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Dans "La Tribune" du 30 novembre 2015 Article intitulé : Le FMI reconnaît le yuan comme monnaie de réserve internationale

" L'entrée du yuan dans les DTS est une mesure importante, même si elle est surtout symbolique. En septembre, le montant des DTS était de 280 milliards de dollars, ce qui est assez faible au regard des réserves de devises qui s'élèvent à 11.000 milliards de dollars.
Lundi, le FMI devrait décider d"intégrer la monnaie chinoise dans le panier des droits de tirage spéciaux, après un avis favorable rendu par les experts de l'institution. Si le yuan entrait dans les DTS, tout pays membre du FMI pourrait obtenir des yuans contre des DTS. La mesure ne serait toutefois pas applicable avant fin septembre 2016
Il ne devrait pas y avoir de surprise. Le Fonds monétaire international (FMI) devrait entériner lundi l'entrée du yuan (renminbi) chinois dans son panier de devises qui sert à déterminer la valeur des droits de tirage spéciaux (DTS), son unité de compte.
Le conseil d'administration du FMI se réuni ce lundi 30 novembe pour se prononcer sur la recommandation de ses experts faite le 13 novembre. Ceux-ci s'étaient prononcés pour l'entrée du yuan dans ce panier, aux côtés du dollar, de la livre, du yen et de l'euro. Il ne fait pas de doute que la décision sera favorable à l'intégration. En effet, il est très rare que le conseil d'administration, qui représente les 188 États membres de l'institution, aille à l'encontre des recommandations de ses propres experts.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait indiqué à la mi-novembre qu'elle soutenait elle-même cette recommandation. Néanmoins la décision ne sera pas applicable avant fin septembre 2016 pour donner le temps aux acteurs financiers de se préparer au changement.
 Une monnaie internationale incontournable
L'entrée du yuan dans les DTS est une mesure importante, même si elle est surtout symbolique. En septembre, le montant des DTS était de 280 milliards de dollars, ce qui est assez faible au regard des réserves de devises qui s'élèvent à 11.000 milliards de dollars. Mais si le yuan entrait dans les DTS, tout pays membre du FMI pourrait obtenir des yuans contre des DTS. La monnaie chinoise deviendrait donc une monnaie de référence et de couverture.
Pour rappel, le yuan est devenu une monnaie internationale incontournable - c'est la 5e devise la plus utilisée dans les paiements internationaux -, alors qu'en 2013, la devise chinoise n'occupait que la 13e place dans le classement des monnaies les plus employées à l'échelle internationale."

Dans "Le Temps" Suisse du 3 novembre 2015 Article intitulé : L’avenir du monde dépend des relations entre le Japon et la Chine

" Dans son histoire moderne le Japon a connu deux grands succès et un grand échec. Aujourd’hui, il fait face à deux grands nouveaux défis
Le premier grand succès eut lieu pendant l’ère Meiji (1868-1912) lorsque le Japon, jadis un empire féodal isolé, en l’espace de quelques décennies est devenu une grande puissance industrielle et impériale; à l’époque, un cas unique d’une nation orientale parmi les puissances occidentales. Pendant longtemps, les spécialistes débattaient de savoir s’il s’agissait principalement de «modernisation» ou «d’occidentalisation». En fait il s’agissait des deux. Le Japon a beaucoup emprunté à l’Occident et s’est allié avec la plus grande puissance du monde, la Grande-Bretagne (1902-1922), tout en gardant certaines de ses traditions issues du shintoïsme, ainsi que du bouddhisme et du confucianisme empruntés des siècles auparavant à la Chine.
Le grand échec était sa défaite dans la Seconde Guerre mondiale – ou, comme on a plutôt tendance à dire en Asie, la guerre du Pacifique. Dans les années trente, la politique japonaise tourna au militarisme, au culte de l’empereur et à l’expansion impérialiste. Le Japon envahit la Chine en 1937 et peu après s’allia avec l’Allemagne nazie et l’Italie de Mussolini. Puis en bombardant Pearl Harbor, il entra en guerre avec les Etats-Unis. Le Japon se battit contre la Chine, contre l’Empire britannique, contre les Etats-Unis et envahit, en dehors de la Chine, Hongkong, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, la Birmanie et les Philippines; l’Indochine continua à être administrée par l’administration coloniale française mandatée par le gouvernement de Tokyo; la Thaïlande, seul pays non colonisé de l’Asie du Sud-Est, resta neutre. La Corée et Taïwan étaient devenus des colonies japonaises respectivement en 1910 et 1895. En septembre 1945, le Japon dut capituler. C’était le grand échec de l’Empire du Soleil levant.
Le Japon reste «l’homme malade» de l’économie globale
Mais les conséquences de l’échec au niveau des représailles furent de très courte durée. «Grâce» à la Guerre froide, à la victoire de Mao Tsé-toung en Chine, et à la guerre de Corée (1950-1953), le Japon, ex-ennemi des Etats-Unis, devint son protégé. A la suite de l’aide et de la protection américaines et des réformes domestiques, dans l’agriculture comme dans l’industrie, le deuxième grand succès du Japon de l’époque moderne fut la croissance économique fulgurante que connut le pays dans les années cinquante et soixante, dépassant l’Allemagne de l’Ouest en PIB dès 1967. On l’appela le miracle économique japonais. Aujourd’hui le Japon connaît deux grands défis. Comment relancer le dynamisme économique alors que ce dernier quart de siècle s’est traduit par ce qu’on a appelé ses «décennies perdues», et ceci dans un contexte démographique du vieillissement et de la diminution de la population? Le Japon, pour le moment, reste «l’homme malade» de l’économie globale.
Deuxièmement, depuis plus d’un siècle et demi, le monde, y compris l’Asie, a été dominé par les puissances occidentales. Depuis plus d’un siècle et demi le Japon s’est allié aux puissances impérialistes occidentales: la Grande-Bretagne, puis l’Allemagne nazie, puis les Etats Unis. Pendant la Guerre froide, quand on parlait de «l’Occident», on incluait le Japon. Or, depuis une vingtaine d’années, nous sommes témoins d’une renaissance de l’Asie orientale, en particulier de la Chine que le Japon avait envahie à plusieurs reprises à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, laissant des milliers de morts, de torturés, et de femmes violées. Le «succès» du Japon riche contrastait avec la «faillite» de la Chine pauvre.
L'économie japonaise fortement dépendante de la Chine
Depuis le début de ce siècle, la Chine a dépassé le Japon en PIB et est devenue un acteur principal sur la scène globale. Elle a connu une croissance aussi fulgurante, sinon encore plus fulgurante que connut le Japon lors de son miracle économique. Aujourd’hui, l’économie japonaise dépend beaucoup de la Chine, alors que les relations politiques, géopolitiques, et émotionnelles restent tendues, voire hostiles. La relation Chine-Japon est une des plus tendues et potentiellement explosive. La troisième guerre mondiale éclatera-t-elle à la suite d’incidents/accidents survenus autour des îles contestées, Diaoyu en chinois, Senkaku en japonais, dans la mer d’Asie de l’Est?
Comment le Japon va-t-il faire face à ces défis? Le pays saura-t-il prendre les mesures nécessaires d’ajustement pour à la fois redynamiser l’économie et réussir son intégration dans l’ère du Pacifique: de se «dé-occidentaliser» et de se «ré-orientaliser»? Si le Japon n’obtient pas de succès devant ces défis, mais échoue, quelles seront les conséquences? C’est une question primordiale, en fait brûlante, non seulement pour le Japon et ses voisins, mais pour toute l’Asie et même la planète entière.

Virginie Mangin dans "La Tribune" du 25 octobre 2015 : Mythes et réalités du ralentissement chinois

" Après les « trente glorieuses » qui ont porté la Chine au premier rang mondial, les taux de croissance ont atteint un plus bas depuis vingt-cinq ans. Malgré une économie encore saine, beaucoup se demandent où va la Chine. Plusieurs indicateurs invitent toutefois à relativiser la gravité de la situation. Des exportations en berne, un indice du secteur manufacturier (PMI) au plus bas depuis six ans, une déflation latente et une production d'électricité en hausse d'à peine 1 % en août : les indices économiques, en dépit d'un effort de relance soutenu du gouvernement, ne montrent aucun répit. Que l'on ne se trompe pas, cette situation est stratégique. Concernant, notamment, les matières premières. Je pense que la Nouvelle Calédonie a tort d'ouvrir son térritoire à la Chine. Depuis plus d'un an maintenant, l'économie chinoise donne des signes d'un ralentissement, certes souhaité par le régime communiste, mais qui commence à inquiéter tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Je propose au lecteur de relire Sun Tzu. La deuxième économie mondiale est touchée par une ambiance mondiale morose et une demande intérieure stagnante. Elle est surtout engluée dans une surcapacité endémique qui touche l'ensemble de son industrie (ciment, acier, verre, immobilier) et une dette qui ne cesse de grimper pour atteindre 280% de son PIB. À titre d'exemple : le secteur de l'acier est en surcapacité de 300 millions de tonnes, soit presque trois fois la production annuelle de toute l'Union européenne... Et l'armement ? La Chine ne sera plus l'usine du monde. Le sage Zen dit "on verra" Là-dessus s'est greffée une bulle boursière provoquée de toutes pièces par le gouvernement et qui a éclaté violemment cet été. Ainsi, la Bourse de Shanghai a-t-elle perdu 40% de sa valeur en deux mois. La communication calamiteuse du gouvernement, qui a cherché à tout prix à endiguer la baisse tout en pointant du doigt des boucs émissaires dans une mise en scène digne de son voisin nord-coréen, n'a rien fait pour rassurer les investisseurs. Sans parler de la fuite des capitaux : 130 milliards de dollars ont ainsi quitté la Chine en août.

« Nous sommes structurellement pessimistes sur l'économie chinoise à cause d'une triple bulle - du crédit, de l'immobilier et des investissements - et dont les symptômes ont été une déflation du PPI (indices des prix à la production), des prix de l'immobilier et un record des sorties des réserves de changes », écrivait le mois dernier le Crédit suisse dans une note à ses clients. Cette vue est une vue d'européen inadaptée en Chine. Le Crédit Suisse a t-il tenu compte de la différence des normes comptables chinoises Pourtant, un ralentissement de la croissance a été voulu et annoncé par le nouveau tandem Xi Jinping-Li Keqiang (le Président et son Premier ministre), dès leur arrivée au pouvoir, il y a trois ans. Pourquoi ? N'est-ce pas cela la bonne question ? Le concept de « nouvelle norme » a été maintes fois martelé à la presse et lors de chaque visite officielle. Le message est clair : la Chine va se réformer. Elle ne sera plus l'usine du monde ; la croissance à deux chiffres, c'est fini ! Elle sera désormais tirée par l'innovation et la demande intérieure. Si c'est le cas, la croissance à deux chiffres est assurée pour des dizaines d'années.En regardant de plus près les données économiques, il y a quelques bonnes nouvelles dans ce sens. Pour la première fois dans son histoire récente, l'industrie des services prédomine dans la composition du PIB. Si toute une partie de l'industrie traîne des pieds (ciment, acier, charbon), une autre (TIC, télécoms) résiste au ralentissement. Et si elle se structurait pour être la plus opérationnelle.  « L'industrie des télécommunications se porte bien. Elle est en pleine transformation. Il y a une forte hausse de la demande pour l'informatique en nuage, le traitement des mégadonnées... », selon Wang Jianzhou, ancien PDG de China Mobile et qui dirige aujourd'hui l'association chinoise des entreprises publiques. Effectivement, la Chine a pleinement intégré l'ère digitale et, dans ce domaine, elle n'a rien à envier à l'Europe et aux États-Unis. La référence du futur n'est ni l'Europe, ni les Etats-Unis c'est la Japon.

Des fondamentaux économiques solides

Pour ce qui est de la consommation des ménages, cette dernière est de plus en plus tournée vers des produits de bien-être : loisirs, cosmétiques, masques pour le visage (en hausse de 29% en juin) ; signe que les mentalités ont bien changé. Si la demande commence à être saturée dans les grandes villes telles que Pékin ou Shanghai, elle reste encore forte dans les villes de deuxième ou troisième rang où toute une partie de la population doit encore accéder au statut de classe moyenne. « Les fondamentaux économiques en Chine sont encore solides. Le potentiel de croissance dans les villes est énorme. Nous estimons que la consommation va croître de 320 milliards de dollars cette année, dont la moitié via Internet », a déclaré Rich Lesser, président du Boston Consulting Group, lors du World Economic Forum qui s'est tenu dans la ville de Dalian le mois dernier. D'ailleurs, à Dalian, les hommes d'affaires et analystes font tous le même diagnostic : l'économie se restructure et pour l'instant le ralentissement indéniable n'est pas inquiétant outre mesure. Le pouvoir, quant à lui, défend son bilan économique sans sourciller. Officiellement, le gouvernement n'est pas inquiet, même s'il admet que les reformes sont difficiles à mettre en oeuvre. « Il n'y aura pas d'atterrissage brutal de l'économie chinoise. L'économie est en phase de transition. C'est un processus douloureux. Des hauts et des bas sont inévitables », a ainsi cherché à rassurer le Premier ministre Li Keqiang en septembre.Pour l'instant, le gouvernement a résisté à un grand plan de relance par les investissements comme en 2008-2009, source aujourd'hui d'une grande partie de ses maux. Il s'est contenté d'annoncer des investissements publics précis (chemin de fer, HLM) et de baisser les taux d'intérêt et ceux des réserves obligatoires des banques.« La Chine n'a pas besoin d'une relance massive. Il faut que le gouvernement relance l'économie juste assez pour laisser les nouveaux secteurs croître sans pour autant arrêter les réformes », explique Li Daokui, économiste de renom et professeur à l'Université de Tsinghua.« La vraie question, c'est : la nouvelle économie va-t-elle compenser la destruction de l'ancienne ? », se demande André Loesekrug-Pietri, fondateur de A Capital, un fonds d'investissement européen présent en Chine et en Europe.

