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Dans "Trends Tendances" Belgique du 20 novembre 2015 : 'Oui, taxer des moins-values est possible en Belgique !'

" Si les plus-values sont taxées, les moins-values ne sont pas déductibles. Pire, vos moins-values risquent même d'être taxées !
   Le gouvernement, comme vous le savez, a décidé de taxer à hauteur de 33% les plus-values sur actions. Cette taxe entrera en vigueur le 1er janvier 2016 et concernera uniquement les particuliers qui achètent des actions et les revendent moins de six mois plus tard.
Cette nouvelle taxe posait déjà deux problèmes. Tout d'abord, elle considérait que vendre son action avant six mois était un acte spéculatif, alors que ce n'est absolument pas le cas. En six mois, il peut se passer énormément de choses. Vous pouvez apprendre une nouvelle économique qui vous incite à vendre cette action tant qu'il est encore temps, mais si vous le faites avant six mois de détention, vous passerez malheureusement à la caisse !
En revanche, et c'est ma seconde remarque, si vous achetez des actions non pas individuelles mais via un fonds de placement d'une banque, il n'y a pas de taxation de 33% sur la spéculation. Il s'agit clairement d'un subside déguisé donné aux banques, qui donc ne sont pas concernées par cette taxe de 33%.
Il y a toutefois plus étonnant encore. Si les plus-values sont taxées, les moins-values ne sont pas déductibles. Pire, vos moins-values risquent même d'être taxées ! Vous vous direz sans doute : "Comment cela ? Si j'ai une moins-value sur une action, je perds déjà de l'argent : il faudrait encore que je paie des impôts sur cette moins-value ?"
A priori, un esprit logique se dirait que c'est impossible. Eh bien non, car le gouvernement a précisé qu'il taxera la plus-value dans la devise d'origine. Imaginez, comme l'ont fait mes confrères du Tijd, que vous réalisez une plus-value de 3% sur des actions Apple libellées en dollar... mais que le dollar chute de 6% par rapport à l'euro. C'est simple, vous devrez payer un impôt de 1%, c'est-à-dire une taxe de 33% sur votre plus-value de 3%. Et ce, malgré votre moins-value de 3% sur vos actions Apple (plus-value de 3% - baisse de devise de 6%). Bref, si l'on ajoute la taxe sur la spéculation, votre moins-value totale sera donc de 4%.
Si ce n'est pas clair à l'antenne, et je m'en excuse, n'hésitez pas à retrouver ce petit calcul sur le site de la RTBF dans le cadre de ma chronique ! En résumé, voici ce qu'il faut retenir : oui, taxer des moins-values est possible en Belgique. Ce n'est pas pour rien que nous sommes considérés comme la patrie du surréalisme !"

Thierry Fiorilli, rédacteur en chef, dans "VIF/L'Express" Belgique du 28 octobre 2015 : L'asile, les grèves et les hussards

" Il ne fait pas bon contester, ces temps-ci. Un peu comme migrer, au fond, même d'un pays à feu et à sang depuis des années. On a beau se revendiquer d'une société de la connaissance, on peut bien considérer nos contrées plus évoluées que toutes les autres, parce que riches d'une longue tradition démocratique, habituées à la négociation entre adversaires, il n'est désormais plus guère recommandé de discuter les décisions de ceux qui occupent le pouvoir, et qui dès lors pensent le posséder, au sens propriétaire du terme. Pas plus qu'il n'est très souhaitable de ramer à contre-courant d'individus convaincus qu'ils incarnent la majorité silencieuse parce qu'ils hurlent le plus fort, tout seuls devant leur clavier et devant ce que les écrans leur dictent de prendre pour seule et unique vérité - ce à quoi ils adhèrent d'autant plus volontiers qu'elle est formidablement pratique.
Cette année, particulièrement, on aura en fait assisté à une mécanique récurrente, même si la nature des moyens appliqués diverge : il faut agir à la hussarde. Annihiler celui qui menace les plans. Et qui, dès lors, est désigné au mieux comme intrus, au pire comme ennemi. Mais qu'il faut, dans les deux cas, diaboliser. Concrètement : instrumentaliser ses moindres faits et gestes. Guetter sa plus minime erreur. Traquer le plus infini détail qui permettra de mieux l'accuser. L'essentiel étant de convaincre le plus grand nombre possible qu'il vaut mieux les disqualifier. La plupart du temps, au nom du combat contre "le politiquement correct", s'autoproclamant "courageux", dénonçant le "laxisme" des concurrents, fustigeant "l'irresponsabilité" des adversaires et incriminant "la complicité des médias" dans la profonde omerta qui prévalait jusqu'alors.
Cette tendance multiplie ses gourous et ses adeptes, d'Eric Zemmour à Bart De Wever, de Nadine Morano à tous ceux qui inondent de leur bile les forums des sites d'infos en ligne et des réseaux sociaux. Ils réhabilitent la bonne vieille parole réactionnaire, hissée à nouveau au rang de pensée unique. Leur leitmotiv ? Comme l'écrivait Laurent Joffrin, début octobre dans Libération,: "Répétez sans cesse les mêmes mensonges, ils deviendront vérité. comme les cours dits de Bourse peut-être ? Ils jouent donc sur tous les tons quelques leitmotivs qui finissent par saturer l'air du temps : craignons le déclin, méfions-nous des étrangers, fermons les frontières, à bas l'Europe, pleurons l'ancienne culture, fustigeons les bobos, sonnons le tocsin devant la montée de l'islam, penchons-nous avec amour sur [notre] identité malheureuse. Les instruments sont différents, de la grosse caisse au pipeau, de la flûte à la crécelle, des grandes orgues au triangle. Mais l'orchestre joue à l'unisson."
Il devient difficile de contester que nous assistons à une immense régression politique
C'est la même logique qui prévaut, au sein de la majorité soutenant l'actuel gouvernement fédéral belge, face aux demandeurs d'asile et aux syndicats, ces deux empêcheurs de prospérer entre amis dirigeants. Et donc, pour "assurer la sécurité des citoyens" (belges), on contraindrait bien "les migrants" à porter un badge, les identifiant comme tels, partout et tout le temps. Comment en revenons-nous à accepter cela ? Et pour "garantir le droit au travail des individus", on supprimerait bien, en fait, même si on ne peut pas encore le dire aussi clairement, le droit à la grève collective, de travailleurs dont certains sont désormais accusés d'homicides, publiquement - la justice établira bien les faits après le lynchage.
Si, dans son éditorial, Laurent Joffrin visait "à mesurer le danger qui nous menace, celui d'une immense régression politique", il devient difficile de contester que nous y assistons, déjà, en Belgique.

Dans "Trends Tendances" Belgique du 22 octobre 2015 : 'La taxe sur les plus-values manque sa cible et envoie un très mauvais signal'

" Le gouvernement Michel a donc décidé de taxer les plus-values réalisées par des particuliers qui revendraient des actions cotées en Bourse moins de six mois après les avoir achetées. La décision a suscité une avalanche de critiques : les bons pères de famille seraient pressurés, l'épargne des particuliers serait détournée de la Bourse, et la vraie spéculation s'en sortirait indemne.
 
Il faut bien le reconnaître : beaucoup de ces critiques sont justifiées. Certes, la mesure touche peu de monde. Son rendement officiel estimé se monte à une trentaine de millions d'euros, quasiment rien. En outre, la taxe n'est pas dramatique en soi : si un bon père de famille estime qu'il doit vendre une action acquise voici moins de six mois, c'est qu'il a des besoins imprévus, ou qu'il estime que l'action a tellement monté qu'elle ne peut plus que redescendre. Quel que soit le cas, s'il vend et réalise un gain rapide, il n'est pas inhumain de payer une taxe de 33 % sur celui-ci. Je ne partage pas ce raisonnement car les Bourses n'ayant de crébilité que l'ampleur des volumes échangés, il est des plus important de tout faire pour gonfler le nombre de transactions. C'est bien le volume de transaction qui donne la crédibilté d'un marché.
L'impact psychologique de la mesure est en revanche beaucoup plus néfaste. La taxe ne touche en effet que les actions (et les produits dérivés sur actions) et ignore les obligations. De deux choses l'une : soit la spéculation est mauvaise, et alors on ne voit pas pourquoi il ne faudrait pas corriger aussi le marché obligataire. Soit la spéculation permet aux émetteurs de se financer à moindre coût, et on ne voit alors pas pourquoi favoriser uniquement ceux (surtout l'Etat) qui se financent avec de la dette. Depuis la seconde moitié des années 1990, le particulier se sent de plus en plus exclu de la Bourse. On n'a par exemple jamais cherché à résoudre le problème du double précompte payé par les actionnaires de sociétés belges absorbées par l'étranger comme Petrofina ou Tractebel. On a superbement ignoré la nécessité de conserver à Bruxelles un certain nombre de petites sociétés de Bourse actives, essentielles pour animer le marché des sociétés de taille moyenne.
Aujourd'hui, plus de 90 % du volume des transactions sur les sociétés belges concernent les seules big caps du BEL 20.
En outre, la vraie spéculation n'est pas le fait de belgian dentists. Elle est ailleurs, chez ces professionnels sophistiqués, acteurs d'un système bancaire de l'ombre basé à Londres ou aux îles Cayman, qui injectent une dose d'instabilité dangereuse dans le système. Jetez un oeil sur les statistiques de ce que Warren Buffett appelle les "armes de destruction massive" que sont les produits dérivés. Vous serez effaré : ces contrats sur actions, matières premières et surtout sur obligations d'Etat portent sur un montant sous-jacent de 640.000 milliards de dollars. La valeur même de ces dérivés avoisine 21.000 milliards de dollars (c'est la somme qu'il faudrait débourser si l'on dénouait tous ces contrats d'un coup). Ce risque systémique inquiète tous les régulateurs. C'est lui (le risque systémique) qu'il faut éradiquer. Ici, nous avons un exemple type de l'urgence de mettre en place la double cotation boursière VSJ/VHR
Ce n'est pas en stigmatisant le petit investisseur que l'on résoudra nos problèmes budgétaires
La nouvelle taxe manque donc sa cible et donne la fâcheuse impression qu'une fois encore, faute de pouvoir toucher les grands acteurs très mobiles, on se retourne sur le petit épargnant captif, prisonnier de sa résidence fiscale.
Taxer les plus-values, augmenter les droits d'enregistrement sur l'achat d'un troisième bien immobilier comme la Wallonie l'a décidé, relever le précompte à 27 %, ou, dans un passé pas si lointain, taxer les plus-values sur les sicav obligataires, ... Toutes ces mesures visent en effet la même cible.
Devant le parlement, le Premier ministre Charles Michel avait rétorqué que taxer les plus-values était davantage un symbole qu'une mesure effective. Justement. Le symbole n'est pas le bon. Ce n'est pas en stigmatisant le petit investisseur, qui a le sentiment d'être le cochon payeur de la crise, que l'on résoudra nos problèmes budgétaires. C'est en focalisant les efforts pour stabiliser vraiment les marchés financiers et pousser les entreprises à investir et à créer de l'emploi."

Dans "Trends Tendances source De Standaard" du 19 octobre 2015 : Quel est le salaire brut moyen en Belgique ?

" À en croire une enquête du site Jobat.be réalisée parmi 27 000 employés en Belgique et relayée par le quotidien De Standaard, les Belges gagnant 3201 euros bruts en moyenne par mois. C'est 58 euros de plus que l'année passée, mais 50 euros de moins qu'il y a deux ans. Cette moyenne cache toutefois un écart salarial important entre les hommes et les femmes. Non seulement les femmes doivent se contenter d'un salaire moins élevé que leurs collègues masculins, mais en plus elles perçoivent 50% de moins d'avantages extralégaux.

Ainsi, les femmes bénéficient moins souvent d'une voiture de société avec carte carburant, d'une assurance groupe, d'une assurance hospitalisation, de remboursement de frais, d'un GSM et d'un ordinateur portable. Il n'y a que pour leurs frais de transport en commun que l'employeur intervient plus fréquemment que pour les hommes.
Jobat estime qu'il y a deux raisons à cet écart. Premièrement, les hommes occupent des fonctions mieux payées, notamment en management ou en finances. En outre les "secteurs masculins", la chimie ou le consulting par exemple, sont plus généreux en avantages extralégaux. Dans l'enseignement, un domaine plus "féminin", on attribue moins d'avantages extralégaux.
L'écart salarial brut reste également très présent. En Belgique, les femmes gagnent 579 euros bruts de moins que les hommes. Alors que les femmes doivent se contenter de 2916 euros bruts par mois, les hommes perçoivent 3495 euros par mois."

