Cash

CASH

 

Joseph T. Salerno dans "Economie matin" du 2 septembre 2015 : Pourquoi les gouvernements détestent l'argent liquide

" Cela fait longtemps que les gouvernements abhorrent les espèces car elles permettent des achats en toute confidentialité. Il y a toutefois un problème encore plus important : les détenteurs de cash peuvent alerter de leur manque de confiance envers les banques centrales en retirant tout leur argent du système financier.
En avril, la Grèce annonçait taxer les retraits d’espèces pour décourager les citoyens grecs de vider leurs comptes en banque. Ainsi, maintenant, les Grecs payent un euro par tranche de 1 000 euros retirés, soit un dixième de pourcent. Ce n’est pas en soi un montant important mais le principe même de cette taxation ouvre la porte à un nouveau système dans lequel la parité entre l’unité monétaire et l’unité des dépôts bancaires est brisé. Un euro en banque n’est plus égal à un euro dans votre poche.
Pourquoi une telle mesure a-t-elle été prise ? Pourquoi le gouvernement grec a-t-il pris cette décision ? Il s’agit en fait d’une décision gouvernementale anti-cash que les économistes grands publics aiment à colporter ces derniers temps à la une des médias…
En route pour les taux d’intérêts négatifs?
Pour simplifier les calculs et pour illustrer l’effet de cette mesure, supposons que la “surtaxe” grecque soit de 10 euros pour chaque tranche de 100 euros retirés. Maintenant, au lorsque vous souhaiterez convertir un euro “numérique” de votre compte en un euro en espèces, vous devrez accepter de payer lors de votre retrait, et vous ne pourrez les avoir qu’en retirant en réalité 1,10 d’euros du solde de votre compte en banque.
Voilà un taux négatif de 10% : pour chaque euro demandé, vous ne recevez que 90 centimes. Cela veut dire que vos achats en espèces vous coûteront plus cher que si vous les régliez avec votre carte bancaire.

Au même moment, le gouvernement grec a dit très clairement que si vous déposiez de l’argent dans les banques, vous ne recevriez pas pour autant 1,10 euros pour chaque euro déposé. Le système est désormais structuré pour verrouiller l’argent dans les banques.
 Pourquoi ?
Si vous perdez 10% chaque fois que vous retirez un euro de votre compte, le taux d’intérêt que vous obtenez sur votre épargne bancaire peut être réduit à -5% ou -6%. Vous ne retireriez pas votre argent des banques pour autant… même si les taux devenaient négatifs.
Nous voyons apparaître une guerre contre le cash par laquelle le gouvernement rend illégal ou très peu pratique l’utilisation d’argent liquide. Pour les gouvernements, les bonnes raisons ne manquent pas : surveillance automatique des transactions financières mais également facilitation de la manipulation de la masse monétaire.
 Les origines de la guerre contre le cash?
Tout a vraiment commencé avec le Bank Secrecy Act adopté par les Etats-Unis en 1970. Il demandait aux institutions financières des Etats-Unis d’aider les organismes gouvernementaux à détecter et prévenir de tous soupçons de blanchiment d’argent dans les transactions bancaires. C’est la raison d’être de cette loi. En effet, elle oblige les institutions financières à tenir des registres de paiements en espèces et à déposer des rapports d’achats en espèces ou d’instruments négociables de plus de 10 000 $ au total par jour. Bien sûr, tout cela fut présenté aux citoyens comme un moyen de lutte contre les organisations criminelles.
Le gouvernement américain emploie également d’autres moyens pour mener cette guerre contre le cash. Jusqu’en 1945, il y avait des billets de 500 $, de 1 000 $ et de 10 000 $ en circulation. Il y avait même un billet de 100 000 $ dans les années 1930 — que les banques utilisaient entre elles pour régler leur affaire. Mais en 1945, le gouvernement américain arrêta d’imprimer ces billets et en 1969, ils avaient disparu.
Ainsi, sous couvert de lutte contre le crime organisé et le blanchiment d’argent, ils ont rendu plus difficile le paiement en cash… tout du moins pour les plus grosses sommes. Du fait de l’érosion du pouvoir d’achat avec l’inflation, un billet de 100 $ utilisé aujourd’hui ne vaut que 15,50 $ de 1969…
 Un problème international?
C’est sans doute en Suède que la guerre contre le cash est allée le plus loin, les gouvernements scandinaves étant généralement remarquables dans ce domaine. Dans les villes suédoises, les billets pour les bus publics ne peuvent être payés en espèces : ils doivent être achetés à l’avance par SMS ou par téléphone — en d’autres termes, par l’intermédiaire de comptes bancaires.
Le vice-gouverneur de la Banque centrale suédoise jubilait avant de prendre sa retraite il y a quelques années, lorsqu’il déclara que l’argent allait certes survivre “comme le crocodile, mais qu’il verra son habitat progressivement réduit à néant”.
L’analogie est appropriée puisque deux tiers des agences des trois des quatre plus grandes banques suédoises n’acceptent plus de dépôts ou de retraits de cash. Ces trois banques éliminent la manutention manuelle de l’argent dans leurs bureaux à un rythme très rapide depuis 2012.
En France, les ennemis du cash ont essayé d’adopter une loi en 2012 visant à limiter l’utilisation de cash, passant d’un montant maximum de 3 000 euros à 1 000 euros. La loi fut refusée. Puis il y a eu les attentats contre Charlie Hebdo et un supermarché juif en janvier 2015, et l’Etat a immédiatement utilisé ces évènements pour obtenir l’adoption de cette limite maximale de 1 000 euros. Cette fois, la loi est passée. Pourquoi ? Eh bien parce que les avocats d’une société sans cash ont affirmé que les attaques avaient été partiellement financés en utilisant de l’argent liquide.
Les terroristes ont utilisé des espèces pour acheter certaines des choses dont ils avaient besoin. Sans doute, ces meurtriers portaient également des chaussures et des vêtements, ils ont certainement utilisé des téléphones portables et des voitures lors de la planification et de l’exécution de leur plan de destruction. Pourquoi ne pas interdire ces choses? Un terroriste pieds nus et sans moyen de communication est certainement moins efficace que celui entièrement vêtu et équipé.
Enfin, la Suisse, autrefois un grand bastion de la liberté économique et de la sphère privée financière, a succombé aux stratégies utilisées par le gouvernement américain. Le gouvernement suisse a interdit tous les paiements en espèces de plus de 100 000 francs (environ 106 000 $), y compris les transactions concernant les montres, l’immobilier, les métaux précieux et les voitures. Cela a été fait sous la menace de figurer sur la liste noire dressée par l’Organisation du Développement économique, les Etats-Unis manoeuvrant sans aucun doute en coulisses. Les transactions au-dessus de 100 000 francs devront désormais être traitées via le système bancaire. La raison invoquée est d’endiguer les transactions des organisations criminelles et le blanchiment d’argent.
La banque Chase a également rejoint récemment la lutte contre le cash. Il s’agit quand même de la plus grande banque des Etats-Unis, filiale de JP Morgan Chase & Co., et selon le magazine Forbes, la troisième plus grande société du monde. Elle a également reçu 25 milliards de dollars en prêt de sauvetage du Trésor américain. En mars dernier, Chase a commencé à limiter l’utilisation des liquidités dans certains secteurs. La nouvelle politique restreint l’utilisation du cash par les emprunteurs pour effectuer des paiements de leurs factures de cartes de crédit, de prêts hypothécaires, d’actions ou de leurs prêts automobiles.
Chase va même jusqu’à interdire le stockage de cash dans ses coffres. Dans une lettre adressée à ses clients en date du 1er avril 2015 et concernant la mise à jour des conditions d’utilisation de ses coffres de dépôts, on pouvait lire : “vous acceptez de ne pas stocker de liquidités ou de pièces autres que celles qui possèdent une valeur de collection”. Cela concerne-t-il l’or et l’argent hors collection ? Bien sûr ! Comme nous le disait un observateur averti : “cette politique est inhabituelle, mais puisque Chase est la plus grande banque de la nation, je ne serais pas surpris si nous commencions à voir se multiplier les mesures comme celle-ci dans cette ère d’hyper-sensibilité vis-à-vis du financement des organisations terroristes et autres”. Sortez donc de vos coffres vos liquidités mais aussi votre or et votre argent.
 Seules les dépenses supervisées et contrôlées vont devenir légales?
Gregory Mankiw, macro-économiste de premier ordre, a imaginé dès 2009 une mesure possible : la Fed annoncerait que dans un délai de douze mois, elle tirera un chiffre entre 0 et 9 d’un chapeau. Tous les billets de banques avec un numéro de série se terminant par ce chiffre perdront instantanément leur cours légal. Cela permettrait à la Fed d’imposer des taux d’intérêt négatifs pendant un an ou même plus parce que les gens seraient heureux de prêter de l’argent pour -2% ou -4% puisque cela les protégerait d’une perte automatique de 10% s’ils avaient l’idée de se réfugier dans le cash.
La raison invoquée par nos dirigeants pour supprimer le cash est de maintenir la société à l’abri des terroristes, des fraudeurs, des blanchisseurs d’argent, des cartels de la drogue et autres méchants réels ou imaginaires. Le vrai but de la multiplication de ces lois est de forcer les citoyens à faire des paiements via le système financier. Cela permet aux gouvernements de développer leurs capacités d’espionnage, de garder une trace des transactions financières les plus privés de leurs citoyens, et de traire leurs citoyens du dernier euro de paiements d’impôts prétendument dus.
Mais ce n’est pas tout. Il y d’autres raisons à la suppression du cash :
-Soutenir le système bancaire à couverture fractionnaire instable, qui menace de s’effondrer à travers le monde.?
-Donner aux banques centrales le pouvoir d’imposer des taux d’intérêt nominaux négatifs… c’est-à-dire vous faire dépenser de l’argent en le soustrayant directement de votre compte bancaire chaque jour où il y est stocké et non dépensé."