Un grand point d'interrogation...

Alors, qu'en est-il vraiment ? Jusqu'à quel point le pouvoir communiste maîtrise-t-il le ralentissement économique ? En fait, rares sont ceux qui peuvent réellement répondre à cette question. Tout au plus savons-nous que la croissance comment est calculée "cette croissance"...   réelle de la Chine n'a pas atteint 7% au deuxième trimestre, comme l'a affirmé le bureau national des statistiques en juin. Une surévaluation des chiffres qui a valu à la Chine une réprobation publique du FMI... Si le FMI le dit alors.... Les économistes la situent plutôt autour de 6%.

Aujourd'hui, c'est cette incertitude qui plane sur ce qui a été l'un des moteurs de la croissance mondiale des dix dernières années, qui rend la communauté internationale si nerveuse. Personne ne sait vraiment comment les décisions sont prises. La gestion de la crise boursière suivie par l'annonce surprise d'une dévaluation de la monnaie, montre toute l'opacité du système. En fait, l'opacité est une stratégie de type militaire. En cela, la comptabilité .... « En 2014, la Chine représente près de 40% de la croissance mondiale. Le marché chinois étant à présent le plus important dans un grand nombre de secteurs, c'est la première fois que quelque chose d'important en Chine comme le ralentissement de la croissance a des répercussions mondiales. C'est tout à fait historique », analyse André Loesekrug-Pietri. C'est clair, mais cela est voulu depuis plusieurs années « On était habitué aux humeurs du consommateur américain. Il va falloir s'habituer à éternuer lorsque le consommateur chinois s'enrhume. » La Chine entrant partout, même dans le DTS, la stratégie chinoise et l'aveuglement des autres pays ont fait le reste. Cela me rappelle des discussions avec des officiels à Pekin, Harbin il y a plusieurs années. Si une partie des réformes ont été appliquées, notamment dans le domaine financier, le plus dur, c'est-à-dire restructurer les entreprises d'État, peu compétitives et qui accaparent une grande partie des ressources, reste à faire. Mi-septembre, le gouvernement a bien annoncé un plan sur le sujet. Mais, comme d'habitude, on peine à comprendre ce qui sera appliqué ou non, et dans quelles conditions. Un éditorial virulent le mois dernier dans un journal officiel contre ceux qui rechignent à se délester de leurs privilèges laisse entendre que le pouvoir se heurte à de fortes résistances. Rappelons que certains patrons d'entreprises d'État ont le rang de ministre.

« Les réformes sont toujours difficiles. La réforme des sociétés d'État donnera un plus grand rôle au marché et offrira un vrai relais de croissance. Reste à voir maintenant si le gouvernement met en pratique ce qu'il a annoncé », conclut Rich Lesser.

Dans "Trends Tendances" Belgique du 24 octobre 2015 : Le yuan sera "probablement" inclus dans le panier de devises du FMI

" Le FMI a indiqué à des responsables chinois que la revue actuelle de la composition de ses DTS (Droits de tirage spéciaux), unité de compte formée d'un panier de devises, aboutira "probablement" à l'inclusion du yuan, selon Bloomberg, qui cite sans les nommer plusieurs officiels chinois.
Le FMI s'est donné jusqu'en septembre 2016 pour changer ou non la composition de son unité de compte, constituée d'un panier comprenant actuellement quatre devises (dollar, euro, livre et yen). Le conseil d'administration du FMI a décidé que l'unité de compte resterait en l'état jusqu'à cette date. Mais avant cela toutefois, le Fonds pourra décider au terme de sa révision quinquennale, prévu fin 2015, d'inclure le yuan aux DTS.
Le conseil d'administration, qui représente les 188 Etats membres, se réunira d'ailleurs en novembre pour examiner notamment cette question.
Pékin ne ménage pas ses efforts pour élargir l'usage de sa monnaie -également appelée renminbi- à travers le monde. La PBOC (banque centrale chinoise) a ainsi signé des accords d'échanges de devises avec une trentaine d'autres banques centrales et a établi des chambres de compensation dans une dizaine de pays, parallèlement à l'allocation de quotas d'investissements directs en yuans."


Christopher Dembik  dans "Le Temps" Suisse du 13 octobre 2015 : L’irrésistible ascension du yuan chinois

" Les dévaluations successives du yuan chinois survenues en août dernier n’ont pas entravé son internationalisation. La semaine dernière, il est devenu officiellement la quatrième monnaie la plus échangée au monde, derrière le dollar américain, l’euro et la livre sterling. Le yuan représente désormais 2,79% des transactions internationales, dépassant pour la première fois les volumes d’échanges en yen japonais. Depuis la crise financière de 2007, la Chine ne cache pas son ambition de jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Pour y parvenir, elle doit élever le yuan au statut de monnaie de réserve, ce qui aura deux avantages principaux: sa devise sera plus stable et elle n’aura plus besoin de détenir des réserves de change aussi importantes, qui s’élevaient à 3560 milliards de dollars fin août. Le gouvernement ne sera plus obligé de restreindre la consommation intérieure afin de maintenir un niveau de réserves élevé, la consommation pourra progressivement remplacer les investissements dans les actifs fixes, ce qui favorisera un développement économique plus soutenable et durable. Cela s'appelle un Avenir SOCIOECOPOFI (SOCIOlogique, ECOnomique, POlitique, FInance). Quel est l'Avenir avec la paupérisation en europe allemande  ?
Pour prétendre au statut de monnaie de réserve, le yuan doit être complètement convertible et suffisamment liquide afin d’éviter une volatilité importante du taux de change. La première étape de ce processus a consisté à conclure des accords de swap entre la Chine et ses principaux partenaires commerciaux, ce qui autorise les parties prenantes à effectuer des règlements internationaux en monnaie locale, sans passer par le dollar américain. Ces accords ont été signés avec 32 pays, pour un montant total avoisinant 483 milliards de dollars. Dans les années à venir, ce type d’accord a vocation à se multiplier à la faveur de la mise en place par la Chine de sa stratégie de développement économique: la «nouvelle route de la soie», qui vise à réorienter l’économie chinoise vers l’Asie centrale et l’Europe plutôt que vers l’Est et le Pacifique.
La deuxième étape pour la Chine implique d’intégrer le yuan aux Droits de Tirage Spéciaux (DTS) du FMI, ce qui pourrait être effectif dès la fin d’année 2016. Les DTS ne représentent que 2% des réserves totales des banques centrales et ne sont pas utilisés par le secteur privé mais ils ont une valeur symbolique dans le système monétaire international. Les DTS, voilà un sujet qui est des plus intéressant car il offre une issue (volontairement tue) aux problèmes économiques et financiers actuels. J'y reviendrai ultérieurement.
La dernière étape suppose d’atteindre une convertibilité complète, ce qui ne sera certainement pas possible avant la fin de la décennie en cours. Pour y parvenir, la Chine devra surmonter plusieurs obstacles. Elle devra poursuivre ses efforts pour renforcer la réglementation financière et développer son marché de la dette privée, particulièrement pour les PME. Elle devra, également, mieux faire respecter l’État de droit et établir des règles de non-discrimination des investisseurs étrangers. Les défis auxquels fait face le pays sont immenses mais la capacité de rebond de son économie est plus grande qu’on ne le croit."

Dans "La Tribune" du 7 septembre 2015 : Chine : chute record des réserves de change après la dévaluation du yuan


" "Si le rythme actuel d'intervention sur les changes continue, nous estimons que la BPC pourrait perdre environ 14% de ses réserves de change entre juin et décembre", expliquent les analystes de Barclays Capital.
Pékin a dû vendre massivement des dollars pour soutenir sa monnaie. En août, les réserves de change chinoises ont chuté de 93,9 milliards de dollars, pour tomber à 3.557 milliards de dollars, bien loin de leur record de 2014. Et selon certains analystes, le chapitre est loin d'être clos.
Le pays disposant des plus importantes réserves de change (avoirs en devises étrangères) au monde a subi un sacré coup de bambou. Selon Bloomberg, lundi 7 septembre, les réserves de change de la Chine ont connu une chute record de 93,9 milliards de dollars (84,2 milliards d'euros).
Elles s'établissaient à 3.557 milliards de dollars à fin août contre 3.650 milliards un mois plus tôt. Bien loin de leur niveau record de 3.990 milliards mesuré en juin 2014. Elles connaissent ainsi leur 4e mois de chute consécutive. Une information confirmée par l'agence officielle Chine nouvelle, qui rapporte des déclarations et des données de la Banque populaire de Chine. La dévaluation du yuan est à l'origine de cette "fonte" des réserves. Pour rappel, en une semaine, à partir du 11 août, Pékin a dévalué de 5% la valeur de sa monnaie, une décision soudaine qui a aggravé la dégringolade des Bourses chinoises et internationales, inquiètes du ralentissement de l'économie chinoise. La Banque populaire de Chine (BPC) a dû intervenir franchement pour stabiliser le yuan après cette dévaluation surprise et contrer les effets des sorties de capitaux.
   "Si la banque centrale [chinoise, Ndlr] continue son intervention, les réserves de change chinoises vont continuer à diminuer. Plus forte sera l'intervention, plus profonde sera la chute", explique à Bloomberg Li Miaoxian, une analyste de Bocom International Holdings.
Des analystes de Barclays Capital , dont les propos sont relayés par Reuters ont renchéri:
"Si le rythme actuel d'intervention sur les changes continue, nous estimons que la BPC pourrait perdre environ 14% de ses réserves de change entre juin et décembre. [...] Nous estimons que la BPC devra réduire le taux des réserves obligatoires imposées aux banques pour compenser l'impact des opérations de change sur la liquidité domestique."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 3 septembre 2015 : L'impact du ralentissement chinois serait plus important que prévu, selon le FMI

" "La transition de la Chine vers un rythme de croissance plus modéré, si elle correspond en gros aux prévisions, semble avoir des répercussions transfrontalières plus importantes que ce qui était précédemment envisagé, ce qui se reflète dans une baisse du prix des matières premières et des marchés boursiers", indique le Fonds monétaire international. Ouah, ça c'est une nouveauté...
Selon l'institution, la croissance mondiale au premier semestre de cette année a été plus lente que sur la même période l'an passé, "reflétant un ralentissement dans les pays émergents et une reprise plus faible dans les économies avancées". "Les risques penchent plutôt du côté négatif et une concrétisation simultanée de certains d'entre eux impliquerait des perspectives beaucoup plus sombres", ajoute-t-on de même source.
Dans le cas des pays émergents, qui avaient tiré la croissance mondiale lors de la crise financière dans les pays avancés ces dernières années, "les risques à court terme ont augmenté", estime le rapport. Il cite à l'appui de ce constat "la transition de la croissance en Chine", le plus faible prix des matières premières, la hausse du dollar et le renversement des flux de capitaux.
L'institut de la finance internationale (IIF), qui représente l'industrie bancaire, avait indiqué la semaine dernière que les flux de capitaux vers les pays émergents s'étaient taris en août. Les ministres des Finances du G20, qui regroupe les principales économies mondiales, se réunissent vendredi et samedi à Ankara en préparation du sommet du G20 de novembre à Antalya (Turquie).
Le FMI prévoit toutefois que "l'activité économique dans les économies avancées devrait accélérer modérément cette année et l'an prochain" avec un effet bénéfique de la baisse des prix du pétrole, "même si la réponse de la demande au recul intervenu précédemment a jusqu'ici été plus faible qu'anticipé".
Le Fonds recommande en conséquence la poursuite des politiques monétaires accommodantes suivies en Europe, au Japon et aux Etats-Unis et souligne que dans ce dernier cas, le relèvement attendu des taux doit reposer sur les données économiques. "Faute de pressions manifestes sur les prix et les salaires jusqu'à maintenant, la normalisation devrait être graduelle" aux Etats-Unis, ajoute-t-on de même source alors que la Banque centrale américaine se réunit à la mi-septembre et pourrait décider de sa première hausse des taux en près d'une décennie à cette occasion."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 2 septembre 2015 : Chine: le gouvernement, principal responsable de la débâcle boursière