Dans "Trends Tendances" du 19 octobre 2015 : 1,16 million de bénévoles en Belgique

" Le nombre de volontaires selon la définition de la loi belge, c'est-à-dire qui effectuent des activités non rémunérées par le biais d'organisations, s'élève en Belgique à près de 1.166.000 personnes, soit 12,5% de la population âgée de 15 ans et plus, selon le dernier rapport de la Fondation Roi Baudouin, publié lundi.
   Ces données ont été obtenues pour la première fois en Belgique en 2014. Les volontaires belges prestent quelque 221,2 millions d'heures par an, ce qui est comparable à 4,1% du travail rémunéré et près de 130.000 emplois équivalents temps plein.
Les secteurs d'activité qui remportent le plus de succès sont le sport (19,4% des activités), la culture et les activités socio-culturelles (18,9%), les services sociaux (16,5%) et l'éducation et la formation (14,3%).
Si toutes les catégories d'âge sont représentées parmi les volontaires, les 40-49 ans sont proportionnellement les plus nombreux. Les hommes et les femmes sont également presque aussi bien représentés. En revanche, les activités dans lesquelles ils s'investissent diffèrent. Les hommes sont ainsi plus présents dans le domaine du sport, tandis que les femmes optent plutôt pour l'éducation, la formation et la recherche, ou encore les organisations religieuses.
Près de la moitié du travail volontaire est, par ailleurs, réalisé par des personnes qui possèdent un diplôme de l'enseignement supérieur (bachelier ou master). Celles engagées dans la vie professionnelle représentent 57% du total des bénévoles, tandis qu'un cinquième de ceux-ci sont retraités.
Enfin, si l'on tient également compte des volontaires qui agissent sans l'intermédiaire d'une organisation, leur nombre total s'élève en Belgique à plus de 1.800.000 personnes, soit 19,4% de la population âgée de 15 ans et plus."

Fabien Piliu  dans "La Tribune" du 23 juillet 2015 Article intitulé : Compétitivité : la concurrence fait rage au sein de la zone euro

" Comme prévu, Charles Michel, le Premier ministre belge, lance un choc de compétitivité pour relancer l'économie de son pays
Dimanche, François Hollande, le chef de l'Etat, appelait de ses vœux la création d'un gouvernement de la zone euro pour accélérer l'intégration économique de ses pays membres. En attendant, chaque pays joue cavalier seul pour sortir de la crise, ce qui alimente la concurrence au sein même de la zone euro. C'est surtout l'allemagne qui a laché l'Europe de la Paix en jouant solo et de ce fait en plantant l'Europe de la Paix en faveur d'une europe allemande.
Dimanche, dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, François Hollande reprenait une idée un temps émise par Jacques Delors : créer un gouvernement et un Parlement de la zone euro. Qu'importe le fait que des instances similaires existent déjà. L'eurogroupe et l'institutionnalisation de la réunion des chefs d'Etat de la zone euro jouent (en fait de jouer..elle joue mais à quoi ou plutôt pour qui ?) déjà ce rôle. Qu'importe également que le chef de l'Etat recycle une idée déjà ancienne pour masquer l'incroyable discrétion (discrétion, non collabo) de la France au cours de ces derniers mois dans le dossier grec. Souvenez-vous des politicards français qui encençaient la politique allemande ....politique qui a mis à plat l'Europe de la Paix.
Avec ces " nouvelles " instances, si l'on en croit François Hollande, l'intégration économique des pays membres de la zone euro serait accélérée, ce qui permettrait d'éviter que ne se reproduise une crise comparable à celle qui vient de secouer, et qui secoue, la Grèce.
Cavalier seul
Il serait temps. En attendant, un à un, les pays membres de la zone euro continuent de jouer cavalier seul en multipliant les réformes capables de leur donner un avantage décisif sur leurs principaux partenaires et concurrents européens.
Un "virage fiscal" en Belgique
Ce jeudi, des sources gouvernementales belges ont indiqué que le gouvernement du Premier ministre, le libéral francophone Charles Michel, avait décidé d'engager un "virage fiscal" permettant d'alléger le coût salarial.
Cette réorientation de la fiscalité n'est pas une surprise. C'est l'une des mesures phares du gouvernement de droite arrivé au pouvoir en octobre. Concrètement, ce "virage fiscal" consistera en un allègement des cotisations sociales sur les salaires, qui passeront de 33 à 25%. Cette mesure entraînera une baisse des charges pour les entreprises de quelque 900 millions d'euros, selon une source gouvernementale citée par l'agence Belga. 
En outre, une somme de 430 millions d'euros a été affectée au développement des petites et moyennes entreprises. Pour financer ces mesures, le taux de TVA sur l'électricité passera de 6% à 21%. Les taxes sur les sodas, l'alcool et le gazole seront augmentées.
L'Allemagne, pionnière de la désinflation compétitive désinflation qui a planté l'Europe de la Paix
En procédant ainsi, la Belgique prend simplement modèle sur ce qui a déjà été fait ailleurs notamment dans l'union monétaire, à ses frontières. C'est l'Allemagne qui a ouvert le bal, en 2007. Pour compenser la baisse de deux points des cotisations chômage, le gouvernement dirigé déjà par Angela Merkel décide de remonter de 16% à 19% le taux de TVA. Les effets de cette mesure s'ajoutent aux effets positifs sur la compétitivité prix de la quasi-stagnation des salaires outre-Rhin. Avec le Pacte de compétitivité, dont la mesure-phare est le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), et le Pacte de responsabilité qui prévoit de réduire de 40 milliards le poids des cotisations patronales, la France a adopté la même stratégie. Une stratégie considérée par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) comme de la désinflation compétitive qui explique en partie (pourquoi en partie ?) les succès du made in Germany à l'international
 En Italie, l'impôt sur les sociétés est passé de 33% à 27,5%
En Italie, idem. Les allègements fiscaux en direction des entreprises ont été nombreux. Citons notamment la baisse de 10 % de l'Irap, une taxe régionale. Le gouvernement a également pris des mesures pour permettre à l'administration de payer les arriérés de factures dues aux entreprises. Leur montant s'élève à 60 milliards d'euros. Pour y parvenir, la Caisse des dépôts et des prêts remettra une créance garantie par l'État que l'entreprise bénéficiaire pourra faire valoir auprès des banques. Ces mesures interviennent après l'abaissement par le prédécesseur de Matteo Renzi, Enrico Letta, du taux de l'impôt sur les sociétés (IS), passé de 33% à 27,5% entre 2013 et 2014.
On pourrait à l'envi multiplier les exemples de ce type. En 2013, le gouvernement portugais a décidé de réduire l'IS de 25% à 23%. Il continuait à baisser pour atteindre une fourchette prévue entre 17% et 19% l'année prochaine. En 2014, il a été réduit de 5 points pour atteindre 25%. Seules exceptions, Chypre et la Grèce ! Parmi les gages réclamés pour obtenir l'aide internationale octroyée à Nicosie et à Athènes, une hausse du taux d'IS a été décidée, imposée. A Chypre, celui-ci est passé de 10% à 12,5% en avril 2013. En Grèce, il passera de 23% à 26% en 2016.
En utilisant la fiscalité, les pays de la zone euro ne se contentent pas donner de la marge à leurs entreprises, en relevant leur compétitivité-prix. Ils améliorent également l'attractivité de leurs territoires augmentant de facto leurs chances d'attirer des investissements étrangers. Des investissements désormais précieux pour la plupart des économies, industrialisées ou émergentes. En France, dans le secteur marchand, un salariés sur sept travaille pour une entreprise étrangère, soit deux millions de personnes.
La puissance du Mittelstand
Ces stratégies nationales peuvent-elles être efficaces ? Le succès des entreprises allemandes à l'international s'explique de différentes et de nombreuses manières : la puissance de son Mittelstand et des écosystèmes régionaux, la qualité de sa formation professionnelle sont évidemment à citer car ils expliquent le niveau élevé de la compétitivité hors-prix des produits fabriqués en Allemagne. Et surtout la culture allemande de la qualité et du sérieux dans leur service après-vente. En France, en Belgique etc.... qu'en est-il réellement ? La désinflation compétitive - jugée déloyale par certains économistes  - menée depuis le début des années 2000 a permis de renforcer leur compétitivité-prix. C'est un fait. Mais cette stratégie a surtout fonctionné parce que l'Allemagne était la première à la déployer. Aujourd'hui, la multiplication des chocs de compétitivité au sein de la zone euro annule en partie leurs effets positifs sur la croissance et l'attractivité.
Un budget fédéral pour la zone euro ?
Dans ce contexte, les propositions de François Hollande peuvent-elles être retenues par les pays membres de la zone euro ? L'avenir le dira.
D'autres mesures pourraient être prises pour renforcer les solidarités au sein de l'union monétaire. En 2014, après la crise chypriote, le Conseil d'analyse économique (CAE) souhaitait déjà le renforcement de l'intégration économique au sein de la zone euro. Parallèlement à l'union bancaire réclamée, le CAE proposait la mise en place d'une union budgétaire, " comme complément nécessaire à l'union monétaire ".
" Une union budgétaire aiderait les États membres à compenser leur manque d'autonomie en matière de politique monétaire lorsqu'ils font face à un choc macroéconomique spécifique. Selon la théorie des zones monétaires optimales, les pays d'une union monétaire doivent pourvoir s'appuyer sur des dispositifs alternatifs d'ajustement, comme la flexibilité des salaires et des prix, la mobilité des facteurs de production ou un budget fédéral. L'effet stabilisant de ce dernier suite à un choc spécifique peut être direct (en soutenant le revenu disponible par des transferts dans les pays en crise) ou bien indirect (en facilitant la mobilité du travail et en stabilisant les mouvements de capitaux). La question clé est alors celle des ressources pour alimenter ce budget. Nous proposons d'utiliser l'IS du secteur bancaire [dont le taux et l'assiette auront été préalablement harmonisés] comme une première étape dans la construction d'un budget zone euro. Un chiffrage grossier laisse penser que les recettes annuelles pourraient être de l'ordre de 20 milliards d'euros ". Inaudible en 2014, le CAE fera-t-il entendre sa voix en 2015 ?"

Dans "Trends Tendances" Belgique du 22 juillet 2015 Article intitulé : La Belgique affiche la plus forte hausse de ratio de dette publique de la zone euro

" A la fin du premier trimestre 2015, le ratio de la dette publique par rapport au PIB s'est établi à 92,9% dans la zone euro, contre 92% à la fin du quatrième trimestre 2014, révèle mercredi Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. La Belgique affiche la plus forte hausse du ratio, de 4,5 points de pourcentage, pour atteindre 111,0 % du PIB (447,8 milliards d'euros). Les ratios les plus élevés de la dette publique par rapport au PIB à la fin du premier trimestre 2015 ont été enregistrés en Grèce (168,8%), en Italie (135,1%) ainsi qu'au Portugal (129,6%), et les plus faibles en Estonie (10,5%), au Luxembourg (21,6%) et en Bulgarie (29,6%).
Par rapport au quatrième trimestre 2014, quinze États membres, dont la Belgique en tête, ont enregistré une augmentation de leur ratio de dette publique par rapport au PIB à la fin du premier trimestre 2015, et douze autres une diminution. Les données relatives à l'Irlande n'étaient quant à elles pas encore disponibles."

