Innovation

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Dans "Trends Tendances" Belgique du 14 août 2015 Article intitulé : 'Le progrès technologique tend à rendre les hommes indispensables pour ce qu'ils sont'

" Il n'aura pas fallu attendre que la Finlande décide de ne plus rendre obligatoire l'enseignement de l'écriture cursive (à la main) pour se poser cette question, mais certains auront sans doute été particulièrement émus par cette décision hautement symbolique : jusqu'où nos tâches quotidiennes, que l'on pensait immuables, seront-elles remplacées par les ordinateurs ? La peur est souvent mauvaise conseillère et c'est pourtant elle qui est à l'oeuvre lorsque nous constatons que l'automatisation gagne du terrain. Ainsi, pour nous rassurer, nous avons tenté, des décennies durant, de déterminer ce qu'une machine ne serait jamais capable de faire... en nous fourrant désespérément le doigt dans l'oeil. Même la conduite d'une voiture, considérée comme une tâche éminemment complexe car résultant d'une succession de décisions prises en une fraction de seconde, basées sur notre appréciation parfois très intuitive du risque, est aujourd'hui automatisable. Bill Joy, un informaticien américain rendu populaire par son article "Pourquoi le futur n'a pas besoin de nous", paru en 2000 dans la revue Wired, explique d'ailleurs par le biais d'une comparaison très simple qu'il est vain de chercher la limite de la technologie : si l'aviation, qui est 100 fois plus rapide que la marche, a révolutionné le monde, le potentiel des ordinateurs dont la puissance de calcul augmente d'un facteur 1 million en 40 ans est tout simplement inimaginable.
Comment dès lors les humains pourront-ils continuer à ajouter de la valeur dans ce bas monde ? Précisément en étant des humains. Alors que sur le siècle écoulé, ils ont surtout cherché à se comporter comme des machines, en espérant même être meilleurs qu'elles. Ainsi, certains commencent déjà à remettre en question l'importance de l'apprentissage du code informatique, présenté comme le sésame pour un futur (professionnel) digne de ce nom. La matière, comme toutes les autres matières scientifiques d'ailleurs, reste évidemment d'une importance cruciale... mais sa valeur tend à diminuer au fur et à mesure que la puissance informatique augmente. A l'inverse, les compétences interpersonnelles, la capacité à bâtir des relations, à collaborer, à créer ensemble, le leadership -- des compétences typiquement humaines qui ont d'ailleurs permis la survie de l'espèce -- sont et seront plus valorisables que jamais.
Le progrès tend à rendre les hommes indispensables pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils savent
Même si l'on peut regretter que l'apprentissage de l'écriture soit relégué au rang d'archaïsme, et même si la technologie n'a pas fini de détruire des emplois, il y a toutefois lieu de se réjouir : le progrès tend à rendre les hommes indispensables pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils savent. Reste qu'il faudra pour en tirer parti réussir à appréhender la technologie de façon à ce qu'elle nous permette justement d'être plus humains, ce qui n'est pas gagné d'avance. Car outre de fameux gains de productivité, la technologie, informatique en particulier, a également contribué à nous isoler les uns des autres. A force de confondre connexion et conversation, de passer du temps à élaborer un profil de soi toujours plus désirable, broadcasté vers un réseau souvent beaucoup trop large pour être véritablement exploitable, nous nous replions sur nous-mêmes alors que les enjeux économiques et environnementaux auxquels nous sommes confrontés nécessitent que nous nous comportions comme l'animal social que nous avons toujours été... et qu'une machine ne sera jamais."

Matthieu Hoffstetter dans "Bilan" Suisse du 7 août 2015 Article intitulé : Un filtre pour déguster son vin sans sulfites ni produits chimiques