" Les spécialistes savent que c'est le gouvernement qui est le principal responsable de cette débâcle. Notamment, en ouvrant les portes de la Bourse chinoise à 90 millions de citoyens et en les incitant à investir en actions mais hélas, souvent sans avoir les connaissances nécessaires. Exactement comme en Europe.... Il est vrai qu'en Europe on vends des OPCVM qui sont quasiment tous des chaines de Ponzi. Chaines de Ponzi, oui mais avec agrément de l'AMF en France.  AMF ? Comment ne pas penser que certains puissent se poser la question : Autorités des Marchés Financiers ou Autorités des Maitres Fumistes, des Malfrats Financiers ou des Mafieux Financiers ? Ceci n'est qu'une éventuelle question que pourrait peut-être se poser une très très faible minorité. Bien entendu, comme le parti communiste est supposé être infaillible, il vient d'arrêter 197 personnes supposées avoir manipulé les marchés ou attentées au moral de la nation. C'est ainsi qu'un journaliste a "avoué" publiquement que ses "fausses informations" avaient "provoqué la panique et le désordre à la Bourse et avait sérieusement sapé la confiance dans les marchés et infligé d'énormes pertes au pays et aux investisseurs".
Ce genre d'aveux me font justement penser à la grande époque des partis communistes chinois et russes qui organisaient régulièrement ce genre d'aveux télévisés et bien entendu spontanés et nullement menés sous la contrainte. Ce journaliste est évidemment un prétexte car plusieurs sites financiers ont remarqué qu'après ses commentaires incriminés, le marché boursier chinois avait encore continué de grimper. Ce n'est que quelques jours plus tard qu'il a chuté dramatiquement. L'accusation est donc plus que légère. Encore une preuve que gouvernement local a besoin de boucs émissaires. Le communisme à la sauce chinoise démontre qu'il ne sait pas écouter.
Les spécialistes savent que le gouvernement chinois est le principal responsable de cette débâcle.
Il n'est cependant pas le seul à avoir ce privilège de la surdité, c'est également le cas d'une théocratie comme l'Iran. Les dernières informations démontrent que si la jeunesse iranienne est très heureuse du deal conclu entre l'Iran et les Etats-Unis au sujet du nucléaire et de la levée progressive des sanctions économiques, cette joie risque malheureusement d'être de courte durée.
L'ancien ministre de l'agriculture iranien vient en effet d'encore tirer la sonnette d'alarme. Si rien n'est fait, très rapidement, environ deux tiers de la population iranienne, soit 50 millions d'habitants devront quitter le pays. Le gouvernement a très mal géré sa politique de l'eau, avec des barrages, des digues construits en dépit du bon sens et en ne tenant pas compte de l'évaporation induite par le climat sec iranien, sans oublier tous ces puits forés un peu partout, souvent sans autorisation et
Bien sûr, le réchauffement climatique joue son rôle, mais c'est d'abord l'idéologie aveugle de personnes sourdes à tout avertissement et donnant la priorité à une idéologie nationaliste plutôt qu'aux experts. qui ont conduit à une surexploitation des ressources hydrauliques du pays. Les mollahs au gouvernement ont voulu se passer de l'expertise étrangère, sous prétexte qu'ils n'en avaient pas besoin. Résultat : la plupart des lacs et des cours d'eau sont asséchés.
L'ancien ministre de l'agriculture n'y va d'ailleurs pas par quatre chemins, il a déclaré que ce que les Iraniens font avec leurs nappes phréatiques prépare à un... génocide. Rien que cela ! A ce moment-là, on se frotte les yeux, et on se dit que vivre en Occident est un immense privilège, je me demande si tout le monde en est toujours bien conscient.

 

Frédéric Lelièvre  dans "Le Temps" Suisse du 29 août 2015 : Pékin envoie la police pour reprendre le contrôle de la bourse

" Plusieurs dirigeants de Citic, le plus grand courtier de Chine, ont été arrêtés. Après le krach de lundi et mardi, les indices finissent la semaine en hausse
La bourse chinoise a fini par se redresser en fin de semaine, la police aux trousses. Plusieurs cadres de Citic Securities, le plus grand courtier de Chine, un employé du gendarme de la bourse et un journaliste financier de Caijing ont été arrêtés. Vendredi, le South China Morning Post révélait qu’outre le directeur général de Citic Securities, deux autres membres du comité de direction étaient aussi visés. La police soupçonne toutes ces personnes d’avoir manipulé le marché , falsifié des documents officiels et commis des délits d’initiés. Notamment en recourant avec «malveillance» à des ventes à découvert, une technique qui permet de profiter de la baisse des cours.
Lundi et mardi, l’indice de Shanghai a connu deux jours de krach, perdant près de 8% de sa valeur au cours de chacune de ces deux séances. Ce krach, le pire depuis 1996, s’est répercuté non seulement sur les places asiatiques, mais aussi européennes – le SMI cédant lundi près de 4% – et américaines.
Après avoir pris toute une série de mesures techniques cet été pour redresser le marché chinois, en chute de quelque 40% depuis juin, le gouvernement central a lancé cette semaine ce que la communauté financière qualifie d’une «chasse aux sorcières». Outre Citic, d’autres grands courtiers tels Haitong Securities, GF Securities ou encore Huatai Securities ont indiqué à la presse chinoise être sous enquête du régulateur de la bourse, la CSRC.
Mardi, Xinhua, l’agence de presse chinoise, a évoqué les efforts de Pékin pour «purifier» le marché des capitaux. Dans un commentaire, elle a indiqué que les poursuites feront de la bourse chinoise «une place équitable» et lui donneront «un avenir sain et stable». Se sachant sous enquête dès juillet, Citic a répliqué au début du mois collaborer avec la justice et a assuré ne plus être associé depuis novembre 2014 avec le hegde fund américain Citadel, auquel il pourrait lui être reproché d’avoir vendu des titres à découvert.
«Le marché est devenu bien plus fort qu’en 2007, lors de la dernière crise financière; il résiste au gouvernement central. C’est la raison pour laquelle il veut remettre les règles à plat», analyse un trader chinois installé à Hongkong. Comme d’autres, il a liquidé ses titres en juillet, et son «portefeuille affiche toujours un gain de 50% depuis janvier; nos clients ne sont donc pas inquiets.» Lui l’est cependant, car il vend régulièrement des titres à découvert, et pourrait aussi être considéré comme un trader à haute fréquence, une autre technique que le gouvernement central veut combattre. «Le marché est manipulé de toute part, observe-t-il. J’approuve donc l’action des autorités pour y mettre de l’ordre. Cependant, il faudrait savoir ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Les ventes à découvert sont a priori interdites, mais acceptées si elles couvrent un risque. Idem pour le trading à haute fréquence, qui reste mal défini.» Il redoute une utilisation politique des changements de réglementation pour que Pékin trouve un bouc émissaire au krach de l’été.
Cette action des autorités explique-t-elle la remontée des cours jeudi et vendredi, qui n’ont pas empêché Shanghai de perdre 8% sur la semaine? Ce trader y croit. Il assure que les forts volumes à l’achat en fin de séance ces derniers jours signent une nouvelle intervention du gouvernement central. Pas tant inquiets de la baisse générale des cours que de celui des banques, qui restent le moteur qui finance l’économie chinoise.
Les caisses de pension sont aussi appelées, depuis dimanche passé par Pékin, à venir stabiliser le marché. «Le marché chinois des actions est ultra-spéculatif. Il a besoin d’investisseurs institutionnels comme les fonds de retraite pour être moins agité», pointe Daryl Liew, gérant de Reyl à Singapour. Cependant, personne ne voit ces fonds capables de mettre en œuvre cette réforme avant des mois."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 14 août 2015 Article intitulé : La Chine va stabiliser ses Bourses "pendant des années"

" Les autorités chinoises, après avoir réalisé des achats massifs d'actions pour soutenir les Bourses locales après leur récente dégringolade, ne retireront pas leur soutien "pendant des années" afin de stabiliser les marchés, a assuré vendredi une autorité de régulation.
"Pour un certain nombre d'années à venir, le China Securities Finance Corp. (CSF, organisme étatique intervenant sur les places boursières pour le compte du gouvernement) ne se retirera pas", a indiqué la Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC).
"Sa fonction de stabilisation des marchés ne changera pas", a insisté le régulateur, dans un communiqué sur son compte officiel de microblogs.
Le CSF était sorti de l'ombre ces dernières semaines, en devenant un acteur crucial des mesures de soutien adoptées par le gouvernement pour stopper la spectaculaire débâcle des Bourses de Shanghai et Shenzhen.
Doté de fonds apportés par l'Etat et prêtés par de grandes banques commerciales publiques, le China Securities Finance Corp. s'était engagé dans de vastes programmes d'achats de titres sur les marchés. Dans les faits, l'opportunité pour la Chine est de mettre en place le Fonds de Stabilisation Boursier pour, d'une part, "tenir" les marchés et, d'autre part, mettre fin aux déstabilisations actuelles dues à l'amalgame entre Variation de la Spéculative du Jour (VSJ) et la Variation Humainement Responsable (VHR). Voir site www.agencedecotationihr.com
La crainte qu'il ne se retire prématurément avait entraîné le mois dernier une brusque rechute des indices, affolant les investisseurs.
L'annonce de vendredi apparaît donc comme une manière de rassurer tout à fait les petits porteurs (la grosse majorité des investisseurs sur les places chinoises) en leur garantissant l'appui durable des autorités aux marchés boursiers.
La banque d'investissement américaine Goldman Sachs avait estimé début août que le gouvernement chinois (notamment via les achats du CSF) avait dépensé jusqu'à 900 milliards de yuans (133 milliards d'euros) pour soutenir les Bourses. En différenciant la Spéculative du Jour (VSJ) et la Variation Humainement Responsable (VHR), quelques centaines de milliers d'euros voire moins suffisent.

ARTICLE PARU DANS L'AGEFI SUISSE EN DATE DU 8 04 15

Que diriez-vous du BourseLeaks après HSBCLeaks et SwissLeaks ?

ARTICLE PARU DANS ECONOMIE MATIN EN DATE DU 5 02 15

Comment résoudre la crise grecque par les effet boursiers ?


Le régulateur a cependant précisé vendredi que le CSF n'interviendrait que durant les périodes de "volatilité".
"Quant des fluctuations violentes agitent le marché et peuvent entraîner des risques systémiques, le CSF continuera de jouer son rôle, qui est de stabiliser les marchés par de nombreux moyens", a expliqué Deng Ge, porte-parole de la CSRC, cité dans le communiqué.
La Bourse de Shanghai s'était envolée de 150% en l'espace d'un an, dopée par un endettement massif sous les encouragements du gouvernement, mais cette hausse euphorique déconnectée des réalités économiques s'était finalement essoufflée.
A partir de mi-juin, la place de Shanghai et celle de Shenzhen avaient violemment décroché, plongeant d'environ 30% en trois semaines.
Pékin avait progressivement adopté un vaste arsenal de mesures très interventionnistes pour arrêter la chute libre des indices.
Ainsi, les plus gros actionnaires, ceux possédant plus de 5% dans une entreprise cotée, se sont vus interdire de vendre leur participation, et les groupes publics empêchés de céder les titres de leurs filiales cotées.
De son côté, la banque centrale avait promis de fournir des liquidités à volonté pour financer les achats d'actions.
Avec l'AFP

Dans "Trends Tendances" Belgique du 13 août 2015 Article intitulé : 'Bourse, yuan, croissance... La Chine est passée maître dans l'art de la manipulation'

" La Chine fait peur. Et comme c'est la deuxième économie du monde, elle fait trembler toutes les Bourses. L'Empire du Milieu a d'abord fait peur avec sa Bourse. Livrée à plus de 75 millions de boursicoteurs privés chinois, elle a grimpé de manière complètement folle (150% en moins d'un an). Puis, au début de cet été, elle a sombré de 30% en quelques semaines - au point que le gouvernement, c'est-à-dire le parti communiste chinois, a dû intervenir pour soutenir la Bourse et éviter qu'elle ne dégringole encore plus.
Par conséquent, le PCC, fidèle à sa doctrine interventionniste, a littéralement forcé les grands acteurs de la Bourse chinoise à ne pas vendre leurs titres. Les dirigeants chinois ont même été encore plus loin en exigeant que certains acteurs importants achètent des actions pour soutenir la Bourse de Shanghai ! En clair, la Bourse chinoise a été manipulée - au su et au vu de tous - par le parti communiste chinois, même si les résultats de cette manipulation ne sont pas extraordinaires au final." Et cette semaine, durant trois jours d'affilée, dont ce jeudi matin, la Chine a dévalué sa monnaie par rapport au dollar notamment. Là encore, il s'agit d'une manipulation, car le cours du yuan est fixé quotidiennement par la Banque populaire de Chine selon des critères opaques. Le but poursuivi est de donner de l'oxygène aux entreprises exportatrices chinoises, dont les carnets de commandes sont moins étoffés que d'habitude.
Mais pour d'autres observateurs, cette triple dévaluation en trois jours est un signe qui montre que la croissance chinoise est au ralenti. Officiellement, elle serait de 7%, mais la plupart des experts pensent qu'elle est de 5% tout au plus. On est donc loin des 10% et plus auxquels la Chine nous avait habitués au cours des dernières décennies.
Bien entendu, cette dévaluation-surprise de la monnaie chinoise fait craindre un retour de la guerre des devises au niveau mondial. Pourquoi ? Parce qu'il est possible que d'autres pays asiatiques voudront garder leurs parts de marché et ils risquent de se lancer aussi dans une dépréciation de leur monnaie nationale.
La Bourse, qui pouvait espérer un peu de calme après le feuilleton grec, n'aura donc eu aucun répit cet été, puisque maintenant c'est la Chine qui fait la Une des médias avec ses problèmes. Sans vouloir faire un jeu de mots facile, je pense que ceux qui suivent leur portefeuille boursier en direct sur leur smartphone doivent rirent jaune en ce moment..."

