Banque

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Charles Sannat dans "Economie matin" du 11 décembre 2015 Article intitulé : Non ! Votre argent n'est pas en sécurité. Rabobank supprime 9000 emplois

" La Rabobank n’est pas la banque exotique d’un pays éloigné et sans Etat. C’est la banque coopérative, concurrente d’ING et ABN Amro aux Pays-Bas ce qui n’est pas totalement rien du tout.
Or cet établissement vient d’annoncer une nouvelle restructuration passant par la suppression de 9.000 emplois d’ici 2018, ce qui correspond à 20% des effectifs (la Rabobank compte actuellement 47.000 collaborateurs), ainsi qu’une réduction de son bilan de 150 milliards d’euros d’ici 2020, pour se conformer aux règles de Bâle IV « visant à rendre les banques plus résilientes aux chocs économiques et boursiers ».
Des banques européennes qui restent encore et toujours très fragiles !
Ce n’est pas un hasard. Le plan annoncé par la Rabobank s’ajoute à la longue liste de banques ayant annoncé des réductions d’effectifs cette année. Deutsche Bank, Credit Suisse, HSBC et Standard Chartered ou encore Barclays, UBS, RBS et Lloyds !!
Vous n’avez dans cette liste que des poids lourds de la finance européenne, des poids lourds chez qui vous avez mis votre argent ! Enfin pas forcément vous directement mais les épargnants européens des pays concernés.
Vous remarquerez dans cette liste l’absence notable de banques françaises, italiennes, ou encore espagnoles qui comme chacun peut s’en douter sont en bien meilleures santé que les autres !!!
Comment expliquer une telle différence ? La Société Générale a bien annoncé à son tour il y a quelques semaines un plan de réduction massif de ses agences. Disons que pour le moment les banques françaises par exemple ont la chance immense d’avoir pour elles leur « pyramide des âges » et de très nombreux collaborateurs, les célèbres « babyboomers », partent massivement à la retraite sans être évidemment remplacés ce qui explique en très grande partie l’absence de plans de licenciements de grande envergure.
Vous devez donc comprendre que les banques françaises ne licencient pas parce qu’elles sont en bonne santé ou en meilleure santé que les autres, mais qu’elles arrivent pour le moment à s’en passer grâce aux très importants départs en retraite.
Côté réduction de bilan, nos banques sont parfaitement dans la moyenne européenne, si elles communiquent peu sur ces sujets sensibles, les crédits ne sont pas faciles à obtenir actuellement, sans pour autant être impossible.
Disons que les banques ont considérablement durci leur conditions d’octroi de prêts.
Or les dépôts bancaires, (vos dépôts) comme je l’explique dans ma lettre STRATEGIES sont comptablement et juridiquement considérés comme une créance que vous détenez sur la banque…
Que se cache-t-il derrière ce vocable barbare ? Rien de très compliqué en réalité. Vous comprendrez mieux lorsque je vous dirais qu’en réalité VOTRE argent n’existe plus, n’existe pas !!! Comptablement, vous n’avez pas un dépôt mais bien une créance. Cela signifie que la banque « vous doit »… et elle vous doit uniquement dans la limite de ses possibilités et de la liquidité qu’elle détient. Classiquement, dans les cas de ce que l’on appelle les Bankrun on se rend compte que les banques peuvent au mieux rembourser 10% de ce qui leur a été confié si tout le monde voulait son argent en même temps.
Pour vous protéger, il n’y a hélas pas des milliers de solutions. Vous pouvez certes avoir plusieurs banques, vous pouvez certes espérer et prier pour que le fonds de garantie des dépôts vous sauve, mais avec deux milliards d’euros en cas de problème cela n’ira pas chercher bien loin, non la seule solution c’est la débancarisation et l’investissement dans des actifs tangibles, mais pas uniquement pour des raisons de risques bancaires. Oui les banques sont fragiles, oui elles peuvent faire faillite, mais ce n’est hélas pas le seul risque auquel vous êtes confrontés avec votre patrimoine et ce sont ces sujets-là auxquels j’apporte des pistes de réflexions concrètes dans ma lettre STRATEGIES. Ces réalités expliquent pourquoi la guerre du cash est lancée. Gardez du cash ! Le cash est votre seule sécurité. Les pièces d'or (sans tomber dans la spéculation et l'exagération) ont une réelle pertinence patrimoniale. L'Etat n'est plus garant de rien.
Et la reprise elle est où ?
Je vous disais que le risque bancaire n’était pas votre seul risque.
On l’oublie mais il y a un immense problème avec la croissance et la création d’emploi comme vous pourrez le voir et le lire dans deux articles de cette édition que je consacre d’une part aux destructions d’emplois que l’on constate dans notre pays selon la dernière étude de l’INSEE, et d’autre part au fait que les « nouveaux métiers » dont on nous parle en raison des bouleversements technologiques ne sont tout simplement pas au rendez-vous, ce qui n’est pas franchement pour me surprendre.
Dans ce contexte, il ne peut pas y avoir de croissance économique saine et durable autre que celle reposant soit sur une fuite en avant dans la dette, soit une création monétaire débridée, tout en sachant que nous faisons globalement… les deux !!! C’est évidemment la pire des situations.
Mais ce n’est pas tout ! Pour la France, se rajoute désormais le risque de « guerre » et comme l’a dit le Président Hollande, la France est en guerre !!! Le problème d’une guerre c’est que cela coûte cher, très cher à l’économie. Sauf pour certains lobbies....souvenez-vous des origines de la guerre du Vietnam, d'Irak, des efforts de Paix de Charles 1er mis à mal par la France etc....
Les plus anciens parmi vous, se souviennent sans doute du coût de nos guerres de décolonisation, sans même parler de la seconde guerre mondiale. Plus récemment, la guerre américaine en Irak depuis 2003 et en Afghanistan a coûté la modique somme de 4 000 milliards de dollars, oui vous avez bien vu, 4 000 milliards de dollars. Cette guerre contre le terrorisme, en dehors de toute considération éthnico-religieuso-politico-ce-que-vous-voulez, aura des conséquences majeures pour notre pays à un moment où nous ne sommes financièrement parlant pas franchement dans une superbe forme économique.
Ce nouveau risque est très mal appréhendé économiquement parlant et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de consacrer une édition spéciale de ma lettre STRATEGIES à l’économie de guerre. Que sait-on ? Comment cela peut-il se passer, quelles conséquences pour le PIB, pour la « croissance » ou encore pour la qualité de vie au quotidien. Comment placer son argent ? Comment parfois survivre, comment anticiper et comment faire les bons choix, c’est à toutes ces questions et à pleins d’autres que, je le pense, vous trouverez des réponses et des éléments d’informations capables de nourrir votre réflexion pour vous adapter à un monde qui change très vite. En tout cas c’est un sujet vraiment passionnant, et je ne regrette pas tout le temps que j’y consacre car je n’avais jusqu’à présent pas envisager les choses sous l’angle « économie de guerre », l’exercice intellectuel est donc particulièrement intéressant et captivant pour tout vous dire. Pour ceux qui veulent en savoir plus je vous donne rendez-vous ici.
Il existe des solutions, vous avez des choix à faire, pour cela, il n’y a qu’une seule solution, regarder la vérité et la réalité en face. Il faut se préparer au pire en espérant le meilleur et mettre dans votre boite à outils un savant mélange de solutions capables de se compenser les unes et les autres quelles que soit les conditions futures.

Commentaire : Charles Sannat, que je ne connais pas, a un cursus qui l'a mené au Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS). CEDS où j'ai passé certains des meilleurs moments de ma vie lors des conférences ouvertes à tout raisonnement étayé et étayable. Une ouverture d'esprit encadrée par la seule recherche de la réalité, du "juste", cela en toute impartialité et en toute liberté. Où trouvez cela en dehors du CEDS ?

