Portugal

PORTUGAL

 

 

Sandrine Morel  dans "Le Monde" du 10 août 2015 Article intitulé : Le FMI pousse le Portugal à accélérer ses réformes

" Le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de se rappeler aux bons souvenirs des Portugais à quelques mois des élections législatives qui auront lieu le 4 octobre. Dans un rapport publié le 6 août, il se félicite de l’amélioration des indicateurs économiques du pays mais émet des réserves quant au fort endettement du Portugal et appelle à de nouvelles réformes, laissant entendre que l’actuelle reprise reste fragile. « Les efforts pour réformer le marché du travail et améliorer l’efficacité du secteur public semblent être au point mort, » regrette le FMI, qui défend « un plus ample ajustement budgétaire », en particulier dans les domaines de la santé publique et des retraites, pourtant déjà largement mises à contribution par les précédentes politiques d’austérité.
Faisant référence au prochain scrutin, le Fonds prévient qu’« il sera essentiel de redonner de l’élan aux réformes lorsqu’un gouvernement nouvellement élu sera formé. » Objectif : conserver la confiance des marchés. « Il est essentiel de maintenir la crédibilité pour assurer des conditions de financement favorables », ajoute l’ancien bailleur de fonds du Portugal.
Cela fait plus d’un an qu’a pris fin le plan de sauvetage du pays. Entre 2010 et 2014, il avait été placé sous assistance par la « troïka » – FMI, Banque centrale européenne (BCE) et Commission de Bruxelles –, qui lui avait injecté 78 milliards d’euros de fonds en échange d’un sévère plan de rigueur. Considéré depuis comme le bon élève de l’Europe, Lisbonne était posé en exemple par l’Allemagne, la Commission européenne ou le FMI face à une Grèce refusant de mettre en œuvre des mesures d’austérité.
La dette publique s’envole
Non seulement le Portugal a renoué avec la croissance – son produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,9 % en 2014 –, mais le taux de chômage s’est réduit à grande vitesse, passant de 17,5 % des actifs début 2013, à 11,9 % au deuxième trimestre 2015. Le déficit budgétaire a été diminué de plus de la moitié, chutant de 11,2 % du PIB en 2010 à 4,5 % en 2014. Les exportations ont bondi, le tourisme tire l’économie et les investissements repartent. Mais malgré ces bons résultats, le pays reste fragile, comme le laissait entendre l’ancien ministre grec de l’économie Yanis Varoufakis, lorsqu’il prédisait une contagion au Portugal en cas de sortie de la Grèce de la zone euro.
Ces dernières années, la dette publique a explosé, passant de 83,6 % du PIB en 2010 à 130,2 % en 2014. Si l’on y ajoute la dette des entreprises publiques et privées et celle des familles, le montant total de l’endettement de l’économie portugaise s’élève à 402 % du PIB. Or, avec une croissance de 1,6 % prévue en 2015 et d’à peine plus en 2016 et 2017, il sera difficile de résorber ce passif qui laisse planer une menace sur l’économie. Merci le FMI, les marchés ont apprécié mais le Peuple ?
La chute de la Banque Espirito Santo en 2014, après des soupçons de fraude, a déjà fait craindre une rechute, Lisbonne ayant dû injecter 4,9 milliards d’euros dans cette institution qui fut la première banque du pays.
Déjà quatre ans de sacrifice
D’autre part, les mesures d’austérité du gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho ont asphyxié la classe moyenne, dont le pouvoir d’achat a été réduit. La pression fiscale est passée en quatre ans de 33,4 % à 37,1 % du revenu brut, la TVA a augmenté à 23 %. Les primes ou bonus des fonctionnaires et des retraités ont été supprimés. Plus généralement, les salaires ont fortement baissé. Et l’emploi créé est souvent précaire. L’opposition socialiste a d’ailleurs accusé l’exécutif de « donner l’illusion » de créer des emplois, notamment en finançant des stages de courte durée.
Après quatre ans d’austérité et de sacrifices, le résultat peut apparaître décevant alors que derrière la vigueur de la reprise interviennent un certain nombre de facteurs conjoncturels – comme la faiblesse de l’euro ou du prix du pétrole – et extérieurs – l’intervention en 2012 de la BCE sur le marché de la dette, permettant une baisse des taux et un regain de confiance des investisseurs.
Le 4 octobre, il n’est pas dit que les Portugais plébiscitent la mise en œuvre de nouvelles réformes, comme celles préconisées par le FMI. Les sondages placent pour le moment le Parti socialiste en tête, mais sans majorité absolue.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/08/10/le-fmi-pousse-le-portugal-a-accelerer-ses-reformes_4719180_3234.html#mOoBsPQA5GXX6Biu.99

