Pétrole

PETROLE

 

Dans "Trends Tendance" Belgique du 2 décembre 2015 Article intitulé : Les prix du pétrole laissent perplexe la BCE

" Coup de pouce à l'économie ou signe d'un ralentissement de la conjoncture? La chute des prix du pétrole, frein majeur au redécollage de l'inflation, met à rude épreuve la crédibilité de la Banque centrale européenne (BCE), qui s'apprête à muscler son action jeudi. L'évolution du cours de l'or noir "est actuellement le facteur le plus important dans l'analyse de la BCE. Les faibles prix du pétrole tirent l'inflation vers le bas et alimentent au sein de son conseil des gouverneurs les craintes de déflation", spirale négative de baisse des prix et des salaires, analyse pour l'AFP Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING.
Jusqu'à présent, l'érosion du prix du pétrole - de 60% depuis mi-2014 - était considéré par beaucoup de banquiers centraux et d'économistes comme le résultat d'une offre surabondante et comme un soutien bienvenu à l'économie, via une réduction de la facture énergétique des ménages et des entreprises.
Mais désormais, une part "significative" du recul du prix du pétrole "provient de l'environnement mondial ralenti" et donc d'une baisse de la demande internationale, a prévenu la semaine dernière Peter Praet, économiste en chef de la BCE, lors d'une interview à Bloomberg News.
Fin octobre, le président de la BCE Mario Draghi avait lui aussi estimé que la baisse des prix de l'énergie était de plus en plus le reflet d'une décélération de l'économie mondiale, et notamment des grands pays émergents. Une évolution de nature à fragiliser la reprise - déjà très modeste - en zone euro. Cette vue est des plus réductrice. En effet, c'est bien notre système SOCIOECOPOFI (SOCIOlogie ECOnomie POlitique FInance qui est à bout de souffle. A l'heure où l'on parle du réchauffement climatique, les commentaires sur la baisse du pétrole .....
Baisse des attentes
De la part de la BCE, "tactiquement c'est habile de focaliser le débat sur le choc de demande", estime Gilles Moëc, économiste chez Bank of America. "Mais le vrai problème de la banque centrale, c'est de savoir si elle est toujours crédible".
"Les attentes d'inflation sur les marchés ont fortement reculé" - peut-être à tort, l'avenir le dira - et la BCE redoute que le pessimisme des acteurs de marché ne révèle un manque de confiance dans sa capacité à compenser dans le futur les chocs pétroliers, explique cet analyste.
M. Praet l'a d'ailleurs reconnu lui-même. "Nous avons vu que les attentes d'inflation de long terme réagissaient à des mouvements temporaires sur les prix du pétrole. C'est inacceptable pour une banque centrale", dans la mesure où cela implique une érosion de la confiance dans sa capacité à réagir, a-t-il estimé.
Baisse des taux directeurs, prêts géants quasi gratuits aux banques, l'institution monétaire a pourtant multiplié les initiatives pour tenter de faire repartir les prix en zone euro. En mars elle a lancé un vaste programme de rachat de dettes, au rythme de 60 milliards d'euros par mois jusqu'en septembre 2016, sans succès jusqu'à présent. Eh oui, le lobby bancaire a payé ce qu'il fallait. Pour le reste....
Lestée par l'énergie, l'inflation en zone euro est au point mort depuis plusieurs mois et n'a affiché qu'une faible progression de 0,1% en octobre, très loin de l'objectif d'un peu moins de 2% visé par la BCE. Le chiffre de novembre sera publié mercredi, il est attendu à 0,2%.
La BCE 'désarmée'
Face à cette situation, le conseil des gouverneurs de la banque centrale devrait sauf surprise annoncer jeudi un renforcement de son programme de rachat de dette, possiblement conjugué à une nouvelle baisse de ses taux directeurs. Et on persévère alors que les banques devraient être sous contrôle depuis la dernière crise. Au lieu de cela, nous sommes toujours en crise, le cash est confisqué, les banques tiennent les Etats ainsi que les décisions étatiques. Pour sortir de cette situation, il ne reste qu'à relancer les Bourses. En effet, l'effet de création comptable mark-to-market assimilé à une "richesse financière" quotidienne est à effet de levier de plus de 100. Cherchez mieux...avant la crise de surcotation.
"Cela fait désormais un long moment que la BCE rate son objectif d'inflation et même les projections économiques les plus optmistes suggèrent qu'il va encore falloir quelque temps avant que la hausse des prix atteigne sa cible", pointe Ben May, économiste chez Oxford Economics.
Selon cet analyste, "il n'y a pas grand chose que la banque centrale puisse faire pour contrôler les prix du pétrole. D'une certaine manière, la BCE est désarmée".
Mais "ce qui est essentiel, c'est que l'incertitude ne donne pas lieu à l'indécision", a fait valoir la semaine dernière M. Praet. En d'autres termes, pour préserver sa crédibilité et donner l'impression qu'elle garde le contrôle, l'institution ne doit pas hésiter à agir."