Sébastien Maurice dans "Economie matin" du 23 juillet 2015 Article intitulé : La société sans cash : bientôt une réalité en Allemagne ?

" Norbert Walter-Borjans, ministre sociale-démocrate des finances de la Rhénanie du Nord-Westphalie, a exprimé le weekend dernier son souhait de voir introduire une limite maximum de 3000 euros pour les paiements en cash, sous prétexte de lutte conter le crime et la « fraude » fiscale. Pourquoi "fraude" quand il y a une telle différence de traitement entre les fonctionnaires, les politiques etc.. qui sont à charge à vie des Peuples et qui se votent leurs propres outils et principes de défiscalisation, de retraite et autres "vols" des Peuples. Il est du simple principe de "gestion de bon père de famile" de préserver ses avoirs par tout moyen et en totale liberté. Liberté acquise par le sang contre des états lâches et nazis. Le diktat actuel des états pour tout savoir et tout maitriser est à combattre. Ce qui fait la "valeur" des états n' a jamais été sa classe politique ou ses fonctionnaires mais bien les Peuples. Pour le reste, les états et leurs fonctionnaires ne devraient être que des outils, point barre. Rien d'autre. Hier, "nazi politique" ; aujourd'hui, "nazi financier". Pour ceux qui pensent que j'y vais trop fort qu'ils se souviennent qu'au simple titre de la spéculation sur les matières premières les états lobbyisés permettent de tuer 35 000 000 de personnes par an (Rapport ONU). Mieux que les boches et collabos avec Hitler. Dans ce meurtre à grande échelle, nous retrouvons la BNP, la Société Générale et donc l'élite des "grandes écoles françaises" qui se fait parachuter moyennant des salaires délirants là ou les lobbies (l'état) a besoin de leur "maléabilité" et "permissivité" rémunérée comme il se doit....avec même des médailles, légion d'honneur etc... MDR
Mais le terme de « résistance fiscale » ne serait-il pas plus approprié que « fraude fiscale », étant donné  l’étendue du racket institutionnalisé auquel doivent se préparer les citoyens ?
La meilleure solution pour inciter les gens à déclarer leurs revenus serait tout simplement de réduire suffisamment la pression fiscale pour que s’acquitter de l’impôt ne soit plus perçu comme un fardeau,  mais comme la juste contrepartie des services rendus par l’état.
Rappelons que la France et l’Italie ont déjà ramené cette limite de paiement en cash à seulement 1 000 euros et que le Danemark envisage l’arrêt pur et simple de l’impression des billets d’ici 2016.
Nous assistons donc à une contagion de ce phénomène à l’échelle européenne, qui pourrait rapidement mener à la mise en place par Bruxelles d’une limite universelle pour l’ensemble des pays européens.
Si nous ne réagissons pas rapidement, nous allons tout droit vers une nouvelle forme de totalitarisme économique et politique, un monde où toute activité privée sera contrôlée et taxée par le gouvernement, en lien étroit avec le cartel bancaire. Cartel bancaire qui dans les faits est le décideur et les politiques de simples exécutants. Une fois de plus, les citoyens devront payer la note pour la mauvaise gestion des deniers publics par leurs gouvernements (exemple du Bail in pour Chypre, et sans doute en Grèce), trop occupés à satisfaire les intérêts particuliers des lobbys et des corporations.
Si vous souhaitez résister contre l’avènement de ce nouveau totalitarisme économique, nous vous invitons à signer la pétition qui sera adressée au gouvernement. Voir le site www.économiematin.fr

Guillaume Nicoulaud dans "Economie matin" du 15 juillet 2015 Article intitulé : Limitation du paiement en liquide : mauvais signe

" Comme vous le savez sans doute, à compter du 1er septembre 2015, le seuil au-delà duquel il est interdit de régler une transaction en liquide passera de 3 000 euros à 1 000 euros. L’objectif de cette mesure, assure-t-on au ministère, est de lutter contre les « actions de fraude, de blanchiment » et, forcément, « de financement du terrorisme ». Non, elle est d'assurer la puissance de la maîtrise de notre cash par les banques
Évidemment, avec une bonne dose d’humour, le coup de la lutte contre le financement du terrorisme a de quoi faire sourire ; c’est la tarte à la crème du moment — ce gouvernement entend manifestement nous resservir cette excuse ridicule à toutes les sauces pour mieux faire passer la pilule des tombereaux de lois liberticides dont il se fait le champion.
Évidemment, tout le monde a immédiatement pensé à une mesure essentiellement fiscale ; notre bon gouvernement entend ainsi ramener dans le circuit officiel cette partie de l’activité économique qui tente désespérément de survivre en échappant, au moins partiellement, au matraquage de Bercy — il n’est bien sûr pas question des multinationales mais de votre coiffeur, votre plombier, l’épicerie du coin… bref toutes ces petites entreprises qui, nous le savons tous, mettraient la clef sous la porte du jour au lendemain si elles ne bénéficiaient pas de cette soupape.
Mais il existe une autre raison qui, dans le contexte actuel, pourrait expliquer qu’on cherche à nous obliger à utiliser de la monnaie scripturale plutôt que des billets de banque : il s’agirait d’aider nos banques à rester liquides si, d’aventure, l’état de nos finances publiques devait dégénérer en un scénario à la grecque. Du point de vue du timing, vous admettrez que ça tombe plutôt bien et en matière de communication, il va de soi que ces choses-là ne se disent pas ouvertement.

Jean-Baptiste Le Roux dans "Economie matin" du 29 juin 2015 Article intitulé : Les paiements en espèce désormais limités à 1 000 euros

" Pour lutter contre le financement du terrorisme, Michel Sapin avait annoncé en mars dernier la limitation des paiements en cash à 1 000 euros. C'est désormais officiel. N'importe quoi...le terrorisme a bon dos. En fait nous sommes sur une bulle financière monstreusement énorme et les Etats ont la trouille (à juste raison) des réactions des Peuples lorsque ces derniers vont s'apercevoir que la quasi totalité de TOUS leurs biens est hypothéquée d'un façon ou d'une autre. Retirer le droit aux armes, retirer le cash, fliquer et retirer la LIBERTE via des caméras à tous les coins de rue .... retirer quoi encore par la suite ? A quand le retrait du cash versé aux politiques, aux flics etc... A qui doit-on notre liberté ? Aux politiques, aux flics ? MDR Il est temps de réapprendre le mot LIBERTE à nos enfants. Il est temps de réapprendre à nos enfants ce qu'ils doivent à la résistance et ce qu'ils ne doivent pas à certains flics et à un certain "état".
Les paiements en cash limités à 1 000 euros
La mesure faisant passer la limite des paiements en espèce de 3 000 à 1 000 euros est officielle. Elle entrera en vigueur le 1er septembre prochain mais a été publiée lundi 29 juin au Journal officiel. Cette mesure concernera les entreprises, les commerçants et bien entendu les consommateurs qui ne pourront plus régler un achat en cash, dans n'importe quel commerce, supérieur à 1 000 euros.
Une mesure destinée à lutter contre le financement du terrorisme
Michel Sapin avait annoncé cette mesure en mars dernier, afin de "limiter la part de transactions anonymes dans l’économie qui peuvent correspondre à des actions de fraude, de blanchiment, voire de financement du terrorisme". Il ne sera donc plus possible de régler un achat en espèce, au-delà de cette limite, à moins bien sûr qu'il ne s'agisse d'un achat entre particuliers, et que le vendeur soit d'accord.
Un nouvel attentat terroriste
Une mesure qui est officialisée seulement quelques jours après un nouvel attentat terroriste sur le sol français, dans l'Isère. Un attentat qui devrait justifier aux yeux du gouvernement la mise en place d'une telle mesure, au même titre que la loi Renseignement, à l'examen au Conseil constitutionnel actuellement, et tant décriée par l'opinion publique française."