Dans "Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg" Belgique Article intitulé : L'Allemagne veut faire payer des impôts aux travailleurs forcés de 39-45

" Le fisc allemand veut que les milliers de Belges qui ont été forcés de travailler en Allemagne nazie qui a dit qu'elle avait réellement changé ?  pendant la deuxième guerre mondiale, paient des impôts sur leur pension, ont annoncé samedi les journaux Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg. Le service fédéral belge des pensions a déjà reçu des dizaines de plaintes d'anciens travailleurs forcés belges ou de leurs proches.
Le parlement allemand a approuvé, en automne 2010, une loi fixant à 17% le taux d'imposition sur les pensions des travailleurs forcés. Cette demande d'impôts est rétroactive et a été calculée pour les pensions perçues à partir de 2005. Il faut virer cette allemagne de l'europe politique et la réencadrer. Tout comme "Les chiens ne font pas des chats", les enfants politiques de nazis .......
Des anciens travailleurs forcés belges des années 40 ou leur veuve ont reçu, dans le courant des dernières semaines, une lettre d'un bureau de taxation de l'état allemand de Brandenburg les informant qu'ils devaient payer ces impôts. Il s'agit souvent de plusieurs centaines d'euros. Le ministère belge des Finances dit ne rien pouvoir faire pour ces personnes. Déjà capitulé ?
Le sénateur Ahmed Laaouej (PS) a pressé samedi le ministre des Finances Didier Reynders (MR) d'entamer "immédiatement" des négociations avec les autorités allemandes.
"Le ministre des Finances doit absolument trouver une solution à ce problème. Il doit immédiatement entamer des discussions avec les autorités allemandes",  quelle discussion ? a réagi samedi l'élu socialiste. "J'aimerais aussi savoir si le gouvernement belge a préalablement été concerté avant cette décision des autorités allemandes", a-t-il ajouté, précisant qu'il interpellerait le ministre des Finances la semaine prochaine au Sénat à ce sujet.
Pour le sénateur PS, l'attitude du gouvernement allemand est intolérable. "Il y a des limites à la décence ! Les politiques nazis allemands n'ont jamais eu aucune décence En ces temps budgétairement difficiles, l'Allemagne essaie de se refaire une santé financière sur le dos des milliers de travailleurs forcés qui n'ont pas choisi d'aller en Allemagne", selon lui.
Belga

Dans "Le Vif" du 10 juin 2015 Article intitulé : Le fisc a désormais le droit d'utiliser une preuve illégale lors d'un procès

" Le fisc belge peut à présent utiliser des preuves obtenues illégalement contre un contribuable, selon un arrêt de la Cour de cassation, écrit De Standaard mercredi. Selon cet arrêt de la Cour de cassation datant du 22 mai, le fisc a le droit d'utiliser ces preuves notamment dans le cas où un procès équitable s'avère impossible. La Cour a rendu cet arrêt à la suite d'une affaire dans laquelle les autorités belges n'avaient pas suivi les procédures légales pour obtenir des informations de leurs collègues portugais.
La décision ne plait pas aux avocats fiscalistes. "Il n'y aura plus de contestation possible, par exemple, dans le cas d'une liste volée, comme on l'a connu chez HSBC", selon l'avocat fiscaliste Hubert Dubois. Ceux-ci estiment que cet arrêt va inciter le fisc à mener par exemple des visites, qui sont fortement encadrées par la loi."

 Dans "Trends Tendances" du 2 juin 2015 Article intitulé : La Belgique place le Luxembourg sur la liste des paradis fiscaux

" Cette décision obligera les entreprises belges à déclarer toutes leurs transactions supérieures à 100.000 euros avec ce pays, écrit mardi De Morgen. L'avocat fiscaliste Michel Maus dit craindre des "difficultés diplomatiques". La circulaire du ministre des Finances Johan Van Overtveldt sera envoyée dans les prochains jours, en application d'une loi de 2010 selon laquelle les pays figurant plus d'une année sur la liste de l'OCDE des paradis fiscaux doivent également être reconnus comme tels par la Belgique.
L'impact est important, écrit De Morgen qui rappelle que de nombreuses entreprises belges sont situées au Luxembourg ou y réalisent des transactions financières sans que la contre-partie y soit nécessairement établie.
Michel Maus souligne que "le Luxembourg se défendra en rappelant que la liste de l'OCDE date d'avant le LuxLeaks et qu'il a entre-temps transmis ses rulings à la Belgique". Selon l'expert, "la Belgique place le Luxembourg sur la liste des paradis fiscaux au moment où le pays fait oeuvre de transparence"."

Dans "Trends Tendances" du 2 juin 2015 Article intitulé : Les détenteurs belges de comptes en Suisse passent à la caisse

" Les clients belges d'HSBC en Suisse devraient rapporter 540 millions d'euros aux caisses de l'Etat, selon une première enquête menée par l'administration fiscale sur les détenteurs de comptes secrets en Suisse, lit-on mardi dans L'Echo. Depuis 2010, le fisc belge est en possession d'informations ayant fuité en rapport avec les comptes détenus par des centaines de Belges auprès de l'antenne suisse de la banque HSBC.
Les quelque 1.000 dossiers traités par l'ISI devraient donc déboucher sur une rentrée d'impôts de 540 millions d'euros, accroissements compris. La majorité des contribuables concernés ont conclu un accord avec le fisc, précise L'Echo."

 Dans "Les  Crises" du 27 mai 2015 Article intitulé : Le chef du service de renseignement belge avoue qu’il a menti sur des attentats pour faire approuver Prism
  

" Eddy Testelmans, le patron du service de renseignement militaire, a donné une fausse information en 2013 sur trois attentats en Belgique qui auraient été déjoués grâce aux services de renseignement américains (NSA). Il n’en était finalement rien, lit-on mercredi dans De Tijd. Afin de démontrer l’utilité du travail de la NSA, Eddy Testelmans aurait souligné, lors d’une interview au magazine MO* en 2013, que trois attentats avaient été déjoués grâce aux informations provenant de la NSA. “Dans trois cas, en effet un possible acte terroriste a été déjoué sur la base d’une info dont nous pouvons supposer qu’elle venait directement du système Prism (le programme d’espionnage controversé de la NSA). Si la NSA ne nous avait pas relayé l’info, nous n’en aurions rien su”, avait-il dit. Un rapport du Comité I rejette la version que trois attentats ont été déjoués grâce aux Américains. Eddy Testelmans a aussi reconnu cela dans un écrit. Source : RTL.be, le 6 mai 2015. Le patron du renseignement belge avait menti (sans le savoir ?)
Le patron des services de renseignement belge a dû démentir cette semaine une information qu’il avait lui-même fournie en 2013, selon laquelle la NSA aurait permis de déjouer trois attentats en Belgique grâce au programme PRISM. Il se défend en affirmant qu’il avait à l’époque de mauvaises informations. En 2013, alors qu’éclatait l’affaire PRISM avec les premières révélations d’Edward Snowden sur l’accès de la NSA aux données stockées chez les géants du web américains, le patron du renseignement belge Eddy Testelmans avait tenu à défendre le programme de ses homologues, en faisait une révélation. “Dans trois cas, un possible acte terroriste a été déjoué sur la base d’une info dont nous pouvons supposer qu’elle venait directement du système Prism, et qui nous a été fournie par les canaux classifiés“, avait-il affirmé. “Si la NSA ne nous avait pas relayé l’info, nous n’en aurions rien su“. Le militaire en profitait pour expliquer que ses révélations justifiaient que l’Europe se dote des mêmes capacités de renseignement pour être “suffisamment armée pour la lutte contre le terrorisme, contre la criminalité transfrontalière grave et la prolifération des armes de destruction massive“.
C’est dans cet esprit que la France vient d’adopter en première lecture sa loi Renseignement, malgré l’opposition d’une coalition inédite d’associations et de personnalités que le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé comme étant des “pressions” sur les parlementaires, qu’ils n’auraient “heureusement” pas suivi.
MENTEUR OU MANIPULÉ
Mais on apprend cette semaine qu’Eddy Testelmans avait menti, ou alors qu’il s’est fait avoir comme un débutant par les services américains. Le journal néerlandophone De Tijd indique en effet qu’un rapport d’un Comité officiel belge a démenti les informations communiquées à l’époque par le patron du Renseignement dans le magazine MO*, et que celui-ci a confirmé qu’il s’était un peu trop avancé. “Au moment de l’interview le 6 août 2013, je n’avais que des informations de la NSA elle-même, basées sur des informations qu’ils avaient principalement fourni aux États“, tente-t-il d’expliquer. “C’est seulement rétrospectivement, et après davantage d’analyse par les services de renseignement belges, qu’il est venu à ma connaissance que les informations de la NSA devaient être mises en perspective et atténuées“.
En d’autres termes, au moment où le scandale PRISM apparaissant, les Etats-Unis ont affirmé à leurs homologues que le programme illégal de la NSA avait permis de fournir différentes informations permettant de déjouer des attentats, et qu’il était donc légitime à défaut d’être légal. Affirmations que le patron du renseignement belge avait choisi de relayer en l’état, sans aucune précaution, parce qu’elles lui permettaient de demander le même jouet que les Américains. Source : Guillaume Champeau, Pour Numerama, le 7 mai 2015."

  Pierre-Henri Thomas dans "Trends Tendances" Belgique du 29 mai 2015 Article intitulé : C'est le moment idéal pour soigner définitivement notre addiction à la dette

" Cette dette qui gonfle sans cesse nous tue. C'était le message de The Economist voici quelques jours. Un message bienvenu en ces temps où, comme le soulignait la patronne de l'Open Vld Gwendolyn Rutten à nos collègues du Vif, il est nécessaire de mettre en place un nouveau modèle économique. L'ancien modèle s'est en effet gavé de dette jusqu'à exploser. Selon McKinsey, la dette mondiale qui pesait 87.000 milliards de dollars en 2000 atteignait quasiment 200.000 milliards en 2014. Ce doublement en moins de 15 ans s'explique en partie par la crise de 2007, qui a obligé les pouvoirs publics à mobiliser leurs lignes de crédit pour sauver le système financier. Mais le phénomène remonte à bien avant. Ce sont les pauvres gains de productivité de nos pays développés et la stagnation des salaires réels depuis deux décennies qui ont poussé tant les Etats que les ménages à s'endetter au-delà du raisonnable. Le phénomène a été encouragé par la politique d'argent abondant et pas cher menée par les banques centrales. Mais il a été exacerbé, comme le souligne The Economist, par le fait que la plupart des systèmes fiscaux poussent à l'endettement en permettant de déduire le coût des intérêts. Un énorme cadeau fiscal, qui pesait en 2007 un montant équivalent à 4,9 % du PIB aux Etats-Unis et à 2,4 % dans la zone euro. Et malgré la baisse des taux qui a eu lieu depuis, le cadeau reste substantiel. En 2013, il représentait encore 2,2 % du PIB aux Etats-Unis et 1,3 % dans la zone euro, soit donc, pour cette dernière, 130 milliards d'euros... par an.
Est-ce de l'argent bien employé ? Souvent, non. Cet incitant est en effet très déstabilisant. En permettant aux ménages de s'endetter davantage, il a provoqué une flambée de l'immobilier un peu partout. Le taux d'endettement des ménages s'est accru, leur pouvoir d'achat réel s'est amenuisé. Et quand l'économie s'est retournée en 2008, les défaillances ont germé. Non seulement la croissance en a pâti, mais aussi la stabilité du système bancaire, puisque de grosses masses de crédits potentiellement toxiques sont apparues et menacent d'ailleurs toujours en Grèce, au Portugal, en Italie, en Espagne...
Pourquoi encourager les Belges à s'endetter alors qu'ils disposent de 250 milliards sur leur livret ?
Certes, chez nous, l'immobilier est relativement sain, et la santé financière des ménages relativement bonne. Mais pourquoi encourager les Belges à s'endetter alors qu'ils disposent de 250 milliards d'euros sur leur livret ? Mobiliser cette épargne, plutôt que l'endettement, réduirait les bilans des banques, et donc les risques, et permettrait à celles-ci d'affecter des crédits à des secteurs réellement productifs et innovants.
En outre, ce cadeau fiscal n'est pas particulièrement équitable. Ce sont ceux qui procèdent aux plus grosses acquisitions, donc généralement les ménages les plus aisés, qui en profitent le plus.

On pourrait avancer que l'endettement permet aux entreprises de bénéficier d'un effet de levier et donc de favoriser le rendement du capital et la prise de risque. Mais en réalité, ce n'est pas vraiment le cas. Comme pour les ménages, nous avons aujourd'hui en Belgique un système aberrant. D'un côté, les entreprises disposent de latences fiscales (dues en grande partie à la déductibilité des intérêts et des pertes reportées) de 150 milliards d'euros et d'énormes liquidités (240 milliards d'euros). De l'autre, nous continuons à perdre des parts du marché mondial et notre compétitivité (qui ne se résume pas seulement à la hauteur des salaires, mais également à la qualité des produits et à l'innovation) laisse à désirer.
La refonte nécessaire de notre modèle passe donc par la case dette. Il ne faut plus encourager l'endettement, mais le capital et la prise de risque. Ce sont eux les vrais moteurs de l'économie. Ayons le courage de soigner définitivement notre addiction à la dette. Le moment est idéal : les taux sont au plancher, et le tax shift sur lequel planche le gouvernement est une occasion rêvée."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 18 mai 2015 Article intitulé : Le président de Delhaize est consultant auprès de la banque conseil de Ahold


" Mats Jansson, le président du conseil d'administration de Delhaize, est également consultant de la banque d'affaires américaine JP Morgan, qui est depuis des années la banque conseil du distributeur néerlandais Ahold. JP Morgan conseille également le groupe néerlandais dans les discussions menées avec Delhaize sur une éventuelle reprise, rapportent lundi les journaux de Mediahuis.
 Le Groupe Delhaize a annoncé la semaine dernière "avoir entamé des discussions préliminaires avec Royal Ahold N.V. en vue d'étudier la possibilité d'un rapprochement structurel entre les deux sociétés".