Dans "Trends Tenadances" Belgique du 24 novembre 2015  Article intitulé : Pourquoi l'Arabie saoudite fait chuter les prix du pétrole

" Le monde croule sous le pétrole à bas prix. La reine des matières premières, qui est au centre de nos économies, est aujourd'hui bradée.
Alors que le baril de pétrole valait plus de 100 dollars il y a moins d'un an, il est aujourd'hui à environ 45 dollars, soit une chute brutale de l'or noir de plus 50% en douze mois !
En réalité, cette chute est artificielle. Elle est d'abord géopolitique avant d'être le résultat de l'offre et de la demande. Et l'auteur de cette chute artificielle, c'est l'Arabie saoudite. En temps normal, lorsque le prix de l'or noir chute, l'Arabie saoudite doit diminuer sa production pour faire remonter les prix. Or, ce pays a au contraire maintenu sa production. Par conséquent, le prix du baril, au lieu de reprendre des couleurs, a continué à chuter.
C'est étonnant, car tous les pays exportateurs de pétrole ont besoin d'un prix plus élevé que celui d'aujourd'hui pour équilibrer leur budget et acheter la paix sociale chez eux. On voit le résultat de cette chute des prix au Venezuela: l'inflation est à trois chiffres et les rayons des supermarchés sont souvent vides !

Pourquoi l'Arabie saoudite fait chuter les prix du pétrole
Question: pourquoi l'Arabie saoudite ne diminue-t-elle pas sa production pour faire remonter les prix ? Parce que c'est une manière pour elle de faire plier la Russie et l'Iran. La Russie, car elle soutient le clan alaouite de Bachar el-Assad. Et l'Iran, car c'est l'ennemi chiite qu'elle déteste, de manière quasi génétique !
En fait, le calcul de l'Arabie saoudite est simple: elle peut exploiter du pétrole de manière rentable jusqu'à sans doute 5 ou 10 dollars le baril, ce qui n'est pas le cas de ses deux ennemis qui ont besoin d'un prix supérieur à 50 dollars pour que le seuil de rentabilité soit atteint.
Et puis, l'Arabie saoudite veut en quelque sorte également punir les États-Unis qui ont décidé - grâce à l'exploitation du gaz et pétrole de schiste - de devenir non seulement indépendants sur le plan énergétique, mais également de devenir les premiers producteurs mondiaux, devant l'Arabie saoudite. En laissant le baril tomber durablement sous la barre des 50 dollars, l'Arabie saoudite espère asphyxier les producteurs américains de gaz de schiste, car le seuil de rentabilité est probablement au-dessus des 40-50 dollars. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, beaucoup de ces producteurs américains sont au bord de la faillite.
En fait, ce à quoi nous assistons, c'est à une guerre du pétrole inversée. Dans les années 1974-1979, les pays exportateurs de pétrole ont voulu nous mettre à genoux en quadruplant les prix. Aujourd'hui, c'est un seul pays - l'Arabie saoudite - qui divise les prix par deux pour faire la fête à ses ennemis.
En tant qu'Occidentaux, nous profitons du pétrole à bas prix, mais il ne faut pas se leurrer. Si ces prix restent trop longtemps aussi bas, ils déstabiliseront demain des pays africains ou sud-américains, sans même parler du Proche-Orient, et nous risquons d'en payer le prix après-demain. Le monde est décidément devenu interdépendant pour le meilleur et pour le pire."