Porter les marchés boursiers sur un trend haussier est, je le pense, ce qui va arriver. Pourquoi ? Parce que seuls les marchés boursiers, dans leur configuration actuelle, peuvent créer le sentiment de richesse adapté à la reprise de la consommation. Comment ? Tout simplement par l'effet de création de richesse du au seul principe comptable mark-to-market. Des chiffres sans réelle valeur financière présentés comme une "richesse". Voir www.agecedecotationihr.com Soigner le mal par le mal...et sortir à temps. Quatre ans de très fortes hausses et sortir à la veille de 2020 ? Cela dit, si les Etats mettaient en place des Fonds de Stabilisation Boursiers Nationaux, nous éviterions les conséquences négatives des seuls effets des hausses boursières dues au principe comptable "mark-to-market". Effet comptable "mark-to-market" transformé par la magie du Saint Esprit et des autorités type AMF en performance financière. Situation qui transforme trop souvent les professionnels financiers en dealers de fausses performances financières.  Voir rubrique Bourse ci-dessus pour comprendre la désinformation boursière et ses manquements, manquements que l'on peut utiliser à bon escient avant d'y mettre fin.

Pourquoi l'idée du Fonds de Stabilisation Boursier n'est-elle pas reprise ? Tout simplement parce qu'elle ne convient pas aux lobbies qui vivent des déstabilisations étatiques et financières qu'ils créent et pour lesquelles ils achètent d'une façon ou d'une autre l'inaction voire le silence des fonctionnaires des autorités de marchés, des commissaires aux comptes, des politiques, des vendeurs de merdes financières et Humaines qui se présentent comme des professionnels  etc...

Je défie qui que ce soit de démontrer que l'idée du Fonds de Stabilisation Boursier n'est pas opérationnelle. Si vous connaissez un ou une "politique" qui a du courage, présentez lui cette idée et si il (ou elle) y adhère, il ou elle restera dans l'histoire.

Et pourquoi pas un regroupement de professionnels financiers qui porte cette idée ?

Imaginez demain l'effet SOCIOECOPOFI (SOCIOlogique ECOnomique POlitique et FInancier) qu'aurait le retour des capitaux dans l'économie réelle si l'on mettait à mal le mensonge et la bidouille comptable qui servent de support à l'évasion des capitaux vers les produits dérivés mathématiques ...  Produits dérivés (ils portent bien leur nom) qui sont batis sur des formules mathématiques dénuées de toute crédibilité financière et qui sont mis en place en hypothéquant l'ensemble des actions (ou des titres) détenus par tous les investisseurs, cela sans leur accord et en parfait irrespect de toutes les règles morales, éthiques et juridiques. Les crises financières sont voulues et créées VOLONTAIREMENT. C'est pour cela, que si l'on s'affranchit de l'influence du système mensongé, nous pouvons les prévoir avec un certain taux de réussite voire un taux de réussite certain. L'Avenir dépend en grande partie du refus des commissaires aux comptes de continuer de faire du n'importe quoi sous prétexte qu'ils touchent (je ne dis rien de nouveau, cette réalité est reconnue par les autorités comptables internationales) ainsi qu'au refus des autorités financières type AMF de continuer de pratiquer la forfaiture. Sur ce dernier point rien n'est perdu, il suffit de lire les déclarations et alertes des derniers anciens présidents de l'AMF qui ont rompu leur silence une fois à la retraite ainsi que les déclarations sans ambiguité de Monsieur Jouyet qui a fait preuve d'un très grand courage pendant sa présidence puisqu'il a tout dénoncé des corruptions, des responsabilités, de l'incompétence de l'AMF etc... Et enfin, aujourd'hui sous la présidence de Monsieur Rameix qui a fait voeu de "Redonner du sens à la finance" en 2016. Désormais tout est possible, car comment redonner du sens à la finance sans mettre fin aux corruptions, aux arrangements, aux bidouillages par l'AMF de dossiers contre les professionnels génants, aux silences passés trop souvent rémunérés (achetés) de certains intermédiaires financiers, à la fumisterie comptable corrompue  etc... ? Il reste aux professionels financiers (Conseil en gestion de patrimoine, courtier etc...) non véreux de faire de même en se distinguant clairement de la lie financière en mettant en place un environnement professionnel DISTINCTIF des plus compréhensibles par les clients non avertis et non qualifiés. Cet environnement devra clairement engager son sens des responsabilités tant professionnelles, qu'étatiques en terme SOCIOECOPOFI (SOCIOlogie, ECOnomie, POlitique, FInance). Il y a quelques jours, j'ai tendu une main à la seule association de professionnels (ANACOFI) qui ait répondu à une demande de ma part de rendez-vous il y a quelques années. Malheureusement, ce rendez-vous de quelques minutes à Paris fut suivi d'un silence radio le plus total. La crise de 2007/2008 arriva, crise anticipée mensuellement dans mes écrits depuis janvier 2007. En 2016, les clients non avertis et non qualifiés auront une alternative aux mensonges financiers. Je l'avais annoncé et, d'une façon ou d'une autre, ce sera mis en place en 2016. A quand un contrat d'assurance vie spécial épargnants et investisseurs non avertis avec l' information financière IHR (Information Humainement Reponsable). Avis aux amateurs, avis aux professionnels qui veulent batir une nouvelle histoire et surtout une nouvelle réalité financière. Tout est ouvert.

 

Dans "H24" du 3 décembre 2015 Article intitulé : Dans l'incapacité de prouver la remise du prospectus à son client préalablement à la souscription, elle doit le dédommager...

" Etude de cas publiée par le Médiateur de l’AMF le 2 décembre
La banque doit pouvoir justifier avoir remis le prospectus à son client préalablement à la souscription d’un OPCVM
 Dans chaque dossier de médiation, ma mission consiste à analyser les faits et déterminer les obligations respectives des parties au litige en examinant, notamment, qui aurait la charge de les prouver devant un juge.
C’est pourquoi, selon les cas, je dois demander à l’établissement financier et/ou à son client, de me justifier par des documents, des copies d’écrans voire des enregistrements d’entretiens téléphoniques ce qui est affirmé de part et d’autre.
Ainsi, s’agissant d’une souscription d’OPCVM, comme je vous l’expose ce mois-ci, la banque doit pouvoir justifier avoir remis le prospectus à son client préalablement à la souscription sous peine de prendre le risque de devoir le dédommager… Attention, en terme juridique la remise du prospectus ne signifie en rien que le client est averti. La remise du prospectus est valable si ce dernier est comptéhensible et respecte les critères de loyauté, compréhension etc...
Les faits
 Lors d’un rendez-vous à son agence bancaire, Monsieur X se voit proposer un fond commun de placement (c’est-à-dire un placement financier de type OPVCM) qui, selon le client, lui est présenté sans risque.
 Le conseiller lui indiquerait en effet pouvoir récupérer l’intégralité du capital investi et ce, même en cas de chute de la bourse.
Pour « faire plaisir à son banquier », il dit se laisser convaincre et souscrit ce produit à hauteur de 10 000 euros.
A l’échéance du placement, six ans plus tard, il ne récupère que 9650 euros.
Il s’en étonne et se plaint qu’aucune information précise ne lui ait été fournie sur le fait que la garantie en capital ne portait pas sur la totalité de l’épargne investie, soit 10.000 euros, et que le prospectus réglementaire mentionnant cette information ne lui a été remis que bien après la souscription.
Monsieur X adresse donc une réclamation à sa banque.
La banque lui indique que les caractéristiques du fonds lui ont été exposées et que le prospectus lui a été remis.
Or, les règles de fonctionnement du fonds précisent que la garantie en capital porte sur la valeur d’origine, hors frais de souscription.
Au vu de ces éléments, la banque refuse de satisfaire à la réclamation de Monsieur X qui me saisit afin que j’instruise ce différend.
L’instruction
Il m’apparait que si Monsieur X a eu connaissance du prospectus, le point décisif est de vérifier s’il lui a été remis préalablement ou non à la souscription, pour que cette souscription ait été réalisée en connaissance de cause.
Compte tenu de la réponse de la banque à la réclamation de M. X., je lui demande donc de me fournir le bordereau de souscription dans lequel, selon l’établissement, M.
X reconnait que le prospectus lui a été remis préalablement à la souscription.
Après recherches dans ses archives, la banque me répond ne pas être en mesure de me fournir ce document et accepte donc de verser à Monsieur X la somme qu’il réclame, c’est-à-dire 350 euros.
 La recommandation
Contrairement à d’autres cas qui me sont fréquemment soumis, où le litige porte sur la rentabilité du placement sensiblement différente à l’échéance de celle laissée espérée au souscripteur, le litige ne porte ici que sur la bonne information préalable quant aux frais liés à la souscription : il s’agit de la seule demande de Monsieur X.
La somme proposée correspondant à sa demande, je lui recommande donc de l’accepter, ce qu’il fait sans hésitation.
La leçon à tirer
Ce cas de médiation met en lumière les avantages que présente une médiation indépendante au cours de laquelle chaque partie doit pouvoir justifier ses propres obligations.
Je considère, dans le cas de Monsieur X, que la banque a eu raison d’accepter cette indemnisation à l’initiative du médiateur.
 En effet, à supposer que le prospectus ait été remis préalablement à la souscription au client, conformément aux réponses initiales de la banque, elle ne pouvait le prouver.
 Or, en accord avec la règlementation et de jurisprudence constante, il appartient à la banque de démontrer qu’elle a bien informé le client, en lui remettant ce prospectus, et ce avant la souscription du produit.
 