Le Suédois Mats Jansson est "consultant senior" de JP Morgan. Censé défendre les intérêts des actionnaires de Delhaize, le président de Delhaize se trouve dans une situation inconfortable, ayant un pied dans chaque camp dont les intérêts peuvent s'opposer, observent les journaux. "Tout dépend de l'éthique personnelle de Mats Jansson. S'il a une éthique forte, il lui suffit de dire à JP Morgan qu'il ne veut pas parler et ne parlera pas avec eux de Delhaize", estime un banquier d'affaires londonien.
Du côté de Delhaize, on souligne que lors de son accession à la présidence du conseil d'administration en 2012, Mats Jansson avait évoqué son job de consultance et avait précisé "qu'il ne concernait que la région scandinave, indépendamment du business du commerce de détail"."

Caroline Lallemand  dans "Trends Tendances" Belgique du 11 mai 2015 Article intitulé : Convention Belgique-Seychelles : "Une porte d'entrée pour faire remonter des bénéfices non taxés"

" Aux yeux de plusieurs partis, les Seychelles sont restées un paradis fiscal, ainsi que le montrent des scandales récents comme les "Offshore leaks". © M.G.
Ce lundi 11 mai, le parlement doit approuver un traité fiscal avec les Seychelles. Le conseil des ministres a déjà donné son feu vert, mais l'opposition entend bloquer la validation du traité, selon des informations du journal De Morgen. Ce projet de loi, dont l'origine remonte aux années '90 (voir encadré ci-dessous) est signé par les ministres Johan Van Overtveldt (N-VA) et Didier Reynders (MR).
Au moment même où le gouvernement est en pleines négociations sur le tax shift et que l'affaire du Lux Leaks est encore bien fraîche dans les mémoires, la Belgique est donc sur le point de sceller un accord avec les Seychelles, cet archipel situé dans l'Océan indien, un paradis fiscal bien connu où les sociétés offshore n'y sont que très peu imposées.
C'est pourtant ce que la Belgique est sur le point de faire afin d'éviter une double imposition dans le propre pays et outre-mer et prévenir la fraude fiscale en matière d'impôts sur le revenu. Le conseil des ministres est arrivé à un accord sur ce point. Le projet de loi doit encore être voté cet après-midi à la commission des Relations extérieures de la Chambre.

"Au final, aucune taxe exigée"
Selon De Morgen, le leader de l'opposition Dirk Van der Maelen (S.pa) appelle au boycott. Selon lui, les autorités encouragent les fraudes fiscales. Elles créent de la sorte, et de manière tout à fait consciente, une route via laquelle les entreprises pourront faire transiter les bénéfices originaires de ce paradis fiscal par la Belgique. "Les multinationales ne doivent quasiment pas payer d'impôts aux Seychelles, mais via ce traité, ne devront pas non plus en payer dans notre pays. Au final, aucune taxe ne sera exigée", avance le socialiste.
Selon lui, le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) tient un double discours. "Il déclare publiquement qu'il désire imposer aussi honnêtement possible les multinationales, mais, en pratique, il fait en sorte que ces sociétés puissent encore plus facilement réduire leur pression fiscale." L'opposition exige donc de geler le traité et que de nouvelles discussions soient entamées dans un parlement au complet.
Pour De Morgen, l'expert fiscal Michel Maus (VUB, UA) nuance ces propos. "Il faut voir cette décision dans un cadre plus large, car le gouvernement travaille entre-temps à une taxe Caïman qui doit justement empêcher ce genre de situations. La taxe Caïman prévoit que les bénéfices non-taxés provenant des Seychelles soient quand même imposés en Belgique."
"Une porte d'entrée pour faire remonter des bénéfices non taxés"
Le fiscaliste évoque toutefois quelques réserves: les textes de la loi Caïman ne sont pas encore connus. Sa force et sa précision n'ont pas encore été clarifiées. En plus, il n'y a pas de certitude qu'une taxe belge puisse prendre le dessus sur des traités internationaux conclus entre deux pays.
Les partis de gauche montent, eux aussi, au créneau. Il ont exprimé leur inquiétude sur ce texte. "A qui profitera ce régime fiscal? Une nouvelle fois, le gouvernement est en opposition avec son discours selon lequel la lutte contre la fraude fiscale est une priorité", a souligné Georges Gilkinet (Ecolo).
"Ce texte suscite beaucoup d'inquiétude. Il y a trop peu d'informations sur le régime fiscal aux Seychelles et sur la base imposable. On risque de voir une fuite vers les Seychelles", a expliqué Stéphane Crusnière (PS).
Pour le PTB, cette convention présentée comme "tendant à éviter la double imposition et à prévenir la fraude fiscale en matière d'impôts sur le revenu" favorisera, au contraire, "la fraude fiscale en ouvrant la porte de l'Union européenne à des revenus non taxés en provenance des paradis fiscaux", selon l'analyse du service d'études du parti (à lire ici).
Si le Parlement l'adopte, "cet accord va éviter l'imposition tout court", dénonce le député PTB Marco Van Hees. La convention permettra de contourner la loi belge, accuse-t-il. En principe, une société n'est pas imposable sur les dividendes qu'elle touche d'une filiale sauf si celle-ci se trouve dans un paradis fiscal. Une société off shore créée aux Seychelles pourra, selon le député, reverser son bénéfice non taxé dans l'archipel sous forme de dividendes et donc échapper à tout impôt, en Belgique et dans toute l'Union européenne.
"L'axe Belgique-Seychelles risque ainsi de devenir une porte d'entrée pour faire remonter des bénéfices non taxés de n'importe quel paradis fiscal vers n'importe quel pays de l'Union européenne", affirme Marco Van Hees.
Une tentative d'accord qui remonte aux années '90
Les Seychelles tentent depuis les années 1990 de conclure un tel accord avec la Belgique. L'offre a d'abord été refusée mais le climat fiscal entourant ces îles a évolué, notamment en raison des travaux de l'Organisation pour la Coopération et le Développement économiques (OCDE). Elles sont considérées comme une "juridiction coopérative", note l'exposé des motifs de la loi d'assentiment. En 2001, elles se sont ainsi engagées à supprimer leurs pratiques fiscales "dommageables", à mettre en place un échange effectif de renseignements et à rendre leur système fiscal transparent. Depuis 2009, elles figurent sur la liste des pays qui ont mis en oeuvre le standard international d'échanges de renseignements fiscaux. Pourtant, aux yeux de plusieurs partis, les Seychelles sont restées un paradis fiscal, ainsi que le montrent des scandales récents comme les "Offshore leaks".

 Dans "Trends Tendances" du 2 mai 2015 Article intitulé :  Des fonctionnaires du fisc téléguidés par la Sûreté de l'Etat ?

" Selon Karel Anthonissen, directeur à l'Inspection spéciale des impôts (ISI), la Sûreté de l'Etat pousse en cachette des fonctionnaires du fisc à mener des contrôles auprès de citoyens ou d'entreprises, rapporte L'Echo samedi. Les faits remontent peu après sa nomination en 2007. "On m'a demandé de rechercher certaines choses précises pour le service de renseignement", affirme-t-il. Anthonissen dit avoir répondu que c'était illégal. "Ils ont essayé de me convaincre en me disant que personne ne le saurait", ajoute-t-il. "Avec moi, ça n'a pas marché, mais je suis sûr que certains fonctionnaires du fisc y ont consenti". Après les révélations contenues dans le livre "Les secrets de la Sûreté de l'Etat", la Commission de la chambre qui supervise les services de renseignement doit demander des explications mercredi au Comité I, l'organe de contrôle, sur la manière dont la Sûreté recrute des informateurs, les paie et les pousse à des pratiques illégales.'

Commentaire : Etant Belge, je ne peux qu'être dégouté devant les comportements d'une telle flicaille. Flicaille qui en son temps a été une flicaille nazie. Honte à ces pourris.

Réapprenons l'amour de la LIBERTE à nos enfants et la devise Ardennaise "Résiste et mords. De la gueule et du cran."

 Pierre Havaux dans "Le Vif" Belgique du 23 avril 2015 Article intitulé : Raoul Hedebouw : "La violence est d'abord le fait de l'Etat"

" La colère contre la coalition suédoise gronde toujours, entretenue par un PTB en embuscade. Raoul Hedebouw, député fédéral, balise la montée en puissance : "Il faut d'abord élargir la contestation sociale avant de la radicaliser."
   Le Vif/L'Express : Taxe des millionnaires, semaine de 30 heures, ville neutre en carbone : laquelle des "brillantes" idées ramassées dans son livre-manifeste (1) serait pour le PTB un préalable non négociable à l'entrée dans un gouvernement ?
Raoul Hedebouw : La taxe des millionnaires est un élément important de notre vision politique. Pas par plaisir de faire payer les plus riches, mais par pragmatisme.
"Taxe des millionnaires" plutôt qu'"impôt sur la fortune", c'est pour faire plus joli ou moins peur ?
Pour mieux cibler les fortunes construites sur l'activité actionnariale ou les grands héritages Soit 88 000 familles millionnaires en euros en Belgique. Cette taxe épargnerait donc 98 % de la population.
Est-ce bien la place du PTB de siéger au Parlement, incarnation de la démocratie bourgeoise et libérale ?
Il existe d'autres endroits où je me sens mieux. Le Parlement ne pourra à lui seul faire reculer le gouvernement. Le député que je suis n'a aucun espoir de convaincre Charles Michel de modifier sa politique ou de changer de camp, celui du patronat et des millionnaires. Ce ne sont pas des interpellations parlementaires qui empêchent Charles Michel de poursuivre son boulot. Ce qu'il craint, c'est une extension du mouvement social. Un peuple qui se lève peut faire bouger les lignes. Les gens doivent encore en prendre conscience. C'est pour cela que les députés PTB veillent à entretenir la relation rue-Parlement-rue. Charles Michel l'a dit : " Le PTB donne le ton dans l'opposition."
La clé du changement se trouve dans la rue plus qu'au Parlement ?
Notre histoire sociale le montre. Sans les grèves de 1893 et de 1913, on ne peut pas comprendre le suffrage universel. Ni la semaine des 40 heures sans les grèves de 1936. Ni la Sécu sans le mouvement social de 1945-1946.
Ces grandes luttes sociales se sont souvent déroulées dans la violence et le sang... On pourrait y replonger ?

J'espère que non, du fond du coeur. Cette violence est souvent d'abord le fait de l'Etat. C'est la gendarmerie qui tirait dans le tas lors des grèves des 1950 et de 1960. Et c'est la gendarmerie à Liège qui, lors des manifs étudiantes de 1995, a introduit à coups de matraque les idées du socialisme dans mon petit crâne...
La contestation sociale est loin d'atteindre ce climat pré-insurrectionnel...
Parce qu'une partie de la population en est encore à se dire : "J'attends, la crise va passer."
(1) La taxe des millionnaires et sept autres idées brillantes pour changer la société, sous la direction de Peter Mertens, Editions Solidaire, 175 p.

  Dans "Trends" Belgique du 17 avril 2015 Article intitulé : Le statut de salarié est voué à disparaître

" Demain, serons-nous tous free-lance ? Autrement dit, le salariat va-t-il disparaître au fil du temps ? C'est la thèse de plusieurs économistes et c'est l'une des tendances les plus fortes qui apparait aujourd'hui dans les débats. Comme souvent, ce genre de tendance de fond n'apparait pas à l'oeil nu, personne n'y prend donc garde.
Mais, au fait, pourquoi est-ce que le salariat pourrait disparaître ? Parce qu'il y a de moins en moins d'ouvriers dans nos sociétés et qu'en plus, ces ouvriers sont de plus en plus souvent remplacés par des robots en usine pour les tâches matérielles et répétitives. Quant aux cols bleus, c'est-à-dire les cadres, là encore, l'arrivée massive de la révolution numérique, avec ses nouvelles applications et ses nouveaux algorithmes, rend leur présence également moins nécessaire en entreprise. Il suffit de constater comment l'emploi dans le secteur bancaire a été réduit au fil du temps au profit des banques en ligne et des opérations en ligne. N'oublions pas d'ailleurs, que ce qui se fait en ligne, est réalisé par nous et non pas par un employé !
Demain encore plus qu'aujourd'hui, l'entreprise aura tendance à solliciter des compétences externes, l'entreprise les sollicitera au gré de ses projets, que ce soit pour quelques jours ou quelques mois. Ces mêmes entreprises n'auront plus besoin d'avoir tous leurs employés sur place. D'ailleurs les esprits changent, si autrefois une carrière professionnelle consistait à rester le plus longtemps possible salarié d'une entreprise afin de gravir les différents échelons, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Avant, avec un diplôme universitaire de 4 ans, on pouvait espérer faire sa carrière pendant 40 ans dans une grande entreprise, tout cela, c'est fini maintenant. Non seulement, l'entreprise n'est plus loyale à l'égard de ses employés à cause de la crise et de la révolution technologique, mais les employés ont également compris que s'ils ne changeaient pas régulièrement d'emploi, ils restaient bloqués dans leur carrière.
"Les chômeurs n'ont qu'à créer leur emploi"
De là, à penser que demain, le passage du salariat au statut de free-lance, d'indépendant se fera tout seul, ce serait mentir. D'abord, parce que notre modèle social devra s'adapter, les gouvernements devront favoriser le passage entre le statut de salarié et d'indépendant, sans perte financière au niveau de la pension par exemple. Il faudra aussi voir si les cadres des entreprises auront la capacité de s'adapter au nouveau management par projet. Seront-il aussi capables de motiver leurs troupes et leur loyauté, en passant d'une exigence de moyens - la présence sur place en entreprise - à une exigence de résultat, en mesurerant le travail sur la base ce ce qui est réellement accompli?
Evidemment, certains économistes s'interrogent déjà sur cette future société d'"indépendants forcés" en quelque sorte. Pour eux, c'est clair, l'entreprise demande de plus en plus de flexibilité pour elle-même, mais tout en affaiblissant les protections dont disposent les travailleurs. En résumé, selon ces économistes, un recul social se prépare. Et en tout cas, une chose est certaine, les caisses des Etats sont vides. Au-delà des discours anti free-lance qui vont bientôt se développer, la lame de fond sera plus forte que les discours des politiques. A ceux qui oseront dire que le choix du statut d'indépendant sera un choix par défaut, ils risquent d'avoir la même réponse que celle qu'a donné l'ancien premier ministre français Raymond Barre en 1978 à savoir: "les chômeurs n'ont qu'à créer leur emploi !", le débat ne fait que commencer.