Dans "Trends Tendances" du 9 novembre 2015  Article intitulé : Les prix du pétrole vont se maintenir à leur niveau actuel, plutôt bas, pendant des années


" Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a appelé dimanche les pays arabes du Golfe à procéder à des ajustements budgétaires face à la baisse des prix du pétrole, dont elle prédit la faiblesse "pendant des années". Si c'est Lagarde qui le dit...Parlant à la presse après avoir rencontré à Doha des ministres et des responsables du Conseil de coopération du Golfe (CCG: Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar), Mme Lagarde a relevé que ces pays ne pouvaient plus dépendre uniquement du pétrole et du gaz.
Elle a rappelé que le FMI s'attendait à un ralentissement de la croissance des six pays à 2,7% en 2016 contre 3,2% en 2015. Selon elle, les revenus de ces pays vont baisser de 275 milliards de dollars cette année par rapport à 2014 en raison de la baisse du prix du pétrole.
"Nous pensons que les prix du pétrole vont se maintenir à leur niveau actuel pendant des années et, par conséquent, les pays du CCG devraient procéder à des ajustements budgétaires", a-t-elle déclaré.
"A notre avis, tous les pays du CCG doivent continuer ou commencer à appliquer" ces ajustements, a ajouté Mme Lagarde.
Les monarchies du Golfe dépendent très largement de leurs revenus pétroliers.
Le prix du baril a perdu la moitié de sa valeur depuis juin 2014. Vendredi, à New York, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a encore perdu 91 cents à 44,29 dollars.
Les ajustements dont a parlé Mme Lagarde doivent inclure "un ferme contrôle" des dépenses, notamment publiques, et de la masse salariale, ainsi que l'encouragement à la croissance du secteur privé. Elle a estimé que "l'ampleur et l'urgence" de tels ajustements varient d'un pays à l'autre du CCG.
"Des stratégies de consolidation budgétaire bien planifiées doivent être mises en place le plus vite possible et expliquées de manière à ce que l'opinion comprenne comment elles vont être mises en oeuvre", a-t-elle indiqué.

Olivier Sancerre dans "Economie matin" du 12 août 2015 Article intitulé : Pétrole : plus dure sera la chute


" Le pétrole poursuit sa baisse, sous le coup de la dévaluation du yuan et la surabondance de l’offre sur le marché. Le prix du baril de Brent, la référence pour l’Europe pour le brut, a abandonné 35 cents à 48,83 $.
Si les automobilistes et l’industrie, grands consommateurs de pétrole, vont se frotter les mains au vu de leurs factures d’énergie qui vont baisser, les investisseurs et les analystes se montrent eux plus inquiets. La nouvelle de la dévaluation du yuan, la devise nationale chinoise, a pris tout le monde de court et surtout, la mesure soulève bien des interrogations quant à l’état réel de l’économie en Chine.
Dévaluation
Cette dévaluation de 2% de la monnaie chinoise face au dollar va permettre au pays de doper des exportations en grande faiblesse (-8,3% pour le mois de juillet). Mais cela signifie que la Chine rencontre des difficultés pour écouler ses marchandises alors qu’il s’agit de la deuxième économie mondiale, et du premier consommateur d’énergie au monde. Pékin montre là des signes d’inquiétude vis à vis de la performance du pays, ce qui pèse nécessairement sur les cours du brut.
Opep
Autre donnée conjoncturelle à prendre en prendre en compte : la surabondance de l’offre. Les pays de l’Opep continue de dépasser leur plafond théorique de 30 millions de barils par jour afin de pousser les États-Unis à freiner l’exploitation du pétrole de schiste, sans succès jusqu’à présent. Et l’Iran, qui a vu ses sanctions économiques levées suite à l’accord sur le nucléaire, va pouvoir proposer son pétrole sur le marché à son tour.