Souvenez-vous :

A LIRE

Dans "Les crises" du 20 juillet 2015 Article intitulé : Le choquant Rapport AIG de 2008 sur les véritables motifs derrière la « crise perpétuelle » de l’Europe et la mort de la Grèce
      

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Source : http://www.zerohedge.com/news/2015-07-15/shocking-2008-aig-report-laying-out-motives-behind-europes-perpetual-crisis-and-deat
“Hier, Richard Koo de Nomura a présenté l’une des meilleures évaluations de la situation en Grèce, quand il a déclaré que le « FMI commence lentement à comprendre l’économie grecque », ce qui explique son revirement stratégique, à propos de celle qui exige désormais des réductions de sa dette bien plus importantes que ce que l’Europe, et l’Allemagne tout particulièrement, sont prêts à concéder.
Koo note en outre que « la raison qui explique le plongeon du PIB de la Grèce provient de ce que la consolidation budgétaire a été réalisée en plein bilan de récession, résultant d’une spirale déflationniste destructive qui a complètement dévasté la vie des Grecs ordinaires. Alors même que la nation peut donner l’impression de faire des progrès si nous prenons en considération les données en pourcentage du PIB, les données brutes nous montrent à contrario une économie en plein effondrement. Cette différence de points de vue augmente encore davantage le fossé qui sépare les créanciers européens qui estimaient que  tout allait pour le mieux, et le citoyen grec, qui a souffert d’un grave déclin de son niveau de vie. Et cet important écart de perceptions n’a peut-être été nulle part aussi évident qu’à travers les résultats du référendum national du 5 Juillet ».
 L’observation de cette destruction économique grecque est absolument exacte, et ce n’est pas une surprise pour nos lecteurs : Elle a constitué notre étude de cas non seulement pour la Grèce, mais également pour le reste des pays périphériques de l’Europe qui souffrent eux aussi d’une détérioration continue de leur niveau de vie, en raison de l’absence d’un rééquilibrage externe (Merci la monnaie commune) laissant la dévaluation interne (les salaires qui plongent, la déflation, l’effondrement économique) comme seule possibilité de pouvoir rester compétitif dans la zone €uro. Mais là où notre opinion diffère de celle de Koo, c’est bien au sujet des véritables «motifs» qui seraient derrière la réticence des créanciers à interpréter honnêtement la situation sur le terrain en Grèce. Oui, il est tout à fait exact que ce sont les mêmes créanciers qui étaient les prochains bénéficiaires de quelque 90% des différentiels du produit de la dette financée pour entrer en Grèce (pas plus de 11% des € 220 milliards du sauvetage grec n’aurait vraiment bénéficié à la population globale), et qu’en conséquence, ils peuvent avoir eu l’impression que les Grecs ordinaires appréciaient aussi beaucoup les miettes de leur plan de sauvetage. Ce ne fut pas vraiment le cas, comme les événements du 5 Juillet l’ont démontré.