Yves Genier dans "Le temps" Suisse du 23 juin 2015 Article intitulé : Un pilier de Fidelity conseille de stocker des billets de banque

" Le gérant Ian Spreadbury se méfie des risques cachés du système financier. Sa suggestion intervient alors que l’usage du cash est la cible de nombreuses pressions à travers le monde
C’est une proposition de placement inattendue que fait le géant Fidelity – 2063 milliards de dollars sous gestion. Les solutions traditionnelles que sont les actions, les obligations, les fonds, l’immobilier ne suffisent plus à protéger efficacement l’épargnant contre un nouveau choc financier. Ni même l’or, les autres métaux précieux et même les comptes bancaires. En complément, l’épargnant devrait placer une partie de ses avoirs dans «du cash physique». Dit plus simplement: des billets de banque, à garder chez soi.
Ce conseil, c’est le gérant Ian Spreadbury qui l’a glissé au quotidien britannique The Daily Telegraph. Rappelant la diversité des déséquilibres des marchés, notamment l’inflation des crédits hypothécaires, il a averti que «les risques systémiques sont dans le système [financier, ndlr] et, comme investisseur, vous devez en être conscient». Détenir des billets de banque doit permettre de faire face à tout arrêt brusque du système financier tout en diversifiant astucieusement ses avoirs.
Ian Spreadbury n’est pas un novice en matière de placements. Au bénéfice de trente ans d’expérience, ce gérant de fonds obligataires est un amateur de valeurs sûres. En plus des obligations souveraines et d’entreprises, il apprécie les actions de sociétés offrant des services de base comme les fournitures d’eau, ou investies dans de la pierre comme les centres commerciaux ou de loisirs. Ces quinze dernières années, la performance annuelle moyenne de ses placements atteint 6,4%, selon le site spécialisé FE Trustnet.
Pourtant, sa proposition tranche avec les conseils habituels des prestataires de services financiers. Ces derniers conseillent généralement l’acquisition de titres ou d’autres produits financiers à leurs clients à la recherche de valeurs sûres. Le cash, par essence, échappe au secteur bancaire. Il ne mobilise pas de ressources et ne permet pas de facturer aux clients des frais de dépôt ou de gestion.
Pour l’épargnant, ce sont évidemment autant de frais en moins à payer sur des comptes de dépôt ou d’épargne. De plus, le stockage de billets de banque à domicile peut être envisagé alors que les comptes d’épargne ne sont pratiquement plus rémunérés (0,01% chez UBS, par exemple) et que les obligations sûres n’offrent pour ainsi dire plus de ­rendement (0,13% pour les obligations à 10 ans de la Confédération).
Mais la suggestion du gérant de Fidelity intervient à un moment où l’usage des billets de banque lui-même est sous pression. D’éminents économistes internationaux appellent à l’interdiction de leur usage, même pour les paiements du quotidien. Lancée en novembre 2013 par Larry Summers, conseiller de Barack Obama, cette idée a pour but de réactiver la conjoncture en réinjectant des liquidités stockées en dehors des banques. Le calcul est simple: plutôt que d’accumuler dans des comptes bancaires coûteux les économies stockées sous les matelas, le public préférerait consacrer cet argent à acheter divers biens et services, ce qui aurait le mérite de relancer la consommation.
Cette idée d’économiste rejoint les préoccupations des policiers de la finance, à commencer par le GAFI (Groupe d’action financière de l’OCDE). Ce dernier cherche à limiter autant que possible les paiements en cash pour déjouer les trafics et le blanchiment d’argent. Les Chambres fédérales ont ainsi interdit en décembre dernier les paiements en liquide de plus de 100 000 francs, mesure qui entrera en vigueur en janvier 2016.
Enfin, le gouvernement danois propose de lever l’obligation faite aux petits commerçants et aux restaurants d’accepter les paiements en liquide. Mais à Copenhague, le débat ne porte pas sur une relance de la conjoncture ni sur la criminalité en col blanc, mais sur une possibilité de rationaliser le système des paiements. Un tiers de la population emploie déjà un système de micropaiements par téléphone portable."

Simone Wapler dans "Econome matin" du 18 juin 2015 Article intitulé : Refusez l'immoralité de la société sans cash

" « L’argent liquide sera-t-il bientôt interdit ? De plus en plus de pays prennent des mesures allant dans ce sens. Des économistes de renom, comme Larry Summers, l’ex-secrétaire au Trésor de Barack Obama, ou Kenneth Rogoff, ancien économiste du FMI, plaident pour un tel interdit. Quelle est leur motivation ? ». Il suffit de regarder d'où ils viennent et ce qu'ils ont fait pour comprendre
Le journal suisse Le Temps s’émeut de la mise en place d’une société sans cash ; il répond à la question dans le titre même de son article : « la guerre contre le cash est immorale ». Bigre, ce n’est pas moi qui le dis…??
Une société sans cash est immorale, pense Le Temps, car la propriété de l’individu est alors entièrement soumise et prisonnière d’un système dirigiste de contrôle, de prédation et de spoliation.??
« La méfiance des autorités envers le citoyen est telle en 2015 que l’argent non contrôlé et certifié par un homme de l’Etat est considéré comme le produit d’un acte répréhensible. L’argent a subitement mauvaise odeur. Ce n’est plus le fruit d’un travail honnête, une récompense que l’on se plaît à détenir. »?? Les autorités sont devenues les employées des "mafias" lobbies qui imposent  (achètent) les décisions qui leurs vont bien.
A tout instant, un « fonctionnaire habilité » un peu nazillon peut-être ? pourrait, en cliquant sur un simple bouton, vous priver de votre légitime propriété. Rappelons-le : un Etat de droit et une démocratie sont régis par les principes suivants :
l’Etat possède le monopole de la sécurité (police sauf qu'aujourd'hui elle se porte "pâle" en dehors de tout respect des lois et de tout respect moral quand elle n'a pas ce qu'elle veux. A votre avis, cela s'appelle-t-il du chantage ? En fait, le police française est redevenue une milice politique privée qui tire, "racompagne" violemment des pauvres bougres. Retour à la case "nazillon" peut-être ?, armée, justice le mur des cons en France. Cela dit, la majorité du monde "juridique" est, je le pense, de qualité dans leur mission étatique) ;
des représentants sont élus ;
les impôts sont débattus et votés par ces élus ;
l’Etat les lève en usant de son monopole de force publique. Cette réalité est à prendre en compte par les Peuples et, à ce titre, il est impératif qu'il reprenne sa liberté de défense contre les décisions politiques lobbyisées protégées par la "milice" policière.
Si les citoyens sont mécontents de l’usage de l’impôt, ils renvoient leurs représentants et en trouvent d’autres à la prochaine échéance électorale.
Nous ne vivons plus que dans un simulacre de démocratie
Les impôts ne sont plus débattus ou votés car le recours à la dette publique pour financer le fonctionnement courant de l’Etat s’est généralisé. Souvenez-vous: « Ça ne coûte rien, c’est l’Etat qui paye » a dit François Hollande au sujet des emplois d’avenir dans une opération séduction à la télévision, le 6 novembre 2014. Mais la dette publique n’est rien d’autre qu’un impôt qui n’a pas encore été levé. Il n’y a pas d’argent gratuit. ?? Oui mais Hollande n'est qu'un "joyeux énarque" de ce fait ....
Nous ne vivons plus dans un Etat de droit car l’Etat promulgue des lois qui défendent la sphère publique et des privilèges au lieu de lois qui défendent le citoyen.
Nous ne vivons plus dans un Etat de droit depuis que les députés de l’Assemblée nationale se sont autoamnistiés en 1998 (affaire Urba-Gracco). Les lois protègent désormais privilèges et monopoles accordés à certains — et notamment les banques — par les élus. En fait, les élus, volontairement ou involontairement, sont dans les faits.
Les banques profitent de la dette publique. Elles ont obtenu la délégation du monopole de création monétaire et touchent des intérêts sur de l’argent qui n’existe pas mais qu’elles ont le droit d’émettre (contrairement à vous et moi). La dette publique est, du point de vue d’une banque, une « bonne dette » puisqu’elle est garantie par les contribuables et que l’Etat peut lever l’impôt arbitrairement, à tout moment. Et que l'argent des Peuples peut être bloqué voire volé sur une simple décision politique. Décision lobbyisée par les banques peut-être ?
Or quoi de plus facile de lever un impôt quand il n’y a plus de cash ??? Et voler l'argent des Peuples 
Quand tous vos avoirs, épargne, livrets, comptes, déclarations d’impôt, prélèvements automatiques, facturations, numéros de comptes, allocations, salaires, bientôt dépenses de santé sont en ligne ? Tous étant liés, corrélés : il ne suffirait, en gros, que d’un « clic » pour que tous soient bloqués.
Pour promouvoir une société sans cash, les autorités agitent l’épouvantail de la sécurité et de la moralité : on lutte contre le blanchiment la France qui avait même encadré il y a quelques années le blanchiment .. MDR Donneur de leçons... Cela dit la Belgique et les autres pays sont aussi faux culs., le crime, le terrorisme, la fraude fiscale. On veut vous « simplifier la vie », « simplifier les procédures ». Certes. Sauf qu’il me semble que trafiquants, criminels, terroristes, ou fraudeurs, justement, sont peu enclins à utiliser cette panoplie de flicage du citoyen. Et puis, ils utilisent des routes et de l’éclairage public mais on ne les supprime pas pour autant !
Quant à la lutte contre la fraude fiscale, si c’était vraiment un souci, l’ex-ministre Cahuzac ne serait-il pas déjà condamné et le député Thévenoud n’aurait-il pas été destitué ?
 Comment la société sans cash se met insidieusement en place…
Voyez cette liste de décisions prises ou en passe d’être prises. Et ouvrez les yeux :
le Danemark s’apprête à interdire le cash ;
l’Italie a rendu toute transaction en espèces supérieure à 1000 euros illégale ;
la Suisse a proposé d’interdire les paiements en espèces de plus de 100 000 francs suisses ;
la Russie a interdit les transactions en espèces de plus de 10 000$;
l’Espagne interdit les transactions en espèces au-dessus de 2 500 euros ;
le Mexique a rendu les paiements en espèces de plus de 200 000 pesos illégaux ;
l’Uruguay a interdit les transactions en espèces qui dépassent 5 000$ ;
la France a rendu illégales les transactions en espèces de plus de 1 000 euros, abaissant ainsi la limite précédente qui était de 3 000 euros ;
la France et Tracfin demandent la suppression du billet de 500 euros ;
les banques américaines Chase Manhattan puis J.P. Morgan ont interdit à leurs clients de déposer des espèces dans les coffres qu’ils louent ;
Chase a limité l’usage des espèces dans la région de Cleveland;
l’Etat de Louisiane a interdit aux vendeurs d’occasion les transactions en cash ;
en France, l’anonymat sur les opérations de change sera limité à 1000 euros au 1er janvier 2016.
Qui a intérêt à cette société sans cash ? ??Les gouvernements et les banques.??Qui la promeut ? ??Les gouvernements, les banques, les multinationales qui fournissent des solutions de télépaiement, les économistes payés par les gouvernements (universitaires, fonctionnaires) ou les banques.??Ils ne la promeuvent pas pour des raisons de sécurité ou de moralité mais pour mieux vous asservir…