Paolo Garoscio  dans "Economie matin" du 30 juillet 2015 Article intitulé : Les députés américains veulent exporter du pétrole

" Si vous aviez peur que le pétrole puisse de nouveau atteindre des sommets en Bourse et donc que les carburants pourraient coûter plus cher, pas d'inquiétudes : ça ne devrait pas arriver de sitôt. Pire : le pétrole risque fort de chuter encore et encore si les Etats-Unis suivent les conseils du député John Boehner, porte-parole de la Chambre des Députés américaine.
Pourquoi les Etats-Unis ne pourraient-ils pas vendre du pétrole ?
La réflexion qu'a faite John Boehner est simple et efficace : il n'y a aucune raison pour que les Etats-Unis ne puissent pas exporter leur pétrole. Or, actuellement, les Etats-Unis se sont imposé un embargo à ce niveau. Un embargo issu de la crise pétrolière de 1973 qui n'a plus vraiment lieu d'être. A l'époque, l'interdiction d'exporter devait garantir des réserves de pétrole aux Etats-Unis... mais depuis le boom du gaz de schiste les Etats-Unis ne savent plus quoi faire de leur pétrole.
"Aujourd'hui les Etats-Unis connaissent un boom énergétique et nos règlementations doivent s'adapter" a déclaré Boehner.
Exporter le pétrole américain serait bon pour tout le monde
L'idée n'est pas nouvelle : un projet de loi a même été déposé par le Républicain Joe Barton en cette année 2015. Avec cette nouvelle intervention de Boehner les choses pourraient avancer.
Car selon lui, c'est simple : tout le monde pourrait bénéficier de ces exportations à commencer, bien entendu, par les Américains qui verraient le prix de l'essence chuter et près d'un million d'emplois se créer.
Mais ce serait bénéfique pour l'Occident entier : l'Europe, par exemple, pourrait réduire sa dépendance de la Russie.
Qui plus est, avec la levée de l'embargo sur le pétrole iranien le marché du brut risque d'être fortement inondé, l'Iran ayant d'énormes réserves de pétrole inexploitées. Sans le droit d'exporter leur pétrole, les industriels américains risquent de devoir fermer encore plus d'exploitations de gaz de schiste, déjà devenu moins bien rentable qu'il y a un an."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 14 juillet 2015 Article intitulé : "Les grands gagnants de la crise grecque, ce sont les...zombies!"

Dans le dossier grec, ceux qui ont gagné, ce sont les...zombies, c'est-à-dire toutes ces institutions qui ne servent à rien sinon à permettre aux politiques d'être réélus aux frais de la partie la plus productive du pays. C'est l'avis de l'Américain Bill Bonner, commentateur avisé et mordant de l'économie mondiale. Le feuilleton grec ne s'est donc finalement pas transformé en tragédie grecque, une solution a pu être trouvée en dernière minute à l'aube de ce lundi après un marathon de négociations de 17 heures. A voir les dernières prévisions du FMI en matière de croissance mondiale, un mauvais esprit aurait pu dire "tout ça pour ça ?". En effet, que nous ayons trouvé ou pas une solution, l'économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, nous a rappelé que la Grèce n'est qu'un confetti économique : à peine de 2% de l'économie européenne, et à peine 0,5% de l'économie mondiale.
En clair, techniquement, une faillite de la Grèce n'aurait pas changé la face du monde. Pourtant, le dernier rapport du FMI montre que le monde va voir sa croissance ralentir quelque peu. Au lieu de croître de 3,5% en 2015, l'économie mondiale devra se contenter de 3,3%. Mais attention, cette légère baisse de croissance n'est pas imputable à la Grèce, mais bien aux... Etats-Unis ! C'est en effet la première économie mondiale qui ralentit et son ralentissement économique a un impact sur le reste du monde.
Quant à la zone euro, l'économiste en chef du FMI reste confiant car les fameux 3 astres restent toujours aussi bien alignés dans le ciel européen. Les astres en question sont les suivants: la baisse du pétrole, la baisse des taux d'intérêt et la baisse de l'euro. Cet alignement qui donne du tonus à l'économie européenne, le dossier grec ne l'a pas fait disparaitre d'un coup de baguette magique. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui expliquent que les Européens n'ont finalement concédé que peu de choses au premier ministre grec.
"Les grands gagnants de la crise grecque, ce sont les...zombies!"
Le bouillonnant homme politique Jean-Luc Mélanchon a déclaré : "c'est scandaleux, les Grecs avaient un révolver sur la tempe dans ses négociations !". Pour ma part, je n'irai pas jusque-là dans mes déclarations. Il faudrait aussi dire que si la main droite portait un révolver, la main gauche portait aussi plus de 80 milliards d'euros de prêts dont certains considèrent déjà que ce sont des fonds perdus !
Pour l'Américain Bill Bonner, commentateur avisé et mordant de l'économie mondiale, l'Europe n'a rien réglé du tout. Selon lui, les gouvernements sont incapables de régler quoi que ce soit, sinon cela se saurait de longue date. Pour lui, il fallait laisser l'économie grecque purger ses dettes, car à force d'ajouter de la nouvelle dette à de la dette existante, nous alimentons en réalité des zombies. Les zombies selon Bill Bonner, ce sont toutes ces institutions qui ne servent à rien sinon à permettre aux politiques d'être réélus aux frais de la partie la plus productive du pays. Et n'oublions pas les catégories sociales qui ne veulent pas s'adapter au monde moderne, s'arc-boutent au monde ancien et usent de décibels pour influencer les politiques à l'ouïe fine. Pour Bill Bonner, les zombies sont en réalité les grands gagnants de cette crise, et pas seulement en Grèce. Voilà un beau débat en perspective !