Mais alors que l’ancien économiste de la FEDva sûrement attribuer cet «oubli» à de la simple négligence ou, au mieux, à de la bêtise, même si l’ensemble d’une nation de 11 millions d’habitants souffre comme jamais dans l’histoire en raison de ce qui est, au mieux, une expérience ratée, il pourrait y avoir une mystérieuse vérité beaucoup moins avouable derrière tous ces événements en Grèce au cours de ces 5 dernières années, en particulier compte tenu de la sinistre insistance de l’Allemagne pour refuser toute annulation des dettes grecques, malgré ce qui est maintenant devenu un fait admis que, sans une décote (haircut) majeur de sa dette,la Grèce n’est tout simplement pas viable.
Faisons connaissance avec Bernard Connolly.
 Bernard est un économiste britannique dont la montée en puissance a commencé quand il a travaillé pendant de nombreuses années à la Commission Européenne à Bruxelles, où il était Chef de l’unité responsable du Système monétaire européen et des politiques monétaires. En d’autres termes, si quelqu’un connaît particulièrement bien ce vers quoi l’ascension de l’€uro conduirait, c’est l’un des mieux placé. Nous disons «éventuel», parce qu’il a été licencié par la Commission en 1995. Le catalyseur peut bien avoir été son livre « Le Cœur Pourri de l’Europe: la sale guerre pour l’argent de l’Europe, un traitement négatif du mécanisme de change européen », qui a fait que les €urocrates ne l’ont pas vraiment pris à la légère.
Cependant, Bernard est beaucoup plus intéressant, non pas pour ses livres, ni pour son emploi à Bruxelles, mais plutôt à cause de l’endroit où il est allé ensuite et ce qu’il y faisait.
 Après que sa relation ait pris fin avec l’Europe, Bernard est entré à la Banque AIG, à la branche financière de l’infâme AIG basée à Paris, dont l’effondrement en même temps que celui de Lehman, a été le principal catalyseur de la grande crise financière. Bernard n’a cependant pas été dans le front office (salle des marchés) et n’a pas négocié de CDS, mais il en était le stratège mondial. Voici comment l’euroscepticisme a bien prospéré pour aboutir à un rapport le 30 mai 2008, juste quelques mois avant que les GSEs (NdT : Entreprises Financières d’État) et Lehman ne fassent faillite, et qu’AIG ne soit renfloué.
 Le rapport a été intitulé « Europe – pilotée ou Poussée », et il aurait mieux valu qu’il devienne une lecture incontournable pour tout Grec (et Européen) il y a environ 7 ans puisque, non seulement il explique précisément pourquoi la Grèce est maintenant sur le point d’une véritable capitulation souveraine, et de l’effondrement total, mais en plus il présente TOUT ce qui pourrait constituer les véritables motifs derrière la crise perpétuelle de l’Europe et pourquoi il apparaît presque comme si les principaux pays européens n’exigent que des hommes malades en Europe, parce quela Grèce en est tout simplement le premier de la liste, demeurer et maintenir l’Europe dans un état d’agitation perpétuelle. Et puisque ce rapport est tout aussi pertinent aujourd’hui qu’il l’était il y a 7 ans, nous exposons à nouveau certains de ses points clés .  