" Pour boire un vin sans sulfites ni produits chimiques, il fallait jusqu'à présent se tourner vers la production bio. Un ingénieur américain, James Kornacki, a imaginé un filtre pour débarrasser les vins conventionnels des substances chimiques.
En 2012, sur les 4'206'700 hectolitres de vin consommés à travers le monde, seulement 1,7% étaient des vins labelliés bio. La part des parcelles de vignes en conversion vers l'agriculture biologique (+11% annuellement ces dernières années) a beau augmenter, la plupart des vins vendus dans le commerce restent des vins pour lesquels les viticulteurs ont utilisé des produits chimiques (engrais, pesticides, fongicides,...) et des sulfites (pour mieux conserver le vin et le préserver de l'oxydation).
Or, un nombre croissant de personnes développe des réactions à ces substances (maux de têtes, nausées, démangeaisons, crises d’urticaire). Sans même compter les consommateurs qui craignent les effets à long terme de l'ingestion de ces produits dans l'organisme.
Un filtre en trois parties
C'est notamment pour ces deux catégories de personnes qu'un ingénieur chimiste américain, James Kornacki, a imaginé un dispositif destiné à filtrer et purifier les vins conventionnels de leurs substances chimiques. Pour ce faire, il a créé sa startup, Üllo, et a mis au point un dispositif se présentant sous l'aspect d'une boule à thé à placer sur un verre ou sur une carafe.
L'objet se compose de trois parties: un réceptacle en polymère au sommet, un filtre à sulfites en fibres de polymères au milieu, et un dispositif d'aération du vin sous forme hélicoïdale au dessous. Le vin versé traverse ces trois couches et arrive dans le verre quasiment débarrassé de ses produits chimiques: selon les affirmations de James Kornacki, il resterait au final moins de 10mg par litre de vin, contre des concentrations légalement autorisées en Europe de 150 mg par litre pour les vins rouges et 200 mg pour les rosés et les vins blancs, et aux Etats-Unis de 350mg par litre. Pour financer l'industrialisation et la commercialisation de son dispositif, James Kornacki s'est tourné vers le crowdfunding. Son projet déposé le 22 juillet sur la plateforme Kickstarter a déjà récolté 72'000$ sur les 100'000 visés. Et la campagne de financement n'est pas terminée.

 Amid Faljaoui dans "Trends Tendances" Belgique du 17 juin 2015 Article intitulé : Pourquoi les dirigeants d'Apple, Google, etc. ont bien raison d'être paranos

" Aujourd'hui, je vais vous donner quelques chiffres pour vous montrer l'importance du nouveau monde, un monde que les experts appellent le GAFA. Le G.A.F.A, c'est l'acronyme de quatre sociétés qui en quelque sorte dirigeront le monde de demain: G pour Google, A pour Apple, F pour Facebook et le dernier A pour Amazon. Google a gagné la guerre des moteurs de recherche sur Internet en 4 ans à peine. Apple a inventé le marché des tablettes en à peine 80 jours. Facebook a capturé 16% de votre temps quotidien en à peine 10 ans. Quant à Amazon, ce géant de la distribution a remplacé pas mal de détaillants en à peine 7 ans !
A eux 4, ces GAFA sont devenus des géants de l'économie: la croissance des revenus de Google, Apple, Facebook et Amazon est plus importante que celle de la Chine. Et ces 4 géants de l'Internet génèrent autant de revenus qu'un pays comme le Danemark, mais avec 10 fois moins de personnes.
Mais malgré ces chiffres, malgré l'importance prise au quotidien par ces sociétés technologiques, les dirigeants du GAFA se sentent très vulnérables. Je dirais même plus: ils sont paranos ! Vraiment paranos ! Prenez le cas du fondateur de Google, Sergueï Brin. Alors que Google maîtrise 80% du marché des moteurs de recherche sur Internet, il n'a pas hésité à déclarer: "pour l'extérieur, nous sommes Goliath et les autres David. Vu de l'intérieur, nous sommes David et les autres Goliath."
Pourquoi les dirigeants d'Apple, Google, etc. ont bien raison d'être paranos
Le pire, c'est que ce sentiment paradoxal de fragilité n'est pas unique. Les autres dirigeants de Facebook ou d'Amazon vivent également avec ce sentiment de précarité ! Pourquoi ? Mais parce qu'ils se souviennent tous du livre écrit il y a 20 ans par Andy Grove, l'ancien PDG d'Intel, le fabricant de puces pour ordinateurs. Son livre avait pour titre: "Seuls les paranoïaques survivent". Le titre était d'actualité, car si Intel avait quasi le monopole des puces intégrées dans nos PC, ses dirigeants avaient raté, en revanche, le virage des smartphones et aujourd'hui encore, ils courent après ce marché devenu capital !
En résumé, si les patrons de Google, Apple, Facebook ou Amazon sont paranos, c'est parce qu'ils savent qu'à tout moment, quelque part sur cette planète, quelqu'un peut inventer quelque chose auquel ils n'ont pas pensé et détruire d'une certaine manière leur business. Cette parano est formidable, car elle n'est pas négative. Cette peur est même le moteur principal de la vitalité des sociétés de high-tech en Californie.
Au fond, on pourrait presque dire que pour viser l'immortalité, il faut d'abord être convaincu de sa propre précarité de sa propre mort. Et si vous vous demandez pourquoi ces sociétés, comme Google ou Facebook, sont sans pitié pour leurs concurrents aujourd'hui, vous avez là un élément de réponse: la peur. Autrement dit, Goliath est un grand parano qui se prend pour David.

