Durée de travail

DUREE DE TRAVAIL

 

  Niels Saelens dans "Moneytalk.be" Belgique du 20 avril 2015 Article intitulé : Dans quels pays travaille-t-on le plus (ou le moins) ?

" Le Belge travaille en moyenne 1.570 heures chaque année, ressort-il d'une étude de l'OCDE. Mais dans la majorité des pays membres de l'Organisation, les travailleurs prestent plus d'heures.
Le nombre d'heures de travail moyen en Belgique se situe 200 heures en dessous de la moyenne de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques. Il n'y a que six pays dans lesquels les habitants travaillent moins longtemps qu'en Belgique. Un Hollandais travaille ainsi 1.380 heures par an et un Allemand 1.388 heures. La Norvège (1.408 heures) clôture le top 3 des pays avec la moyenne annuelle la plus basse en nombre d'heures prestées. Et la France...1.489 heures voir https://data.oecd.org/emp/hours-worked.htm De tous les pays membres de l'OCDE, c'est au Mexique que les habitants travaillent le plus longtemps. Un Mexicain effectue en moyenne 2.237 heures par an. Viennent ensuite la Grèce (2.037 heures) et le Chili (2.015 heures). Le graphique ci-dessous tient compte des salariés et des indépendants qui travaillent à plein temps ou à temps partiel. L'OCDE a répertorié aussi bien les heures supplémentaires payées que celles non payées.

http://moneytalk.levif.be/finance-et-bourse/epargne/dans-quels-pays-travaille-t-on-le-plus-ou-le-moins/article-normal-390117.html

Stéphane Herzog dans "Le Temps" Suisse du 23 janvier 2015 Article intitulé : Les emplois précaires sont en augmentation en Suisse

" Comment le travail va-t-il évoluer dans les années qui viennent? C’est à cette vaste question que tente de répondre Perspectives pour l’emploi et le social dans le monde 2015 , rapport publié par le bureau de recherche de l’Organisation internationale du travail (OIT). A sa tête: Raymond Torres, qui dirige également la Revue internationale du travail.
Le Temps: Parlant d’emploi, vous mentionnez la baisse du pétrole. Quel peut être son impact sur l’emploi en Suisse?
Raymond Torres: L’une des raisons de la baisse du prix du pétrole est le ralentissement économique. On peut imaginer que dans les pays importateurs, en Suisse notamment, cette baisse aura un impact positif sur les marges. Mais au niveau mondial, ce changement ne sera pas suffisant pour compenser la hausse du chômage. Le monde comptait en 2014 plus de 201 millions de chômeurs, soit 31 millions de plus qu’en 2007.
– Vous évoquez le «taux 
de participation au travail». 
De quoi s’agit-il?
Ce taux compare les personnes qui ont un emploi ou sont au chômage et celles qui sont sans activité. En Suisse, depuis 2009, le taux de participation des hommes a baissé d’un demi-point (il a quelque peu progressé pour les femmes). Il s’est établi à 74,7% en 2014, toujours pour les hommes. Les 25,3% restants sont donc «inactifs»: ils se trouvent par exemple dans l’impossibilité de concilier vie familiale et labeur ou ont renoncé à chercher un travail – jeunes sans emploi, chômeurs en fin de droits. La Suisse enregistre une hausse de cette inactivité en raison de problèmes de santé, notamment mentale, ce qui constitue un problème majeur. Aux Etats-Unis, où le chômage baisse, l’inactivité est à la hausse en raison d’un doublement des personnes découragées ou déclarées invalides.
– Vous soulignez aussi une hausse du chômage de longue durée…
– Oui, et en Europe, l’exemple le plus frappant est celui de la Grèce, où 40% des personnes au chômage le sont depuis plus de deux ans, avec un taux global de 25% de chômage.
– Quelles mutations sont en cours en Suisse et en Europe?
Le modèle employé-employeur mute. Les entreprises sous-traitent le travail de façon croissante et les nouvelles technologies accélèrent cette possibilité en limitant les intermédiaires entre demandeurs et producteurs de services. Ce n’est pas uniquement le coût du travail qui en est la cause: l’entrepreneur choisit le meilleur service. C’est frappant dans le secteur hôtelier, où une grande partie des tâches sont sous-traitées, y compris les plus complexes, comme la comptabilité. Tous les métiers sont touchés.
La Suisse – même si la hausse du franc déstabilise son économie – tire pourtant son épingle du jeu.
Ce pays se défend en intégrant la qualité, la sûreté de ses produits et l’image qui va avec. L’existence d’un réseau d’entreprises de taille moyenne, à même de créer des emplois stables, à forte productivité, constitue un atout majeur qui lui permet de tirer parti de la concurrence mondiale. Et le dialogue entre patronat et syndicats assure une certaine cohésion sociale.
Le salariat est-il en voie 
de disparition?
Le salariat demeure le mode de travail dominant, mais les contrats fixes laissent progressivement place à des contrats à durée déterminée, ainsi qu’à des formes d’emploi hors salariat, comme le travail sur appel. La «salarisation» a accompagné le développement des pays riches, mais elle régresse. C’est net au Royaume-Uni, qui a vu depuis 2009 le salariat baisser de près d’un point. En Suisse, il représentait 82% de l’emploi total en 2000 et a atteint 84,8% en 2009 avant de diminuer un peu. En Europe du Sud, le taux de salariat est aussi plus bas. Au fond, il apparaît qu’on peut produire des biens sans salariés. Ce système apporte de la flexibilité, mais aussi parfois moins de disponibilité. Il est aussi anxiogène.
– Et en Suisse?
– La fragmentation du travail touche aussi la Suisse, mais les perspectives d’emploi y sont meilleures. Prenez Merck Serono, par exemple: la fermeture du site en 2012 a représenté un énorme choc et les employés n’ont pas tous retrouvé du travail, ou alors parfois moins bien payé, ou ont dû partir.
– Qu’en est-il des salaires?
Les salaires augmentent moins que les gains de productivité. C’est clair aux Etats-Unis, en Australie, au Royaume-Uni et plus récemment en Allemagne.
– Pourquoi ce phénomène?
Parce que la capacité à exiger plus d’argent est moindre. Dans un marché de l’emploi tendu, les gens font attention à ce qu’ils demandent. Par ailleurs, l’affaiblissement du salariat entraîne aussi une baisse de la force des syndicats et donc de la capacité à revendiquer des hausses.
– Dans cet environnement,
comment se préparer?
– Banque, chimie, pharma: 
l’emploi peut évoluer n’importe quand et il s’agit de se former 
en continu pour rendre ses 
compétences transférables et maintenir son employabilité. L’entreprise, mais aussi l’Etat, 
et bien sûr l’individu, doivent 
se mobiliser.