Du 30 mai 2008
    La crise économique mondiale et la crise de l’UEM
-       La crise mondiale est le résultat d’une mauvaise allocation inter temporelle (Greenspan, UEM).
-       En effet, elle a constitué un jeu de Ponzi.mondial
-       En Europe, cela a été renforcé par le mythe que les « comptes courants ne comptent pas dans une union monétaire » : l’UEM est la plus grosse de toutes les bulles de crédit.
-       Le traité affirme que le gouvernement devrait avoir le même statut de crédit que des emprunteurs du secteur privé.
-       L’union monétaire signifie une plus grande instabilité économique.
-       Ces deux facteurs devraient présager d’une cote de crédit aggravée au sein de l’UEM, mais les spreads (ndt : écarts des taux) des obligations d’État ont effectivement diminué dans l’UEM et les agences de notation ont de ce fait sur noté les gouvernements
    Au moment où la bulle éclate …
-       L’éclatement d’une bulle de crédit dans le monde se traduit par l’effondrement de la demande intérieure dans les pays déficitaires (par exemple, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, dans les Balkans, dans les états Baltes – et dans plusieurs pays de la zone €uro)
-       Aux États-Unis, et dans une certaine mesure en Grande-Bretagne, la demande intérieure est soutenue par des baisses de taux et, en plus, aux États-Unis, par une relance budgétaire
-       Parmi les pays affectés de la zone €uro, ce n’est pas le cas
-       En l’absence de soutien de la demande intérieure, les pays touchés sont contraints à une amélioration de leurs exportations nettes par une meilleure compétitivité
-       Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, cela se passe à travers la dépréciation de la monnaie – dans la zone €uro, ce n’est pas possible.
[ZH: C’est maintenant le cas, mais pour la Grèce, c’est beaucoup trop tard, plus que tout « soutien » incrémentiel qui fait que la bulle de la dette européenne grossit de plus en plus, ainsi que nous l'avons récemment montré]
Et les mouvements implicites des taux de change réels deviennent considérables …
-       Obstfeld et Rogoff ont vu un besoin pour peut-être un véritable mouvement de 65% du taux de change pour les États-Unis si l’ajustement du compte courant se produisait brusquement (par exemple, après un effondrement de l’immobilier).
-       L’effet est linéaire dans la taille du déficit du compte courant par rapport à la taille du secteur des biens échangés, de sorte que pour les quatre grands pays déficitaires de la zone €uro nous obtenons les mouvements nécessaires du taux de change réel de la manière suivante :
Grèce: 94%
Espagne: 55%
Portugal 36%
Italie: 9%
France 15%
-       … Ce qui signifie d’énormes écarts d’inflation nécessaires entre les blocs au sein de la zone €uro
-       Sil a BCEtente d’éviter la dépression dans le bloc en déficit (c.-à-d., qu’elle maintient son taux inflation à, disons, 3 %) et que les pays en déficit en tant que bloc (équivalent à environ 2/3 du PIB de la zone €uro) peuvent améliorer leur compétitivité de, disons, 30 %, sur une période de cinq ans, alors cela impliquerait une dépréciation de l’€uro de 50 % et (1/3 de relais dans le Bloc allemand IPC) une hausse de 17 % (près de 3½ % par an) du niveau de prix du Bloc allemand, amenant l’inflation du Bloc allemand aux environs de 6½ % pendant cinq ans. La BCE ne l’a pas fait. Elle a plutôt choisit ce qui suit, qui est aussi l’explication du chômage des jeunes dans la périphérie aux alentours de 50 %
-       Si, à la place,la BCE avait essayé de maintenir l’inflation à 2% dans la zone €uro (et sans aucun changement dans l’€uro), tous les changements de compétitivité seraient venus du Bloc latin en déflation – ce qui aurait presque certainement déclenché une horrible dépression, un chaos financier, la multiplication des défauts, la détresse sociale et une possible instabilité politique.
-       Mais cela signifierait une importante déflation de la zone €uro, et qui aussi, frapperait la cible de la zone €uro en déclenchant obligatoirement une sévère dépréciation de l’€uro et une augmentation notable de l’inflation du Bloc allemand.
-       Ce sont tous les calculs du premier tour – ils ne tiennent pas compte des spirales salaires-prix des économies en surchauffe dans le Bloc allemand.
Et on en arrive au moment où tout arrive à domicile en Grèce :
Les choses sont encore pires pour les pays individuels
-       -Si la BCE décide d’éviter la dépression, la déflation et le défaut dans le pays le plus faible (la Grèce), la dépréciation nécessaire de l’€uro serait énorme et l’inflation du Bloc allemand serait bien dans à deux chiffres pendant plusieurs années.
-       Si les pays faibles ont, à titre individuel, peu d’influence politique, il sera particulièrement difficile pour eux d’obtenir un renflouement dela BCE grâce à des taux d’intérêt bas et à un €uro faible.
-       Mais s’il n’y a aucun sauvetage dela BCE, les économies vulnérables devront faire face à la catastrophe.