Faute d’avoir pu fournir le bulletin de souscription signé par le client, la banque ne pouvait pas justifier avoir rempli son obligation d’information préalable.
 Il est donc décisif pour un prestataire de service d’établissement de conserver des éléments de preuve de la remise de cette information préalable.
 La seconde leçon à tirer est pour le client : souscrire à un produit financier est un acte qu’il faut faire pour soi et non pour faire plaisir à son banquier…
Source : Médiateur de l'AMF

Niels Saelens dans "Moneytalk.be" Belgique du 1 décembre 2015 Article intitulé : Bientôt un système de garantie unique en Europe pour les épargnants ?

" L'Europe désire instaurer un système de garantie unique en 2024 pour la protection de tous les dépôts d'épargne jusque 100.000 euros. Seule l'Allemagne ne semble pas conquise par l'idée. A partir de 2024, les états membres européens ne disposeront plus d'un fonds de garantie propre lorsqu'une banque sera défaillante dans leur pays. Endéans les dix ans, l'ensemble des banques devront avoir versé 45 milliards d'euros dans le fonds européen. C'est-à-dire une paille par rapport aux dégâts qu'elles auront mis en place VOLONTAIREMENT. Il faut que des "petites banques" indépendantes  des monstres bancaires voient le jour. Et pourquoi pas des banques initiées par des professionnels financiers non vendeurs des "merdes financières" actuelles. Nous vivons l'opportunité de pouvoir remettre le marché financier au service des Peuples et des Etats et ainsi sortir de la zone des risques actuels qui a été créée volontairement par des normalisations aussi idiotes qu'elles ne sont profitables aux lobbies (en l'occurende des lobbies crapuleux) qui ne vivent que sur la déstabilisation SOCIOECOPOFI (SOCIOLogie, ECOnomie, POlitique, FInance) des Etats. Les professionnels de la gestion de patrimoine et autres doivent se FORGER une réalité par leur refus médiathique clair et net de continuer de participer à l'abus de confiance et à l'escroquerie de leurs clients. Il faut redonner la force financière aux épargnants en mettant fin aux dérives de la comptabilisation financière destructrice et à l'information financière VOLONTAIREMENT faussée.
Le fonds de garantie européen est la pièce finale de l'union bancaire européenne. "Une telle union ne sera complète que lorsque les banques seront protégées au niveau européen contre les plus grands chocs", disait hier le commissaire de l'UE Jonathan Hill. Il veut coûte que coûte éviter un scénario comme en 2008, lorsque la crise financière menaçait des banques partout dans le monde. Seule issue, cesser d'assimiler les valorisations comptables à des prix financiers réalisables. Les krachs sont des krachs issus de la confrontation entre la virtualité comptable lobbyisée en pleine conscience par les commissaires aux comptes avec la réalité financière. Et si les commissaires aux comptes cessaient de certifier des chiffres qu'ils savent bidons mais sur lesquels ils touchent ? Un petit bonjour à Patrick Sellam et à Martin glorieux commissaires aux comptes délateurs.
Trois étapes
Une telle garantie de dépôt semble indubitablement connue par beaucoup de monde. Pour l'instant, les états membres de l'UE ont chacun leur propre système de garantie, qui protège les économies jusqu'à 100.000 euros lorsque les banques font faillite dans leur propre pays. Selon Hill, un système de garantie unique ferait croître la confiance des épargnants européens dans le secteur bancaire.
La Commission Européenne désire développer le plan en trois étapes. Dans une première phase, mi 2017, ne seront compensées que les pertes qui ne peuvent pas être absorbées par le fonds de garantie. A partir de 2020, les fonds seraient progressivement inclus dans un fonds européen. Pour finir, un seul fonds devra subsister en 2024. Ce dernier protègera les épargnants jusqu'à 100.000 euros auprès de n'importe quelle banque dans l'Union Européenne.
L'Allemagne refuse
Seule l'Allemagne s'oppose à l'idée. "Un fonds de garantie européen ne fournit pas plus de protection, il redistribue seulement le risque", argumente le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble. Il craint que les épargnants allemands auront à payer pour la mauvaise gestion des banques dans des pays comme la Grèce.
Selon Hill, la crainte de l'Allemagne n'est pas fondée. "Nous avons établi des garanties. Ainsi, les pays qui ne respectent pas les règles européennes et ne constituent pas de fonds de garantie des dépôts ne pourront pas faire appel à l'argent du fonds européen."

Dans "Reuters" du 24 novembre 2015 Article intitulé : La CE dévoile un mécanisme de garantie des dépôts bancaires

" Pour cela, les banques de l'UE devront commencer par abonder les fonds nationaux de garantie des dépôts à hauteur de 0,8% de l'ensemble des dépôts concernés en 2024. Les banques les plus risquées verseraient plus et les autres moins.
Les établissements concernés devront également contribuer au Système européen de garantie des dépôts (SEGD) qui, d'ici 2024, se sera substitué complètement aux mécanismes nationaux, même si ceux-ci continueront d'exister, suivant les propositions de l'exécutif européen.
Durant les trois premières années de la période de transition, soit 2017, 2018 et 2019, il reviendra aux fonds nationaux de rembourser les dépôts dans le cas d'une faillite bancaire. Si un fonds national se retrouvait à bout de ressources, le SEGD ne couvrirait que 20% de ce qui resterait à rembourser et l'Etat le reste.
Pour certains critiques du projet, c'est là la principale faiblesse d'un projet qui, jusqu'en 2019, laisserait perdurer la "spirale infernale" liant des établissements bancaires mal en point et les Etats forcés d'assurer leur survie.
D'autres, en Allemagne en particulier, pensent que la CE va trop loin car ils ne veulent pas voir l'organe national se porter garant des dépôts d'un autre pays de l'UE.
"Nous devons, en procédant par étapes, faire en sorte que le partage des risques aille de pair avec une réduction des risques. C'est ce que nous sommes déterminés à réaliser", a déclaré Jonathan Hill, commissaire européen pour la stabilité financière, les services financiers et l'union des marchés des capitaux.
A partir de 2020, la contribution du SEGD augmenterait progressivement pendant quatre ans jusqu'à couvrir 100% des besoins de remboursement en 2024.(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)