Mélanie Thévenaz dans "Le Temps" Suisse du 14 juillet 2015 Article intitulé : La surproduction de pétrole est prévue jusqu’à fin 2016

" La fin de l’embargo sur l’Iran pourrait encore accélérer l’augmentation de la production. A priori, la demande devrait rattraper progressivement l’offre
Le marché du pétrole va-t-il se rééquilibrer? Pas encore. Dans son rapport mensuel publié lundi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit une augmentation de la demande mondiale d’or noir pour le reste de l’année. Elle révise ainsi à la hausse ses prévisions de mai. Mais la situation de surproduction devrait persister en tout cas jusqu’à fin 2016, prévient l’organisation. D’ici là, l’écart entre l’offre et la demande devrait s’atténuer progressivement.
Concernant la demande, le cartel de douze pays s’appuie essentiellement sur les chiffres de l’OCDE, qui prévoit une croissance mondiale de 3,5% pour 2016 (contre 3,2% en 2015). Conséquence, l’OPEP estime que la demande de brut augmentera cette année de 1,28 million de barils par jour (mbj), pour une consommation totale de 92,61 mbj.
Côté offre, l’OPEP prévoit une progression de la production. Point fort du rapport, l’Arabie saoudite a communiqué une production record de 10,56 mbj en juin.
L’importance du brut iranien
Mais lundi, les yeux des marchés étaient surtout tournés vers Vienne, où se déroulaient les derniers pourparlers concernant le nucléaire iranien. Les experts de Commerzbank, cités par l’AFP, préviennent: «Si l’on parvient à un accord, l’Iran pourrait envoyer du pétrole sur un marché où l’offre est déjà excessive.»
A 18h, le baril de «light sweet crude» perdait 0,72% à 58,32 dollars.

  Dans "Bilan" Suisse du 13 mai 2015 Article intitulé : Le secteur du pétrole reste marqué par une offre surabondante
13 Mai 2015