 Ce n’est pas seulement la manière dont tout cela s’est joué, mais cela a aussi conduit – comme nous avons pu le voir – la Grèce, qui avait clairement « peu d’influence politique » – à tout perdre, et elle est maintenant sur le point d’abdiquer sa souveraineté à une oligarchie de bureaucrates politiques non élus et aux intérêts industriels allemands (souvenez-vous: les exportations allemandes représentent 40% du PIB et un €uro faible est de loin, et même de très loin, beaucoup plus favorable qu’un Deutschmark fort). Et en plus, rétrospectivement, l’estimation ci-dessus et les événements actuels sont aussi confirmés par la déclaration cryptique de Wolfgang Schäuble au Welt am Sontag dans cette interview de 2011 :
-       Schäuble : « Nous avons décidé d’en arriver à une union politique via une union économique et monétaire Nous avions l’espoir – et nous l’avons encore aujourd’hui – que l’€uro pourrait progressivement amener une union politique, mais nous n’en sommes pas encore là, et voilà l’une des raisons pour lesquelles les marchés restent méfiants. » -       Welt am Sontag : «Alors, est-ce que les marchés vont nous forcer maintenant à une union politique ? »â€¨-       Schäuble : «La plupart des États membres ne sont pas encore tout à fait prêts à accepter les contraintes nécessaires pour leur souveraineté nationale. Mais croyez-moi, le problème peut être résolu. » Et, merci la Grèce, nous sommes maintenant sur le point de voir précisément comment.
 Donc, il y a une autre issue ? La réponse est oui – et c’est justement la base l’énorme pari sur la « théorie des jeux » de Varoufakis au cours des 6 derniers mois, un pari qui reposait en totalité sur « qui a le plus d’effet de levier », comme nous l’expliquions en Janvier. Cependant, merci à l’arrivée du QE juste au bon moment, qui a permis àla BCE de fixer et de contrôler les prix du marché (marché qui n’espérait que la réduction des résultats indésirables et plus simplement le frontrun d’une banque centrale) d’actions et d’obligations, dans le processus d’écrasement de tout effet de levier grec.
-       Les déficits courants peuvent être soldés sans une réduction correspondante du déficit du commerce si les transferts courants sont assez puissants.
-       Le traité interdit bien une prise de contrôle de la dette publique d’un pays, mais ne prohibe pas les transferts supplémentaires pour soutenir les dépenses privées.
-      La BCEest en effet déjà en train d’aider certains systèmes bancaires en acceptant des garanties de plus en plus risquées (mais notez que ceci peut constituer une aide aux banques allemandes, néerlandaises / belges ainsi que, par exemple, aux banques espagnoles – notez le désaccord public entre Mersch et Weber).
-       Mais les chiffres résultant d’un plan de sauvetage financier complet seraient énormes: l’élimination des déficits courants au sein de la zone €uro par les renflouements fiscaux obligerait les pays excédentaires (le Bloc allemand) à effectuer des paiements équivalents à 16% des recettes totales de leur gouvernement (7% de leur PIB). Hé oui, Varoufakis avait raison, et il aura bien raison au final : le coût d’un Grexit se serait révélé beaucoup trop grand à l’avenir. Cependant, il n’avait pas anticipé que l’Europe disposait d’une toute aussi puissante parade : le blocage des dépôts grecs indéfiniment dès maintenant. Voilà la raison pour laquelle il nous faut garder notre cash. Dans la situation actuelle, nous sommes en état de dépendance totale envers les lobbies qui achètent les décisions politiques qui leur sont favorables. Et si la tendance n'était plus à des Etats représentants les Peuples mais à des états matons lobbyisés ?  La Grèce s’est soumise.
 Ce qui nous amène à la dernière question: Qu’est-ce que veut l’Europe ? Voici la réponse de Connolly : 
Pour se servir des enjeux mondiaux en tant qu’excuses pour étendre ses pouvoirs :
-       Questions environnementales : accroître le contrôle sur les pays membres – idée avancée de la gouvernance mondiale
-       Terrorisme : utiliser l’excuse pour un plus grand contrôle de la police et des problèmes judiciaires – accroître l’étendue de la surveillance
-       Crise financière mondiale : tuer deux oiseaux (marché libre et économie Anglo-saxonne) avec une seule pierre (Organisme de Régulation à l’échelle Européenne – les tentatives de la gouvernance financière mondiale)
-       UEM : créer une crise pour forcer l’introduction du « gouvernement économique européen » Et nous y voilà : en quatre points simples, énoncés dans une ancienne présentation d’il y a 7 ans, une prédiction qui est sur le point d’être prouvée sans contestation. Parce qu’une fois la Grèce soumise, la prochaine sera l’Italie, l’Espagne, le Portugal, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le Gouvernement Économique Européen, également connu en tant qu’ «Empire Européen», soit contrôlé par une poignée de joueurs européens « nordiques » avec les banquiers qui les soutiennent financièrement, pour transformer sa simple vision en réalité.”
Source : Zero Hedge – Rapport AIG