  Caroline Lallemand dans "Le Vif/Trends Tendances" Belgique du 3 juin 2015 Article intitulé : Ce gadget d'à peine deux euros prolonge la durée d'une pile de...800%

" Le "Batteriser" se présente comme une petite coque en métal dans laquelle on glisse une pile jetable afin d'en récupérer l'énergie restante. Elle a été développée par la start-up américaine Batteroo, présente dans la Silicon Valley.
Le site spécialisé Pc World explique son fonctionnement. Une pile alcaline complètement neuve génère 1.5 volt, mais dès qu'elle descend en dessous 1.35 et même 1.4 volt, elle devient inutilisable dans de nombreux appareils, surtout les plus sophistiqués comme des claviers Bluetooth. Ces derniers considèrent en effet, à tort, qu'elles sont plates alors qu'elles sont encore chargées à 80% de leur énergie.
C'est à ce moment que le "Batteriser" entre en jeu en allant récupérer jusqu'au tout dernier volt d'énergie restant dans les piles déjà utilisées dans la plupart des appareils ménagers (balance électronique, jouets, télécommandes, lampes torche...). La pile peut de la sorte durer, en moyenne, 8 fois plus longtemps (4,9 fois plus longtemps dans les télécommandes et jusqu'à 9,1 dans des jouets).
Un secteur qui génère plus de 3,4 milliards de dollars par an
Cette invention qui fait trembler les producteurs de piles - rien qu'aux USA, le secteur génère plus de 3,4 milliards de dollars par an - est en test actuellement à l'université de San Jose et répond aux promesses. "Nous avons testé le "Batteriser" dans nos laboratoires et nous pouvons confirmer qu'il récupère les 80% d'énergie généralement non utilisée", déclare Kiumars Parvin de l'université californienne.
La technologie en tant que telle n'est pas neuve, mais c'est la première fois qu'elle est utilisée en format miniature. Elle pourrait bien faire fureur lors de sa commercialisation prévue en septembre prochain, en réduisant la facture des ménages gloutons en piles de toutes sortes et en réduisant aussi leur empreinte écologique.
Il est d'ailleurs étonnant que les grands fabricants de piles n'aient pas pensé à développer un tel appareil plus tôt. Le CEO de Batteroo, Bob Roohparvar, explique à PC World que les " producteurs ont tout misé sur les caractéristiques chimiques des piles plutôt que sur leur aspect énergétique."Il pense aussi qu'il est préférable que ce genre de technologie ne tombe pas dans leur giron. Il a ainsi refusé des offres de rachat des grands acteurs du secteur - Duracell et Energizer - qui désireraient commercialiser le "Batteriser" en package avec leurs piles."

Dans "Boursorama" du 3 juin 2015 Article intitulé : Pays-Bas: Plant-e, ou quand les plantes d'eau produisent du courant