" En dépit du récent rebond des cours du pétrole, le secteur reste marqué par une offre surabondante, a estimé mercredi l'Agence internationale de l'énergie, avertissant que "les fondamentaux à court terme du marché semblent toujours relativement peu solides".
La production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continue à progresser, à 31,2 millions de barils par jour en avril, au-delà du quota théorique de 30 mb/j, tandis que du côté des pays non-Opep, l'affaiblissement du pétrole de schiste aux Etats-Unis est compensé par d'autres sources, estime l'organisation dans son rapport mensuel de mai sur le pétrole.
Après avoir réduit deux mois de suite son estimation de la croissance de la production hors Opep en 2015, l'AIE l'a relevée mercredi. Elle prévoit désormais que cette production augmentera de 830.000 barils par jour cette année, pour atteindre 57,8 mb/j.
Dans le même temps, elle a conservé sa prévision du niveau de la demande mondiale de pétrole: la consommation d'or noir dans le monde devrait croître de 1,1 mb/j en 2015, à environ 93,6 mb/j, l'amélioration des perspectives économiques et l'hiver plus froid en Europe étant contrebalancés par "des prévisions réduites pour l'ex-Union soviétique, le Moyen-Orient et l'Amérique latine".
Après avoir chuté de 60% entre juillet 2014 et début 2015, les cours du pétrole brut ont enregistré un important rebond au cours des dernières semaines, repassant la barre des 60 dollars, encouragés par la réduction du nombre de forages et un coup d'arrêt à la hausse des stocks aux Etats-Unis.
L'AIE a été fondée en 1974 à l'initiative de l'OCDE, afin d'assurer la sécurité des approvisionnements en énergie de ses membres

Patrice Geoffron (Cercle des économistes) dans "Boursorama" du 16 février 2015 Article intitulé : "Quand les prix du pétrole deviennent un sujet d'insomnie"


" Après six mois consécutifs de baisse, le prix du baril de pétrole remonte depuis deux à trois semaines. Le marché semble fonctionner avec des prix échappant à toute régulation. Et pourtant ! Patrice Geoffron revient sur les causes et conséquences de cette inversion de tendance.  Chaque année, le World Energy Council publie un état des lieux des problèmes et tensions énergétiques en interrogeant les leaders des entreprises du secteur sur les risques qui les « empêchent de dormir la nuit »[1]. Dans l’édition 2014, la volatilité des prix est devenue le sujet d’insomnie majeur, plus encore que l’issue des négociations climatiques fin 2015. Depuis quelques années, le découplage du prix du gaz entre États-Unis, Europe et Asie (et ses conséquences sur le prix du charbon) était déjà de nature à troubler le sommeil. Mais, la division par deux du prix du pétrole depuis la mi-2014 promet, elle, de nombreuses nuits agitées, d'autant que cette rupture est intervenue par surprise, l’année 2013 ayant été la plus calme depuis 1995. Les thèses de nature géopolitique foisonnent pour expliquer cette soudaine tempête : action fomentée par l’Arabie Saoudite à l’encontre des Etats-Unis et/ou de la Russie, ou bien encore de l’Iran… Depuis les années 1970, un tropisme conduit à analyser les mouvements de prix en regardant du côté de l'offre, et en particulier de l'OPEP. Mais, la montée du prix de 20 à 150 $ entre 2000 et 2008 s'explique du côté de la demande, avec la dynamique des pays émergents, de même qu’en 2008 la chute des prix à 40 $ résulte de la crise et d'anticipations sur le recul des importations. Et la rupture de 2014 a des origines du côté du swing consumer qu’est la Chine, tout autant que du swing producer saoudien. Dans un tel contexte, difficile de se risquer à des prévisions pour l’année à cours : le FMI prévoit ainsi que le prix du pétrole présente une probabilité de 95% d’être situé entre 30 et…105 $ en 2015. Regardons plutôt au-delà, en comparant les nouvelles références de prix de l’Agence Internationale de l’Energie [2]:
 - À la mi-2014, l’AIE envisageait une décrue progressive des prix de 110 $ aux alentours de 90 $ en 2020.
 - Dans ses prévisions de février 2015, la perspective est celle d’une remontée très progressive de 50 à 75 $, soit une quinzaine de dollars sous le point de fuite de 90$ envisagé auparavant. L’AIE considère que la rupture de 2014 procède bien de l’évolution des fondamentaux et non pas seulement d’une action stratégique de l’OPEP susceptible d’autoriser rapidement un retour aux  niveaux de prix antérieurs.
 - Si nous ne sommes pas à l’orée d’un contrechoc pétrolier, comme entre 1986 et 2000, le nouveau scénario de prix de l’AIE dévoile un choc sur la période 2015-2020: -5800 milliards de dollars sur la valeur du pétrole produit, dont -1600 milliards  pour 2015.
- -2100 milliards pour le pétrole échangé (1/3 de la production), dont -600 milliards pour 2015. Cette réallocation entre exportateurs et importateurs est une bonne nouvelle pour une Europe convalescente (d’autant que le prix du gaz sera tiré vers le bas), mais une alerte à l'abord de la conférence sur le climat de Paris de décembre 2015 : il est plus facile de réduire l'emprise du pétrole si la conviction commune est que son prix a vocation à être élevé. Il est toutefois possible de faire de ce choc une opportunité pour le climat : à la conférence de Copenhague en 2009, l'engagement a été pris d'abonder un fonds de 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, pour soutenir les efforts dans ce domaine des pays les plus pauvres. Gageons qu'Européens et Américains sauront utiliser les nouvelles marges de manœuvre que leur donne cette chute des prix du pétrole pour accélérer leur abondement de ce fonds et contribuer faire de la COP 21 de Paris un succès."