AIG Bernard Connolly Europe (2008) publié par les-crises

13 réponses à Le choquant Rapport AIG de 2008 sur les véritables motifs derrière la « crise perpétuelle » de l’Europe et la mort de la Grèce
 Commentaires recommandés
Twixer Le 20 juillet 2015 à 04h17


Je ne crois pas qu’il faille s’inquiéter.
En définitive tout cela ne fonctionnera pas.
Les dissensions monétaires de la zone euros que sont que l’image des dissensions multidimensionnelles dont le fondement est culturel et social.
Ils peuvent bien créer une armée, un gouvernement, etc, à la fin ce sera une bureaucratie incompétente, inopérante, promouvant chaque jour sa propre autodestruction.
Certes, le chemin sera pénible et long, mais à la fin l’échec est assuré.
La seule chose à craindre est l’intensité des troubles civils qui suivront."

Dans "Boursorama" du 17 mai 2015 Article intitulé : Portugal: un an après le départ de la troïka, la population paie toujours le prix de l'austérité

" Un an après s'être affranchi de la tutelle de ses créanciers internationaux, le Portugal a réussi à redresser son économie, mais cette embellie encore fragile tarde à profiter à la population, durement éprouvée par l'austérité. Déficits sous contrôle, chiffres record du tourisme, reprise du marché immobilier, hausse des exportations et de l'investissement... les principaux indicateurs sont au beau fixe, et le gouvernement table sur une croissance de 1,6% cette année.
A cinq mois des élections législatives, le gouvernement de centre droit multiplie les messages rassurants: "plus que jamais, je suis convaincu que la voie que nous avons empruntée est celle qui doit être poursuivie", a assuré samedi le Premier ministre Pedro Passos Coelho.
Accusé par l'opposition de gauche d'avoir appliqué avec trop de zèle les remèdes de la troïka et d'être "plus allemand que la chancelière Angela Merkel", le gouvernement persiste à privilégier la réduction des déficits budgétaires. Le départ des inspecteurs de la troïka des créanciers (UE-FMI-BCE), célébré en grande pompe le 17 mai 2014, aura permis au Portugal de récupérer sa souveraineté, sans toutefois mettre fin aux sacrifices.
"Les chiffres sont meilleurs, mais la vie des Portugais n'a guère changé. Un an après l'ère de la troïka, le miracle économique relève du mirage", commente à l'AFP Domingos Amaral, professeur d’économie à l’Université catholique de Lisbonne.
"Le chômage reste élevé, la dette publique aussi et les impôts sont à leur plus haut historique. La croissance est encore timide. Et les Portugais continuent à émigrer", énumère-t-il.
Au bord de la faillite, le Portugal avait obtenu en 2011 un prêt international de 78 milliards d'euros. En contrepartie, le gouvernement a imposé une sévère cure de rigueur, taillant dans les salaires, retraites et prestations sociales. Près d'un Portugais sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, avec un revenu inférieur à 411 euros par mois. Le chômage a certes fléchi, mais frappe toujours 13,7% de la population active et 34,4% des jeunes.
- Chômeurs sans espoir -
"Rien n'a changé pour moi depuis le départ de la troïka. J'ai perdu mon emploi au début de la crise en 2009 et j'ai peu d'espoir d'en retrouver", témoigne Carlos Navarro, 48 ans, ancien joaillier venu pointer dans un centre d'emploi à Lisbonne.
Divorcé et père de deux filles, il n'a plus droit aux allocations chômage. Il vit de petits boulots et touche désormais le revenu minimum d'insertion, qui n'a pas été épargné par les coupes. "Je gagne 348 euros par mois, soit 40 euros de moins qu'avant", dit-il.
Devenu impopulaire dans son pays, le gouvernement a su cependant gagner la confiance des investisseurs étrangers, toujours prompts à souscrire des titres de dette du Portugal.
Le pays était sorti de son plan de sauvetage dans un contexte marqué par une brusque descente des taux d'emprunt qui lui a permis de se financer sans encombre sur les marchés. Signe de l'amélioration des comptes, Lisbonne a déjà remboursé par avance au Fonds monétaire international près d'un quart de sa dette de 29,6 milliards d'euros et a promis de régler le reste.
Toutefois, "la reprise est toujours très fragile et due en partie à des facteurs externes, comme la baisse des prix du pétrole et de l'euro", prévient Joao Cesar das Neves, professeur d'économie à l'Université catholique de Lisbonne.
Si le déficit public a pu être ramené à 4,5% du PIB en 2014, la dette s'est encore accrue, atteignant 130,2% du PIB, soit un taux bien supérieur à celui de 2011.
Des inquiétudes persistent aussi concernant le secteur bancaire, qui avait été ébranlé en août par la débâcle du groupe Espirito Santo, dont la dette vertigineuse avait échappé à la vigilance de la troïka.Pour M. das Neves, sa chute "reflète le manque d'assainissement toujours perceptible dans de vastes pans de l'économie portugaise, surtout ceux proches de l'Etat"."