Amid Faljaoui dans "Trends Tendances" du 23 mars 2015 Article intitulé : Pourquoi le retour des particuliers en Bourse n'est pas une bonne nouvelle


" Les particuliers reviennent en Bourse. C'est ce que l'on dit et c'est ce que l'on constate auprès des banques belges. On ne sait d'ailleurs pas vraiment pourquoi, faute de sondage sur le sujet, mais on se doute qu'il y a au moins deux raisons pour justifier ce retour.
Le premier, c'est que les médias ne cessent de marteler que c'est le moment d'investir en actions. Et puis, l'autre raison, sans doute, c'est qu'à force de voir des livrets d'épargne qui ne rapportent plus grand-chose, certains épargnants se disent qu'il faut bien y aller.
L'expression "il faut bien" est vraiment appropriée, car la plupart des épargnants n'ont pas encore trop confiance dans le marché des actions et y vont sur la pointe des pieds. Il faut dire qu'ils n'ont pas arrêté de prendre des baffes depuis des années. Les plus anciens se souviennent de la claque prise en 2000 avec l'éclatement de la bulle internet. Il y a eu une autre baffe qui a suivi rapidement avec les attentats du 11 septembre. Plus récemment, c'est la crise des subprimes en 2008 qui a échaudé pas mal d'épargnants. Et l'été 2012 a été particulièrement meurtrier en zone euro, avec la crise de la dette publique. Bref, les 15 dernières années n'ont pas été de tout repos pour les épargnants en quête de rendement.
Les spécialistes diront que tout dépend des marchés et des moments où sont entrés ces épargnants sur le marché des actions. Ils ont raison, mais il n'y a rien à faire, le public n'entre pas dans ces considérations et reste tétanisé par les grands titres des journaux. Et puis, cela a été prouvé scientifiquement, les pertes en Bourse restent plus longtemps gravées dans notre mémoire que les gains: 2,5 fois plus pour être exact !
Pourquoi le retour des particuliers en Bourse n'est pas une bonne nouvelle
Aujourd'hui, à lire les journaux, il semble que les particuliers reprennent le chemin de la Bourse via des fonds de placement. En fait, ils n'ont souvent pas le choix, car hormis quelques comptes d'épargne sur Internet, la plupart de ces comptes d'épargne n'offrent même pas 1% de rendement, ce qui est peu effectivement, même si comme l'inflation est très faible, le taux réel peut s'avérer encore positif. Mais passons. Non, le danger de ce retour en Bourse, c'est qu'il risque d'arriver un peu tard. Certainement pour les actions américaines qui ont beaucoup progressé pendant plus de 5 ans. Quant aux actions européennes, certes elles ont du retard sur les actions US, mais rien n'est encore garanti et des secousses sur la zone euro ne sont pas à exclure d'ici quelques mois quand les taux d'intérêt américains vont se mettre à grimper.
La vraie question aujourd'hui est donc simple: les épargnants qui prennent aujourd'hui le train des actions en marche ne prennent-ils pas un train qui rentre en gare ? Autrement dit, comme c'est souvent le cas, les particuliers arrivent-ils à la fête lorsque celle-ci est déjà en train de se terminer et que les buffets et les bouteilles de champagne sont presque vides ? C'est triste à dire, mais par le passé, le retour des particuliers sur le marché des actions signifiait que c'était la fin de la hausse ! Sera-ce encore le cas cette fois-ci ? La question reste posée !

Pierre-Henri Thomas dans "Trends Tendances" Belgique du 18 mars 2015 Article intitulé : Le mystère Dexia: pourquoi l'action flambe ?
 
" Mais que se passe-t-il autour de l'action Dexia ? Le titre a bénéficié de 7% de hausse vendredi, 12% lundi, 90% ( !) mardi et ce mercredi, près de 60% supplémentaires avant que le soufflé ne retombe un peu à mi-journée... L'action valait moins de 5 cents jeudi dernier. Elle s'affichait un moment ce mercredi matin à plus de 18 cents... Une sacrée flambée, et dans des volumes impressionnants : ces quatre derniers jours, c'est près de 900 millions de titres qui ont été échangés (400 millions pour la seule journée folle de mardi), alors qu'il y a un peu moins de 2 milliards de titres susceptibles d'être échangés. Certes, il existe une bonne trentaine de milliards d'actions Dexia, mais la plus grande partie sont des actions nouvelles, créées en octobre 2012 lors du second sauvetage du groupe, actions qui sont détenues par la Belgique et la France et qui ne sont pas échangeables en Bourse.
Y aurait-il une information cachée ? Apparemment pas. "Les événements de ces derniers jours ne sont pas passés inaperçus chez nous, réagit Jim Lannoo, le porte-parole de la FSMA, le gendarme des marchés, mais il n'y a pas de raison de suspendre le cours, ajoute-t-il. Toutes les informations relatives à Dexia sont dans le marché."
Fondamentalement, en effet, on sait depuis plus de deux ans que l'action Dexia historique ne vaut plus rien. Lors de la deuxième recapitalisation du groupe par la France et la Belgique en 2012, les anciens actionnaires de Dexia "ont quasiment été expropriés", note Marc Tinant, administrateur du groupe Arco, un des principaux actionnaires historiques de Dexia. Non seulement ces anciens actionnaires ont été dilués (il existe maintenant, toutes catégories d'actions confondues, 31 milliards de titres), mais la petite trentaine de milliards d'actions nouvelles qui ont été émises par les Etats en 2012 absorberont tous les gains futurs et à venir du groupe : ces actions sont assorties d'un dividende privilégié qui doit leur procurer un rendement de 8% par an, rétroactif si une année Dexia n'a pu verser de dividende. Et si les Etats-actionnaires ne font pas appel à ce droit au dividende, ils se partageront le boni de liquidation du groupe.
Vraisemblablement, une spéculation d'ordinateur
Deux hypothèses alors pourraient expliquer le rebond. La première est que certains estimeraient que Dexia, malgré un dossier délicat en Autriche (sur lequel le groupe a une exposition d'un peu moins de 400 millions d'euros), est sur la bonne voie, et qu'au final, le groupe pourrait valoir une bonne dizaine de milliards d'euros. "On pourrait s'en apercevoir lorsque Dexia commencera à publier des résultats positifs peut-être dès 2016", dit Marc Tinant. Certains petits actionnaires, comme ceux de Fortis en son temps, pourraient essayer d'intenter une procédure contre les Etat en disant qu'ils ont été expropriés. Mais cette hypothèse est très... hypothétique.
Mais le plus probable est sans doute le déclenchement d'ordres d'achats automatiques, provoqué par la mise en place d'un algorithme. Un programme informatique, qui ne se soucie pas des fondamentaux de Dexia, et qui aurait jeté son dévolu sur le titre pendant quelques jours pour faire monter les cours et en profiter..... Le volume s'expliquerait par des prêts de titres : les banques qui ont en dépôt les titres Dexia des actionnaires peuvent les prêter pendant quelques heures ou quelques jours moyennant rémunération.
Cette flambée sur Dexia serait donc purement spéculative. Quoiqu'il en soi, il s'agit d'une spéculation très dangereuse. Car la nature d'un soufflé est de retomber toujours, un jour ou l'autre.

Dans "Trends Tendances" du 14 mars 2015 Article intitulé : Pourquoi les multinationales ont raison de pratiquer l'optimisation fiscale

" Des politiciens, des syndicalistes, et aussi quelques journalistes ont tendance, depuis quelque temps, à se prendre pour des contrôleurs fiscaux. Une de leurs cibles favorites, ce sont les multinationales, accusées de payer trop peu d'impôts dans les pays où elles travaillent parce qu'une part importante de leurs recettes serait "détournée" vers des pays à fiscalité accommodante, voire de véritables paradis fiscaux. Les commentaires sont souvent peu explicites quant à la nature des sommes qui se retrouveraient ainsi exclues de la base imposable de certains pays. On admet néanmoins en général qu'il ne s'agit pas de véritable fraude fiscale, mais seulement de méthodes légales répondant à un choix de la voie la moins imposée, et les critiques se font alors moralisatrices. Les autorités européennes envisagent d'introduire une règle, bien floue, suivant laquelle les revenus doivent être taxés dans les pays où les activités sont exercées. Sans doute ne se rend-on pas compte que ce principe, apparemment logique, ne changerait pratiquement rien à la répartition de l'impôt entre les pays, et ne modifierait pas grand-chose aux pratiques que l'on dénonce. Très souvent, en effet, les sommes payées par des sociétés opérationnelles dans des pays à forte taxation à des entités du même groupe établies dans des pays à moindre taxation correspondent à des redevances pour des droits intellectuels, ou pour un type d'organisation, qui constituent la justification de l'essentiel du profit réalisé. Si Apple ne possède aucune infrastructure dans un pays, n'y a ni site de production, ni bureau d'études, ni magasin, et que les clients de ce pays, comme par exemple la Belgique, achètent les produits sur un site internet se trouvant en Irlande, on ne voit pas quel revenu peut être taxable en Belgique, tout simplement parce qu'il n'y a pas d'activité. Tant qu'il en sera ainsi, ce groupe n'aura aucune raison de payer un impôt sur le revenu dans un pays où il ne fait rien, même s'il y a de nombreux consommateurs.
Pourquoi les multinationales ont raison de pratiquer l'optimisation fiscale
Ce qui vaut pour les produits vaut, même si cela paraît être plus surprenant, pour les services. Howard Behar a ainsi publié un ouvrage exemplaire montrant que, si Starbucks a du succès, "ce n'est pas pour le café". Il justifie que l'essentiel du profit de cette entreprise trouve son origine dans l'utilisation de sa marque, dans le concept de ses points de vente et de son organisation. Si vous vendez au même endroit le même café sans la marque et le concept Starbucks, vous ne ferez qu'une infime partie de ses bénéfices. Tous ces éléments ont été définis dans des pays autres que ceux où le café est vendu et la part du profit qui résulte de l'activité de vente proprement dite ou de la manière dont les employés appliquent des règles conçues ailleurs est tout à fait marginale. Si des firmes de ce type payent peu d'impôts dans les pays où elles prestent leurs services aux consommateurs, c'est parce que leur véritable richesse, et le rendement qu'elle produit, ce sont des droits intellectuels ou des droits dérivés qui, pour reprendre l'exemple de la Belgique, ne résultent d'aucune activité locale. Dire que l'on taxe à l'endroit de l'activité suivant un principe de réalité économique, cela conduit à reconnaître le modèle choisi par ces multinationales, précisément parce que l'essentiel de la valeur, de l'activité réellement productive, résulte d'actifs incorporels et non du travail exercé localement. L'on peut difficilement reprocher aux dirigeants de multinationales, pourvu que, ce faisant, ils respectent la loi, d'installer leurs activités les plus productives dans les pays qui taxent le moins. Faire le contraire, ce serait un acte de mauvaise gestion puisqu'ils engageraient leur entreprise à supporter des coûts non productifs pour elle, les impôts, alors qu'ils sont évitables dans le respect de la loi. S'ils choisissent de localiser de tels actifs dans des pays fiscalement attrayants, c'est parce que ceux-ci ont fait le bon choix d'attirer chez eux les activités innovantes. Les pays à forte taxation qui n'ont pas vu venir l'importance de l'innovation dans l'économie de l'avenir feraient mieux de remettre en cause leur propre système de taxation plutôt que de critiquer les entreprises qui choisissent librement de créer des richesses ailleurs.