" Une rizière produisant jour et nuit assez d'électricité pour un village isolé du sud-est asiatique? Ce doux rêve prend forme aux Pays-Bas, où des scientifiques développent un système qui génère du courant grâce aux plantes poussant dans des milieux saturés en eau. "Le principe, c'est que la plante produit plus d'énergie qu'elle n'en a besoin", explique à l'AFP Marjolein Helder, qui dirige Plant-e, société basée à Wageningen (est des Pays-Bas) : "l'avantage de ce système par rapport à l'éolien ou au solaire, c'est qu'il fonctionne même la nuit et quand il n'y a pas de vent". Fondée en 2009, Plant-e commercialise et perfectionne un système imaginé par des chercheurs de l'université de Wageningen et breveté en 2007. Ce système permet de produire de l'électricité pour peu que l'on dispose de plantes poussant dans un milieu saturé en eau, que ce soit à grande échelle, comme dans une mangrove, une rizière, un marais ou une tourbière, ou simplement dans un pot ou dans un jardin. "Il n'en est qu'à ses débuts et beaucoup de choses doivent encore être grandement améliorées, mais son potentiel est énorme", soutient Jacqueline Cramer, professeur en innovation durable à l'université d'Utrecht et ancienne ministre en charge de l'Environnement aux Pays-Bas. "Si ce système devient assez performant, on peut imaginer fournir en électricité des zones reculées ou même en installer dans nos villes et campagnes pour produire de l'énergie verte", poursuit-elle. La technologie est liée à la photosynthèse, via laquelle la plante produit notamment de la matière organique.
Cette matière est utilisée par la plante, mais l'excédent est rejeté dans le sol via les racines, autour desquelles vivent des micro-organismes qui s'en nourrissent et libèrent des électrons.
En plaçant des électrodes en carbone à proximité des racines, on "récolte" ces électrons et on peut générer du courant.
Produire de l'électricité grâce aux plantes n'est pas un concept neuf, "mais ici, nous n'avons pas besoin d'endommager la plante, c'est un système non intrusif", souligne Mme Helder.
Seul hic, si l'eau gèle ou s'évapore, le système arrête de fonctionner. "Mais il suffit de rajouter de l'eau ou que la glace fonde, et c'est reparti", assure Mme Helder. Cela étant, "il y a pas mal de régions du monde qui n'ont pas ce problème".
- Le chemin est encore long -
Plant-e vend actuellement son système sous la forme de petites plaques en plastique de 50 centimètres de côté qui s'assemblent les unes aux autres en intégrant et les plantes et la technologie. Il est destiné à être installé dans des lieux publics ou sur des toits d'immeubles, notamment.
Pour couvrir une surface de 100 m2, il en coûtera 60.000 euros.
Mais le produit phare est en développement : un système en forme de tube qui pourra être directement immergé dans un milieu saturé en eau.
Le champ d'application potentiel est vaste, mais l'Asie du sud-est, qui regorge de rizières, mangroves et autres zones humides et où l'accès à l'électricité est difficile, apparaît comme un terrain particulièrement adapté.
Selon des chiffres de la Banque mondiale, moins de la moitié de la population du Cambodge (31%) et de la Birmanie (49%) ont accès à l'électricité. Le Bangladesh (55%) ou le Laos (66%) font un peu mieux.
Le chemin est pourtant encore très long pour Plant-e, qui survit pour l'instant surtout grâce à des subsides: les coûts doivent être réduits et, surtout, l'efficacité améliorée.

Actuellement, une installation du système sur 100 m2 permet de recharger un smartphone, d'allumer une série d'ampoules LED ou d'alimenter une borne wifi, estime Mme Helder.
Dans "quelques années", Plant-e espère produire 2.800 kWh par an avec la même surface, soit environ 80% des besoins en électricité d'un ménage néerlandais moyen (2,2 personnes).
Pour tester la technologie à plus grande échelle, deux systèmes de 100 m2 chacun - d'un coût total de 120.000 euros - ont été installés sur un pont et dans un pôle économique avec l'appui des pouvoirs locaux.
"Nous voulions aider au développement de cette technique qui a un potentiel énorme", explique Bas Boeker, directeur de projet au sein de l'organisation gérant une partie de l'immobilier de l'Etat.
Les premiers résultats sont encourageants et les obstacles ne sont pas toujours ceux auxquels on s'attend: sur un des systèmes, des ampoules LED placées sur le rail de sécurité d'un pont enjambant une autoroute ont été vandalisées et détruites."

  RSE Magazine dans "Economie matin" du 28 avril 2015 Article intitulé : Du bio-bitume à base d'algues pour les routes
 