  Dans "Boursorama" du 22 mars 2015 Article intitulé : Portugal : les vies brisées des petits épargnants de Banco Espirito Santo

" Agriculteurs, retraités ou chômeurs, ils ont fait confiance à leur banque et investi l'épargne de toute une vie. Aujourd'hui, ses anciens clients de Banco Espirito Santo (BES), dont la chute a fait trembler le secteur financier portugais, risquent de tout perdre.
Battue par les vents, la plantation de laitues d'Albino Gomes, à Silveira, une bourgade au nord de Lisbonne, tombe en décrépitude, faute d'argent. "Ma conseillère bancaire m'a assuré que c'était un placement sans risque, à rendement garanti. Maintenant, je n'ai quasiment plus rien", dit-il.
A leur insu, environ 5.000 clients de BES ont troqué leur épargne contre des créances toxiques de Rioforte et Espirito Santo International, deux holdings luxembourgeoises du groupe Espirito Santo qui ont entre-temps fait faillite. En tout, ils ont placé plus de 500 millions d'euros.
Bâches plastiques déchirées, routes de terre défoncées, la parcelle agricole de deux hectares d'Albino Gomes manque d'argent frais pour semer des engrais. "Je ne dors plus, j'y pense en permanence", confie l'exploitant, 73 ans, la voix étranglée par l'émotion.
Pour entretenir ses serres, le maraîcher, qui n'a qu'une maigre retraite de 410 euros par mois, a besoin d'un emprunt. Ironie du sort, il compte faire la requête auprès de Novo Banco, né des décombres de Banco Espirito Santo.
L'histoire commence le 3 août, le jour où l'Etat portugais sauve de la faillite Banco Espirito Santo, en y injectant 3,9 milliards d'euros, montant auquel les banques ajoutent un milliard. Les actifs jugés sains sont regroupés au sein de Novo Banco.
- Placements à haut risque -
Les petits porteurs sont les premiers à se voir appliquer le nouveau système de sauvetage des banques adopté par l'Union européenne. Idée principale: faire payer les actionnaires et créanciers non prioritaires, pour éviter aux contribuables de mettre la main à la poche. Ils ont tous investi entre 50.000 et 100.000 euros, parfois plus, à des taux d'intérêt oscillant entre 3 et 4%. Le placement d'Albino Gomes est arrivé à échéance le 31 octobre. Depuis, pas de nouvelles. Son extrait de compte bancaire reste désespérément vide, tout a été remis à zéro.
La garantie de remboursement par l'Etat de 100.000 euros, valable pour des comptes bancaires en Europe, ne joue pas dans son cas, car il a investi dans un produit financier à haut risque.
Inquiète, la Banque du Portugal avait obligé BES l'an dernier à inscrire dans ses comptes une provision de 1,25 milliard d'euros pour protéger les petits détenteurs de titres. Mais aujourd'hui, elle assure que cette réserve "ne constitue pas une garantie de remboursement".
Si Novo Banco s'était dans un premier temps engagé à racheter les mauvaises créances, son patron Eduardo Stock da Cunha botte désormais en touche. "Il ne revient pas à Novo Banco de payer", mais "on travaille à une solution".
- 'Cobayes' des règles européennes -
Ce changement de ton brutal a plongé dans le désespoir des milliers d'épargnants: "l'angoisse est très forte, ils survivent à coup d'antidépresseurs. Leur bête noire, c'est leur conseiller qui les a dupés, et ils ne reculeront devant rien", assure Mario Gomes, fils de l'agriculteur de Silveira.
Il est vice-président de l'Association des clients lésés de BES, dont les membres envahissent régulièrement des agences de Novo Banco, aux cris de "voleurs!" et "rendez-nous notre argent!".
La colère monte. Samedi, une centaine de manifestants ont assiégé la résidence du gouverneur de la Banque du Portugal, Carlos Costa, à Lisbonne, à leurs yeux le principal responsable de leur mésaventure.
Pour eux, il ne fait pas de doute que la Banque du Portugal a changé d'avis pour obtenir le prix fort pour Novo Banco, mis en vente pour rembourser l'Etat et les banques qui ont contribué à son sauvetage.