Dans "Trends Tendances" Belgique du 12 mars 2015 Article intitulé : Swissleaks : la Belgique se porte partie civile dans le dossier HSBC

"Celui-ci a demandé l'ISI (Inspection spéciale des Impôts) de prendre les mesures nécessaires en ce sens, a-t-il précisé.
Le consortium de journalistes ICIJ révélait le mois dernier l'existence d'un mécanisme de fraude fiscale et de blanchiment à grande échelle mis en place par la filiale suisse de la banque HSBC au profit de dizaines de milliers de clients fortunés dans le monde, dont 3.000 en Belgique.
Ces révélations, après celles sur l'Offshore-leaks et LuxLeaks, avaient suscité un grand émoi, à l'heure où les autorités mènent des économies à tous les étages. Après ces révélations, l'opposition au Parlement fédéral avait pressé le gouvernement de se porter partie civile dans cette affaire.
"J'attache beaucoup d'importance à la transparence fiscale. Pour atteindre cette transparence dans ce dossier, nous devons être énergiques", a commenté mercredi M. Van Overtveldt. Celui-ci a précisé que l'administration avait déjà réalisé beaucoup de recherche dans ce dossier. "Afin de leur permettre de mener cette enquête encore plus en profondeur, et afin de parvenir à une transparence maximale, je vais donner instruction de se porter partie civile", a-t-il conclu."

Dans "Trends" Belgique du 5 mars 2015 Article intitulé : "Le déclin de la syndicalisation semble être un élément clé-de la hausse des plus gros salaires"

" "Le déclin de la syndicalisation semble être un élément clé-de la hausse des plus gros salaires", écrivent deux chercheuses du FMI dans le magazine de l'institution, Finance and Development, du mois de mars.
Selon leur étude qui couvre la période 1980-2010, les syndicats permettent d'abord de freiner les inégalités en assurant une "distribution des salaires" plus équitable et en faisant pression sur les autorités pour s'engager dans cette voie.
Mais surtout, notent les chercheuses, une faible syndicalisation "réduit la capacité de négociation" des salariés sur leur rémunération, au bénéfice des actionnaires et des plus hauts revenus.

Selon l'OCDE, le taux de syndicalisation dans les principaux pays développés a reculé de 20,8% en 1999 à 16,9% en 2013. "Si la désyndicalisation affaiblit les revenus pour les salariés du milieu et du bas de l'échelle, cela augmente nécessairement la part des revenus perçus par l'encadrement des entreprises et par les actionnaires", écrivent les deux économistes du Fonds, Florence Jaumotte et Carolina Osorio Buitron.
Selon leur étude --qui ne représente pas la position officielle du FMI--, des syndicats plus faibles peuvent également réduire "l'influence" des salariés sur les décisions liées aux plus hauts revenus dans les entreprises, telles que l'ampleur et la structure de leur rémunération. D'ordinaire très discret sur ces questions, le FMI s'est récemment penché sur le mouvement de concentration des richesses dans les pays développés, notamment aux Etats-Unis."

Commentaire : Où quand l'évidence directe devient de la "recherche". MDR

Dans "Trends Tendances" Belgique du 2 mars 2015 Article intitulé : L'activité économique a progressé de 1% en 2014

" La croissance belge est donc conforme aux prévisions économiques d'hiver de la Commission européenne, publiées début février alors que les chiffres du 4e trimestre dépassent les premières estimations de la Banque nationale qui tablait sur une progression trimestrielle de 0,1%.
Dans le détail, la valeur ajoutée s'est accrue, en 2014, de 0,7% dans les services, soit autant qu'en 2013. Par contre, la valeur ajoutée a progressé de 1,8% dans l'industrie après s'être repliée de 0,7% en 2013. Un retournement similaire a été observé dans la construction avec une hausse de 3,2% en 2014 après une baisse de 1,3% l'année précédente, a précisé l'ICN selon qui la progression dans cette branche d'activité est principalement attribuable à une augmentation au cours du premier trimestre de 2014.
Les dépenses intérieures ont quant à elles été marquées, en 2014, par une hausse de 4,8% de la formation brute de capital fixe. Ce sont surtout les investissements des entreprises, avec une progression de 6,7%, qui ont contribué à cette croissance. L'achat d'une licence importante et l'acquisition de navires à l'étranger expliquent grosso modo deux tiers de cette croissance, a poursuivi l'institut.
Selon ce dernier, les investissements des ménages en logements ainsi que les investissements publics ont augmenté de respectivement 0,9% et 0,6%. Les dépenses de consommation des ménages ont exercé une incidence positive sur l'activité économique en 2014, puisqu'elles ont progressé de 1%, ce qui s'avère plus rapide qu'en 2013 (+0,3%). La consommation des administrations publiques s'est elle aussi inscrite en hausse en 2014 (+0,4%). "En raison de ces taux de croissance positifs, la demande intérieure (hors stocks) a crû de 1,7%", a ajouté l'ICN.
Par ailleurs, sur l'ensemble de 2014, la hausse du volume des exportations (+3,3%) a été plus marquée que celle des importations (+2,9%). Par conséquent, les exportations nettes de biens et services ont apporté une contribution positive à la croissance de 0,4 point de pourcentage, a encore expliqué l'ICN.
Enfin, l'emploi a en moyenne progressé de 15.500 personnes en 2014, alors qu'il avait reculé de quelque 12.500 unités en 2013.

  Thierry Afschrift dans "Trends Tendances" Belgique du 11 février 2015 Article intitulé : Pourquoi les exilés fiscaux viennent-ils en Belgique ?

" D'aucuns aiment relever ce paradoxe. D'une part la Belgique est réputée pour être un des pays les plus taxés au monde, et cela est parfaitement exact. D'autre part, un nombre important de personnes viennent s'installer en Belgique pour des raisons essentiellement fiscales. Ce deuxième point donne l'impression que, pour certaines catégories de contribuables, la Belgique représenterait un "havre fiscal". Et l'on affirme alors que la Belgique, enfer fiscal pour les travailleurs, serait bien plus accueillante pour les détenteurs de capitaux.
Ces affirmations doivent être sérieusement nuancées. Tout d'abord, les "exilés fiscaux" qui viennent s'installer en Belgique viennent tous d'un seul et même pays : la France. L'époque où une immigration fiscale néerlandaise existait dans les communes frontalières du Nord est révolue et l'on ne connaît pas d'exemple d'Allemands, d'Anglais, d'Italiens ou d'Espagnols qui choisissent la Belgique pour des raisons fiscales. Notre pays a sans doute d'autres motifs d'attirer des étrangers sur son sol, mais sur le plan fiscal, il n'est pas compétitif.
Les Français qui viennent en Belgique ne le font pas parce que la Belgique serait fiscalement attrayante, même s'ils quittent la France pour des raisons fiscales. Echapper à l'"Impôt de solidarité sur la fortune", qui grève leur patrimoine même s'ils ne réalisent pas de revenus, est en général leur principal objectif. Mais, pour un résident français, il n'est pas nécessaire de choisir la Belgique si l'on veut éviter l'impôt sur la fortune. Comme cet impôt n'existe pratiquement plus dans aucun autre pays de l'Union européenne (hormis l'Espagne), ils peuvent aller à peu près n'importe où, pourvu qu'ils quittent la France. Pourquoi les exilés fiscaux viennent-ils en Belgique ?
 Leur objectif fiscal, c'est en effet de quitter la France, et non nécessairement de venir en Belgique. Dans l'immense majorité des cas, ils peuvent bénéficier d'un statut fiscal nettement plus avantageux en Grande-Bretagne s'ils travaillent ou au Luxembourg, au Portugal et en Suisse s'ils vivent des revenus de leur fortune. Dans ce dernier cas, et contrairement aux idées reçues, la Belgique est -- vu l'ensemble des prélèvements frappant la fortune et les revenus de celle-ci -- un choix fiscal plutôt médiocre si on le compare au régime dont ils pourraient bénéficier dans la plupart des pays de l'Union européenne. Au niveau des droits de succession, ces personnes, qui ont souvent atteint un certain âge, se trouvent en Belgique devant une situation nettement plus complexe que dans d'autres pays européens où soit ces droits n'existent pas (Italie, Portugal, Luxembourg), soit ils sont perçus à des taux nettement moins élevés qu'en Belgique. Il faut en conclure qu'en pratique, les Français, seuls immigrés fiscaux que la Belgique connaisse, font en général le choix de quitter la France pour des raisons fiscales, mais, à l'heure de choisir une autre destination, ils tiennent compte, très logiquement, d'autres impératifs, comme la langue, la douceur de vivre, la proximité de la France, la qualité d'accueil dont ils peuvent bénéficier ici, et viennent en Belgique pour ces derniers motifs, en dépit du fait qu'elle est loin d'être l'optimum fiscal pour eux. Au moment où certains tirent arguments de l'importante immigration fiscale française pour justifier un tax shift au détriment des revenus du capital, il faut rappeler que le choix de la Belgique pour ces nouveaux résidents ne se fait pas en raison d'un régime fiscal avantageux, mais en dépit des lourds inconvénients que représente la fiscalité belge. Tout alourdissement de celle-ci, notamment une taxation de certaines plus-values sur actions, est en revanche de nature à décourager l'arrivée d'immigrés français, dont la présence est importante pour l'économie belge.

Sébastien Buron dans "Trends Tendances" Belgique du 11 février 2015 Article intitulé : La Belgique continue à séduire les exilés français

