le problème relevait de la souveraineté des Etats membres… Ah les lobbies...
Dès le 22 septembre, pourtant, le ministre britannique des Transports (pays, qui plus est, sur la voie du « Brexit ») demandait à la Commission Européenne de s’emparer du sujet.
« Il est vital que le public puisse avoir confiance dans ses tests anti-pollution et je demande à la Commission européenne de se pencher d’urgence sur cette situation », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il a fallu attendre le 24 septembre pour que la Commission se décide… à demander aux Etats membres d’ouvrir des enquêtes nationales. Voilà qui s’appelle le service minimum!
Volkswagen et le lobbying européen
Que la Commission se comporte en Ponce-Pilate vis-à-vis de l’industrie allemande ne fait que confirmer l’étrange bienveillance de l’arbitre européen à l’égard d’une des équipes du championnat. En 2013, déjà, Volkswagen avait fait feu de tout bois pour bloquer le projet de directive déposé en 2012 réduisant les émissions à 95g de CO2 en 2020. Dans cette stratégie, Angela Merkel avait joué un rôle de premier plan en se transformant sans ambage en VRP de son industrie automobile.
Le combat avait partiellement porté ses fruits, puisque l’Allemagne avait alors obtenu un délai de deux ans avant l’entrée en vigueur des nouvelles normes.
Pour Volkswagen, le combat ne s’est pas arrêté là. La présence au Parlement européen a par exemple été de tous les instants pour éviter des contrôles trop drastiques sur la mise en oeuvre des normes.
En amont du scandale Volkswagen, les députés européens avaient prévu de demander la mise en place de tests en situation réelle. Un projet qui faisait consensus, sauf chez les élus allemands.
« Certains députés allemands se sont fortement opposé à cette nouvelle mesure. On avait vraiment l’impression d’avoir des relais de Volkswagen avec nous» estime Christine Revault d’Allones Bonnefoy, eurodéputée socialiste et membre de la commission Transport au Parlement européen.
Le Parti de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE) s’est ainsi, étrangement, prononcée contre l’idée d’inclure les émissions de méthane dans la nouvelle règlementation. Le groupe est d’ordinaire plutôt en pointe sur les questions climatiques.

La Commission connaissait la faiblesse des tests
Durant toute cette période, la Commission européenne ne pouvait ignorer les trucages dont les tests de pollution étaient l’objet. L’ONG européenne Transport and Environment les avait en effet révélés dès 2013.
A growing body of evidence shows the current test is outdated, unrepresentative of real-world driving and lax enough to allow carmakers to systematically manipulate official test results at the expense of consumers’ trust.
(Un faisceau d’indices croissants montre que le test actuel est obsolète, non-représentatif de la conduite automobile réelle et suffisamment imprécis pour permettre aux constructeurs de manipuler systématiquement les résultats aux dépens de la confiance du consommateur).
C’est donc en toute connaissance de cause que la Commission avait prévu d’édicter de nouvelles normes environnementales sans qu’elles ne soient appliquées par au moins un industriel européen, en l’occurrence allemand.
Le marché unique, un jeu truqué pour favoriser l’industrie allemande
L’affaire Volkswagen nous rappelle une fois de plus que la signification de l’Europe n’est pas la même de chaque côté du Rhin.
Sur la rive occidentale du Rhin, une sorte d’universalisme béat et aveugle fait la promotion du couple franco-allemand au nom de l’amitié bêlante entre les peuples. En vertu de ce principe, la France accepte une politique monétaire mortifère qui plombe notre compétitivité prix et des normes communautaires qui nous interdisent de faire des feux de bois, de vendre du fromage frais dans les marchés de plein air, qui tuent notre filière viande et que les Allemands foulent allègrement aux pieds dès qu’elles ne les arrangent plus.
Sur la rive orientale du Rhin, l’Europe est un projet assumé de domination et de division continentale du travail, où les règles sont à géométrie variable et doivent servir un seul but: la prospérité du centre germanique.
Mais cette réalité-là, la pensée unique interdit de l’invoquer sous peine d’être taxé de germanophobie.

Eric Verhaeghe

Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

 

Time To Sign Off dans "Econome matin" du 18 juin 2015 Article intitulé : "La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ?" (sujet bac Philo S) - La copie de Gaspard Koenig

" "Bien entendu, les candidats paresseux qui auront traité le sujet « Les politiques disent-ils la vérité ? » recevront un zéro pointé. Cette question est en effet de l’ordre non de la philosophie mais des sciences exactes, et la réponse est connue de tous.
Pour ce qui est du vrai sujet : réponse en 3 parties, comme d’hab :

1. La politique doit permettre à l’homme d’atteindre la vérité de son essence. S’inscrivant malgré lui dans cette tradition platonicienne, Marx fait ainsi du communisme la forme supérieure de « l’émancipation humaine » permettant de construire « l’homme proprement dit ».
2. La vérité n’est que politique. Le débat démocratique représente l’aboutissement de la délibération intérieure comme processus de formation de la rationalité. Voilà pourquoi un philosophe contemporain comme Castoriadis promouvait la démocratie directe.
3. L’exigence de vérité elle-même trahit une ultime croyance, un sentiment de culpabilité fruit de notre héritage judéo-chrétien. La politique, la « grande politique » comme l’appelle Nietzsche, consiste alors à nous affranchir de cette passion mauvaise. Il n’y a plus une politique collective, mais des politiques, stratégies individuelles pour échapper à l’emprise du Vrai ou du Bien.
Conclusion et ouverture : si nos élus mentent, n’est-ce pas que la démocratie repose sur un mensonge ?"
Voilà, vous êtes agrégé de philo (et/ou vous avez droit à une 2nde lecture).
Gaspard Koenig est normalien et agrégé de philo. On a lu son dernier livre (Le révolutionnaire, l'expert et le geek), on s'est un peu accrochés au début, mais on a trouvé ça vraiment remarquable/hyper utile"