Commentaire :Ah s'ils avaient mis en place le Fonds de Stabilisation Boursier et la cotation Variation Humainement Responsable en doublon de la variation Spéculative du Jour....voir site www.agencedecotationihr.com

Dans "Trends Tendances" Belgique du 12 août 2015 Article intitulé : Comprendre les enjeux de la dévaluation du yuan en 6 questions

" Du point de vue de Pékin, non: la banque centrale chinoise (PBOC) a assuré mardi qu'il s'agissait en fait d'un "ajustement en une fois", avec un nouveau mode de calcul du taux de référence du yuan "davantage déterminé par le marché".
Les dépréciations de mardi puis mercredi seraient de simples conséquences de ce nouveau mécanisme.
En réalité, marchés et experts ont d'emblée considéré la décision de la PBOC comme une évidente dévaluation. "Mais bien sûr, la banque centrale a évité le mot, étant donné la sensibilité autour des +guerres des devises+" commentait Capital Economics.
POURQUOI PEKIN AGIT-IL MAINTENANT ?
La PBOC a insisté sur sa volonté d'accorder une flexibilité accrue au renminbi (autre nom du yuan) pour que son niveau reflète davantage les réalités du marché.
La Chine pourrait espérer ainsi renforcer ses chances de voir sa monnaie inclue dans les Droits de tirage spéciaux (DTS), l'unité de compte du Fonds monétaire international (FMI).
Le Fonds, qui doit se prononcer en novembre, avait prévenu que le yuan devait être soumis aux fluctuations du marché et "librement utilisable".
Mais nombre d'observateurs et d'investisseurs ont surtout vu la dévaluation comme un puissant effort de Pékin pour revigorer ses exportations (qui ont plongé de 8,3% sur un an en juillet) et relancer une activité économique en plein ralentissement.
COMMENT FONCTIONNENT LES MECANISMES DE CHANGE CHINOIS ?
La convertibilité du renminbi reste étroitement encadrée par Pékin, qui redoute des fuites incontrôlées de capitaux.
L'opérateur du marché des changes local et la PBOC sondent quotidiennement un panel d'acteurs de marché, avant de publier chaque matin un taux de référence du yuan face au dollar.
Le yuan est autorisé à fluctuer de 2% de part et d'autre de ce taux-pivot durant les échanges, une fourchette élargie par les autorités en mars 2014.
La PBOC tenait habituellement peu compte du niveau de clôture atteint la veille. Sur les quatre derniers mois, le renminbi avait oscillé dans une fourchette d'à peine 0,4%, malgré des pressions à la baisse.
Désormais, le taux-pivot reflétera la clôture de la veille, l'offre et la demande sur le marché et les fluctuations des grandes devises étrangères, assure la PBOC.
QUELS SERONT LES EFFETS DE CETTE DEVALUATION ?
Elle est à double tranchant pour la Chine: c'est un coup de pouce bienvenu aux exportateurs, dont les produits seront plus attractifs, mais cela gonflera les dettes en dollars des entreprises chinoises.
L'inflation dans le pays risque par ailleurs de grimper, avec le renchérissement du coût des importations, libellées en devises étrangères.
Les flux de capitaux hors du pays, de la part d'investisseurs inquiets de voir fondre la valeur de leurs actifs, pourraient également s'accélérer.
Selon Tom Orlik, du cabinet Bloomberg Intelligence, une dépréciation de 1% du taux de change réel du renminbi pourrait doper de 1 point de pourcentage la croissance des exportations chinoises, mais faire s'envoler l'équivalent de 40 milliards de dollars de capitaux.
Pour le reste du monde, les analystes sont partagés. Pour certains, le danger de voir des dévaluations en représailles de la part d'autres économies émergentes, désireuses de défendre leur compétitivité, est réel.
Aux Etats-Unis, dont les exportations risquent d'être pénalisées, la Réserve fédérale (Fed) pourrait retarder encore davantage la remontée de ses taux d'intérêt.
COMMENT LES MARCHES FINANCIERS ONT-ILS REAGI?
L'annonce soudaine de la PBOC et l'ampleur de la dévaluation ont pris les marchés par surprise, troublant la torpeur estivale et ravivant les inquiétudes sur la santé de l'économie du géant asiatique.
Les grandes Bourses mondiales ont durement trébuché mardi avant de replonger mercredi, tout comme les marchés de matières premières --sur fond de craintes quant à la demande chinoise--, tandis que le dollar se renforçait.
OU VA LE YUAN ?
La plupart des analystes s'attendent à voir le yuan continuer de s'affaiblir, étant donné la morosité de la conjoncture chinoise, mais de façon graduelle. SG Global Economics anticipe un repli potentiel de 5% face au dollar sur les 12 prochains mois.
Certains experts pensent au contraire que le yuan pourrait remonter, estimant que Pékin interviendra sur le marché pour éviter les perturbations dues à une glissade trop sévère.
De fait, mercredi juste avant la fin des échanges, le yuan a enregistré un vigoureux sursaut, provoqué selon Bloomberg par d'importants achats de dollars par la PBOC.
Avec l'AFP

Commentaire : Il manque la question principale : Quel est l'effet des normes comptables sur les baisses boursières ? La réponse est en début de revue de presse.

Sebastien Falletti dans "Economie matin" du 6 août 2015 Article intitulé : Quand la Chine s’arrêtera

" La dégringolade de la bourse de Shanghai jette un doute sur la santé de la deuxième économie mondiale. Pékin a multiplié les mesures pour amortir la chute. Si la tempête économique devrait être évitée, le rythme des réformes sera considérablement ralenti
Collier de perles au cou, Mme Gao aspire ses nouilles froides dans sa boîte en plastique, assise sur les bancs désertés. Sous les pales des ventilateurs infatigables, quelques rares retraités scrutent avec résignation les cours boursiers qui défilent sur l’écran de fortune planté dans cette «bourse de quartier» au cœur du vieux Shanghai. «Depuis, le mois de juin, j’ai perdu 70% de mon portefeuille. En Chine, la bourse est une affaire politique», explique cette habitante du quartier, âgée de 74 ans. tout comme ailleur Il y a encore quelques semaines, cette salle vétuste grouillait de boursicoteurs grisonnants, goûtant les joies du casino boursier et surfant sur l’envolée spectaculaire des cours, qui avaient plus que doublé en moins d’un an, franchissant début juin la barre symbolique des 5000 points.
C’était avant la dégringolade brutale entamée fin juin, qui a vu la bourse de Shanghai perdre 30% de sa valeur depuis. La panique pousse les autorités à multiplier les mesures pour amortir la chute de ces dernières semaines, en orchestrant notamment des rachats massifs d’actions. «Sans l’intervention de l’Etat, nous aurions parlé d’un krach», juge Arthur Kroeber, expert au Brooking-Tsinghua Center, basé à Pékin. Mardi, les autorités ont édicté de nouvelles règles visant à limiter les ventes à découvert. L’indice composite de la bourse de Shanghai a progressé de 3,7%, mais reste bien en deçà du seuil de 4500 points retenu par Pékin comme indicateur d’un retour de confiance sur les marchés. Cette crise boursière jette un peu plus le doute sur la santé d’une deuxième économie mondiale en plein ralentissement, aux yeux des investisseurs internationaux. Le dévissage de la bourse va-t-il mettre à terre le géant émergent? Les places financières mondiales s’inquiètent. Alors que la croissance est au plus bas depuis vingt-cinq ans, les difficultés de l’industrie chinoise s’accentuent. Le 3 août, l’indice PMI, qui reflète le carnet de commandes des usines, s’est rétracté le plus fortement depuis deux ans, sur fond de faiblesse persistante des exportations. Une morosité qui risque de contaminer les services, nouvelle locomotive de l’économie, menacés par les difficultés du secteur financier. Déjà, l’objectif gouvernemental de 7% de croissance annuelle semble hors de portée, en dépit, juge Arthur Kroeber, des mesures de relance par les infrastructures que le pouvoir devrait continuer à dégainer dans les prochains mois.
Pour autant, la panique boursière ne devrait pas déclencher de tempête économique, jugent la plupart des experts en Chine. «Ici, l’économie réelle est beaucoup moins dépendante de la bourse qu’aux Etats-Unis», explique Huang Weiping, économiste à l’Université du peuple, à Pékin. Ainsi, seulement 7% des ménages urbains possèdent des actions, contre plus de 50% aux Etats-Unis. Environ 50 millions d’investisseurs réguliers, dont beaucoup de nouveaux venus inexpérimentés appâtés par l’euphorie boursière et encouragés par les médias officiels. Un groupe en pleine expansion, mais très minoritaire au regard d’une population de 1,3 milliard d’habitants. Ceux qui ont acheté au prix fort au printemps ont la gueule de bois. Certains se sont endettés lourdement ou ont vendu leur appartement pour profiter de la manne et sont aujourd’hui au bord du gouffre, une situation ayant même entraîné quelques suicides. Mais pour la plupart, qui ont investi depuis plusieurs années, la bourse reste une affaire gagnante. Et ils attendent désormais patiemment que les cours repartent à la hausse, plutôt que de vendre. A l’image de M. Kang, 64 ans: «Il y a un pic tous les sept ans, puis cela va repartir», explique le retraité en short. «Nous assistons à une correction nécessaire du marché, mais cela va repartir à la hausse d’ici à la fin de l’année. L’impact sur l’économie sera de courte durée et sur des secteurs très limités, comme la consommation haut de gamme», prédit Wendi Liu, chef du département de la recherche sur la Chine chez Nomura.
L’impact sur le financement de l’économie devrait également être faible, puisque l’émission d’actions représente seulement 5% du financement des entreprises chinoises. Un mode de fonctionnement qui contraste avec la dépendance de nombreux groupes occidentaux vis-à-vis des marchés boursiers.
Pour autant, les difficultés fondamentales du géant restent entières et la tempête boursière complique encore l’agenda réformiste proclamé par le président Xi Jinping lors de son arrivée au pouvoir en 2013. La remise en cause des chasses gardées des grandes entreprises d’Etat, inefficaces et improductives, patine et la panique boursière pourrait donner des munitions aux tenants du statu quo au sein du Politburo. «Cela va retarder le processus de réforme», prédit Wendi Liu. La création de 13,2 millions d’emplois urbains nouveaux l’an passé, un indicateur jugé plus crucial que le PIB par un régime obsédé par la stabilité sociale, lui offre des marges de manœuvre. La réunion traditionnelle des dirigeants du Parti dans la station balnéaire de Beidaihe dans les prochains jours permettra d’évaluer les rapports de force, en vue du plénum d’octobre à Pékin."

Commentaire : Imaginez un krach européen à l'heure où tous les risques ont été reportés sur les épargants via la titrisation, les dérives des produits dérivés etc... N'est-ce pas cela que les états lobbyisés anticipent avec l'utilisation de l'argument du "blanchiment" pour tout connaître et tout tracer, avec la volonté de maîtriser le cash etc... Gardez du cash et ne faite plus aucune confiance en l'état. L'état est un représentant des lobbies protégé par la milice policière, CRS et autres ...... Milice qui, si elle n'a pas ce qu'elle veut, se porte "pâle" à l'exemple de ces voyoux de CRS qui ont fait du chantage à la rémunération en se portant pâle. CRS qui gazent, tapent et tuent encore aujourd'hui. Qui a dit CRS SS ? Ces gens sont la honte de l'Etre Humain. Et dire qu'il suffirait de séparer l'information des cours boursiers en deux en séparant la spéculation du jour de l'estimation d'un cours répondant au critère juridique "d'égalité des porteurs de parts" pour mettre fin aux dérives des produits dérivés et à la spoliation des Peuples via les krachs répétitifs etc... A quand la mise en place de Fonds de Stabilisation Boursier nationaux en réponse aux crises actuelles ? Quel "politicard" payer pour que cela avance ? 