" Ils seraient environ 250.000 à vivre en Belgique, dont plus de la moitié à Bruxelles et dans les deux provinces du Brabant. "Ils", ce sont bien évidemment les Français de Belgique. Après la Suisse (surtout Genève) et le Royaume-Uni (principalement Londres), la Belgique serait la troisième terre d'accueil des Français en Europe. Les communes favorites dans lesquelles ils s'installent se situent surtout dans le Hainaut occidental (Mouscron, Estaimpuis, Néchin, etc.) et à Bruxelles (Uccle et Ixelles). Avec plus de 50.000 habitants, ils seraient même les étrangers les mieux représentés dans la capitale. Points de chute de prédilection pour ces exilés d'outre-Quiévrain ? Les beaux quartiers situés au sud de la ville, à proximité du Bois de la Cambre et de la Forêt de Soignes. Le phénomène, on le sait, n'est pas nouveau. L'exil des Français remonte à la création de l'impôt sur la fortune (le fameux ISF) au début des années 1980. Le mouvement s'est néanmoins considérablement accéléré avec la mise en place sous l'ère Sarkozy de l'exit tax et l'élection de François Hollande en 2012. Selon une enquête réalisée à l'automne dernier par nos confrères de L'Echo, 20 des 100 plus grosses fortunes françaises seraient désormais présentes en Belgique d'une manière ou d'une autre, et les Français détiendraient au total 17 milliards d'euros dans le pays. Mais comme l'écrivait dernièrement dans l'un de ses éditoriaux Alain Lefebvre, fondateur de Juliette & Victor, le magazine lifestyle destiné aux Français de Belgique, le profil des expatriés hexagonaux a changé : "L'exil touche aujourd'hui en France une population de plus en plus jeune, bardée de diplômes ou simplement en quête d'un premier emploi ou d'une première entreprise à créer". Pour le dire autrement, le mouvement ne concerne plus seulement des milliardaires en quête d'optimisation fiscale comme la famille Mulliez (propriétaire des magasins Auchan et Decathlon), des vedettes du showbiz comme Depardieu ou Jacques Essebag (alias Arthur), des patrons du CAC 40, des riches héritiers ou des propriétaires de PME qui ont vendu leur entreprise, mais aussi et surtout des trentenaires à la recherche de perspectives professionnelles. Ceux-ci ont choisi notre plat pays parce qu'ils considérent, à tort ou à raison, qu'il est plus facile d'y trouver un travail et encore plus facile d'y créer son entreprise. A en croire certains sondages, un jeune Français sur deux rêverait de partir vivre à l'étranger. Outre la proximité (via le Thalys) et des biens immobiliers de qualité à prix abordables, Bruxelles offre à cette nouvelle génération de candidats à l'exil des jobs dignes d'une capitale internationale. Le flux régulier d'exilés fiscaux génère en outre une forte demande dans les métiers de la banque privée, de la gestion de patrimoine et même dans les cabinets d'avocats. Siège des institutions européennes, Bruxelles abrite enfin également nombre de quartiers généraux européens de multinationales.
Mais ce n'est pas tout. Car ce qui pousse les jeunes Français à passer la frontière, c'est aussi le climat des affaires. Originaire de Nantes, Sabrina Bulteau (37 ans) peut en témoigner. Arrivée à Bruxelles voici cinq ans, elle est aujourd'hui à la tête de Be Connect, petite agence spécialisée dans les médias sociaux et le marketing mobile. Elle est également actionnaire de Restolastminute (une appli de bons plans de restos). "Je me suis installée à Bruxelles non pas pour des raisons fiscales mais pour monter ma société, raconte-t-elle sans ambages. On a un vrai problème en France avec la création de valeur. L'entrepreneuriat n'est pas nécessairement bien vu. Raison pour laquelle je suis venue chercher une mentalité différente à Bruxelles. Une mentalité plus pragmatique, plus ouverte à la création de richesse. Il y a ici beaucoup d'indépendants, de gens qui s'assument... Cela crée une dynamique complètement différente. La France n'a plus de capacité de remise en cause ni d'adaptation (lire par ailleurs la chronique de Thierry Afschrift). L'environnement est nettement plus propice en Belgique. Je ne suis pas étonnée de voir de plus en plus de jeunes Français entre 30 et 40 ans franchir le pas et venir s'installer en Belgique pour s'insérer dans cet écosystème." Convention avec la Suisse annulée Il faut savoir aussi que les Français qui souhaitent avoir une activité professionnelle n'ont pas intérêt à mettre le cap sur la Suisse. Motif ? "La personne qui se délocalise en Suisse ne peut pas travailler", nous explique Philippe Kenel, avocat suisse spécialisé dans la délocalisation de particuliers fortunés vers la Suisse et la Belgique et auteur d'un livre sur le sujet (lire l'encadré). "On vient en Suisse pour bénéficier du forfait fiscal, poursuit-il. Raison pour laquelle on y trouve surtout des rentiers ou des héritiers. Par contre, ceux qui veulent quitter la France tout en voulant continuer à travailler font le choix de Bruxelles ou de Londres, deux villes en outre facilement accessibles avec le train." Par ailleurs, la France vient de résilier unilatéralement sa convention de double imposition relative aux droits de succession avec la Suisse. Cette convention, entrée en vigueur en 1955, n'est plus applicable depuis le 1er janvier 2015. Sans entrer dans les détails, cela signifie qu'est désormais pris en compte, en cas de décès, non seulement le domicile du défunt en Suisse mais aussi celui de l'héritier en France, où la succession est désormais en partie taxée... ce qui devient nettement moins avantageux qu'avant. Du coup, "les Français qui vivaient en Suisse avec des enfants en France sont fort embarrassés, nous confirme Alain Lefebvre. J'en connais certains qui sont dans le cas. Ils sont désormais confrontés à des problèmes de succession et obligés de se délocaliser dans un pays où la convention avec la Suisse est moins défavorable." Philippe Kenel confirme aussi cette tendance, lui qui installe désormais en Belgique, pour cette raison-là, des enfants de Français vivant en Suisse. "Une petite dizaine jusqu'à présent", dit-il.
Effet d'entraînement Enfin, il est une dernière raison qui pousse de plus en plus de jeunes Hexagonaux à s'établir chez nous : la douceur de vivre et le côté de plus en plus facile de l'exil. C'est en tout cas ce que constate Sabrina Bulteau. "L'expatriation réussie de Français à Bruxelles montre qu'on y vit bien et que certaines choses sont possibles", dit-elle avant d'ajouter que "cela rassure et suscite des vocations." Résultat des courses, "j'en vois arriver certains dont on n'imaginait pas qu'ils déménageraient un jour, observe pour sa part Alain Lefebvre, qui a personnellement effectué la démarche voici une dizaine d'années. Ma fille qui nous a rejoint l'an dernier est, par exemple, redevenue copine avec des gens qu'elle n'avait plus revus depuis 10 ans." Il faut dire que, comme le souligne Philippe Kenel, se délocaliser à l'étranger est non seulement une aventure juridique et fiscale mais aussi une aventure humaine.

Dans "Bilan" Suisse du 9 février 2015 Article intitulé : La Belgique est prête à émettre des mandats d'arrêt internationaux

" Un juge d'instruction belge "envisage d'émettre des mandats d'arrêt internationaux" contre les dirigeants de HSBC Private Bank, la banque suisse au cœur du "SwissLeaks", la gigantesque affaire de fraude fiscale présumée révélée lundi, a indiqué le parquet de Bruxelles. Le juge d'instruction spécialisé dans la criminalité financière Michel Claise avait inculpé HSBC PB en novembre pour "fraude fiscale grave et blanchiment", la soupçonnant d'avoir "sciemment" aidé des centaines de clients, en particulier des diamantaires anversois, à frauder le fisc.
La banque avait réagi en assurant "coopérer au maximum" avec les autorités judiciaires, mais "cela ne donne pas grand chose, a dit lundi la porte-parole du parquet, Ine Van Wymeersch. "Le juge estime qu'il est à présent temps pour la banque de collaborer, sinon il juge qu'il sera obligé de délivrer des mandats d'arrêt internationaux envers les dirigeants actuels et anciens" de l'établissement, a-t-elle ajouté. De plus, la justice suisse n'a pas encore répondu à la demande de coopération du juge bruxellois, sollicitée par commission rogatoire. "Il ne faudrait plus trop traîner de ce côté-là non plus pour que l'enquête puisse progresser", selon Van Wymeersch.
Un consortium de médias internationaux a levé lundi un nouveau voile sur la face cachée du secret bancaire suisse en révélant les noms de personnalités de la politique, du spectacle et des affaires du monde entier soupçonnés d'avoir eu recours à HSBC Private Bank pour frauder le fisc. Cette mise en cause est liée à l'exploitation des fameux fichiers Falciani, du nom de l'ancien informaticien de la banque qui les a fournis à la justice et sur lesquels se sont fondés les médias à l'origine du "SwissLeaks". Le parquet de Bruxelles avait estimé que "plus d'un millier de contribuables belges pourraient être concernés pour des montants qui porteraient sur plusieurs milliards de dollars qui ont été placés, gérés et/ou transférés entre 2003 et nos jours". Le journal belge Le Soir, membre du consortium, assure que, sur une fraude évaluée au niveau planétaire à quelque 180 milliards de dollars, "quelque 6,26 milliards de dollars" concernent la Belgique. Ces fonds étaient répartis entre 2006 et 2007 "dans 4.612 comptes bancaires ouverts aux noms de 3.002 Belges --dont au moins 916 diamantaires anversois-- ou sociétés appartenant à des Belges", selon Le Soir, qui précise que le fisc belge espère recouvrer quelque 434 millions d'euros."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 7 février 2015 Article intitulé : Les rulings au Luxembourg impliquent la plupart des entreprises du Bel 20

"Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) avait souhaité, à la fin de l'année dernière, recevoir de la part du Luxembourg tous les accords de ruling que des sociétés ou grandes fortunes belges y auraient conclu. Un engagement qui a encore été confirmé jeudi lors d'un conseil des ministres commun à la Belgique et au Luxembourg. Un premier paquet d'accords est finalement arrivé sur la table de l'Inspection spéciale des impôts vendredi. Selon le quotidien, il s'agirait d'accords fiscaux conclus en 2012. Le porte-parole de M. Van Overtveldt se borne, de son côté, à confirmer que cela concerne "seize grandes entreprises belges". Le "tax shift" visera la TVA, avant de s'attaquer aux polluants et aux fortunes Le très attendu "tax shift" (allégement de la fiscalité sur le travail et déplacement vers d'autres formes de fiscalité), qui sera à l'agenda du gouvernement Michel dans les semaines à venir, devra d'abord alléger les charges sur le travail en les déplaçant vers la consommation, via la TVA; et dans un second temps, les cibles à frapper devraient être les comportements polluants pour l'environnement et les fortunes, écrivent samedi L'Echo et De Tijd. C'est la première fois que Johan Van Overtveldt évoque les contours de cette opération, un des revendications centrales des syndicats lorsqu'ils ont mené leurs actions de protestation ces derniers mois contre le gouvernement Michel.
M. Van Overtveldt ne veut pas dire précisément ce qui va sortir de sa "petite boîte", estimant toutefois que tous les partis au gouvernement devront mettre pas mal d'eau dans leur vin à l'occasion de ce débat. Le ministre remarque que la TVA constitue, pour les autorités, une source assez stable de recettes et veut éviter que le débat ne se limite à la discussion sur la taxation des fortunes et les comportements polluants, afin de ne pas provoquer des effets pervers sur le plan économique."

Sébastien Buron dans "Trends-Tendances" Belgique du 4 février 2015 Article intitulé : Pourquoi les banquiers suisses et luxembourgeois lâchent leurs clients belges

" Sale temps pour les évadés fiscaux venus de Belgique. Même les banquiers suisses et luxembourgeois ne veulent plus de leur argent. En témoignent les révélations de Michel Maus, avocat et professeur de droit fiscal à la VUB, dans les colonnes du Standaard de ce matin, qui dit voir se multiplier les demandes de régularisation de capitaux en provenance de la Suisse et du Luxembourg. "Je reçois chaque semaine plusieurs personnes qui sont dans le cas, nous confirme-t-il. La majorité d'entre elles se demandent ce qu'elles doivent faire. Leur banquier suisse ou luxembourgeois leur pose des questions sur l'origine des capitaux. Il les incite vivement à régulariser leur situation fiscale, sans quoi il menace de les mettre à la porte."
Transparence totale
Michel Maus n'est pas le seul à constater ce nouvel afflux. D'autres avocats spécialisés et professionnels du patrimoine que lui observent cette tendance à la dénonciation des banquiers suisses et luxembourgeois. Rien d'étonnant à cela, situe pour sa part François Parisis, directeur de la structuration patrimoniale auprès de la banque Puilaetco Dewaay. "Les banques suisses et luxembourgeoises anticipent clairement l'échange d'informations généralisé à l'horizon 2017. A mesure que l'échéance se rapproche, les choses se précisent. Cet échange d'information portera non seulement sur les intérêts mais aussi sur les dividendes ainsi que sur le solde des comptes. Il faut bien deux ou trois ans pour se préparer à ce nouveau bouleversement. Raison pour laquelle les banquiers suisses et luxembourgeois poussent aujourd'hui leurs clients à régulariser leur situation."
Cadastre des fortunes étrangères
Année après année, crise aidant, les mesures visant à accroître la transparence fiscale se multiplient depuis l'entrée en vigueur de la directive-épargne en 2005, qui obligent les pays membres de l'Union européenne à s'échanger des informations fiscales. Même le Luxembourg, qui préférait prélever une retenue à la source de 35 % plutôt que renseigner les fiscs étrangers, est passé à l'échange automatique d'information depuis ce 1er janvier 2015 (intérêts perçus à l'étranger). Idem pour les banquiers suisses. Sous la pression des Etats-Unis qui ne ménagent pas leurs efforts dans la chasse aux fraudeurs, ils jouent également la carte de l'"argent propre".
Après les avoir accueillis à bras ouverts pendant des décennies, les banques suisses et luxembourgeoises organisent donc désormais elles-mêmes la traque aux évadés fiscaux. "Si bien qu'avec ce vaste système d'échange d'informations fiscales, le fisc belge disposera dès 2017 d'un cadastre des fortunes étrangères détenues par ses contribuables, complète François Parisis. D'ici deux ans, il ne sera plus possible de cacher l'existence d'un compte, d'une assurance-épargne ou d'un immeuble détenu à l'étranger. Même le solde de vos comptes ouverts à l'étranger sera communiqué au fisc. De quoi donner un avantage concurrentiel aux banques belges qui ne sont pas tenues de transmettre au fisc une telle information."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 3 février 2015 Article intitulé : Le fisc continue à accepter de régulariser de l'argent noir rapatrié

" Un an après l'"ultime" régularisation fiscale, le fisc publie une nouvelle directive pour les personnes qui veulent rapatrier leur argent noir en Belgique, peut-on lire mardi dans L'Echo. Des avocats fiscalistes ont signalé qu'il y avait encore beaucoup de Belges qui étaient prêts à rapatrier leur argent noir en Belgique, à l'issue de l'ultime régularisation fiscale qui s'est clôturée le 2 janvier 2014. C'est pourquoi les autorités fiscales ont publié une note interne qui permet de continuer à accepter de régulariser de l'argent noir.
Selon le ministre Van Overtveldt (N-VA), "ce n'est pas une nouvelle réglementation de régularisation, avec de nouveaux délais et de nouveaux taux. Cette directive est basée sur des dispositions légales existantes. Elle permet d'appliquer les règlements existants de manière uniforme dans des circonstances similaires".
Les autorités fiscales refusent de parler de nouveau régime de "régularisation" mais évoquent une "correction".