Sébastien Buron dans "Trends Tendances" Belgique du 16 novembre 2015  Article intitulé : Colmant: "2008 n'était pas un choc bancaire, mais le point de départ de la vraie mondialisation"

 «  Devenu récemment responsable de la recherche économique chez Degroof Petercam, l'économiste parle de son nouveau changement de cap professionnel et se dit inquiet des conséquences sociétales de la digitalisation de l'économie.
Infatigable Bruno Colmant. Après la Bourse de Bruxelles, le groupe d'assurance Ageas et le consultant Roland Berger, le voici maintenant chez Degroof Petercam. Depuis le 1er octobre, il y est responsable de la recherche économique. Un poste où il remplace le tout aussi médiatique Etienne de Callataÿ, qui a quitté la maison juste avant le rapprochement de Degroof avec Petercam, pour donner naissance à la première banque privée et d'affaires indépendante du pays, avec une masse d'actifs sous gestion dépassant les 500 milliards d'euros. L'occasion d'en savoir un peu plus sur cette nouvelle trajectoire professionnelle de l'économiste, à l'heure du tout numérique et où de nombreux défis se présentent aux spécialistes de la gestion de patrimoine.
TRENDS-TENDANCES. Je n'ai pas hésité lorsqu'il m'a proposé de rejoindre Degroof Petercam. Avec le départ d'Etienne de Callataÿ, l'idée était d'avoir un économiste avec une vision différente : quelqu'un de plus neutre et de moins marqué politiquement, avec des compétences académiques et doctorales avérées, des publications scientifiques et une vision d'économiste de marché que m'a donné la présidence de la Bourse. Mes domaines de prédilection sont aujourd'hui les dettes publiques, la monnaie, l'inflation, les taux d'intérêt, la compréhension des crises, etc. Moins des questions liées aux matières fiscales, par exemple.
L'affaire François Parisis (débarqué de chez Puilaetco Dewaay pour un avis trop tranché sur la FSMA) a suscité la polémique. Selon lui, le conseil en investissement est trop réglementé. Un avis que vous partagez ?

Honnêtement, je ne pense pas qu'il soit devenu impossible pour un banquier privé de faire son métier. Nous avons vécu un choc terrible en 2008, quelque chose qui se produit une fois par siècle. En ce qui me concerne, je pense que ce n’est que le prémice de la prochaine crise de surchauffe à l’approche de 2020. Si la crise de 2008 a été des plus importante, je pense que cette importance a été décuplée par la bétise lobbyisée et intéressée des décisions politiques aussi inadmissibles qu’inacceptables. L'épargne publique a frôlé l'implosion. Non, elle a implosé simplement on a étouffé cette implosion par l’explosion financière sans valeur réelle car basée uniquement sur des chiffres comptables comme on « travaille », « équilibre », dans certains cas, un bilan de société selon les objectifs recherchés Que les autorités se chargent maintenant de protéger les investisseurs contre eux-mêmes ah bon, j’ai du mal lire "protéger les investisseurs contre eux-mêmes"… à moins que les banques soient considérées comme des investisseurs qu’il faut protéger contre elles-mêmes…. et guident les banques dans leur offre de services me semble être cohérent. Il y a eu un tel manque de conscience des risques pris avant la crise, qu'il faut réduire l'écart entre les profils d'investissement et les produits offerts.  Là, je suis out. Réduire l’écart entre les profits et les produits….
La FSMA et son patron Jean-Paul Servais ne font donc pas de l'excès de zèle.
Dans un monde de taux bas, voire négatifs comme c'est le cas aujourd'hui, les investisseurs, particuliers et professionnels, sont tentés de se tourner vers des placements plus risqués pour compenser le manque de rendement sur les actifs plus sûrs (dépôts d'épargne, etc.). Cela demande une réglementation forte. C'est donc maintenant qu'il faut être particulièrement attentif. Quand va-t-on intégrer la différence entre valorisation comptable et prix financier réalisable ?
Que pensez-vous de la nouvelle taxe sur les plus-values boursières ?
C'est une erreur complète. Cela va créer une friction dans le secteur financier qui n'était pas nécessaire. Tout cela pour un impact budgétaire homéopathique. Le gouvernement dit d'ailleurs lui-même que la mesure est symbolique. Les banques vont devoir adapter leurs systèmes informatiques pour prélever la taxe à la source. Cela va coûter beaucoup d'argent. Or, il sera facile de la contourner. Pour ceux qui peuvent se permettre d'attendre, il suffira de reporter ses opérations. Bref, le coût sociétal de la mesure sera énorme par rapport à ses bénéfices.
La fin des rétrocessions inscrite dans la deuxième mouture de la directive MiFID risque aussi de poser pas mal de problèmes ?
C'est la fin du manque de transparence des rétrocessions. Là aussi, cela me semble normal. Il faut qu'un client sache ce pour quoi il paie. Les distributeurs de fonds de tiers qui n'ont pas de capacité autonome vont souffrir. Leur business model est fragile. Certaines petites banques en ligne qui ont été créées sur un effet d'aubaine vont disparaître. Cela se voit aux Pays-Bas. Mais la gestion privée pure et dure ne va aucunement souffrir de cette transparence.
A vous entendre, le métier de banquier privé a encore de beaux jours devant lui, malgré la stagnation actuelle et le poids réglementaire...
Le poids réglementaire est énorme et la taille compte, c'est vrai. Mais je suis convaincu que c'est un métier qui va perdurer. Il a traversé toutes les phases d'automatisation. La banque privée est d'abord fondée sur un nom, un bilan, des compétences, des qualités opérationnelles. Dans un monde qui devient de plus en plus compliqué en termes fiscal, patrimonial, comptable, et avec des vies de plus en plus fragmentées pour les individus, le banquier privé a une belle carte à jouer en tant qu'interface entre ces différents univers. Surtout à l'heure du numérique. La valeur d'un banquier privé, c'est son service. Les grands réseaux bancaires traditionnels vont avoir du mal à le concurrencer. Ils font du processing, du consultatif, mais pas de la gestion à proprement parler.
Pourquoi cette digitalisation de l'économie vous inquiète-t-elle autant ?
Parce que nos sociétés ne sont pas préparés à ce choc technologique. Toutes les tâches répétitives vont être remplacées par des processus. Cela va poser d'immenses questions en termes de redistribution des richesses. C'est un choc d'une envergure comparable à ce que nous avons vécu dans les années 1970. A l'époque, nous sommes passés d'une économie industrielle à une économie de services. L'Etat est intervenu via une politique d'endettement colossal pour absorber le chômage. Aujourd'hui, la population vieillit, avec un endettement latent, la quantité de travail pour les jeunes est réduite, on observe des difficultés dans la transmission des richesses créées vers ceux qui en ont besoin, tout cela pose une énorme question sociétale. C'est majeur et sous-estimé comme phénomène. On ne voit pas encore clairement quels sont les métiers qui vont remplacer ceux qui disparaissent.
D'accord, certains jobs disparaissent, mais d'autres se créent...
Oui, mais, rien ne dit que les emplois qui disparaissent créent des emplois dans le même pays. C'est le danger : la mondialisation permet une désynchronisation géographique entre les tâches qui disparaissent chez nous et celles qui sont créées à 6.000 kilomètres d'ici. Aujourd'hui, nos emplois sont remplacés par les robots d'Apple ou d'Amazon en Californie. Les Etats sont écartelés entre une population qui bénéficie du progrès mais dont les gains de productivité sont capturés par des entreprises situées à l'étranger, et en plus de nature monopolistique. Apple, Google et autres Amazon sont aujourd'hui des groupes qui sont plus puissants que les Etats. Ils aspirent les gains de productivité. Or, ce sont ces gains de productivité qui assurent la croissance. Ce que nous vivons est absolument incroyable.
Rien de bien réjouissant...
La véritable question est que va devenir la classe moyenne dans le secteur tertiaire. C'est ce secteur-là, basé sur l'intermédiation, qui va être délocalisé. Cela veut dire par exemple que le secteur tertiaire bruxellois est menacé. Cela m'inquiète beaucoup. Individuellement nous bénéficions du choc technologique mais collectivement nous en payons le prix : 2008 n'était pas un choc bancaire mais le point de départ de la vraie mondialisation. En ce qui me concerne, je pense que le départ sera à l’approche de 2020

Le problème en plus, c'est que cette révolution digitale qui est synonyme de produits moins chers entretient aussi les tendances déflationnistes, la stagnation.