Commentaire :  Face aux armes des flics et à la lobbyisation de la spoliation politique institutionnalisée, qu'allons-nous choisir ? La collabo ou la résistance pacifique avec Humanity Invest ?

 

 Dans "Trends Tendances" Belgique du 15 juin 2015 Article intitulé : Sans le cash, il suffira d'un "clic" pour que votre argent soit bloqué !

" Les Suisses sont connus pour être des personnes prudentes . C'est donc avec étonnement, mais surtout beaucoup d'intérêt, que j'ai lu l'enquête réalisée par le journal suisse Le Temps consacrée à la disparition programmée du cash dans nos sociétés. En effet, des pays comme le Danemark étudient la possibilité de supprimer le cash. D'autres, comme la France, la Belgique ou l'Espagne, interdisent déjà les transactions en cash au-delà d'un certain montant. Et des banques américaines comme JP Morgan ont interdit à leurs clients de déposer des espèces dans les coffres qu'ils louent. Mais cela ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.
En réalité, comme le rappelle le journal suisse Le Temps, des économistes de renom plaident pour la disparition du cash. Officiellement, c'est pour lutter contre le blanchiment d'argent, le crime organisé, le terrorisme ou la fraude fiscale, sans oublier que le secteur bancaire est en faveur de cette suppression du cash uniquement dans le but de "nous simplifier la vie". Cependant, la suppression du cash serait une attaque contre nos libertés, selon d'autres commentateurs dont Simone Wapler, la très avisée rédactrice de la lettre d'information financière La Stratégie de Simone Wapler. Sans le cash, il suffira d'un "clic" pour que votre argent soit bloqué !

En fait, comme nos gouvernements sont surendettés, aucune transaction, même la plus petite, ne doit leur échapper. Or, quoi de plus simple que de lever des impôts supplémentaires quand il n'y a plus de cash ? Le jour où tous vos avoirs seront bancarisés sous forme de livrets ou comptes d'épargne, que vos déclarations d'impôts, vos facturations, vos numéros de compte, vos allocations, vos salaires et bientôt vos dépenses de santé seront en ligne, et comme tout cela est connecté, il suffirait en gros d'un "clic" pour que votre argent, votre propriété soit... bloquée !

Quant aux banques, leur pire cauchemar, c'est qu'en cas de manque de confiance, les épargnants sortent leur argent de la banque - c'est ce qu'on appelle le "bank run". Mais là encore, s'il n'y a plus de cash, il n'est plus possible de quitter sa banque, comme l'indique Simone Wapler. Priver les déposants de la faculté de retirer des billets permet de les garder captifs !
Sans compter que s'il n'y a plus de cash, les autorités monétaires peuvent nous imposer un taux d'intérêt négatif sur nos comptes bancaires, car comme il n'y a plus de cash, nous ne pouvons pas retirer nos avoirs. Or, comme l'a fait remarquer un économiste de la banque américaine Citibank, si la Banque centrale américaine avait pu imposer un taux d'intérêt négatif de 6%, elle aurait pu limiter la crise de 2008 !
En résumé, je ne dis pas que ce scénario envisagé par des personnes sérieuses, et notamment par le journal suisse Le Temps, va se produire, mais c'est vrai qu'il faut bien reconnaître que l'existence du cash dans nos sociétés permet d'échapper aux taux négatifs, à l'impôt arbitraire et à la faillite d'une banque. Donc, ces commentateurs - que certains considéreront comme des visionnaires et d'autres comme des fous - considèrent qu'

il faut en quelque sorte prendre le maquis, entrer en résistance et défendre coûte que coûte une société avec du cash. Comment ? En utilisant au maximum le cash, car il est plus facile de faire disparaître quelque chose qui n'est plus en usage que quelque chose qui sert beaucoup. Au moins, le débat peut commencer.

Michel Santi dans "Bilan" Suisse du 11 juin 2015 Article intitulé : Le jour où le cash n’existera plus

" Relancer la croissance en éradiquant les espèces? L’idée progresse, alors que les taux négatifs inaugurent une ère nouvelle qui mettra fin à certains de nos réflexes économiques ancestraux.
Une banque peut invoquer de multiples prétextes dès lors qu’il s’agit pour elle d’empêcher son client de retirer des espèces: attendre qu’un chèque ou qu’un virement en faveur de son client soient honorés par l’établissement payeur. Opposer une fin de non-recevoir, car le montant souhaité dépasse les limites autorisées sur la carte bancaire de son client. Ne pas accepter les pièces d’identité produites au guichet lors du retrait. Autant de motifs, et bien d’autres, invoqués régulièrement par les banques pour ne pas satisfaire les besoins ponctuels en espèces de leurs clients.
Autant de motifs qui devraient alerter les épargnants car lorsque l'on perd la disposition de son argent l'on devient totalement dépendant et sous emprise.
Car si tous les clients des banques exigeaient de convertir en même temps la totalité de leurs comptes bancaires en espèces, l’ensemble du système financier serait condamné à s’effondrer! L’utilisation de cash – et son retrait –  est donc strictement encadrée.
Qui plus est, l’avènement des taux négatifs en 2015 a sonné le coup de grâce de l’utilisation des espèces qui sont désormais très réglementées par les banques, et surtout par la première d’entre elles, à savoir la Banque centrale, chargée de préserver en tout temps la bonne marche du système bancaire et de ses intervenants.
Les espèces – dont le taux d’intérêt est de 0% – constituent en effet le seul recours pour contrer les taux négatifs prélevés par les banques. La Banque centrale fait donc appel à ses bras armés – les banques – pour restreindre drastiquement les retraits en cash, afin d’optimiser sa politique des taux négatifs. Voilà pourquoi les autorités françaises viennent d’adopter des mesures très strictes consistant (entre autres) à réduire de 3000 à 1000 euros tout paiement en espèces.
Voilà également pourquoi la Banque nationale suisse a ordonné aux banques helvétiques de décourager fortement tout retrait de cash à leurs guichets. Voilà enfin qui explique la disparition prochaine et programmée des grosses coupures de 500 euros et de 1000 francs suisses. Si ce contexte de taux négatifs devait persister, voire s’aggraver, il est quasi certain que ces grosses coupures se négocieront un jour prochain à des prix dépassant leur valeur intrinsèque. C’est-à-dire que le billet de 500 euros pourrait se payer sous la forme d’un virement bancaire de 510 euros, voire plus...  Le simple fait d'avoir du cash pourrait devenir un outil de spéculation, c'est dire où nous en sommes et où nous risquons d'aller.
Les espèces en circulation au sein du monde occidental empêchent donc son redressement économique. Je ne partage absolument pas cette analyse. Bien au contraire, le cash est outil direct de consommation. Le cash que nous possédons ne peut être joué ou mis en gage par les banques. IL FAUT DETENIR DU CASH LE RISQUE EST TRES GRAND QUE LES CHIFFRES COMPTABLES (BOURSE) QUE L'ON NOUS VEND QUOTIDIENNEMENT COMME UNE REALITE ET COMME UNE RICHESSE NE SE DEGONFLENT A VITESSE GRAND V. POUR RAPPEL, L'INFORMATION DES COURS DE BOURSE EST FAUSSEE QUOTIDIENNEMENT A PLUS DE 98 %. ET LA, SANS CASH....Elles sont en effet de l’ordre de 4000 dollars en moyenne par habitant aux Etats-Unis et en Europe, le double au Japon. En outre, 77% des espèces en circulation aux Etats-Unis sont des billets de 100 dollars, 53% des espèces en Europe sont des billets de 100 euros et plus. Tandis que règnent aujourd’hui les grosses coupures, alors que la masse des liquidités en circulation atteint des niveaux record, il devient impératif d’éradiquer le cash de nos sociétés.
L’absence d’espèces permettrait en effet à la Banque centrale de répercuter de manière optimale les taux négatifs sur les comptes bancaires des usagers qui – étant dans l’impossibilité de convertir leurs avoirs bancaires en cash – seraient dès lors motivés à dépenser plus au lieu de conserver des comptes bancaires coûteux… Autrement dit: la relance de la croissance par l’absence de cash. Raisonnement que je ne peux partager en Homme libre car les banques ne font que jouer avec effets de levier et titrisation des risques. Il est vrai que si nous n'avons plus de cash, les banques sont sur un boulevard de maîtrise des Peuples et des Etats. De la maîtrise par la corruption et le lobby à la maîtrise totale.
La disparition de devises
Les taux négatifs inaugurent une ère nouvelle pour nos méthodes de consommation comme pour certains de nos réflexes économiques ancestraux. A cet égard, la limitation drastique de l’usage des espèces comme leur élimination programmée ne sont que l’étape préliminaire d’un contexte économique et financier global qui verra la disparition progressive de la multitude des devises mondiales et le maintien de deux ou trois monnaies dont l’usage sera universel et dont les marges de fluctuation seront encadrées afin de ne pas pénaliser les échanges commerciaux.  
*Michel Santi est macroéconomiste