  Dans "Trends Tendances" Belgique du 28 janvier 2015 Article intitulé : L'impact des crédits sur l'économie belge

" En 2013, 10,41% des dépenses de consommation des ménages étaient financées par le crédit à la consommation, et au moins 26,10% des dépenses en construction et rénovation l'étaient par des crédits hypothécaires, ressort-il d'une étude menée par la professeur Nancy Huyghebaert de la KU Leuven, avec le concours de l'Union professionnelle du crédit (UPC). A la fin de cette même année, l'encours en crédit à la consommation s'élevait en Belgique à 21,1 milliards d'euros, soit 5,52% du PIB, et l'encours en crédit hypothécaire à 189,1 milliards d'euros, soit 49,41% du PIB. La croissance du PIB entre 1995 et 2013 aurait été inférieure de 0,76% sur base annuelle si l'octroi de crédits n'avait pas suivi, d'après les estimations réalisées par Mme Huyghebaert. L'étude souligne par ailleurs que les crédits à la consommation ont un caractère procyclique, en d'autres termes, les ménages ne compensent pas des baisses du revenu disponible en prenant plus de crédits."

  Dans "Trends" Belgique du 27 janvier 2015 Article intitulé : Les rulings impliquant le Luxembourg échauffent les esprits à la Chambre

" Aucune disposition légale n'empêche qu'un accord de "ruling" soit conclu avec l'administration fiscale si une partie de l'opération implique le Grand Duché de Luxembourg, a affirmé mardi la présidente du collège du Service des Décisions Anticipées (SDA) du SPF Finances, Véronique Tai, en commission des Finances de la Chambre. Les révélations du "Luxleaks" ont mis en lumière les pratiques fiscales des autorités grand-ducales et suscité un tollé européen. Dans les rangs politiques, des voix se sont élevées pour s'étonner que le SDA belge conclue des conventions de ruling, c'est-à-dire une forme de clarification légale anticipée d'opérations fiscales, avec des sociétés pour des opérations qui impliquent le Luxembourg. Le SDA se borne à appliquer la loi de 2002 qui instaure la possibilité de conclure des accords de ruling, a fait remarquer sa présidente. Cette loi a visé une liste de pays dont l'implication empêche un tel accord. Il s'agissait d'une liste de "pays refuges" (soit des paradis fiscaux) considérés comme "non coopératifs" par l'OCDE. Le Grand Duché de Luxembourg n'en a jamais fait partie, a souligné Mme Tai.
Par la suite, l'OCDE a entrepris un travail plus large sur l'échange des données fiscales, qui a visé le Luxembourg. Mais cette liste n'est pas mentionnée par la loi de 2002. "Pourquoi n'a-t-on pas modifié la loi de 2002 pour y intégrer cette nouvelle liste? C'est à vous de me répondre", a lancé Mme Tai aux députés.
Les socialistes flamands ont contesté cette interprétation. Dans la presse, Dirk Van der Maelen a affirmé que le SDA prenait des décisions illégales. "Etes-vous politiquement couverte par le ministre? " a demandé le député à la présidente qui lui a fait remarquer le SDA était un service autonome. Les soupçons du sp.a ont fait bondir le président de la Commission, Eric Van Rompuy (CD&V). "Vous ne pouvez pas dire que le service a agi illégalement. C'est une accusation grave". L'autre point de controverse porte sur la publication des décisions du SDA. Celles-ci demeurent toujours anonymes mais des synthèses sont, en principe, publiées individuellement. Il arrive parfois que la décision soit publiée dans un cadre collectif pour garantir la confidentialité de certains dossiers. Entre 2010 et 2014, 195 décisions sur 3.057 n'ont pas fait l'objet d'une publication individuelle. La publicité répond à un objectif d'égalité de traitement des contribuables et non de contrôle, a insisté Mme Tai. L'opposition ainsi que l'Open Vld ont réclamé une plus grande transparence vu les sommes parfois considérables qui sont en jeu. "Il y a 195 dossiers sur une période de 4 ans. On ne peut pas avoir aujourd'hui ce genre de petite boîte noire. Cette opacité ne conduira pas à créer un climat d'adhésion fiscale", a souligné Ahmed Laaouej (PS).
Les rulings fiscaux sont régulièrement perçus comme un outil d'optimisation fiscale des multinationales au détriment des pouvoirs publics. "Je regrette que le SDA ne participe pas du rôle global de l'Etat de bonne perception de l'impôt mais apparaisse comme l'allié de celui qui veut éviter de payer l'impôt", a dit Georges Gilkinet (Ecolo).
"Ce système introduit une discrimination dans la fiscalité entre les multinationales qui reçoivent du sur-mesure et le prêt-à-taxer pour les simples contribuables", a renchéri Marco Van Hees (PTB).
Dans les rangs libéraux, l'opinion était différente. "Je fais partie de ceux qui pensent que la sécurité juridique est importante", a déclaré Sophie Wilmès (MR).
"Le ruling et les intérêt notionnels ont été les moteurs principaux de notre développement économique. Le ruling a joué un rôle fondamental dans le maintien de centres de décision en Belgique", a affimé Luk Van Biesen (Open Vld).

  Amid Faljaoui dans "Trends" Belgique du 27 janvier 2015 Article intitulé Taux d'intérêt: "trappe de liquidités" ou "piège à con" ?

" Eric Van Rompuy a remis Johan Van Overtveldt à sa place en lui disant que lorsqu'il s'exprimait au Parlement ou à l'extérieur de celui-ci, il le faisait en tant que ministre des Finances de la Belgique et non pas comme journaliste ou économiste ! Et c'est vrai que Johan Van Overtveldt est l'ancien rédacteur en chef du magazine Trends, version flamande, et qu'il est aussi docteur en économie. Alors pourquoi s'est-il fait taper sur les doigts ? Mais parce qu'il n'est visiblement pas d'accord avec les mesures prises, il y a quelques jours, par la Banque centrale européenne. Des mesures qui en faisant tourner la "planche à billets" risquent en réalité de faire mal aux épargnants belges. En clair, ce dont a peur notre nouveau ministre des Finances, c'est qu'avec les nouvelles mesures prises par la BCE, les taux d'intérêt vont rester bas, beaucoup trop bas et pendant trop longtemps. En d'autres mots, cela va rogner encore davantage l'épargne des Belges ! Alors, qu'il le pense est évidemment une chose, mais qu'il le dise publiquement en est une autre. Et c'est sur ce dernier point qu'il s'est fait tacler politiquement. Mais notre ministre des Finances se trompe-t-il dans son raisonnement ? D'un point de vue économique, pas nécessairement. C'est vrai que beaucoup d'experts se demandent à quoi vont servir ces mesures prises la semaine dernière par la Banque centrale européenne.
Pour les aspects positifs, c'est vrai qu'en maintenant les taux d'intérêt très bas, cela fait plonger mécaniquement l'euro, ce qui est très bon pour nos exportations et donne un ballon d'oxygène à nos entreprises. De plus, comme l'euro est faible, tous les produits importés seront un peu plus chers, donc nous allons importer de l'inflation, ce qui est nécessaire pour notre bonne vieille zone euro qui lutte avec la baisse des prix. L'épargnant de base est désormais victime d'une forme d'euthanasie programmée par nos dirigeants En revanche, le maintien des taux d'intérêt à quasi 0% est uniquement une aubaine pour les marchés boursiers, ce qui va encore renforcer les inégalités financières entre les citoyens. Pour ce qui est de l'épargnant de base, il est désormais victime d'une forme d'euthanasie programmée par nos dirigeants, car son livret, et tous les produits d'épargne à taux fixe, ne va bientôt plus rien rapporter. Il est même plus que probable que d'ici quelques semaines, la plupart des banques belges baisseront encore le rendement de leurs livrets d'épargne vers pratiquement 0% !
Quant aux assureurs, ils vont encore plus se tirer les cheveux: comment peuvent-ils donner à leurs clients un rendement quand les primes qu'ils encaissent et replacent eux-mêmes à un an ou dix ans donnent des rendements inférieurs à 0,6% ? Tout comme l'eau gèle à 0 degré, il semble donc que la vie économique s'arrête également lorsque les taux d'intérêt sont à 0%. Les économistes parlent de "trappe de liquidités" pour désigner cette situation et l'homme de la rue parle plus simplement de "piège à con". À vous de choisir votre expression.

 Dans "Trends-Tendances" Belgique du 17 janvier 2015 Article intitulé : La Wallonie prête à racheter Belfius en cas de privatisation par le Fédéral


"Après les communes, qui se sont manifestées avant les fêtes en écrivant aux ministres du gouvernement Michel I, pour leur dire tout le mal qu'elles pensaient d'une privatisation de la banque, ce sont aujourd'hui les députés de la majorité PS-cdH du parlement wallon qui sortent du bois.
Via une proposition de résolution qui pourrait être déjà discutée en séance plénière mercredi prochain, les députés PS et cdH exigent la mobilisation du gouvernement wallon pour contrecarrer ce projet de privatisation. Ils réclament que la Région rachète Belfius en cas de privatisation.
Le ministre des pouvoirs locaux Paul Furlan (PS) a d'ailleurs demandé à son cabinet de monter un dossier pour racheter Belfius. "Nous pourrions participer au rachat ou devenir actionnaire majoritaire", suggère-t-il."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 7 janvier 2015 : Rien d'illégal dans les rulings belges au Luxembourg jusqu'à présent

" Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) attend toujours de recevoir l'ensemble des rulings belges que lui a promis son homologue luxembourgeois. Une nouvelle discussion entre les deux hommes à ce sujet devrait avoir lieu dans les semaines à venir.
Mais il ne ressort actuellement rien d'illégal de l'analyse de l'ISI sur les données en la matière qu'elles détient déjà. "L'ISI a réalisé une enquête préliminaire et il n'y a aucune indication que la législation ou que les conventions de double imposition n'ont pas été respectées", a confié le ministre en commission des Finances.
En novembre, on avait appris que les autorités luxembourgeoises avaient conclu 37 accords avec 26 des plus grandes entreprises et des plus riches familles de notre pays. Il s'agissait à chaque fois d'accord prévoyant une imposition très basse."

Dans "Trends Tendances" du 5 janvier 2015 : La Belgique, paradis fiscal pour 20.000 expatriés

" Grâce à un régime fiscal favorable, plus de 20.000 cadres, chercheurs et membres de personnel spécialisé étrangers ne paient que très peu d'impôts sur leurs salaires dans notre pays. Ils échappent également à l'impôt à l'étranger. Un avantage fiscal de plus d'un milliard d'euros, écrit mercredi De Standaard. Pour offrir une solution face au coût élevé du travail dans notre pays, ces cadres, chercheurs et personnel spécialisé de multinationales jouissent depuis 1983 d'un régime fiscal spécial. Grâce à cela, ils peuvent empocher, et sans imposition, une grande partie des coûts que paient leurs employeurs pour eux. Ils ne sont en outre imposés que sur une partie de leur salaire. Ils sont actuellement 20.809 cadres à bénéficier de ce statut, selon le SPF Finances. La Belgique n'informe par ailleurs par le pays d'origine de ces expatriés qu'ils sont considérés ici comme des non-résidents, ce qui leur permet de passer à travers les mailles du filet fiscal dans les deux pays. La Cour des Comptes avait déjà rendu un rapport critique sur ce système en 2003."

Dans "Trends Tendances" du 5 janvier 2015 : Quand la Belgique promeut le dumping fiscal

" La Belgique fait la promotion en bonne et due forme de ses incitants fiscaux pour attirer les investisseurs étrangers. Le fisc a ainsi réalisé une présentation de 40 pages qui vante toutes les subtilités du système belge pour réduire au maximum l'impôt, révèle lundi Le Soir. À l'image du Luxembourg, la Belgique propose également l'"excess profit ruling", qui, depuis 2004, permet aux filiales belges de multinationales de déduire de leur bénéfice taxable la part relative au "profit excédentaire" réalisé grâce à leur appartenance à un groupe transnational. La présentation du fisc belge se félicite notamment de la différence entre le taux légal d'imposition et celui qui est réellement appliqué. Elle décrit également les mesures fiscales phares qui permettent "d'atteindre un taux d'imposition plus faible", en toute confiance. Le fisc belge explique même, dans une page titrée "Comment rapatrier du cash", la manière dont une holding belge peut jouer le rôle d'intermédiaire financier entre des filiales européennes et la maison mère internationale."