Dans "Economie matin" du 6 août 2015 Article intitulé : Confusion autour du chiffrage de l'intervention de Pékin pour sauver la Bourse

" Pour juguler la crise financière de 2008., le gouvernement américain avait dépensé 247 milliards de dollars dans le plan Paulson, dit TARP (Troubled Asset Relief Program).  Un universitaire pékinois, Christopher Balding, a chiffré à plus de 1.300 milliards de dollars les mesures prises depuis juin par les autorités chinoises destinées à endiguer la chute des bourses. Goldman Sachs, lui, modère ce chiffre et évoque une enveloppe de 144 milliards de dollars... Toujours aussi pourri...
Suite à la forte chute des Bourses chinoises de Shenzen et Shangai, qui ont reculé d'environ 30% depuis la mi-juin, les autorités ont multiplié les mesures chocs. Christopher Balding, un économiste de l'université de Pékin, interrogé par Quartz, a estimé ces mesures de soutien aux places boursières à 1.300 milliards de dollars, et ce, en ne prenant en compte que les mesures connues prises par les autorités chinoises. Il s'agit selon lui du "plus important soutien financier de l'histoire et de loin".
Goldman Sachs creuse l'écart
Sauf que, dans le même temps, Goldman Sachs a publié une étude similaire pour obtenir un chiffre radicalement différent quoique toutefois important. D'après la banque d'investissement américaine, le gouvernement chinois a dépensé 144 milliards de dollars pour enrayer la débâcle des banques des Bourses, soit 900 milliards de yuans. L'Etat aurait notamment agi via des rachats d'actions massifs financés par China Securities Finance Corporation, le bras armé de l'Etat en matière d'investissement.
Goldman Sachs estime que les fonds publics sont capables d'aller plus loin encore en mobilisant 322 milliards de dollars.
Bloomberg, de son côté, a calculé que Pékin et ses différents organismes publics étaient capables d'aller jusqu'à 850 milliards de dollars.
1.300 milliards de dollars

Mais l'universitaire a pris la peine de détailler le chiffre astronomique qu'il avance. Parmi les mesures recensées par le chercheur, il estime notamment que les fonds de pensions, qui ont reçu l'autorisation d'investir dans la Bourse pour la première fois fin juin, ont injecté 100 milliards de dollars, tandis que les nouveaux prêts accordés par la Banque populaire de Chine sont montés à 40,2 milliards de dollars et que la conversion des dettes des gouvernements locaux en obligations à la mi-juillet a atteint les 450 millions de dollars. Également, les fonds apportés par la Banque populaire de Chine avoisineraient les 483 milliards de dollars.
Bien plus cher que le sauvetage des banques américaines en 2008
Et si l'on ajoute à cela les réductions du taux des réserves obligatoires en décembre et en avril ainsi que l'apport en liquidités, les mesures de soutien atteignent alors un total de 1.600 milliards de dollars, assure l'universitaire.
Comme le rappelle le site d'information Quartz, le gouvernement américain avait dépensé 247 milliards de dollars dans le plan Paulson, dit TARP (Troubled Asset Relief Program), pour juguler la crise financière de 2008. https://siv.interieur.gouv.fr/map-usg-ui/do/cht_retour_accueil_pre_demande http://www.filmsvostfr.net/regarder-film-kundun-streaming-vostfr.html

Commentaire : A quand une analyse des risques systémiques ?

Dans "La Tribune" du 27 juillet 2015 Article intitulé : Bourses chinoises : la chute la plus brutale depuis 2007

" La production manufacturière chinoise est au plus mal depuis 15 mois, selon le PMI MArkit publié vendredi. 24 juillet (Crédits : © Aly Song / Reuters)
Les indices de Shangai et Shezen ont clôturé en baisse de 8,5 et 7%, plombés par les doutes suscités par les mauvais chiffres de l'industrie chinoise notamment.
Du jamais-vu depuis le 27 février 2007 sur le marché chinois. A la clôture, la Bourse de Shanghai a fini sur un plongeon de 8,48%, lundi 27 juillet. L'indice a perdu 345,35 points, à 3.725,56 points. Même son de cloche du côté de la Bourse de Shenzhen. L'indice composite a dévissé de 7%, écrémé de 162,62 points, à 2.160,09 points.
Ainsi, plus de 1.700 sociétés cotées ont vu leur action chuter et seules 78 l'ont vu augmenter, rapporte le Financial Times. Comme un symbole, PetroChina, la plus grosse société du pays, a terminé en baisse de 9,6%.

"Les investisseurs n'ont pas confiance dans un retour proche d'un marché orienté à la hausse. Les gens veulent empocher leurs gains après le dépassement des 4.000 points de l'indice", analyse Jimmy Zuo, pour Guosen Securities, cité par Bloomberg.
Les mauvaises nouvelles de l'économie chinoise plombent les Bourses
Les mauvaises nouvelles dans l'industrie semble aussi avoir découragé les investisseurs. La production manufacturière chinoise s'est contractée en juillet et a atteint son niveau le plus bas depuis 15 mois. L'indice PMI préliminaire des directeurs d'achat pour la Chine, calculé par la firme financière Markit, s'est ainsi établi à 48,2, bien en dessous de 50, le seuil séparant la croissance de la contraction de l'activité. Suite à cette annonce, la Bourse de Shangai avait déjà baissé de 1,29% vendredi, et celle de Shenzen avait perdu 1,27%, mettant un terme à six séances consécutives de hausse.
En outre, les profits de l'industrie chinoise ont baissé de 0,3% en juin, sur un an, alors que ceux-ci avait augmenté les deux mois précédents.
Une correction après un rebond ?
Selon certains analystes un effet de correction est intervenu. "La hausse de ces deux dernières semaines était trop forte, le marché s'est corrigé lui-même", a commenté Zhang Di, pour Haitong Securities. L'indice de Shanghai a grimpé de 16% entre le 7 et le 24 juillet,  celui de Shenzen a gagné 20% sur la  même période.
Pour Mylène Gaulard, maître de conférences à la Faculté d'économie de Grenoble, malgré la baisse de 30% des cours des Bourses chinoises survenue en juin, "ceux-ci sont encore surévalués relativement à la valeur fondamentale des entreprises cotées".
De nouvelles mesures bientôt prises par les autorités chinoises ?
La série de mesures mises en place par les autorités chinoises pour soutenir les marchés boursiers ces dernières semaines semble atteindre ses limites. Pour rappel, celles-ci comprennent une baisse des taux d'intérêt, la suspension des introductions en Bourse, l'incitation des sociétés de Bourse à acheter des actions garanties par des liquidités de la banque centrale. Les régulateurs ont également interdit aux actionnaires possédant plus de 5% dans une entreprise cotée de vendre leur participation au cours des six prochains mois.
Mais pour Jacky Zhang, analyste chez BOC International, l'Etat va aller plus loin et agir dans les deux prochains jours, souligne  le Wall Street Journal.

A LIRE TRES INSTRUCTIF

Harold Thibault  dans "Le Monde" du 21 juillet 2015 Article intitulé : Chine La machine de guerre de Pékin pour ramener l’ordre à la Bourse

" En ce samedi 4 juillet au matin, alors que le week-end commence à peine, les dirigeants des vingt-et-une principales maisons de courtage en Bourse de Chine sont convoqués à Pékin dans le bureau de la commission de régulation boursière. A Shanghaï, le marché vient de perdre 30 % de sa valeur en trois semaines après une année de hausse surréaliste. Cela n'a rien de surréaliste, bien au contraire. En effet, ce n'est que le décalage entre le principe qui veut que l'on extrapole (en dehors de toute réalité de faisabilité financière) le cours de la spéculation du jour (à la fermeture des marchés) à tous les porteurs de titres qui crée la hausse ou la baisse "virtuelle" des marchés.  Hausse ou la baisse "virtuelle" des marchés présentées pourtant à tous les porteurs de titres comme base crédible de prix financiers réalisables par les deux grandes familles d'intervenants en Bourse que sont les spéculateurs et les épargnants. Seul problème, lorsque ces hausses ou ces baisses virtuelles sont contredites par un afflux de volume de transactions inverses, la virtualité des cours nous revient comme un boomerang. Alors il est mentionné le terme de krach boursier. Terme totalement impropre car faux. L'inversion des cours (voire la chute vertigineuse) n'est due qu'au retour à la réalité du prix pour un volume échangé mettant à mal l'approche comptable qui veut que l'on extrapole à tous, les gains ou les pertes réalisés par les spéculateurs. En réalité, les krachs boursiers ne sont que des krachs comptables à répercussions SOCIOECOPOFI (SOCIOLogie, ECOnomie, POlitique, FInance) non maîtrisables. En fait, les épargnants et investisseurs non avertis sont victimes de désinformation, d'abus de confiance etc... Voir le document "Réflexions juridiques" Tels des écoliers convoqués chez le proviseur, ces grands financiers de la deuxième économie mondiale n’ont pas droit à la parole, ne peuvent pas négocier. Les régulateurs boursiers leur dictent ce qu’ils vont devoir faire, à savoir virer le lundi 6 juillet, au plus tard 11 heures, un montant cumulé de 120 milliards de yuans (17,8 milliards d’euros) vers une structure nommée China Securities Finance Corporation (CSF), afin que celle-ci puisse investir, si besoin, dans les grandes valeurs chinoises pour stabiliser leurs cours sur les places de Shanghaï et Shenzhen. Ici, nous avons un parfait exemple du Fonds de Stabilisation Boursier idée émise dès 2009 et reprise dernièrement. En dehors qu'il n'y ait pas besoin de mettre autant de capitaux, la simple injection de 17,8 milliards d'euros évoquée ne répond absolument pas à la source du problème. Le problème est bien l'extention mécanique du cours de spéculation réalisé à la fermeture des marchés comme référence de valorisation boursière (et de prix boursier) pour tous les titres. Si l'on veut réellement stabiliser les marchés, je propose de séparer le cours de spéculation du jour, du cours en VHR (Variation Humainement Responsable) calculé une minute après la fin de la spéculation du jour. Le cours VHR n'extrapole pas la hausse ou la baisse du jour de la spéculation du jour à tous les titres, mais à titre purement informationnelle, divise cette hausse ou cette baisse à tous les titres. Voir www.agencedecotationihr.com  Ce faisant, nous redonnerons des lettres de noblesse au marché boursier, mettrons fin à sa volatilité virtuelle délirante (base des dérives des produits dérivés), redynamiseront les volumes échangés et augmenteront la crédibiité des cours boursiers. Cette scène est racontée par un des magazines économiques chinois de référence, Caixin, alors que l’ampleur des mesures déployées par le gouvernement chinois pour éviter le grand krach commence tout juste à être révélée.   
C’est la pratique des appels de marge, permettant aux investisseurs d’emprunter auprès des courtiers pour investir, qui a, pour une large part, conduit à une hausse vertigineuse de l’indice de Shanghaï ces derniers mois (150 % en un an). Le montant placé en Bourse grâce à des fonds empruntés aux courtiers est ainsi passé de 400 milliards de yuans en juillet 2014 à 2 200 milliards un an plus tard, sans compter les probables 2 000 autres milliards empruntés par l’intermédiaire d’autres filières, ne laissant guère de doute sur l’origine assez artificielle de l’impressionnante ascension de la Bourse chinoise, malgré le ralentissement de la croissance du PIB. Pékin ayant tenté, au printemps, d’encadrer fortement cette pratique de l’investissement par la dette, c’est précisément cette restriction qui a suscité la violente dégringolade des marchés. Les autorités chinoises ont donc changé leur fusil d’épaule, leur priorité devenant de soutenir le marché à l’« arme lourde ». Outre leur nouvelle contribution au CSF, les financiers ont dû s’engager, à l’issue de la réunion du 4 juillet, à ne pas vendre leurs actions jusqu’à ce que la Bourse de Shanghaï, alors tombée à 3 600 points, remonte à 4 500. Un financier a osé proposer qu’un comité représentant ces sociétés de Bourse prenne les décisions d’investissement. Pas question !, lui a rétorqué le régulateur, bien décidé à prendre, seul, les choses en main. Remède de cheval
 Publication respectée pour son indépendance, Caixin compare l’effort des autorités chinoises pour s’assurer que le marché se stabilise à un rassemblement de généraux établissant une stratégie sur le champ de bataille. Après cette réunion du 4 juillet, chaque jour après la clôture, les principaux officiels chargés de suivre le marché se sont réunis autour de Xiao Gang, le président de la commission de régulation boursière, un mandarin anciennement à la tête de la Banque de Chine. 
L’« effort de guerre » ne s’arrête pas là. Aux yeux de Pékin, la violence du retournement boursier a mis directement en péril l’économie et risqué de susciter le mécontentement chez les 90 millions de petits boursicoteurs du pays. La stabilité des marchés financiers est devenue un enjeu de sécurité nationale. A ce titre, elle doit totalement intégrer les scénaris l'origine des conflits civils et militaires. L'AMF doit être contrôlée ou supervisée (directement ou indirectement) par le SGDN en France. Le ministère de la sécurité publique a ouvert des enquêtes sur les traders misant de manière « malicieuse », un terme sujet à interprétation qui peut tout autant viser des pratiques illégales telles que le délit d’initié ou le seul fait de ne pas vouloir parier sur le rebond du marché attendu par Pékin. Pour le gouvernement chinois, la solution est claire : il faut s’assurer que CSF dispose des moyens suffisants pour soutenir le marché au cas où. Il en fait aujourd’hui son remède de cheval si la Bourse venait de nouveau à lâcher. Les grandes banques du pays, dont l’Etat est actionnaire majoritaire et les patrons aux ordres du parti unique, ont, elles aussi, été invitées à mettre la main à la poche. Vendredi 17 juillet, un autre magazine respecté, Caijing, précisait que 17 banques ont prêté ces dernières semaines pour environ 1 300 milliards de yuans, soit plus de 190 milliards d’euros, au fonds CSF chargé de stabiliser le cours des deux grandes places de Chine continentale, Shanghaï et Shenzhen.
 Hausse de 12 % depuis le 8 juillet 
Les cinq plus grands établissements du pays, parmi lesquels la Banque industrielle et commerciale, ont chacun fourni plus de 100 milliards de yuans, soit 15 milliards d’euros, la palme revenant à la sixième banque du pays, Merchants Bank, qui a prêté pour près de 28 milliards d’euros. « Certainement de quoi rassurer le marché sur le fait que le manque de liquidités, comme on l’a vu avec les énormes fluctuations il y a quelques semaines, ne réapparaîtra pas de si tôt », constate Chen Jiahe, directeur de la stratégie chez Cinda Securities.
Le même CSF a également accès à des financements de la banque centrale chinoise. De sorte que ce fonds a, selon des sources citées par l’agence Bloomberg, potentiellement à sa disposition jusqu’à 3 000 milliards de yuans (446 milliards d’euros) à prêter aux sociétés de bourse en cas de besoin pour faire remonter les grands indices du pays. Cette somme correspond à 25 fois le montant mis de côté à l’issue de la réunion à laquelle leurs patrons furent convoqués, le 4 juillet.
  Et dire qu'il suffirait de mettre en place la double cotation boursière VSJ (Variation Spéculative du Jour) et VHR (Variation Humainement Responsable) pour redynamiser les volumes échangés, crédibiliser les cours et les marchés boursiers et stabiliser l'ensemble. On est bien loin de l’engagement pris par le secrétaire du Parti communiste, Xi Jinping, de laisser sous son mandat le marché jouer un rôle décisif. Mais, de fait, la Bourse de Shanghai est remontée de 12 % depuis son plus bas du 8 juillet.
Lundi 20 juillet, la Bourse de Shanghai a clôturé en hausse de 0,88 %, Shenzhen progressant de son côté de 1,82%.