 

Jacques Favier dans "Le Temps" Suisse du 11 juin 2015 Article intitulé : Arme contre le cash : quand l’or papier n’est plus que du sable…

" On a lu ici même une chronique dénonçant la guerre contre l’usage du cash comme immorale. Explorons un autre aspect de la gestion du cash par les autorités, qui ne m’apparaît pas dépourvu d’une forme d’immoralité Ecrivant moi-même sur le bitcoin à qui l’on reproche souvent son absence de réalité tangible, j’en suis venu à me demander si le cash était davantage tangible. Car pour avoir vu un soir de 1984 Serge Gainsbourg brûler un Pascal [billet de 500 francs français, ndlr] en affirmant que son comportement était illégal, bien des gens pensent qu’en brûlant le papier on attente à la majesté de l’Etat ou à l’économie nationale, bref qu’il y a quelque chose (de sacré?) dans le cash.
Or la Cour de Cassation avait estimé dès 1975 que les billets de banque, simples signes monétaires qui ne contiennent ni n’opèrent actuellement obligation, disposition ou décharge, ne rentrent pas dans la catégorie des pièces dont l’incendie ou la destruction volontaire sont réprimés par l’article 439. Une phrase à méditer par ceux qui prennent au contraire bien soin de leurs billets, peut-être pour payer sans trace mais aussi pour les garder pour leurs vieux jours, comme si la valeur y dormait dans son lit de papier comme une Belle au Bois dormant. En 1984, la banque centrale française était certes encore tenue d’assurer sans condition, ni limitation, l’échange à ses guichets des vieux billets dont le cours légal avait été supprimé. Il suffisait donc de changer les draps de temps en temps, et la valeur, une créance sur la Banque centrale, continuait d’y reposer. Avait-on jamais vu une partie éteindre sa dette rien qu’en changeant de papier à lettre? Il suffisait pourtant d’y penser. Une loi française de 1993 limita le délai d’échange des billets n’ayant plus cours à 10 ans. En 2002, sur les 17 pays basculant en euro, huit fixèrent une date limite. En Suisse, la sixième série est remboursable pendant 20 ans à partir de son rappel (en 2000); les précédentes ne le sont plus…
Serge Gainsbourg, n’a pas appauvri mais enrichi l’Etat. Il ne fut pas le seul. En 2012, le volume des vieux francs français non échangés s’est élevé à 55 millions de billets, pour plus de 726 millions d’euros. On ne manqua point de se féliciter de ce gain. Sur l’ensemble des dernières émissions, près de 2 milliards d’euros enregistrés en profit pour la seule France…
Certains remettraient bien cela: un analyste de Bank of America, Athanasios Vamvakidis, estimait en 2013 que la BCE devrait démonétiser les coupures de 500 euros. Leur réputation frauduleuse (ce ne sont pourtant pas les maffieux et les terroristes qui les impriment, du moins pas pour l’essentiel!) permettrait un de ces discours moralisants dont raffolent les gouvernements sans morale. On gagnerait sur les coupures perdues, sur celles qui préféreraient se cacher et sur celles que l’on jugerait «de trop» comme l’explique joliment Athanasios Vamvakidis. Puis on réitérerait l’exploit contre les coupures de 200 euros, parce que le forfait serait entré dans les mœurs.
Puisqu’on n’a jamais vu prescrire ou modifier une dette en changeant le papier à lettre, la question se pose donc: s’agit-il vraiment d’une dette, comme les fabulistes de la monnaie le répètent?
Que les banques commerciales créent (ex nihilo) de la monnaie secondaire représentant une dette ne confère pas forcément cette nature aux billets de banque. Lorsque vous retirez de l’argent liquide, le compte de votre banque à la banque centrale est débité, et votre banque obtient des billets. C’est ce qui devrait se passer. Mais on lit un peu partout que, pour ne pas diminuer le montant des réserves dans le système bancaire, la BCE évite plutôt cette diminution des réserves par une plus forte injection de liquidités. Il y a matière à enquête.
Evidemment cela ne s’écrit pas. Avouer que de la monnaie primaire est elle aussi créée ex nihilo pour vous servir quand vous allez à la tirette déconsidérerait sans doute le système. Pourquoi ma banque m’en tient compte, si l’Institut d’émission les a créés pour moi? Eric Cantona avait trouvé un truc simple pour tout faire sauter: que chacun retire tout son cash. Il est clair que si le montant de vos retraits est limité (sans rapport avec vos avoirs ni avec le bilan des banques), ce n’est pas seulement par des considérations d’assurance ou de logistique. Le billet de banque n’est pas même un assignat, car celui-ci était gagé sur un actif réel. Mais je ne crois pas que ce soit non plus une dette. Ce serait, à tout bien considérer, une monnaie de cuir ou de carton, ces curiosités numismatiques nées en temps de siège ou de misère et fâcheusement pérennisées en temps normal.
Le cash est pratique pour l’usager et on comprend qu’il gêne les banques. Mais comme l’or du diable, il peut se révéler n’être que du sable. L’or est un actif réel et pérenne. Comme on sait, le bitcoin a été conçu pour être à la fois fluide comme le cash et pérenne comme l’or. Rien de nature à séduire les banques!
* Auteur du blog «La voie 
du bitcoin»

Emmanuel Garessus dans "Le Temps" Suisse du 26 mai 2015 Article intitulé : La guerre contre le cash est immorale