C'est une raison de plus pour créer de l'inflation, solution que je préconise depuis 2008 ! Heureusement, depuis quelques semaines, tout devient enfin plus lisible. Les grandes banques centrales de la planète font maintenant tourner la planche à billets de façon quasiment synchrone. Le Japon amplifie son offre de monnaie. La Chine le fait aussi : dépréciation du yuan, impression monétaire, relâchement de certains ratios bancaires. La BCE va sans doute elle aussi amplifier son quantitative easing (assouplissement monétaire). Quant à la Fed, elle repousse tant que faire se peut une petite remontée de ses taux d'intérêt. Le rythme de la création monétaire est maintenant bien adapté pour ne pas créer une guerre des monnaies. Il n'y a plus de disruption dans la gestion des politiques monétaires. Cela veut dire que le monde entier se dit que, devant l'excédent de dette et le manque de croissance, il faut absolument créer de l'inflation. C'est salutaire pour éviter la récession. Et contredit tout ce qui a été fait jusqu’ici par les autorités.

trends

Le système bancaire parallèle pesait 80.000 milliards de dollars fin 2014

Trends Tendances

12/11/15 à 18:55 - Mise à jour à 18:54

Source : Belga

Le système bancaire parallèle, dit "shadow banking", a continué de croître l'an passé pour peser quelque 80.000 milliards de dollars, selon un rapport du Conseil de stabilité financière (FSB) publié jeudi en amont du sommet du G20 à Antalya.

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© iStockPhoto

En 2014, son poids s'est ainsi renforcé de 2.000 milliards de dollars, a indiqué le FSB dans ce rapport, précisant que la croissance de ce pan de la finance dépassait celle de l'économie dans son ensemble. Le système bancaire parallèle représente toutes les activités qui font du crédit en dehors du cadre bancaire traditionnel, tels que par exemple les fonds alternatifs (hedge funds), les fonds d'investissement dans des produits de crédit ou les fonds monétaires.

Le Conseil de stabilité financière, un organisme mandaté par le G20 pour réformer le secteur bancaire au lendemain de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, suit son évolution à travers un rapport publié chaque année.

L'objectif de ce rapport est d'identifier les vulnérabilités potentielles qui pourraient en découler pour le système financier.

"Le financement non-bancaire est une source bienvenue de financement supplémentaire pour l'économie réelle", a déclaré Mark Carney, le président du FSB, et également gouverneur de la Banque d'Angleterre, cité dans le communiqué.

Il a toutefois souligné que le FSB s'efforçait de transformer le "shadow banking" en source robuste de financement pour les marchés, en renforçant la vigilance à son égard et cherchant à atténuer les risques pour la stabilité du système financier.

Pour cette cinquième édition du rapport, le FSB a également utilisé une définition plus étroite du shadow-banking. Selon cette définition plus étroite, les sommes brassées par le système bancaire parallèle se montaient à quelque 36.000 milliards de dollars en 2014, soit 1.100 milliards de plus que l'année précédente.

Sa progression a surtout concerné les économies avancées mais a également connu une croissance rapide dans certains pays émergents. A titre de comparaison, le secteur bancaire traditionnel pesait l'an passé 135.000 milliards de dollars, affichant une croissance de 6,4% par rapport à l'année précédente contre une hausse de 10,1% pour le système bancaire parallèle.

Dans "Trends Tendances" du 5 novembre 2015  Article intitulé : Les banquiers doivent être "tenus responsables" de leurs actes

" Les banquiers doivent être "tenus responsables" de leurs actes en cas de malversations et ne doivent pas pouvoir échapper à des sanctions judiciaires en payant des pénalités, a assuré jeudi la patronne du FMI Christine Lagarde. "Nous avons besoin d'une culture qui tient les individus responsables de leurs agissements, bons comme mauvais", a déclaré la dirigeante lors d'un séminaire organisé par la Réserve fédérale (Fed) de New York, l'autorité de régulation des grands noms de Wall Street.
Selon Mme Lagarde, la responsabilité "civile et pénale" des banquiers doit pouvoir être engagée au niveau individuel afin de les "dissuader" d'adopter des comportements contraires à l'éthique et à la loi et de prendre des risques financiers inconsidérés.
"La responsabilité pénale n'est jamais facile à prouver, mais si des preuves de faute professionnelle existent, la justice ne devrait jamais avoir peur de prononcer des pénalités civiles ou pénales au niveau individuel", a assuré la directrice générale du FMI.
Selon elle, le système actuel qui permet aux banques et à leurs cadres d'échapper à des poursuites en payant des amendes a montré ses limites.
Visées par de retentissants scandales, plusieurs grandes banques (Bank of America, BNP Paribas...) ont ces dernières années conclu des arrangements aux Etats-Unis leur garantissant une forme d'immunité judiciaire en contrepartie d'importantes amendes.
"En réalité, les sanctions prises contre les institutions financières ont fini par être simplement perçues comme un +prix à payer pour faire des affaires+", a déploré Mme Lagarde.
Le changement qu'elle souhaite ne doit pas conduire à "condamner" toute prise de risque financière mais doit permettre de mettre fin au "climat d'irresponsabilité" qui règnerait dans le secteur bancaire.
"Le public a besoin d'être sûr que les agissements qui ont conduit à des faillites dans des institutions et sur les marchés au cours des dernières années ont cessé", a-t-elle ajouté. Dans les faits, absolument pas. Ils se sont même empirés avec l'accord de tout le monde y compris du FMI.

Dans "Trends Tendances" Belgique du 3 novembre 2015 Article intitulé : La terrible menace qui plane sur les banques

"Un haut dirigeant de BNP Paribas aurait laissé échapper un aveu étonnant: "Nous pourrions disparaître". Et il ne parlait pas seulement de sa banque, mais bien de tout le secteur bancaire !
C'est l'hebdomadaire Le Nouvel Economiste qui rapporte cette anecdote selon laquelle, à l'occasion d'une réunion interne de l'association française des banques, l'un des hauts dirigeants de BNP Paribas se serait laissé aller à un étonnant aveu. En clair, il aurait dit, en petit comité: "eh oui, nous pourrions disparaître". Et il ne parlait pas seulement de BNP Paribas, mais de tout le secteur bancaire.
En effet, tout comme le secteur de la musique, celui de la presse ou celui du commerce, la menace numérique vise également le secteur bancaire. Une récente étude du cabinet McKinsey estime que 40% des activités bancaires d'une banque de détail seraient menacés. En fait, peut-être pas disparaître, mais en tout cas passer chez de nouveaux concurrents. Et ces concurrents, ce sont pas uniquement des start-up technologiques spécialisées dans la finance, mais également les géants du Net comme Apple, Facebook, Amazon et Google. Un exemple: les bénéfices du crédit à la consommation pourraient chuter de 60% sous les coups de boutoir des comparateurs en ligne comme des sites de prêts en particulier (source: Challenges, 8 octobre 2015).
Pire encore, ces nouveaux acteurs comme Apple Pay, sans oublier les agrégateurs de comptes, cherchent même à pomper la moelle des banques, c'est-à-dire leurs données clients ! Les banques ont oublié que les moyens de paiement relèvent davantage de la technologie que de la technique bancaire, et que donc elles sont mises sous pression par ces nouveaux arrivés, qui eux, n'ont pas de coûts d'agence ou de coûts de personnel à gérer !
Que font les banquiers face à la terrible menace qui risque de les rayer de la carte ?