  Dans "Trends Tendances" Belgique du 28 janvier 2015 Article intitulé : Le Québec, nouveau producteur de pétrole

" C'est un des six puits à l'ouest de Gaspé, ville côtière de Gaspésie à l'Est du Québec, que Junex a enregistré un "débit de production constant de 161 barils de pétrole léger par jour" au cours de six jours de son essai de production. Le flux est limité par "la configuration des équipements de pompage de surface installés sur le puits", a indiqué Junex en annonçant un volume total de production de 2.017 barils de pétrole léger.
Cette entreprise reste au stade de l'exploration car aucune infrastructure ne permet actuellement d'acheminer une éventuelle production à grande échelle vers des unités de raffinage.
"Ce débit de production de 161 barils de pétrole par jour est le meilleur débit de production de pétrole atteint jusqu'à présent au Québec et, selon nos calculs, il s'agit d'un débit de production de pétrole commercial même aux prix actuels du pétrole", a estimé Peter Dorrins, Pdg de Junex en faisant référence à la chute des cours du brut sous les 50 dollars le baril. Outre ces puits, Junex explore aussi d'autres secteurs en Gaspésie avec des réserves estimées de 330 millions de barils. Par ailleurs, la société Pétrolia explore au nord de la péninsule gaspésienne, au bord du golfe du Saint-Laurent. La municipalité de Gaspé avait, en vain il y a un an, cherché à bloquer les forages pour éviter les risques de pollution de l'eau."

  Jean-Philippe Buchs dans "Bilan" Suisse du 27 janvier 2015 Article intitulé : Matières premières: les prix baisseront encore en 2015

" Après une année noire en 2014, les prévisions sont pessimistes pour 2015: les prix des matières premières enregistreront une nouvelle baisse. Le ralentissement de l’économie mondiale, en particulier de la Chine, et la crise de la zone euro se répercutent négativement sur le marché des matières premières. L’an dernier, l’indice de référence S&P GSCI a chuté à son niveau le plus bas depuis 2008 avec un recul de 30%. Le pétrole (-48% pour le Brent), le minerai de fer (-47%), le caoutchouc (-30%), le coton (-27%) et le soja (-20%) ont enregistré les plus fortes baisses.
Selon les prévisions du Cercle Cyclope, une société spécialisée dans l’analyse des marchés mondiaux des matières premières, leurs prix  continueront à reculer au cours de cette année: -27% par rapport à 2014 et -7% sans l’or noir et les métaux précieux. Pour le professeur Philippe Chalmin, fondateur de Cyclope, le pétrole est proche de son cours plancher et devrait le rester encore longtemps car les pays producteurs maximisent la production. En moyenne annuelle, il s’échangera autour de 60 dollars aussi bien pour le Brent que pour le WTI. Cyclope est également plus ou moins pessimiste pour les produits agricoles (blé, sucre, coton, soja, cacao). Il anticipe une diminution de leur prix.
En revanche, les métaux (cuivre, zinc, aluminium, nickel) sont promis à une année relativement faste en raison de la demande chinoise qui reste élevée malgré le recul de la croissance. Comme en 2014, le prix du café (+40% pour l’arabica) pourrait à nouveau progresser au cours de cette année en raison de la sécheresse au Brésil. La chute des cours des matières premières pénalise les pays exportateurs. Le fort recul du minerai de fer et du charbon coûte 2% du produit intérieur brut à l’Australie. Et, selon le Fonds monétaire international, la chute du pétrole entraîne un manque à gagner d’environ 300 milliards de dollars en 2015 dans les pays du Golfe persique.
 