Dans "Trends tendances" Belgique du 12 juillet 2015 Article intitulé : Les mesures 'aberrantes' de la Chine pour empêcher un krach boursier

" À force de ne parler que de la Grèce, dont finalement nous ne savons que très peu de choses des véritables négociations, nous en viendrions à perdre de vue qu'en Chine, la Grèce n'est pas leur préoccupation majeure, mais bien la Bourse ! La Bourse a attiré énormément de particuliers chinois - on parle de plus de 90 millions de boursicoteurs, soit un peu plus que les 88 millions de membres du parti communiste chinois - et le pire, c'est que ces boursicoteurs ont été incités à investir en Bourse par le gouvernement. Puisque l'immobilier local allait mal, c'était une manière de laisser les Chinois s'enrichir pour compenser la baisse de la croissance du pays. D'ailleurs, la Bourse s'est littéralement transformée en casino et avait gagné en quelques mois seulement plus de 150% de gains !
Et puis, patatras. Comme toujours, on redécouvre brutalement que les "arbres ne grimpent pas jusqu'au ciel". La Bourse chinoise vient en effet de perdre en trois semaines plus de 30%. Par rapport à une hausse de 150%, n'importe quel analyste considérerait cela comme une correction salutaire. N'importe quel analyste, mais par le gouvernement chinois. Avec ses mesures-chocs, la Chine fait en toute transparence ce que nos Banques centrales font de manière déguisée Depuis plusieurs jours, Pékin fait tout, je dis bien tout, pour empêcher la Bourse chinoise de baisser. Le gouvernement a d'abord abaissé les taux d'intérêt. Ensuite, il a permis aux citoyens chinois de mettre en gage leur immobilier. Puis, il a demandé - pour ne pas dire "exiger" - que des investisseurs s'engagent à récolter des fonds et à acheter des actions pour soutenir leurs cours. Et Pékin vient encore de frapper fort en demandant aux gros intervenants en Bourse - généralement des sociétés qui dépendent du gouvernement - de ne pas vendre leurs actions pendant une durée de 6 mois.
Bref, le gouvernement chinois démontre qu'il aime la Bourse, uniquement si elle grimpe. Et si elle baisse, et abîme donc les plans gouvernementaux, alors, c'est la manière forte !
Pour un Occidental, pareille attitude qui consiste à manipuler la Bourse semble complètement aberrante. Mais en réalité, le gouvernement chinois fait en toute transparence ce que font de manière déguisée les banques centrales occidentales. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon et en Europe, la Bourse est également manipulée par nos banques centrales. Et si la Bourse n'a fait que grimper dans ces pays, c'est aussi parce que les autorités monétaires ont fait en sorte que le marché des actions soit la seule alternative possible aux taux d'intérêt maintenus artificiellement proche de zéro pour cent. On peut donc ironiser sur la Chine qui veut empêcher les paniques en Bourse, mais faisons-nous autrement ? Pouvons-nous vraiment leur faire la leçon ?

Sébastien Buron dans "La Tribune" du 8 juillet 2015 Article intitulé : La bulle chinoise explose: "La purge est en cours et personne ne sait combien de temps elle durera"

" La Grèce n'est pas le seul sujet d'inquiétude pour les investisseurs. Le plongeon de la Bourse chinoise focalise également de plus en plus l'attention : - 30 % pour la Bourse de Shanghai depuis son plus haut du 12 juin dernier. "La correction enregistrée ces derniers jours apparaît comme logique après l'envolée du premier semestre, situe Bernard Keppenne, chief economist à la banque CBC. Les Chinois se sont rués sur la Bourse en croyant que c'était la poule aux oeufs d'or. Ils prennent maintenant leurs bénéfices alors que les résultats des entreprises chinoises sont décevants. S'ils prenaient réellement leurs bénéfices la Bourse serait fermée. Stop aux amalgames boursiers. A côté de cela, le gouvernement a pris des mesures pour freiner les crédits spéculatifs accordés par les entreprises à d'autres entreprises. Pour enrayer cette bulle du crédit, la banque centrale de Chine vient d'abaisser ses taux directeurs et le taux de réserve minimum que doivent détenir les banques qui octroient du crédit aux PME et aux agriculteurs. D'autres mesures spécifiques ont été prises en vue de soutenir la Bourse comme le report de toute une série d'IPO. Mais malgré cela, le mouvement de correction se poursuit avec un effet de contagion aux autres places financières asiatiques, elles-mêmes déjà fragilisée par la Grèce."
Greed and fear
Comme l'écrit ce matin dans sa revue de presse quotidienne l'ancien trader parisien bien connu Marc Fiorentino, le gouvernement chinois fait en effet ce qu'il peut pour ralentir la chute. "Mais rien n'y fait pour l'instant. La purge est en cours et personne ne sait combien de temps elle durera. La Bourse c'est aussi ça : un mélange de greed and fear, d'appât du gain et de peur. Nous sommes dans la phase peur."
Abandonnant presque leurs activités principales, des millions de particuliers chinois ont en effet acheté des actions à crédit via le système des margin accounts, c'est-à-dire des achats spéculatifs. Achats spéculatifs auxquels ils ont procédé pour investir sur le marché en empruntant de l'argent, avant de mettre en garantie de prêt les actions achetées, et cela tout en tablant sur une augmentation des cours pour rembourser leur emprunt. Mais, c'est bien connu, les arbres ne grimpent pas jusqu'au ciel. Une hausse de la Bourse chinoise de 150 % en un an, malgré une situation économique de plus en plus dégradée, ce n'était plus tenable. Tout ceci était pourtant prévisible, affirme Marc Fiorentino. "On assiste en direct à l'explosion d'une bulle aux origines comptables que tout le monde, y compris les autorités chinoises, ont vu venir. Ah bon, pourquoi a t-elle lieu alors ? Pour rappel, l'explosion d'une bulle n'est que la conséquence d'une augmentation de volumes à la vente qui met à jour le décalage entre le cours réalisé lors d'un échange de faible volume et l'extension mécanique de ce cours comme outil de valorisation de tous les titres. Dans cette configuration, il est évident que les effets systémiques d'une augmentation des ventes mettent rapidement à mal la supercherie comptable de l'extension du cours réalisé par un volume de titres déterminé à tous les titres comme outils d'information et de valorisation. LES KRACHS BOURSIERS SONT EN FAIT DES KRACHS COMPTABLES. Et aujourd'hui, elles prennent des mesures réellement extraordinaires dans la panique. Avec les bulles, on a, à chaque fois, l'impression de revivre la même situation et la bulle chinoise est un vrai cas d'école." Cas d'école, oui mais qui n'appelle aucune modification. A quand l'obligation de mettre deux cours de Bourse en place. La VSJ doublée de la VHR. Voir www.agencedecotationihr.com
En attendant, le retournement est aggravé non seulement par la crise grecque mais aussi par le ralentissement de l'économie chinoise (croissance de seulement 7 % en 2015). Bref, "à force de se focaliser sur la Grèce on peut se poser la question de savoir si on n'oublie pas l'essentiel", conclut Bernard Keppenne."

Commentaire : Ci-dessous un de mes commentaires internet.

"Voilà ce qui pourrait arriver en 2020 à l'échelle de tous les pays européens simultanément (mondiaux ?) avec effet systémique voire panique générale. Cela aucune législation ne pourra endiguer ni réparer les dégâts des effets actuels de la financiarisation élevés à la puissance de l'aveuglement ambiant et des effets de leviers qui ont pris en garantie l'ensemble des avoirs des Peuples via la titrisation et autres monstruosités. D'où l'utilité pour les Etats de faire disparaître le cash.
Seule la mise en place (je n'en connais pas d'autres) aujourd'hui, et dans l'intérêt de tous, de Fonds de Stabilisation Boursiers nationaux est une réponse opérationnelle d'anticipation....en dehors d'être la réponse à la situation actuelle à l'endettement des Etats. Amitiés Christian"

Dans "La Tribune" du 4 juillet 2015 Article intitulé : En Chine, des courtiers s'allient pour tenter de stopper le krach boursier

" Les courtiers chinois tentent de stopper la panique bancaire. L'association chinoise des titres boursiers a annoncé que 21 courtiers chinois avaient décidé de s'allier pour stopper la dégringolade des marchés boursiers depuis trois semaines. Ils ont ainsi décidé de créer un fonds de 120 milliards de yuans, ou environ 17,4 milliards d'euros, soit 15 % de leurs actifs à fin juin, pour intervenir sur les marchés et arrêter leur chute. En fait, il n'y a pas besoin de mettre autant de capitaux. Il suffit de créer rapidement un Fonds de Stabilisation Boursier et ensuite mettre en place (en parfait respect du principe juridique français  "d'égalité des porteurs de parts") un système d'information basé sur une double "cotation" boursière. La journée aux spéculateurs et la fin de journée aux Peuples et aux Etats via la cotation Humainement Responsable. Voir www.agencedecotationihr.com
Promesses et régulations
Les courtiers ont promis de ne vendre aucune des actions qu'elles détiennent en portefeuille pour le moment et d'intervenir tant que l'indice de la Bourse de Shanghai ne sera pas revenu au-dessus des 4.500 points. Vendredi à la clôture, cet indice se situait à 3686 points, perdant sur la seule séance de vendredi 5,7 %. Sur trois semaines, la Bourse chinoise a reculé de près de 30 %, soit la plus forte baisse depuis 1992. Nous retrouvons les cycles SOCIOECOPOFI Un peu plus tôt, la Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC) avait indiqué qu'elle allait réduire le nombre des introductions en Bourse et en plafonner les montants. Ces introductions sont en effet souvent sous-évaluées et mobilisent beaucoup de liquidités qui quittent ainsi le marché des titres déjà cotés. Par ailleurs, les autorités chinoises avaient aussi récemment frappé fort contre les vendeurs à découvert.
Bulle à crédit
Ce qui se passe en Chine a toutes les apparences de l'éclatement d'une bulle. Les marchés actions ont progressé l'an passé de 150 % alors que la croissance ralentissait dans l'ancien Empire du Milieu. Cette frénésie boursière a été en partie encouragé par les autorités qui voulaient « rééquilibrer » l'économie et favoriser l'accès des entreprises au marché. Il s'en est suivi un sentiment de sécurité qui a donné lieu à une fièvre acheteuse. Pour acheter des titres, les investisseurs ont eu massivement recours à la dette. Un schéma de financement à haut risque.
Krach avec des conséquences sur l'économie mondiale
Le risque est évidemment à présent que ce krach non seulement se poursuive, mais commence à avoir des effets sur l'économie réelle, comme c'est immanquablement le cas. Cette fois, le canal de transmission pourrait bien être précisément les investisseurs endettés et ayant tout perdu en Bourse. Ils pourraient alors être contraints non seulement de vendre leurs dernières actions, mais aussi leurs biens, notamment immobiliers. La bulle immobilière chinoise pourrait alors éclater à son tour, entraînant dans son mouvement le système financier si fragile du pays. Les effets d'un tel scénario sur l'économie mondiale seraient effrayants, d'autant que l'économie ne se remet que très progressivement des crises de 2008 et 2010.
L'initiative des courtiers chinois est donc bienvenue. Sera-t-elle suffisante ? Rien n'est moins sûr et il se pourrait que les autorités chinoises elles-mêmes soient contraintes d'intervenir massivement pour empêcher le scénario catastrophe de se dérouler..."

Commentaire : Cela me rappelle mes discussions il y a quelques années avec des officiels Chinois.

Arezki Amarouche dans "La Tribune" du 22 juin 2015 Article intitulé : Mais pourquoi la Chine construit-elle des îles en pleine mer ?