Au niveau de la gestion de fortune, c'est même encore pire: demain les robots-conseillers, comme on les appelle, feront un bien meilleur boulot qu'un conseiller placement. De l'avis unanime des experts, le service bancaire qui fera en priorité l'objet d'une désintermédiation sera le private banking !


Quant à Amazon, en exploitant le scoring de ses clients PME, l'entreprise américaine leur propose déjà des crédits avec Amazon Lending !
Mais que font les banquiers face à une telle menace qui risque de les rayer de la carte ? Les uns restent confiants, car la citadelle bancaire est entourée de pont-levis qui ont pour noms réglementation, régulation, licence bancaire, etc. D'autres sont inquiets, jouent la carte du repli et ferment les agences les unes après les autres sous prétexte que les clients y vont de moins en moins. D'autres enfin, savent que ces nouveaux concurrents du monde numérique ne vont pas nécessairement les tuer à petit feu, mais vont les obliger à s'adapter à de nouveaux usages et à des clients plus exigeants. Ceux-là ont compris que la révolution numérique est aussi une opportunité pour mieux servir leurs clients. Ceux-là ont compris la vraie menace. Et cette menace a été résumée par Bill Gates dès 1994. Le fondateur de Microsoft avait dit à l'époque: "we need banking, not banks" ! Ce qu'on pourrait traduire par 'nous avons besoin de financement, et pas nécessairement de banques'. Tout est dit.

Dans "Trends Tendances" Belgique du 23 octobre 2015 : Banques : le Luxembourg traîné devant la Cour de justice de l'UE

La Commission européenne traîne le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suède, la République tchèque, la Pologne et la Roumanie devant la Cour de justice de l'UE pour non-transposition de la législation sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances (la fameuse BRRD, pour "Bank Recovery and Resolution Directive").
Cette directive "est l'une des pièces maîtresses du cadre réglementaire mis en place dans le sillage de la crise financière pour rendre le secteur financier plus sûr et plus sain", rappelle la Commission dans un communiqué. "Elle joue également un rôle important pour l'union bancaire européenne." Les nouvelles règles établies par la BRRD offrent ainsi aux autorités nationales "les instruments et les pouvoirs nécessaires pour atténuer et gérer les difficultés ou les défaillances des banques et des grandes entreprises d'investissement dans tous les États membres de l'Union européenne".
Objectif : pouvoir restructurer les banques au bord de la faillite sans que le contribuable doive mettre la main à la poche. "À cet effet, ces règles prévoient notamment que les actionnaires et les créanciers des banques assument leur part des coûts dans le cadre d'un mécanisme de 'renflouement interne'."
De possibles astreintes journalières pour les pays poursuivis
Problème : le délai pour transposer cette directive en droit interne a expiré le 31 décembre 2014. Le 28 mai 2015, la Commission avait déjà adressé un avis motivé à 11 États-membres, les invitant à transposer la BRRD. Il s'agissait des six pays traînés aujourd'hui devant la Cour de justice de l'UE, ainsi que de la France, de la Bulgarie, de l'Italie, de la Lituanie et de Malte
Quelles sont les conséquences de la présente procédure devant la Cour de justice de l'UE ? A minimum "l'imposition d'une astreinte journalière jusqu'à ce que la transposition complète ait été effectuée", précise la Commission. "Le montant de telles astreintes est calculé en tenant compte de la capacité de paiement de l'État-membre concerné, et de la durée et du degré de gravité de l'infraction." De tels montants n'ont pas encore été rendus publics. Précisons également que la Commission peut décider de classer l'affaire "dans l'hypothèse où l'État-membre transpose les règles en question"."

Eric Verhaeghe dans "Economie matin" du 21 octobre 2015 : Affaire Kerviel : le scoop que vous avez manqué

" Dans l’affaire Kerviel, tout n’a pas été dit, loin de là. Jusqu’ici, l’accusé n’est pas parvenu à démontrer clairement l’implication de sa hiérarchie dans le naufrage de ses placements hasardeux en 2008, et la version officielle soutient toujours que Daniel Bouton lui-même n’était pas au courant de la petite prise de risque à 50 milliards d’euros sous la signature de l’un de ses affidés. Mais un scoop récent vient de laisser penser qu’il en est vraisemblablement autrement.
Kerviel dans le cartel
Selon un article à lire de Marie-Jeanne Pasquette sur minoritaires.com, la version donnée par Daniel Bouton sur le déroulement des faits entre la découverte des pertes colossales de Kerviel, intervenue officiellement le samedi 19 janvier, et la révélation des pertes le 24 janvier, est très éloignée de la vérité. La journaliste a en effet eu accès à des sources directes qui infirment la version donnée par la banque.
Officiellement, le gouverneur de la Banque de France a donné un délai de quatre jours à Daniel Bouton, le 19 janvier au soir, pour satisfaire à son obligation d’informer les marchés des risques de perte. Ce délai devait permettre à la banque de déboucler ses positions dans les moins mauvaises conditions possibles. En contrepartie, Daniel Bouton s’était engagé à respecter le secret durant cette période de latence.
Selon Marie-Jeanne Pasquette, le secret n’a pas duré longtemps: avant même la fin du week-end, Daniel Bouton avait craché sa pastille à une palanquée de collègues.

Le soir même du dimanche 20 janvier, le cercle des initiés va en effet s’élargir. Les banquiers prévenus ne peuvent pas faire comme s’ils ne savaient rien. Deux de nos témoins, ont partagé immédiatement l’information avec leurs proches collaborateurs, membres du directoire, directeurs financiers ou directeurs des risques. Et il est probable que ces derniers aient, eux aussi, passé quelques coups de fils à leurs équipes pour vérifier l’exposition exacte de leur banque sur les marchés et ses engagements vis à vis de la Société Générale.
Manifestement, les banques internationales ont donc bénéficié d’un « tuyau » de la part de la Société Générale bien avant le reste du marché.
Kerviel, petit soldat de la banque
On lira avec intérêt les analyses de Gilles Pouzin sur le sujet, qui rappelle que l’audit de la Société Générale s’est intéressé très tardivement aux positions de Jérôme Kerviel. Durant toute l’année 2007, c’est-à-dire l’année précédent le bouillon de la banque, Jérôme Kerviel a dépassé 2.200 fois ses limites d’engagement. Le 7 novembre 2007: le service de surveillance du marché à terme germano-suisse Eurex (filiale de Deutsch Börse et SWX) avait aussi demandé des explications par courrier à la Société générale, concernant les positions extravagantes prises par Jérôme Kerviel le mois précédent. Les services de contrôle interne de Daniel Bouton avaient bien reçu et répondu à ce courrier, mais pour enterrer l’affaire et continuer à en faire : la Société générale avait même renfloué les positions de Kerviel sans les couper, en versant plusieurs centaines de millions d’euros à Eurex, pour honorer ses appels de marge. Quelques semaines plus tard, le joueur s’était refait, à la faveur d’un rebond boursier, et on n’en parlait plus.
Fin 2007, les spéculations de Jérôme Kerviel avaient rapporté 1,4 milliard d’euros de profits à la Société générale. Un gain déraisonnable sur des paris hasardeux dépassant les limites, certes, mais un gain bien réel.
On connaît la suite: début 2008, le même Kerviel met la banque en danger en prenant des positions qui se terminent par une débâcle. Jusque-là, Kerviel a servi fidèlement son employeur qui ne s’en plaint pas!
Daniel Bouton a-t-il, à cette occasion, instrumentalisé Kerviel pour dissimuler d’autres pertes sur le marché des subprimes qui commençait à sentir le roussi?
Il appartiendra à l’histoire de lever le voile sur ces secrets.