" Le CNRS a annoncé que les micro-algues étaient une alternative prometteuse au pétrole pour faire du bitume. Ce procédé est d’autant plus prometteur, explique le centre de recherche par communiqué, que la technique ne concurrence pas l’industrie alimentaire.
Début avril, un communiqué du CNRS est passé inaperçu. Il s’agit pourtant d’une nouvelle qui pourrait révolutionner l’industrie du bitume et du BTP : la mise au point d’un bio-bitume à base d’algues. « Les micro-algues constituent une source très prometteuse d'alternative au pétrole et ceci, sans concurrencer l'industrie alimentaire. Pour la première fois, elles ont été utilisées pour faire... du bitume ! » commence le communiqué du CNRS.
Pour arriver à des résultats concluants, des chercheurs de différents laboratoires et de professionnels ont été associés : «  des laboratoires Chimie et interdisciplinarité : synthèse analyse modélisation (CNRS/Université de Nantes), Génie des procédés − environnement − agroalimentaire (CNRS/Université de Nantes/ONIRIS/Ecole des Mines de Nantes), Matériaux pour infrastructures de transports (Ifsttar), Conditions extrêmes et matériaux : haute température et irradiation (CNRS), en collaboration avec l'entreprise AlgoSource Technologies, ont apporté la preuve de concept de ce bio-bitume, dont les caractéristiques sont très proches du « vrai » bitume de nos routes. » Lire la suite sur RSE Magazine

Perrine Signoret dans "Trends Tendances" Belgique du 8 avril 2015 Article intitulé : Une ville allemande refait le trottoir pour purifier son air

" Quand il s'agit d'innovations, la commune de Bottrop, située en Allemagne, ne manque jamais d'imagination. En témoigne son nouveau trottoir anti-smog. Dans la région industrielle de la Ruhr, une petite ville de 116.000 habitants fait beaucoup parler d'elle. Longtemps spécialisée dans la traditionnelle industrie minière, la commune de Bottrop a opéré un virage à 180 degrés, jusqu'à devenir un fleuron de l'innovation en matière de développement durable. Sa dernière trouvaille ? Le Photoment, un béton anti-smog.
Des dalles pour purifier l'air
Le smog, c'est cette épaisse brume qui recouvre parfois des villes entières. Paris, Londres, Shanghai et bien d'autres ont fait connaissance avec ce mélange de polluants atmosphériques, principalement composé d'ozone et de particules fines. Mais dans la commune de Bottrop, il n'en est pas question. La municipalité pense avoir trouvé dans le Photoment la solution idéale pour purifier son air. Ce composant, elle a choisi de le couler dans les dalles de ses trottoirs.
Dans ces dalles, on trouve du dioxyde de titane. Grâce aux ultraviolets reçus par le soleil, il transforme l'oxyde d'azote en ions nitrates. Si cela permet d'éviter la formation de smog c'est parce qu'en temps normal, ces oxydes d'azote se muent en ozone. Les ions nitrates eux sont aussi moins dangereux. Des dalles, ils se retrouvent acheminés dans les égouts lorsqu'il pleut. Et pour les plus inquiets, sachez que les concentrations seraient trop faibles pour que cela ne contamine l'eau et pose un quelconque problème de sécurité sanitaire.
Des applications encore limitées
Ce sont pour l'instant 750 mètres carrés de Photoment qui ont été installés à Bottrop, au coeur d'un croisement routier. Ce revêtement permettrait d'éliminer en moyenne 2,4 micro-grammes d'oxyde d'azote par mètre carré par heure. Un score honorable qui avait déjà séduit la ville de Laupheim. Celle-ci a coulé l'an passé du Photoment sur une surface avoisinant les 500 mètres carrés.
Côté porte-monnaie, ce béton d'un genre un peu spécial est plus cher de 3 à 5 euros le mètre carré que ses concurrents traditionnels.
Les applications de cette technologie sont pour l'instant encore peu nombreuses. Parmi elles, un mur anti-smog bordant une route parisienne, à hauteur de la porte des Lilas. On estime qu'à l'air libre, il réduirait les quantités d'oxydes d'azote de 15 à 20%. Autre projet, pas encore abouti cette fois, celui de l'ambitieux Vincent Callebaut. Cet architecte aspire à créer deux tours dépolluantes sur les rives du canal de l'Ourcq, à Paris. Il pourrait pour ce faire s'inspirer du constructeur GTM, qui a mis au point un enduit capable de dépolluer l'air. Ces initiatives reposent sur le même principe que Photoment.
Il reste cependant un problème majeur: ne sont éliminés que les oxydes d'azote. Or, ce n'est là qu'un polluant parmi d'autres.
En Chine, où le smog est devenu un véritable fléau, les méthodes sont de ce fait parfois plus radicales qu'une simple couche de dioxyde de titane, à l'image de ce canon censé disperser la brume."