" L’argent liquide sera-t-il bientôt interdit? De plus en plus de pays prennent des mesures allant dans ce sens. Des économistes de renom plaident pour un tel interdit. Quelle est leur motivation? Pourquoi serait-ce une attaque contre la liberté? L’argent liquide sera-t-il bientôt interdit? De plus en plus de pays prennent des mesures allant dans ce sens. Des économistes de renom, comme Larry Summers, l’ex-secrétaire au Trésor de Barack Obama, ou Kenneth Rogoff, ancien économiste du FMI, plaident pour un tel interdit. Quelle est leur motivation? Pourquoi serait-ce une attaque contre la liberté?
Sous l’angle purement économique, l’argent liquide n’a pas la même valeur que l’argent placé en dépôt à la banque. Le risque du premier correspond à celui de la banque centrale et il est inférieur au risque du second, celui de la banque commerciale qui conserve nos dépôts, grâce auxquels elle peut émettre des crédits. Or il faut savoir que la plus grande partie de la monnaie provient des banques privées et non de la banque centrale.
Pourquoi donc interdire l’argent liquide? La première raison consisterait à soutenir la relance. Elle est logiquement défendue par des keynésiens. Larry Summers se dit persuadé de l’existence d’un excès d’épargne qui condamnerait l’économie à une stagnation durable. Malgré des taux d’intérêt proches de zéro, les projets d’investissements ne seraient pas assez intéressants. Il faudrait introduire des taux négatifs afin de «faire travailler» cet argent.
Kenneth Rogoff avance deux raisons. Il s’agirait de faire d’une pierre deux coups: soutenir les banques centrales dans leur politique d’expansion et lutter contre l’évasion fiscale.
Leur thèse est économiquement et politiquement douteuse. L’idée d’un excès d’épargne en tant que cause de la stagnation est largement combattue par les économistes. Le problème fondamental revient à la montagne de dettes. L’endettement a plus que doublé entre 1980 et 2010 dans les pays industrialisés et la tendance ne faiblit pas. Daniel Stelter, auteur des Dettes au XXIe siècle, explique que sans réduction de la dette, l’espoir d’une croissance réelle significative n’a aucune chance de se concrétiser. Les méthodes non conventionnelles des banques centrales permettent au PIB d’être légèrement positif, mais au prix d’une dépréciation de la valeur de la monnaie. L’emploi et l’investissement ne repartent pas vraiment. En parallèle, le ralentissement de la croissance de la productivité, le vieillissement de la population dans les pays industrialisés et l’augmentation des impôts et prélèvements obligatoires freinent les velléités de croissance. Sans solution sur la dette, il n’y a pas de sortie possible.
Pourquoi interdire le cash? «Lorsque la situation l’exige, les puissants de ce monde sont capables de prendre des mesures drastiques», explique Daniel Stelter dans un article de Manager. L’économiste rappelle la confiscation de l’or des ménages américains par les autorités le 1er mai 1933. L’objectif consistait à lutter contre la Grande Dépression et plus précisément à provoquer une baisse du dollar. Iront-elles aujourd’hui jusqu’à interdire le cash?
L’individu détient relativement peu d’argent en liquide. En Allemagne, chacun détient en moyenne 103 euros dans son porte-monnaie et 1440 euros à la maison, selon la Bundesbank. La banque centrale indique que «le citoyen aimerait continuer de payer en liquide». Effectivement, 80% des transactions allemandes se font encore en cash. Mais les autorités écoutent-elles vraiment les citoyens?
La Grèce, la Suède et l’Italie sont allées très loin dans les limites aux transactions en cash. Mario Monti, succédant à Silvio Berlusconi, avait réduit le montant autorisé de 2500 à 1000 euros en 2011. Le gouvernement danois a décidé cette année que les petits magasins, stations d’essence et restaurants ne devraient plus accepter de cash.
Les adversaires du cash mettent en avant les risques de transport de billets, le coût de l’argent liquide pour les banques (automates, transfert) et pour l’Etat (travail au noir, évasion fiscale). Les entreprises numériques sont naturellement enthousiastes à l’idée d’une société sans espèces. Les études qui démontrent les avantages d’une société sans cash sont habituellement financées par des sociétés de cartes de crédit, observe Roland Tichy, président de la Ludwig-Erhard-Stiftung, sur son blog.
La méfiance des autorités envers le citoyen est telle en 2015 que l’argent non contrôlé et certifié par un homme de l’Etat est considéré comme le produit d’un acte répréhensible. L’argent a subitement mauvaise odeur. Ce n’est plus le fruit d’un travail honnête, une récompense que l’on se plaît à détenir. En Suisse, si vous transportez un montant égal ou supérieur à 10 000 francs, vous devez fournir des renseignements aux autorités. La limite menace d’être réduite. Ne généralisons pas: il faut clairement distinguer entre les pratiques occidentales et asiatiques. Ici, le soupçon pèse à l’achat d’une montre, alors que dans bien des pays asiatiques, l’acquisition d’un immeuble se fait parfois en cash. Question de rapport à l’Etat? «La sphère privée n’exclut pas l’honnêteté fiscale», ainsi que l’écrit Andreas Lusser dans un ouvrage* au sous-titre évocateur: «Pourquoi notre argent a mérité la sphère privée».
Fiodor Dostoïevski a inventé la formule de «liberté monnayée». A l’époque, il avait été condamné au bagne à Oms, en Sibérie, et avait cruellement besoin d’argent pour racheter sa liberté.
Pour l’individu, les billets et pièces offrent une assurance. Dans les échanges, «c’est de l’argent de banque centrale que chacun est obligé d’accepter. Il garantit l’accomplissement du contrat immédiatement et complètement au point de vente: argent contre marchandise», rappelle Roland Tichy. A l’heure de la cybercriminalité, «le clavier d’un automate est plus risqué qu’un billet», ajoute-t-il.
Un mouvement est en marche pour résister à la transparence totale du citoyen et au cauchemar orwellien. En Allemagne, une pétition en faveur du cash a été lancée (Civilpetition.de). La sphère privée est protégée par les billets et les pièces. Il vaut la peine de la défendre.
* «Einspruch. Warum unser Geld Privatsphäre verdient», FBV, 2015.

Commentaire : Gardez du cash car lui seul représente une garantie d'Avenir.

A LIRE

Niels Saelens dans "Moneytalk.be" Belgique du 19 mai 2015 Article intitulé : Ces grands économistes qui veulent l'abolition de l'argent cash

" D'éminents économistes se sont exprimés en faveur de l'abolition de l'argent cash. "Lorsque l'argent liquide aura disparu, on pourra assécher le marché du travail non déclaré ainsi que celui de la drogue", déclare l'économiste allemand Peter Bofinger au magazine allemand Der Spiegel.
Peter Bofinger est un des éminents économistes qui plaident en faveur de l'abolition de l'argent cash. "Avec les possibilités technologiques actuelles, les pièces et les billets sont devenus un anachronisme", dit-il encore.
Il appelle le gouvernement allemand à promouvoir l'abolition de l'argent liquide au niveau international. "Ce serait à coup sûr un bon thème pour l'agenda du sommet du G7", dit-il.
Des plus petites coupures
L'ancien économiste en chef du FMI Kenneth Rogoff s'est exprimé dans le Handelsblatt en faveur de cette abolition, avec une première étape qui consisterait à ne plus distribuer que des petites coupures. "Une très grande partie des effets secondaires négatifs de l'utilisation de l'argent liquide est en rapport avec les plus gros billets de banque. Si l'émission de ceux-ci est arrêtée, on aura déjà accompli beaucoup de choses."
En outre, il y a aussi des considérations de politique monétaire. "S'il existe de grands détenteurs de cash, argent qui échappe donc aux taux d'intérêt, cela empêche la banque centrale de diminuer les taux largement en-dessous de zéro, même si cela s'avérait nécessaire pour redresser une économie malade", dit-il.

Bill Bonner dans "Economie matin" du 18 mai 2015 Article intitulé : La guerre contre le cash est déclarée
 
" Si on ne peut pas compter sur l'inflation pour réduire les dettes mondiales, qu'en est-il de la déflation ? Les autorités la craignent, la détestent et tentent de l'empêcher par tous les moyens. Sauf que la déflation fonctionne. Elle fait baisser les ventes, les prix et l'emploi, forçant les emprunteurs à faire faillite. Leurs dettes ont ensuite perdu toute valeur.
Gare à la déflation !
Au Japon, voilà deux ans que le gouvernement Abe a entamé son programme de relance. Les salaires sont en fait plus bas aujourd'hui qu'ils ne l'étaient au départ. Et tout ça se passe sur fond de baisse de la main d'œuvre ; le bassin de main d'œuvre devrait chuter de 20% au cours des 25 prochaines années. Le but principal du programme de relance était d'augmenter le taux d'inflation au Japon. Mais on pourrait multiplier les 12 derniers mois d'augmentation des prix par neuf -- on n'atteindrait toujours pas les 2% de cible gouvernementale.
Aux Etats-Unis aussi, l'inflation disparaît aussi rapidement que les bonnes manières. Sur les 12 derniers mois, les prix à la consommation ont stagné ou à peu près. Cela en dépit d'une augmentation de 400% des actifs de la Fed -- qui constituent la base monétaire du pays -- au cours des six dernières années. Si une telle quantité d'impression monétaire ne provoque pas une augmentation des prix à la consommation, comment y parvenir ? Nous y reviendrons.
Hélas, dans un monde de taux zéro, les peaux de bananes disparaissent des trottoirs. Il est presque impossible de faire faillite, de faire défaut ou de se casser la figure.
La lettre Grant's Interest Rate Observer cite un exemple en particulier : Radio Shack. L'entreprise a perdu pied en 2007, déclare Grant. Le journal satirique The Onion s'est moqué de son directeur, Julian Day, en lui faisant dire la phrase suivante : "il doit y avoir un business model qui permet à cette entreprise de gagner de l'argent, mais que je sois pendu si je sais lequel".
Pourtant, Radio Shack est resté en activité -- empruntant toujours plus d'argent tandis que sa notation passait de BB- à D durant les huit années suivantes. Finalement, l'entreprise a mordu la poussière en février 2015.
Rien de tel que du crédit bon marché illimité pour faire en sorte que les roues continuent de tourner -- lentement. En 2009, une année sombre pour les entreprises américaines, 60 837 entreprises se sont mises en faillite. En 2014, on n'en a enregistré que 26 983. Ce chiffre n'est pas étonnant par son importance, mais bien par sa petitesse. Quand on peut emprunter pour rien... ou presque... pourquoi se mettre en faillite ?
Les limites du système
Bien entendu, toutes les entreprises n'ont pas un accès égal à l'argent gratuit. Les plus petites font faillite. Les grosses restent en activité. L'économie reste en vie, mais sous respirateur.
Il y a une grande limite à ce système, toutefois : à mesure que le ralentissement empire, les prix chutent et les taux réels grimpent. C’est-à-dire que les autorités ont beau prêter à taux zéro, si les prix chutent, le taux d'emprunt effectif et réel peut grimper.
Jusqu'à présent, on partait du principe que les taux ne pouvaient pas passer sous le zéro. Les gens ne paieraient pas pour le privilège de détenir de l'argent en banque ou en obligations ; ils prendraient simplement leur cash et le mettraient à l'abri.
Mais partout dans le monde, les gouvernements centraux ont commencé une "guerre contre le cash", destinée à contraindre les gens à utiliser le crédit, plutôt que du liquide. Les autorités peuvent surveiller, imposer et contrôler le crédit. Elles peuvent même vous forcer à payer pour le privilège d'en détenir.
La Banque centrale européenne et la Banque nationale suisse exigent déjà des déposants qu'ils paient pour le stockage de leur argent.
Il y a quelques jours, JP Morgan Chase a commencé à demander à ses déposants des "frais d'utilisation" en l'échange du stockage de leur argent.
Les économistes défendent à présent l'idée de taxer le liquide ou même, comme Ken Rogoff, de le rendre illégal. En France, il est déjà illégal de payer en espèces des factures de plus de 1 000 euros. Aux Etats-Unis, de leur côté, les travailleurs du secteur financier -- les guichetiers des banques, par exemple, doivent dénoncer les clients en remplissant des "dossiers d'activité suspicieuse" sur quiconque se présente avec ce qu'ils considèrent comme une somme inhabituellement élevée en liquide.
Pourquoi cette "guerre contre le cash" ? En partie pour vous contrôler. Et en partie pour contrôler l'économie. S'ils peuvent créer un monde où les taux d'intérêt nominaux sont négatifs, ils pourraient entretenir le flot de crédit qui coule vers leurs amis et les zombies, maintenant l'économie dans le coma pendant de nombreuses années. Des entreprises qui devraient faire faillite auront accès au crédit. Les spéculateurs gagneront encore de l'argent. Les gouvernements continueront à imprimer de la monnaie et à se l'emprunter à eux-mêmes. Bien sûr, de temps en temps, les zombies jetteront quelques cailloux et bouteilles -- mais ils obtiendront quand même leur cash et le système survivra.