"Au cours des deux dernières années, la Chine a pris le contrôle de plus de 2.000 hectares de territoire en mer.  Le gouvernement chinois a récemment indiqué que la construction d'îles et de pistes d'atterrissage dans la mer de Chine du sud servirait à de meilleures prévisions météorologiques. Mais les Etats-Unis et les pays voisins de la Chine s'inquiètent de cette expansion territoriale...
Après la levée de boucliers de ses voisins et des Etats-Unis quant à la construction d'une nouvelle île au milieu de la mer de Chine, les responsables chinois se sont justifiés en prétextant qu'elle servirait uniquement à de "meilleures prévisions climatiques".
"La construction d'une infrastructure destinée à l'observation et à la communication est la première étape vers le renforcement et l'amélioration de la surveillance et de la recherche scientifique concernant les prévisions météorologique maritime", a déclaré Ding YIhui, de l'académie chinoise de l'ingénierie, au quotidien People's Daily.
"Sérieuses inquiétudes" chez leur voisin nippon
Au cours des deux dernières années, la Chine a pris le contrôle de plus de 2.000 hectares de terre, en mer, dédiés à des pistes d'atterrissages et à des héliports par exemple. Mais concernant la construction de cette base - non loin des îles tant contestées de Spartleys -, les critiques fusent. Pour certains, c'est surtout une revendication territoriale de Pékin, et qui de surcroît, pourrait servir de base pour les opérations militaires contre leurs rivaux potentiels.
"Nous ne pouvons pas accepter cette façon d'agir", a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga, exprimant les "sérieuses inquiétudes" du Japon.
"Nous exhortons la Chine à ne pas faire de gestes unilatéraux qui altèrent irréversiblement le statu quo et provoquent des tensions", a ajouté M. Suga lors d'un point de presse.

La grande muraille de sable
D'autre pays, ayant des revendications sur les territoires de mer de Chine du Sud, ont récupéré des terres pour agrandir les îles qu'ils occupent déjà, mais la Chine reste le seul pays à avoir créé de nouvelles îles de toutes pièces, pour un usage pas nécessairement civil, comme l'avoue sans détours l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, dans un entretien avec le Wall Street Journal :
"Bien sûr, nous avons des installations à des fins de défense."
À travers son opération nommée "grande muraille de sable", "Pékin espère affirmer de façon permanente sa souveraineté sur ces morceaux de rochers et de coraux, et, au final, sur la majeure partie de la mer elle-même", selon le magazine Slate.fr.
"Tant que la Chine pourra aller plus loin, elle essaiera"
Et l'ambition du projet ne cesse de croître. La semaine dernière, un porte-parole officiel du projet a déclaré que, après la remise en état des terres, les installations reprendront : "Nous allons commencer la construction d'installations pour répondre aux exigences fonctionnelles pertinentes."
Jean-Vincent Brisset, général de brigade aérienne et directeur de recherche à l'Iris, exposait son analyse de la situation dans un entretien au journal Atlantico publié le 29 mai.
"Pour le moment cette volonté est maritime, mais risque de devenir terrestre dans peu de temps car la Chine entretient de vieilles revendications terrestres avec la plupart de ses voisins. (...) La Chine justifie sa volonté d'expansion sur des 'souvenirs historiques' très difficiles à fonder. Et tant que la Chine pourra aller plus loin, elle essaiera."

Dans "Boursorama" du 10 juin 2015 Article intitulé : Chine: première et délicate visite d'Aung San Suu Kyi

" L'opposante birmane et prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi a entamé mercredi une première et délicate visite en Chine, longtemps soutien actif de ses geôliers, mais désormais décidée à courtiser celle dont le parti est aux portes du pouvoir. Qualifiée d'"historique" par la presse officielle chinoise, la visite de l'icône du combat démocratique en Birmanie répond à une invitation du Parti communiste chinois (PCC), visiblement soucieux de ménager l'avenir des relations, passablement malmenées ces dernières années, avec son voisin du sud.
Au cours de cette longue visite --elle durera jusqu'à dimanche-- Aung San Suu Kyi devrait être reçue par le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang, a indiqué son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dont une délégation l'accompagne. Vêtue d'un haut blanc et d'une écharpe rose, la "Dame de Rangoun", accompagnée de son assistante et de deux députés de la LND, a immédiatement quitté l'aéroport de Pékin, entourée d'une imposante sécurité, dans une limousine noire à destination du Diaoyutai, la résidence officielle réservée aux hôtes de marque du gouvernement chinois.
Aucun détail n'a été fourni du côté chinois sur cette visite, mais le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, a déclaré mercredi en attendre "un renforcement de la confiance et de la compréhension mutuelle", ainsi qu'une "coopération concrète dans plusieurs domaines" entre les deux pays.
- 'Virage' et 'pragmatisme' -
C'est "un geste d'ouverture de la part de Pékin", a souligné le quotidien officiel Global Times, pour qui ce "virage stratégique" démontre "l'approche pragmatique de la diplomatie" chinoise. La LND est donnée grand gagnant aux législatives prévues fin 2015 et "Suu Kyi cherche à devenir candidate à la présidentielle", relève le journal proche du PCC, bien que la Constitution actuelle l'en empêche, car elle a été mariée à un étranger.
Par cette invitation, Pékin semble prendre d'ores et déjà ses distances d'avec le gouvernement du président Thein Sein et vouloir s'attirer les bonnes grâces d'une figure de premier plan en Birmanie et au niveau international, notent les analystes.
Suu Kyi, qui aura 70 ans le 19 juin, a passé quelque 20 années en résidence surveillée ou en prison sous la junte militaire, un régime qui a reçu le soutien politique et économique de Pékin jusqu'à son auto-dissolution en 2011.
L'invitation de Suu Kyi marque également la volonté chinoise de contrer l’offensive diplomatique américaine pour faire rentrer la Birmanie dans sa sphère. Lors de sa dernière visite dans le pays, en novembre 2014, le président américain Barack Obama avait ostensiblement consacré plus d'attention à l'opposante qu'au président Thein Sein.
Depuis 2011, "le gouvernement a rapidement perdu le contrôle sur la société", estimait un récent éditorial de la presse chinoise, et Pékin doit maintenant partager le marché birman avec les investisseurs occidentaux.
Plusieurs gros projets d'investissement chinois ont ainsi été "entravés par le gouvernement birman", a souligné mercredi un commentateur dans le Global Times.

- Une 'bonne amie de la Chine'? -
L'ancienne prisonnière politique pourrait plaider auprès des dirigeants chinois la cause du Nobel de la Paix 2010, l'écrivain dissident Liu Xiaobo, qui purge une peine de 11 ans de prison depuis 2009.
Cette "première" en Chine du Nobel 1991 intervient alors que cette fervente bouddhiste est questionnée sur la scène internationale --y compris par le Dalai Lama--- sur son silence dans la crise des migrants en Asie du sud-est, membres de la minorité musulmane persécutée des Rohingya de Birmanie pour beaucoup. Mais "Suu Kyi est tout à son combat pour essayer de gagner les élections. Vu l'enjeu, elle sera rigoureusement pragmatique et elle ne peut pas se permettre de céder à des sentiments indus", a estimé Nicholas Farrely, spécialiste de la Birmanie à l'Université nationale d'Australie. "Elle sait que la Chine jouera un rôle déterminant dans l'avenir de la Birmanie", a-t-il ajouté. "Elle deviendra une bonne amie de la Chine", pariait l'éditorial du Global Times, relevant son "attitude pragmatique" à l'égard des contentieux commerciaux bilatéraux.
Sa visite intervient par ailleurs après une série de tensions à la frontière entre les deux pays, dans la région de Kokang, où l'armée birmane combat des rebelles d'une ethnie chinoise. L'armée chinoise a organisé la semaine dernière des exercices de l'autre côté de la frontière."

Dans "La Tribune" du 5 mars 2015 Article intitulé : La Chine contrainte de réviser à la baisse ses objectifs de croissance pour 2015

" C'était prévu! Alors que le géant asiatique connaît depuis deux ans un ralentissement brutal de son activité, la diminution de l'objectif officiel de croissance économique à "environ 7%" était largement anticipé par les experts. "Au cours de l'année passée, l'environnement économique intérieur et la conjoncture internationale ont été difficiles et compliqués", souligne le texte du discours du Premier ministre Li Keqiang, consulté par l'AFP avant l'ouverture jeudi de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP, parlement).
"Le chemin de la reprise économique mondiale a été semé d'embûches et irrégulier, les principales économies (du monde) ont enregistré des performances très diverses", relève encore le Premier ministre chinois.
Révision des objectifs d'inflation et de commerce intérieur
Le gouvernement a également abaissé à "environ 3%", contre 3,5% l'an dernier, son niveau-cible d'inflation pour 2015, selon le texte du discours.
La Chine a indiqué jeudi qu'elle visait pour 2015 une progression d'"environ 6%" de son commerce extérieur, après avoir raté de loin l'an dernier son objectif de 7,5% sur fond de stagnation des importations et de net ralentissement des exportations. Les autorités chinoises blâment volontiers un environnement économique mondial "difficile" et la stagnation des investissements étrangers en Chine. Elles invoquent en particulier la concurrence des pays d'Asie du Sud-est, devenus plus attractifs en termes de coûts de main-d'oeuvre.
Demande intérieure en berne
De fait, la Chine est confrontée à d'intenses pressions déflationnistes, nourries par une demande intérieure en berne et un affaiblissement des exportations: la hausse des prix à la consommation s'est établie à 0,8% sur un an en janvier, plongeant sous 1% pour la première fois depuis cinq ans. Les défis domestiques pèsent également largement. En particulier, deux moteurs traditionnels du PIB chinois ne cessent de s'essouffler: le marché immobilier et le secteur de la construction sont à la peine, retombant après des années de surchauffe, et les exportations restent plombées par la morosité du contexte international. Dans le même temps, Pékin vante ses ambitieux efforts pour rééquilibrer son modèle économique. Objectif: rogner les monopoles des groupes publics et les sévères surcapacités industrielles, endiguer les dettes des gouvernements locaux et les onéreux projets d'infrastructures, tout en dopant la consommation intérieure, quitte à voir la croissance se modérer... tant que l'emploi résiste.
Un rythme de croissance déjà ralenti en 2014
Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale avait progressé l'an dernier de 7,4%, son plus bas taux de croissance depuis près d'un quart de siècle et sensiblement en-deçà de l'objectif d'"environ 7,5%" fixé par le gouvernement pour 2014.

  Dans "Trends Tendances" Belgique du 28 janvier 2015 Article intitulé :  Le yuan chinois devient la 5e devise la plus utilisée à l'international

" La monnaie chinoise, le yuan, a grimpé au cinquième rang des devises les plus utilisées pour les paiements internationaux, en dépassant le dollar canadien et le dollar australien, a annoncé mercredi la société financière Swift. Il y a deux ans, en janvier 2013, le renminbi (RMB, la "monnaie du peuple"), nom officiel du yuan, occupait la 13e place de ce classement, ce qui témoigne de son internationalisation rapide. En décembre 2014, la devise chinoise a atteint une part record de 2,17% dans les paiements mondiaux et talonne désormais le yen japonais, qui lui a compté pour 2,69% du total ce mois-là. Cette progression du yuan "confirme sa transition d'une devise de paiement émergente à une devise de paiement couramment employée", a commenté un responsable des marchés bancaires chez Swift. L'usage du yuan pour des transactions transfrontalières a progressé "de façon sensible" en 2014, pour atteindre 9.950 milliards de yuans (soit 1.403 milliards d'euros), avait de son côté indiqué vendredi la banque centrale chinoise (PBOC). Le volume combiné des opérations conclues en yuans -transactions commerciales, investissements et autres financements- représente désormais 20% des paiements internationaux impliquant la Chine, avait expliqué l'institution. La Chine ne cache pas son ambition d'accélérer l'usage du renminbi au-delà des frontières chinoises, et d'en faire une monnaie internationale à la hauteur de son rang de deuxième puissance économique mondiale. Outre des programmes octroyant des quotas d'investissements directs en yuans, la PBOC a signé des accords d'échanges de devises avec 28 autres banques centrales, et établi des chambres de compensation en yuans dans dix pays ou régions, selon la banque centrale. Les autorités chinoises continuent toutefois d'encadrer très strictement la convertibilité du yuan, redoutant des flux de capitaux incontrôlés. La banque centrale avait cependant desserré de façon marginale son étau au printemps dernier, en élargissant la fourchette journalière au sein de laquelle le renminbi est autorisé à fluctuer par rapport au dollar.