 Dans "Bilan" Suisse du 16 janvier 2015 Article intitulé : Pétrole: la chute des prix serait insuffisante pour relancer la demande

" La chute actuelle des prix du pétrole ne suffira pas à relancer la consommation d'or noir dans un contexte économique peu dynamique, prédit l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui voit toutefois la croissance de la production marquer le pas sous l'action des pays hors Opep. "A de rares exceptions près comme aux Etats-Unis, le bas niveau des prix ne semble pas avoir stimulé la demande jusqu'ici", explique l'AIE dans son rapport mensuel publié vendredi. Après avoir révisé à la baisse en décembre, de 1,1 million de barils par jour (mbj) à 0,9 mbj, sa prévision de croissance de la demande pour 2015, l'Agence a maintenu cette prévision dans son rapport de janvier.
La consommation d'or noir devrait ainsi atteindre 93,3 millions de barils par jour en 2015, contre 92,4 mbj en 2014.
"Les habituels bénéfices des prix bas, comme l'augmentation du pouvoir d'achat des ménages et la baisse des coûts dans l'industrie, ont été largement neutralisés par la faiblesse des conditions économiques, elle-même la cause majeure ayant conduit à cette dégringolade des prix", détaille-t-elle. "UN MOMENT DE VÉRITÉ" Depuis le précédent rapport de l'AIE en décembre, le prix du baril de brut a encore chuté, passant de 60 dollars à moins de 50, toujours à cause d'une offre surabondante, tirée notamment par l'augmentation de la production en Irak, à son plus haut niveau depuis 35 ans. Jeudi, le baril de brut s'est échangé à 46,25 dollars à New York. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'était le dernier jour de cotation, valait quant à lui 48,35 dollars.
A ce contexte économique morose - la Banque mondiale a ainsi révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2015 à 3% au lieu de 3,4% escompté mi-juin - s'ajoutent la dépréciation de certaines monnaies dans les pays consommateurs, la suppression des subventions publiques aux produits pétroliers, la baisse des dépenses dans les pays producteurs ou encore les craintes d'une déflation dans certains pays.
Face à cette baisse des prix du brut et malgré la volonté de certains de ses membres, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de maintenir jeudi le volume de sa production. L'AIE prévoit toutefois qu'elle devrait atteindre 29,8 millions de barils par jour en 2015, soit un tout petit peu moins que la prévision de 30 mbj annoncée par l'organisation. L'Agence, qui défend les pays consommateurs, estime en revanche un recul plus important de la croissance de la production des pays hors Opep, après avoir atteint un record en 2014 de 1,9 mbj, tirée par les pétroles de schiste aux Etats-Unis. Elle a ainsi réduit de 350.000 barils par jour sa prévision de croissance de la production dans ces pays pour 2015 par rapport à son précédent rapport. Elle s'établit désormais à 950.000 barils par jour, pour une production totale de 57,5 mbj sur l'année.
Cette révision touche également les Etats-Unis, mais de manière moins importante, avec 80.000 barils par jour en moins pour les pétroles de schiste par rapport aux précédentes prévisions, "de nombreux producteurs semblant s'être bien couverts contre une baisse des prix à court terme", a-t-elle expliqué. Ainsi, si l'AIE estime qu'"une reprise des prix, sauf évènement majeur, n'est pas imminente", elle juge que "des signes laissent penser que le vent va tourner", citant cette évolution de l'offre dans les pays non membres de l'Opep.
En tout état de cause, l'Agence estime que le marché de l'or noir "est à un tournant historique". Outre la révolution des pétroles de schiste américains et la politique de l'Opep, "la place du pétrole dans le mix énergétique est aussi en train de changer".
Et selon l'AIE, "les prochaines années pourraient se révéler comme un moment de vérité pour un marché et une industrie qui a dû, tout au long de son histoire depuis 150 ans, se réinventer à plusieurs reprises".