En attendant, il est évident que certaines banques ont été initiées à un secret qui aurait dû être gardé avant le débouclage total des positions. Article écrit par Eric Verhaeghe sur son blog.

Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

Jean-Christophe De Wasseige dans "Trends Tendances" Belgique du 5 octobre 2015 : " Combien a vraiment coûté le sauvetage des banques (Graphique)

" Le sauvetage public des banques, entre 2008 et 2014, a eu un coût faramineux, comme le confirme une récente analyse de la Banque centrale européenne (BCE).
Si elle est née aux Etats-Unis, la crise financière de 2008 a largement déstabilisé le secteur bancaire européen. Selon les pays, de nombreux établissements avaient en effet joué avec des instruments financiers complexes, s'étaient imprudemment développés à l'international, dépendaient trop de financements extérieurs ou encore avaient multiplié les prêts immobiliers aux promoteurs et aux ménages.
Dans la panique, les gouvernements de la zone euro avaient d'emblée choisi un renflouement avec de l'argent public (le bail out), plutôt que de faire contribuer les actionnaires, les créanciers voire les déposants (le bail in). Une philosophie qui a depuis lors changé. A l'époque, une faillite bancaire était considérée comme l'événement à éviter absolument. Chaque capitale entendait aussi protéger "son" secteur financier.
Ce sauvetage public a eu un coût. La question a parfois fait débat, notamment sur le plan technique, car les méthodologies varient. Dans une récente analyse, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à de nouveaux calculs. Un exercice d'autant plus intéressant que l'institution de Francfort supervise depuis novembre 2014 la surveillance des banques de la zone. Elle est donc aux premières loges.
Son verdict ? "Le montant brut cumulé des mesures d'assistance au secteur financier entre 2008 et 2014 s'est élevé à 8 % du PIB de la zone euro". Soit 800 milliards d'euros (vu que le PIB de la zone était de 10.090 milliards en 2014). Dans ces mesures, on trouve pêle-mêle des rachats d'actifs, des injections en capital, des nationalisations, des crédits, des garanties, des transferts de produits toxiques vers des bad banks (publiques ou semi-publiques), etc.
Alors, qui a payé quoi ? Quel a été le taux de recouvrement jusqu'à présent ? Quel a été l'impact sur les finances publiques ? Réponses, ci-dessous."

Fabrice Delaye dans "Bilan" Suisse du 26 septembre 2015 : Les grandes banques adoptent le logiciel du bitcoin

" Neuf des plus grandes banques du monde forment une alliance pour déployer la technologie de transactions blockchain qui sous-tend les crypto-monnaies. Barclays, BBVA, Commonwealth Bank of Australia, JPMorgan, State Street, Royal Bank of Scotland, Goldman Sachs ainsi qu’UBS et Credit Suisse viennent de former une alliance pour exploiter la technologie blockchain qui a rendu possible le bitcoin mais offre bien d’autres possibilités. Certains analystes parlent même de la plus grande révolution dans le domaine bancaire depuis l’introduction de la comptabilité en partie double codifié par le père franciscain Luca Pacioli à la fin du XV ème siècle !
Le logiciel de blockchain, qui par construction sait toujours qui possède quoi et qui peut payer quoi rend superflu une bonne partie des tâches de back office et des intermédiaires de type Clearstream. C’est synonyme d’énormes économies d’échelle. Une étude co-signé par Santander et le groupe de capital-risque genevois spécialisé Anthemis estime les économies à 20 milliards de dollars par an pour les banques rien que sur les paiements transfrontières. Les banques veulent donc vérifier si ce système plus rapide et plus sur peut être adapté à d’autres produits financiers que le bitcoin et les monnaies cryptées.
La fin de la bureaucratie bancaire
L’alliance de neuf d’entre elles autour de la technologie blockchain développé par la start-up R3 rend cette possibilité toujours plus tangible. Un certain nombre de banques comme Barclay’s et Santander avaient déjà commencé à expérimenter individuellement les usages de blockchain. Citigroup, le Nasdaq et Capital One ont aussi investi dans la start-up spécialisée Chain.
En avril dernier, UBS a même ouvert un laboratoire dédié à ces recherches à Londres. Les lecteurs de Bilan en découvriront en exclusivité les premières expérimentations dans le numéro en kiosque le 30 septembre prochain. Le fait que les grandes banques s’allient maintenant pour rendre interopérables des marchés construits sur blockchain rend, en effet, probable l’adoption massive de cette technologie à un horizon de deux à trois ans."

Dans "Trends Tendances" Belgique du 24 septembre 2015 : 1.000 milliards d'euros de créances douteuses

" Le Fonds Monétaire International a fait part jeudi de ses inquiétudes concernant l'explosion des créances douteuses en Europe, qui ont plus que doublé depuis 2009 pour atteindre 1.000 milliards d'euros et menacent la solidité des banques du continent. "La crise financière mondiale et la récession euh... la très grande partie de la récession est due à des décisions politiques lobbyisées dans le plus mauvais des cas ou, dans l'autre, relevant d'un incompétence. A ce niveau là, je pense que la solution de la lobbyisation est la plus probable. qui s'en est suivie ont laissé en héritage des niveaux élevés de créances douteuses" particulièrement dans le sud de la zone euro, assure le Fonds monétaire international dans un rapport. Selon le FMI, ces prêts à risque pèsent sur le bilan des banques européennes et "immobilisent" des fonds qui pourraient pourtant être notamment utilisés pour "augmenter les prêts" et soutenir l'activité économique. Comment soutenir une activité économique pérenne par des prêts alors que l'on paupérise volontairement les Peuples ...Je devais dormir lors de mes cours d'économie à moins que le futur soit de mettre les Peuples sous perfusion des crédits, de maîtriser leur cash etc.. et donc de mettre en place un système économique et financier aussi aliénant que promoteur de crises et guerres futures.  "La réduction urgente du volume des créances douteuses est, par conséquent, cruciale pour soutenir la progression des crédits, spécialement pour les petites et moyennes entreprises qui sont davantage tributaires des banques pour leur financement", en fait tout et tous devenons tributaire des banques et non plus des Etats. Etats qui dans les faits ne sont plus que les employés des banques, banques qui ont monopolisé (car les états leur ont donné le monopole) l'argent. "Argent" qui dans les faits n'est qu'une invention comptable tout comme les valorisations boursières qui ne sont que des chiffres comptables qui, bien que n'aucune aucune réalité financière, sont présentées et utilisées (manipulées) par et pour quantité de décisions SOCIOECOPOFI (SOCIOLogie, ECOnomie, POlitique FInance). Décisions SOCIOECOPOFI qui sont favorables, non aux Peuples ni aux Etats, mais au lobbyisateur et donc aux plus grandes banques qui dans les faits sont une, voire la mafia (voir ci-dessous "Souvenez-vous") pendant que l'ensemble de la liquidité mondiale est totalement monopolisé ou monopolisable par les banques. Cherchez l'erreur. écrit l'institution internationale. Le FMI pointe toutefois les "obstacles structurels" qui dissuaderaient les banques européennes de s'attaquer à ce problème en effaçant ces créances et en essuyant des pertes. Problèmes structurels... Le FMI, institution internationale ayant quasiment tous les pouvoirs parle "d'obstacles structurels qui dissuaderaient les banques", on va où ? Pourquoi, comment ou combien ? Dans les faits, n'est-ce pas plutot combien ?, "Les effacements de créances dans les banques européennes sont bien plus faibles qu'aux Etats-Unis", affirme le rapport. Le Fonds met notamment en cause "une supervision insuffisamment poussée ou trop "lobbyisée" ?" qui permettrait aux banques d'éviter de s'attaquer à leurs créances douteuses et à les laisser à leur bilan "pour une période bien plus longue que nécessaire". L'institution appelle donc à "améliorer" la supervision bancaire en Europe pour inverser cette tendance et place ses espoirs dans les mécanismes récemment mis en place dans la zone euro pour y parvenir." MDR