Souvenez-vous :

Dans "Trends" Belgique du 13 novembre 2014 Article intitulé : Votre argent cash protège la démocratie

Vous aimez le cash ? Vous aimez payer en liquides ? Eh bien, vous avez tort, si l'on en croit la plupart des gouvernements, y compris le gouvernement belge, qui ont voté depuis plusieurs années des lois pour vous empêcher de le faire, du moins pas au-dessus d'un certain montant. Officiellement, c'est pour lutter contre la fraude et l'argent noir. C'est vrai qu'aujourd'hui, la société de consommation nous pousse à payer la plupart de nos achats avec des cartes de débit ou de crédit. Donc, sans trop réfléchir, ce genre de discours anti-cash ne nous choque plus. Mais nous avons tort !
Le cash est une représentation de notre liberté, voire même de notre démocratie, qui risque de disparaître un de ces jours sans crier gare. Quel rapport direz-vous entre la démocratie et le fait que je puisse ou non utiliser à ma guise du cash, y compris pour le planquer sous mon matelas si j'en ai envie. Eh bien, justement, il arrivera un jour où vous ne pourrez plus le planquer sous votre matelas.
Pourquoi ? Parce que plusieurs économistes, et non des moindres, ont déjà suggéré aux Banques centrales de tout faire pour supprimer le cash chez les particuliers. En effet, les taux d'intérêt sont quasi à zéro pour cent pour relancer nos économies, mais malgré cela, les citoyens refusent de consommer davantage et préfèrent au contraire épargner. Donc, selon ces économistes, la seule manière, de relancer nos économies, c'est de forcer les citoyens à consommer davantage, via des taux d'intérêt négatifs sur vos comptes d'épargne. Si des taux négatifs devaient être mis en place aujourd'hui, les citoyens seraient obligés de sortir leurs avoirs des banques pour ne pas devoir payer un taux négatif !
Si un jour on vous vend l'idée que supprimer le cash, c'est supprimer l'économie au noir. Un conseil, ne les croyez pas
Si la Banque centrale européenne ne descend pas ses taux en dessous de zéro pour cent, c'est uniquement parce que le cash existe encore. Si les taux d'intérêt étaient négatifs, les épargnants retireraient aussitôt leur argent des banques. Mais si demain, ou après-demain, d'une manière ou d'une autre, nos gouvernements interdisent le cash, alors il sera possible d'imposer un taux d'intérêt négatif sur nos comptes d'épargne. Il nous sera techniquement impossible de sortir de l'argent virtuel, donc nous serions obligés de consommer au lieu de conserver des comptes bancaires coûteux.
En clair, ce que disent ces économistes influents, dont beaucoup sont américains, c'est que la relance économique passe par la suppression en catimini du cash. Pour les uns, c'est une bonne idée si c'est le prix à payer pour relancer l'économie. Pour les autres, c'est la fin de notre liberté. Mais je vous rassure, si un jour une telle idée devait se concrétiser, on nous la vendra en disant que supprimer le cash, c'est supprimer l'économie au noir et l'économie criminelle. Un conseil, ne les croyez pas.

Commentaire : Cet article est très intéressant car le sujet de la maîtrise du cash par les Etats et in fine par les lobbies, qui ont acheté les décisions politiques qui leurs sont favorables, est très très rarement évoqué. A mon avis, la réalité est plus proche de l'anticipation que la crise prochaine pourrait mettre à jour le fait que l'ensemble de la liquidité a été mise en risque (sans en avertir les citoyens) et que, ce faisant, en cas de crise économique grave, ces derniers se révolteraient dans la violence. Violence, à juste raison, car ils découvriraient qu'ils n'ont plus rien suite aux effets d'un jeu financier pensé et mis en place pour draîner sur ses promoteurs (lobby bancaire) la liquidité et donc TOUS LES POUVOIRS en défaveur des Etats démocratiques et des Peuples. Fin de la chaine de Ponzi des produits financiers sans valeur et sans prix en faveur des banques. N'OUBLIEZ PAS QUE LES RISQUES FINANCIERS BANCAIRES SONT REVENDUS AUX EPARGNANTS VIA LA TITRISATION. Les banques ont construit un monde financier qui est à leurs bottes. Il est évident qu'il nous faut ne plus faire confiance aux banques et retirer une grande partie de notre cash en respectant la légalité.  L'Etat n'est plus l'Etat des Peuples il est le représentant (l'employé) des lobbies qui achètent les décisions qui leurs sont favorables. Lobbies qui les mettent souvent en place eux-mêmes, la signature étatique n'étant plus qu'une simple formalité comme lorsque l'on achète un produit ménager et que l'on signe le contrat en quelques secondes sans regarder ce qui est écrit. C'est bien les banques qui devraient nous payer un intérêts très important pour l'accès à notre cash fruit de notre travail et non elles qui continuent à l'utiliser à son propre profit dans des montages des plus risqués pour les Etats et les Peuples. Elles achètent même les stress tests....Les banques n'offrent plus aucune sécurité...tout comme trop souvent les Etats. Les fameuses règles sur le blanchiment et autres diktats de ce type ne sont que des idioties inventées pour organiser la traçabilité et la maîtrise en cas de besoin des avoirs des Peuples. Cette réalité est renforcée par le fait que les Etats peuvent maintenant "voler" légalement les avoirs de leurs Peuples au-delà de 100 000 euros. Quelques Résistants nous ont légué notre Liberté contre les politicards véreux et corrompus. Cette Liberté nous l'hypothéquons en toute connaissance de cause par nos silences face à cette spoliation bancaire organisée. Et dire qu'une poignée de Justes a donné sa vie pour que nous ne connaissions plus les guerres mises en place par les politiques et les banques qui étaient derrière eux. Exactement comme aujourd'hui.  Pour ceux qui pourraient penser que j'y ai été fort, qu'ils réflechissent au fait que nous en sommes même arrivés à être limités dans nos retraits de cash quotidiens et hebdomadaires par les banques. Dans un pays comme le France qui a légalisé, avec l'impôt sur l'anonymat des bons d'épargne qui étaient achetés en cash, ce qu'elle appelle du blanchiment aujourd'hui.... N'oubliez pas, les grandes banques financent l'extermination (désolé, il n'y a pas d'autre mot) de 35 000 000 de personnes par an (Rapport ONU) via les dérives de la spéculation sur sur les dérivés sur les matières premières. Mieux qu'hitler annuellement.