 Virginie Mangin dans "La Tribune" du 17 janvier 2015 Article intitulé : La main d'oeuvre chinoise plus chère que les robots


" Dans l'atelier de moulure de l'usine d'Yingli, chef de file mondial du panneau solaire, l'ouvrier se fait discret. Très discret. Sur ce parterre de quelques centaines de mètres carrés, 170 machines cylindriques préparent la matière première, le silicium monocristallin, d'autres contrôlent la qualité. Le tout en silence. De temps en temps un ouvrier apparaît, juste le temps de voir si tout fonctionne bien.
« L'automatisation nous a permis de réduire la main-d'oeuvre par deux », commente Gu Kaixin, en charge de la sécurité du moulage, la première étape dans la fabrication de panneaux solaires. Ailleurs dans l'usine, ce sont d'immenses bras qui soudent 24h/24, ou encore qui coupent, nettoient et polissent les carreaux qui forment un panneau solaire. À Yingli, dont le site de production principal s'étend sur 66 hectares, l'ouvrier sert surtout à faire le lien entre deux lignes de production et pour le contrôle des réglages. Seules quelques tâches de vérification de la qualité, qu'un robot ne peut pas faire, sont encore manuelles. « Yingli a pris la décision d'automatiser sa production dès 2007. On a vu ce qui se passait à l'étranger et on a compris que pour rester compétitif on n'avait pas le choix », explique Yan Wei, responsable technique au département énergie de l'usine de Baoding. Cinq ans plus tard, en 2011, Yingli quitte son ancien site industriel et emménage à Baoding, à quelque 150 kilomètres de Pékin. L'occasion de se réorganiser et d'automatiser entièrement la production : de la préparation de la matière première à la soudure, du collage des panneaux à l'emballage. L'entreprise est devenue entre-temps le premier fabricant mondial de panneaux solaires photovoltaïques, avec une production principalement destinée à l'exportation. La productivité a triplé et la casse des panneaux, très fragiles, été réduite à 1%. « On avait besoin de trop d'hommes. Le coût de la main-d'oeuvre était trop élevé, son efficacité trop basse », continue Yan Wei. « Les machines permettent de fabriquer un produit plus aux normes, la qualité est plus stable, explique quant à lui Gu Kaixin. En plus elles ne sont pas fatiguées et ne sont pas de mauvaise humeur. » L'expérience de Yingli n'est pas unique. La problématique touche l'ensemble de l'industrie dont une partie se tourne aujourd'hui vers l'automatisation pour répondre à un climat économique et démographique de plus en plus tendu. En fait, depuis l'année dernière, le nombre d'ouvriers - la « matière première » qui a fait le succès de la Chine des trente dernières années - se raréfie. En 2013 le pays a perdu plus de 2,5 millions d'ouvriers. Soit une chute de la population active - es 15 à 59 ans, selon les normes chinoises - de 1,6 %. Une baisse qui devrait durer au moins une génération, phénomène consécutif à la politique de l'enfant unique. MOINS D'OUVRIERS, PLUS CHERS ET PEU COMPÉTITIFS !
Concrètement, cela donne des entreprises qui régulièrement ne peuvent remplir leur carnet de commandes faute d'ouvriers qui désormais préfèrent rester travailler chez eux, dans leur province natale, plutôt que de migrer dans le Sud ou autour de Pékin pour affronter des conditions de travail souvent difficiles. Par conséquent, les salaires sont à la hausse partout en Chine : +14% en 2012 et +10% ces deux dernières années. S'ajoute à cela une productivité extrêmement faible : elle serait même négative depuis 2007 selon le Conference Board. Les usines chinoises se trouvent désormais devant le choix de déménager, vers l'intérieur des terres ou en Asie du Sud-Est où les salaires restent plus bas, d'automatiser la production ou tout simplement de mettre la clé sous la porte. « Nous pensons que l'automatisation est la seule manière pour la Chine de rester une base manufacturière. Cela lui permettrait de demeurer compétitive et d'augmenter la qualité de ses produits », écrivent des économistes de Crédit Suisse, dans une longue étude sur le sujet. La compétitivité est au coeur du débat. La Chine a été l'usine du monde pendant trente ans, mais désormais le coût de production est bien moins élevé chez ses voisins. Si une partie de la production bas de gamme a déjà migré, la Chine espère garder tout ce qui est de meilleure qualité et à plus forte valeur ajoutée. « Beaucoup de raisons poussent une usine à automatiser. Entre autres la robotisation permet un meilleur contrôle de la qualité. Il y a aussi une plus grande conscience autour de la sécurité. Les entreprises améliorent l'environnement de travail », commente Pilar Dieter, associée chez Solidance, un cabinet de conseil qui a publié une étude sur l'automatisation de l'industrie chinoise.
L'époque d'une Chine avec une masse ouvrière malléable à merci est donc finie. Les ouvriers ont désormais des droits et les font respecter. Cette évolution est réclamée par le consommateur lui-même. La classe moyenne, qui compte désormais quelque 250 millions de personnes, est prête à payer plus pour des produits de meilleure qualité. Tout cela oblige l'industrie chinoise à s'adapter à de nouvelles normes économiques et sociales. D'autant plus que la refondation totale du système manufacturier chinois - peu efficace et de mauvaise qualité - figure au programme du gouvernement chinois depuis cinq ans. Une véritable politique de soutien à l'innovation et de hausse des salaires est inscrite à l'ordre du jour avec comme but premier de développer un marché intérieur - lequel doit être tiré en grande partie par la masse des travailleurs migrants. L'automatisation touche ainsi toute la chaîne manufacturière chinoise. Certains cherchent à améliorer leur qualité et la sécurité, d'autres à réduire leurs coûts ou encore à construire une marque pour l'exportation.
UNE INDUSTRIE ROBOTIQUE CHINOISE ENCORE FAIBLE
Pour l'instant la robotisation s'est surtout installée dans l'automobile : 50 % des usines du secteur sont automatisées en Chine, selon l'étude de Solidance. Rappelons que la Chine est le premier producteur de véhicules du monde, avec une production en 2013 supérieure à 18 millions d'unités. Ainsi Great Wall, fabricant local d'automobiles, a-t-il récemment investi 130 millions d'euros pour automatiser sa production dans le but d'exporter : 1.200 robots ont été installés. Un investissement qui a permis de réduire de deux tiers le nombre de soudeurs.
Progressivement, l'automatisation commence à se répandre à l'ensemble de l'industrie : l'électronique - un autre secteur clé en Chine, où sont assemblés smartphones et tablettes du monde entier -, mais aussi industries plus légères, tels l'agroalimentaire et le conditionnement. Foxconn, connu pour être le plus gros fournisseur d'Apple, mais aussi pour des suicides en série dans ses usines, a annoncé il y a deux ans la mise en place progressive d'un million de robots. Soit de quoi éventuellement, à terme, remplacer la quasi-totalité des employés de cette entreprise géante, qui en compte environ 1.300.000.
Pour l'instant, l'emploi ne semble pas menacé pour autant : le plus gros employeur chinois qui a mis en place cet été 10.000 robots pour tenir la cadence de production des iPhone 6... a en même temps embauché 100.000 intérimaires pour répondre aux exigences d'Apple. Mais le climat change : Terry Gou, le PDG du groupe Foxconn, vantait en début d'année la performance de ses « Foxbots » capables de construire 30.000 appareils par robot et par an. Ces machines autonomes, animées par un système d'exploitation intelligent développé par Google, coûtent 20.000 dollars pièce.
« Les fabricants de robots cherchent d'autres points d'entrée pour leurs machines. Ils ne veulent pas tout miser sur l'automobile », raconte Pilar Dieter, qui estime que dans les années à venir, le poids de l'automobile va baisser au profit d'industries moins traditionnelles.
« La Chine est notre plus gros marché et celui qui croît le plus vite, raconte quant à lui James Taylor, qui dirige les opérations de Universal Robots en Chine. Je pense que durant les années à venir, nous allons doubler notre chiffre d'affaires tous les ans. »
L'entreprise suédoise fabrique des robots de troisième génération, surtout pour des industries légères. Selon la Fédération internationale des robots, le marché chinois va croître en moyenne de 25% par an. La fédération estime qu'en 2017, plus de 400.000 robots seront installés en Chine. Un nombre qui ne sera égalé par aucun autre pays.
À l'instar de Universal Robots, cela fait déjà longtemps que les gros fabricants de robots ont mis leur pied en Chine. C'est ici que ABB a installé sa deuxième ligne de production au monde. L'entreprise a aussi ouvert un laboratoire de R & D pour mieux répondre aux besoins des industriels chinois. C'est ABB qui a notamment fourni une grande partie des robots de Yingli. Mitsubishi Electric Corp, quant à elle, estime que son chiffre d'affaires en Chine passera de 60 milliards de yens (40,5 millions d'euros) en 2011 à 100 milliards en 2015 (67,5 millions d'euros). Et Kuka, autre grand fabricant japonais, affirme que la Chine représentera bientôt 25 % de son chiffre d'affaires. L'entreprise va doubler sa production sur place.
Face à ces champions étrangers, l'offre chinoise fait pâle figure. Aucun fabricant ne se trouve dans la liste des dix premiers acteurs en Chine. Pourtant une offre locale existe. Moins chère, elle a l'avantage de connaître les besoins de l'industrie chinoise. Ainsi une partie des robots installés chez Yingli sont désormais chinois. Ce sont eux qui vérifient la qualité des cylindres de silicium monocristallin. « Avant on devait les importer. Ça nous coûtait très cher », explique Gu Kaixin.
Selon l'association des fabricants de robots chinois (CRIA, Chinese Robot Industry Alliance), le pays compte 787 entreprises de robots, qui représentent à peine 30 % du marché. Une part destinée à augmenter. Car dans l'industrie de la robotique comme ailleurs, une des premières conséquences de la montée en gamme de l'industrie chinoise est sa compétitivité sur le marché mondial.
MARCHÉ INTERNATIONAL, COMPÉTITION MONDIALE
Outre Yingli, d'autres entreprises chinoises pointent leur nez à l'international. Great Wall exporte ses voitures en Asie et en Afrique. Son modèle SUV (véhicule utilitaire sport) est déjà en vente en Australie. Il coûte moitié moins cher que l'équivalent japonais. Et quatre de ses modèles ont réussi les tests de sécurité européens, même s'ils ne sont pas encore arrivés sur le marché.
« La menace est là. C'est évident. C'est un cycle naturel. L'automatisation permet aux entreprises chinoises de pénétrer le marché mondial. Ça permet aussi aux entreprises d'augmenter leur qualité et de respecter les normes internationales », explique Pilar Dieter.
Ainsi certaines marques telles que Haier (réfrigérateurs et autres biens de consommation) ou Lenovo (ordinateurs, tablettes) sont déjà bien placées et connues d'un certain public en Europe et aux États-Unis. Une réalité à laquelle devront s'adapter les marques étrangères. D'autant plus que la pénétration de l'automatisation reste extrêmement faible et devrait continuer à croître rapidement ces prochaines années. Dans l'industrie automobile par exemple, la pénétration est de 281 robots pour 10.000 travailleurs contre 1.140 en Allemagne. La Fédération internationale de robots estime que le taux de pénétration par 10.000 employés s'élève à moins de la moitié de la moyenne mondiale.
Alors, à quand un pays automatisé dominé par un secteur des services comme en Europe ? Pas tout de suite et sans doute jamais, selon les experts. L'industrie compte encore pour 44% du PIB. La Chine est le premier producteur mondial de la plupart des produits miniers, pétroliers et chimiques. Elle domine aussi la production de machines, d'automobiles, d'équipements industriels et spatiaux. Et en dépit de l'arrivée de robots dans le processus industriel, la machine n'est pas pour autant prête à remplacer l'homme.
« Il faut situer cela dans le contexte de la Chine. C'est un pays de main-d'oeuvre. Et elle le restera longtemps. La robotisation est encore marginale », estime Pilar Dieter.
Notons qu'il y a toujours 920 millions de travailleurs en Chine. Si une partie croissante de la population est éduquée et aspire à des emplois à forte valeur ajoutée, cela n'est pas la norme. D'autant plus que le taux de chômage reste l'indicateur le plus surveillé par le gouvernement... Pas question pour Pékin d'avoir des bassins désindustrialisés remplis de millions de chômeurs, synonymes, pour le pouvoir, d'autant de délinquants potentiels.
D'autres facteurs expliquent aussi la faible pénétration de l'automatisation : entre autres le coût élevé de l'investissement de départ. Beaucoup de secteurs, comme l'acier, la construction, le textile ou les jouets, ont des marges très faibles qui n'ont fait que se réduire ces dernières années. Le contexte est d'autant plus difficile que les banques, sous la pression de Pékin, ont coupé le robinet à crédit. Si les grosses entreprises d'État continuent à avoir accès à des fonds pour investir et se développer, ce n'est souvent pas le cas pour les PME, qui forment le gros du tissu industriel chinois. « Le prix d'investissement de départ était le seul inconvénient pour nous », raconte Yan Wei, chez Yingli. L'automatisation, nous explique-t-il, a été financée par l'introduction en Bourse en 2007. Il a fallu à l'entreprise deux à trois ans pour amortir l'investissement initial. « Dans un pays où l'on peut encore trouver de la main-d'oeuvre à 6 yuans de l'heure, le retour sur investissement doit être vraiment très clair et bien articulé pour l'entreprise », explique Pilar Dieter.
De plus, toutes les industries ne se prêtent pas à la robotisation. L'électronique par exemple est très compliquée à automatiser. Beaucoup des soustraitants sont de petite taille, les robots sont complexes à manier - contrairement à l'automobile - et, demande oblige, il faut continuellement les reprogrammer pour s'adapter aux nouveaux produits - tablettes, smartphones, montres connectées... - qui apparaissent tous les six mois.
« Chaque fois, ça fait des ravages dans les lignes de production », explique Pilar Dieter. Si la problématique n'est pas unique à la Chine, elle est d'autant plus accentuée ici que les ingénieurs formés manquent à l'appel. « C'est vrai que nous sous-traitons cette partie à une entreprise tierce, indique James Taylor chez Universal Robots. La maturité et l'expérience sont bien différentes par rapport aux États-Unis ou l'Europe. C'est parfois un peu plus compliqué en Chine. » « Il nous a bien fallu six mois pour comprendre comment fonctionnaient les premiers robots, explique Yan Wei, chez Yingli. On a dû former des cadres. Au début c'était un peu difficile. » C'est peut-être là une spécificité de la Chine. Vu l'ampleur du marché et la rapidité à laquelle il se développe, le réseau de distribution et le suivi de l'installation des robots sont autant de défis que le pays doit affronter.