"Malheureusement, les ratios de capital d'une banque sont jugés plus importants que la détresse des êtres humains", déplore l'avocat Carlos Lucena du cabinet Telles qui représente plusieurs clients spoliés.
"Nous sommes les cobayes du nouveau système européen de sauvetage des banques. Le Portugal est un pays pauvre, ils nous méprisent", se désole Antonio Nunes, 68 ans, fonctionnaire à la retraite, client fidèle de BES pendant 45 ans.
Il a placé 100.000 euros, l'épargne de trois générations, de son beau-père, sa fille et lui-même, "pour aider les petits-enfants". Pris d'un doute, il avait voulu annuler le contrat au lendemain de sa signature. Mais la banque a réitéré que c'était "un placement sûr"."

 Dans "La Tribune" du 10 février 2015 Article intitulé : FMI : le Portugal veut rembourser par avance 14 milliards d'euros

" Le Portugal veut aller plus vite que prévu. Il souhaite notamment rembourser par avance au Fonds monétaire international 14 milliards d'euros, soit un peu plus de la moitié des prêts accordés depuis 2011, dans un délai maximum de deux ans et demi, a indiqué mardi 10 février le ministère des Finances. Cette intention a été communiquée formellement par le gouvernement portugais dans une lettre adressée la semaine dernière au FMI et aux instances de l'Union européenne, a précisé à l'AFP une porte-parole du ministère des Finances. Un remboursement anticipé requiert en effet l'accord de l'ensemble des bailleurs de fonds et cette proposition sera discutée lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui se tiendra lundi 16 février à Bruxelles, a ajouté cette source. "De réserves de liquidités très importantes"
Le Portugal a reçu 25,7 milliards d'euros du FMI dans le cadre du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011 par l'institution basée à Washington et l'Union européenne. Lisbonne avait toutefois renoncé à sa dernière tranche d'aide, de 2,6 milliards d'euros.
Fin janvier, la ministre portugaise des Finances Maria Luis Albuquerque avait déclaré que son pays était en mesure de rembourser les prêts du FMI "par avance" mais de façon "graduelle", grâce à la "normalisation de son accès aux marchés financiers". Elle assurait alors que "le Portugal dispose de réserves de liquidités très importantes qui lui permettent d'affronter avec sérénité d'éventuelles périodes de volatilité" des marchés. L'exemple de l'Irlande Le Portugal s'apprête ainsi à emboîter le pas à l'Irlande, qui a annoncé à la fin novembre son intention de rembourser par avance 9 milliards d'euros sur un total de 22,5 milliards de prêts accordés par le FMI.
L'Irlande a été le premier pays de la zone euro à s'affranchir, en décembre 2013, du plan d'aide UE-FMI qui l'avait sauvée de la faillite trois ans plus tôt. Le Portugal a conclu son programme de redressement en mai dernier en renonçant, comme Dublin, à une ligne de crédit de précaution.