Matthieu Hoffstetter dans "Bilan" Suisse du 8 avril 2015 Article intitulé : Ces réserves de cash stockées hors des USA par les géants de la tech

" Les multinationales américaines stockent une large partie de leurs réserves de cash à l'étranger, notamment pour éviter une fiscalité jugée excessive: entre 60 et 100% des liquidités pour certaines, selon une récente enquête menée par JPMorgan.
 Le système américain est clair: les bénéfices réalisés par les entreprises US sont soumis à l'impôt dès qu'ils sont rapatriés aux Etats-Unis. Et le taux d'imposition fait peur aux entreprises: jusqu'à 35% pour des bénéfices souvent déjà taxés dans les pays où ils ont été réalisés. Pour éviter de verser une part importante de leurs bénéfices au fisc américain, de nombreuses multinationales conservent donc leurs réserves de cash à l'étranger.
Au palmarès des plus actives dans ce jeu de «cache cash», Apple arrive largement en tête avec un trésor de guerre de 157,8 milliards de dollars entreposé hors des Etats-Unis, selon un récent rapport publié par JP Morgan. Ce qui représente 89% du total des liquidités du groupe dirigé par Tim Cook. La firme de Cupertino devance Microsoft qui plafonne à 82,1 milliards de dollars, mais cette somme dépasse en proportion celle d'Apple, en représentant 91% du cash de l'entreprise créée par Bill Gates.
Un record? Loin de là. Selon les analystes de JP Morgan, hp fait encore mieux avec 100% de ses réserves de cash à l'étranger, soit 15,1 milliards de dollars. Et le fait que ces trois records soient détenus par des sociétés issues de l'univers tech n'est pas un hasard: les géants du web et de la high-tech squattent le classement des sociétés du S&P500 ayant les stocks de cash à l'étranger les plus importants. Dans ce top 10 se retrouvent ainsi Apple, Microsoft et hp, mais aussi Oracle, Google, Qualcomm et eBay, à côté de quelques géants de l'économie traditionnelle comme General Electric, Merck ou Coca-Cola. Même si les sommes records d'Apple et Microsoft sortent du lot, toutes ces multinationales ont au minimum une réserve de cash supérieure à 10 milliards de dollars à l'étranger. Un trésor de guerre qui suscite les convoitises et pousse notamment Barack Obama à envisager des mesures pour tirer un profit fiscal de ces bénéfices mis à l'abri hors des frontières américaines.
Cependant, pour le moment, ces faramineuses réserves de cash profitent aux économies d'autres pays. Notamment en poussant les multinationales à investir ce cash. Une stratégie peut-être observée en 2014 avec l'offre de 17 milliards de dollars de General Electric pour acquérir le français Alstom: le géant américain avait tout intérêt à tenter un rachat d'Alstom, mais certaines hésitations qui auraient pu voir le jour en d'autres temps ont pu être balayées plus facilement avec ce stock de cash à disposition hors des Etats-Unis et qui échappait ainsi à l'imposition US.
Depuis dix ans, les bénéfices réinvestis à l'étranger par les firmes américaines ont très largement augmenté, passant de moins de 500 milliards de dollars en 2005 à plus de 2000 milliards de dollars en 2014, selon une récente étude de Credit Suisse. Et c'est bien le secteur de la tech qui a vécu la hausse la plus importante.
Selon les analystes de Credit Suisse, 230 sociétés du S&P500 ont accepté de lever (au moins partiellement) le voile sur leurs stocks de cash à l'étranger, pour un total de 650 milliards de dollars quand même, soit 64% du total des liquidités de ces 230 compagnies. Et les explications permettent de mieux cerner un phénomène qui fait polémique aux Etats-Unis ces derniers mois.

  Sebastien Dubas dans "Le Temps" Suisse du 23 mars 2015 Article intitulé : Taux d’intérêt négatifs: la peur d’une ruée sur le cash

" «Les tentatives visant à contourner le taux d’intérêt négatif, au moyen de dérogations ou de retraits de numéraire, ne servent pas l’intérêt général de la Suisse dans le contexte actuel, car elles vont à l’encontre des intentions de la politique monétaire.» La mise en garde vient du président de la Banque nationale suisse (BNS) lui-même. Jeudi, lors d’une conférence de presse convoquée à Zurich pour expliquer la politique monétaire de l’institution, Thomas Jordan n’y est pas allé par quatre chemins: retirer du cash pour se mettre à l’abri des taux d’intérêt négatifs ne sert à rien. Pire, cela mettrait en danger l’économie suisse.
En soi, cet avertissement n’arrive pas sans raison. Depuis que des taux d’intérêt négatifs de 0,75% ont été mis en place par la BNS au mois de janvier, tous cherchent des moyens d’y échapper. Qu’il s’agisse des banques ou de leurs clients, privés comme institutionnels, sur lesquels le fardeau a été reporté. Si des produits financiers ont été mis en place par les banques pour permettre à leurs clients de ne pas être taxés sur l’argent qu’ils placent chez elles, certains clients préfèrent tout simplement retirer du cash pour le placer dans des coffres-forts.
Des rumeurs font même état de billets de 1000 francs qui pourraient venir à manquer. Jeudi, Thomas Jordan est resté vague quant à l’évolution des volumes d’argent liquide en circulation. Et les statistiques de la BNS ne couvraient, vendredi, que la période allant jusqu’à la fin 2014. «La quantité demandée a augmenté au fil du temps», a tout au plus reconnu le président de la Banque nationale. Quant à l’éventualité de prélever des taxes sur les retraits d’argent liquide, il a précisé que cela n’était pas à l’ordre du jour. Tout en avertissant que garder du numéraire engendre des coûts (transport, stockage, assurances, etc.) et comporte des risques.
Pourtant, la BNS aurait, selon un banquier genevois bien renseigné, tout simplement refusé récemment à plusieurs établissements de retirer d’importantes sommes d’argent de ses coffres. «Soit il n’y a plus assez de billets en stock, ce que je ne crois pas un instant, soit la BNS veut empêcher une pratique qui irait à l’encontre de sa politique de taux d’intérêt négatifs», explique le banquier. Contactée à ce sujet vendredi, la BNS affirme toutefois n’avoir pas refusé le retrait d’argent en cash. Elle souligne néanmoins, par la voix de son responsable de la communication, avoir «dans quelques cas conseillé aux banques de traiter la demande pour des sommes extraordinaires de cash par des clients d’une manière restrictive». Sans plus de précisions si ce n’est que les taux négatifs visent à freiner l’appréciation du franc et sont donc «dans l’intérêt de la BNS, de la Suisse et de son secteur bancaire».
Les caisses de pension sont, ­elles aussi, parmi les premières concernées par les taux d’intérêt négatifs. Au même titre que les banques. Légalement tenues d’avoir à disposition des liquidités suffisantes pour payer les prestations de leurs assurés, elles n’ont pas hésité à monter au front suite à leur instauration. Dans une lettre adressée à la BNS, l’Association suisse des institutions de prévoyance (ASIP) a même demandé que leur soit offerte la possibilité d’ouvrir des comptes à 0% d’intérêt auprès de l’institution monétaire. Sans succès. La BNS n’avait pas voulu faire d’exceptions.
Contacté vendredi, Yves-Marie Hostettler, responsable romand de l’ASIP, rappelle que les caisses de pension, soit 800 milliards de francs en Suisse aujourd’hui, dont une partie importante est investie en monnaies étrangères, devraient également bénéficier à terme de la politique monétaire de la BNS qui vise à affaiblir le franc. Il explique toutefois avoir pris connaissance du fait que certaines institutions de prévoyance étudieraient la possibilité de retirer une partie de leurs liquidités pour les placer dans des coffres-forts. «Mais il leur faut faire une analyse approfondie de la situation, prévient-il. Bien prendre en compte les risques et les coûts d’une telle opération.» Il rappelle ainsi qu’organiser un transfert d’argent liquide requiert la mise en place d’une structure organisationnelle importante. «Tout cela a un coût qui peut être bien plus élevé que de payer des intérêts négatifs de 0,75%», fait-il remarquer.
Enfin, il souligne que «toutes les caisses de pension ne sont pas touchées de la même façon par les taux d’intérêt négatifs. Certaines ont peu de liquidités, d’autres beaucoup.» Selon lui, les caisses qui ont un cash-flow négatif, qui dépensent plus qu’elles n’encaissent d’argent, n’ont pas de réel intérêt à sortir du cash de la banque. «Il est bien plus pratique pour elles de faire leurs opérations, transferts et autres paiements de prestation, via la banque.» A l’inverse, celles qui ont un surplus de liquidités pourraient réfléchir à sortir une partie pour le détenir en cash. Surtout si les taux négatifs sont encore abaissés à l’avenir, ce qui n’est pas impossible étant donné la force du franc actuelle.
Reste que l’intérêt des investisseurs – institutionnels surtout – mais aussi privés pour retirer des montants importants de liquidités existe bel et bien. Face aux nombreuses demandes de clients à ce sujet, le comparateur en ligne Moneyland.ch a publié début mars une étude au sujet des coûts appliqués pour louer des coffres. Les tarifs par litre varient entre 6 et 35 francs par an, a calculé en moyenne le site. Un montant de 1 million de francs – constitué de billets de 1000 francs – ne nécessite que 0,133 litre d’espace. Partant de cette estimation, un montant de 10 millions de francs peut être conservé dans un coffre moyennant quelques dizaines de francs. Voilà pour la théorie. En réalité, le propriétaire devra aussi tenir compte des frais d’assurance supplémentaires et être attentif aux risques liés au transport d’argent."