Souvenez-vous : Jérôme Monod dans « Les Echos » du 29 août 2009 :
« Une fois, je demandais à un éminent acteur de la régulation financière pourquoi le scandale du Crédit Lyonnais avait changé si peu de chose dans la surveillance des institutions financières. Il a  commencé par m’expliquer que la Commission des opérations de Bourse, l’un des organismes qui s’est fondu dans l’Autorité des marchés financiers, était une émanation du Trésor. Et qu’au-dessus du Trésor il y avait le ministre des Finances. Et qu’il ne fallait pas non plus oublier le rôle des patrons précédents du Crédit Lyonnais. Je lui fais alors remarquer que cette dilution à l’infini des responsabilités est l’une des caractéristiques de la mafia. Il m’a simplement répondu : « oui » » ; « Il faut des institutions financières mais aussi économiques, sociales, morales pour édicter des règles claires et les faire respecter, sur un socle solide, fondé par le pouvoir politique sur les principes du bien commun »

Jérôme Monod ?

•    1955-1957 : ancien élève de l'ENA (promotion « France-Afrique »), celle d'Édouard Balladur
    •    1957-1959 : auditeur à la Cour des comptes
    •    1959-1962 : membre du cabinet de Michel Debré, Premier ministre
    •    1962 : conseiller technique et adjoint au directeur de cabinet de Maurice Schumann, ministre chargé de l'aménagement du territoire
    •    1962-1966 : conseiller référendaire à la Cour des comptes
    •    1966-1968 : délégué adjoint à l'aménagement du territoire et à l'action régionale, à la DATAR.
    •    1968-1975 : délégué (à la DATAR).
    •    1975-1976 : directeur de cabinet de Jacques Chirac, Premier ministre
    •    1976-1978 : secrétaire général du RPR
    •    1979 : membre de la direction de la Lyonnaise des eaux
    •    1980-2000 : président-directeur général, puis président du conseil de surveillance, de la Lyonnaise des eaux, fusionnée en (1990) avec Dumez, puis avec Suez en 1997 (et rebaptisée de ce seul nom en 2001)
    •    2000-2007 : conseiller (politique) du président de la République Jacques Chirac. À ce titre, il dispose d'un bureau à l'Élysée, dans le salon d'Argent

Dans "La Tribune" du 14 août 2015 Article intitulé : Manipulation des changes : neuf banques, dont BNP, passent des accords pour éviter les poursuites

" Le scandale des marchés des changes touche la plupart des grandes banques mondiales, dont les françaises BNP Paribas et Société Générale, et concerne des faits remontant aux années précédant 2013. En fait, les grandes banques françaises sont dans quasiment toutes les magouilles. Et dire, qu'elles essayent d'être crédibles dans l'investissements socialement responsables, l'ESG etc.. S'achèteraient-elles une image pour mieux magouiller et détruire derrière ?
Les neuf banques ont conclu des accords représentant un total de plus de deux milliards de dollars avec des investisseurs pour l'abandon de leurs plaintes. Les cambistes de ces établissements financiers sont accusés de s'être concertés de façon indue pour infléchir un taux de référence du marché des changes.
Bientôt le dénouement de l'affaire de manipulation des changes ? Les plaignants "ont conclu des accords d'un montant total de deux milliards de dollars avec Bank of America, Barclays, BNP Paribas, Citi, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, RBS et UBS", a annoncé le cabinet Hausfeld, dans un communiqué publié jeudi 13 août à l'issue d'une audience devant une juge de New York.
Hausfeld n'a pas donné de détail sur les montants que devrait verser chacune des banques, et a précisé que ces accords étaient préliminaires et devaient encore être approuvés par la juge Lorna Schofield.
"En plus de verser des milliards de dollars de compensation, les banques", qui ont accepté des accords, "ont accepté de coopérer avec les investisseurs dans le contentieux qui continuent" avec les autres établissements, a précisé Hausfeld.
Cent millions de dollars pour BNP Paribas ?
En juin, des sources proches du dossier avaient rapporté que la britannique Barclays verserait 375 millions de dollars, sa compatriote HSBC 285 millions de dollars, l'américaine Goldman Sachs 130 millions et BNP Paribas près de cent millions, mais elles avaient précisé que ces montants pourraient encore changer.
Auparavant, l'américaine JPMorgan Chase avait accepté en janvier de payer 99,5 millions de dollars, suivie par ses compatriotes Bank of America (180 millions) puis Citigroup (394 millions), et la suisse UBS (135 millions). Ces montants sont pris en compte dans la somme totale annoncée jeudi.
Sept autres banques toujours poursuivies
Ces accords ne concluent pas la procédure engagée en 2013 par les investisseurs s'estimant lésés, car sept autres banques internationales et leurs filiales restent poursuivies, dont la française Société Générale, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Morgan Stanley, Bank of Tokyo-Mitsubishi, RBC Capital Markets et Standard Chartered.
"Cartel" de cambistes
Le scandale des marchés des changes touche la plupart des grandes banques mondiales, dont les françaises BNP Paribas et Société Générale, et concerne des faits remontant aux années précédant 2013.
Il est reproché aux cambistes (opérateur professionnel spécialiste des opérations de change) de ces banques d'avoir utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter de façon indue afin d'infléchir un taux de référence du marché des changes, sur lequel transitent chaque jour quelque 5.300 milliards de dollars.
L'un des forums était par exemple baptisé "cartel" et réunissait des cambistes de Citigroup, JPMorgan, UBS, Barclays et RBS.
Les accords annoncés jeudi sont distincts des procédures engagées auprès des autorités, qui ont notamment conduit en mai six de ces banques à payer un total de près de six milliards d'amendes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Cet accord, qui portaient à près de 10 milliards de dollars les pénalités infligées par les autorité dans cette affaire, avait néanmoins contribué à fragiliser la position des banques dans leurs contentieux avec les investisseurs.
En effet, dans le cadre de cet arrangement, Citigroup, JPMorgan, Barclays et Royal Bank of Scotland (RBS) avaient, fait assez rare, plaidé coupable, ouvrant ainsi la voie à d'éventuelles poursuites supplémentaires.

Souvenez-vous :

Dans « Le Figaro » du 20 décembre 2012
 Article intitulé : BNP motive ses troupes avec Hitler « A l'occasion d'un séminaire de remobilisation des forces commerciales, à Amsterdam, des cadres de la banque française ont détourné une scène du célèbre film La Chute sur les derniers jours d'Hitler, avec un responsable de la Deutsche Bank, première banque allemande, dans le rôle d'un des généraux du Führer, pour expliquer que BNP est en train de gagner des parts de marchés, affirme Libération. »

Christine Lejoux dans "La Tribune" du 4 août 2015 Article intitulé : Le Crédit agricole à son tour sous la menace d’une amende américaine

" La banque verte banque verte .... a augmenté ses provisions pour risques juridiques de 350 millions d’euros, en vue du probable dénouement, cette année, d’un litige portant sur des transactions en dollars dans des pays soumis à un embargo économique des Etats-Unis. Le cours de Bourse a plongé de plus de 8%, mardi matin.
Il y a un an, BNP Paribas se voyait infliger une amende colossale de 9 milliards de dollars par les autorités américaines, pour non-respect d'embargos économiques. Aujourd'hui, c'est au tour du Crédit agricole d'avoir maille à partir avec le département américain de la Justice, la Réserve fédérale américaine et l'Ofac (Office of Foreign Assets Control). Lors de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre, mardi 4 août, la banque verte a déclaré avoir augmenté de 350 millions d'euros ses provisions pour risques juridiques, lesquelles s'élèvent désormais à 1,6 milliard.
Une prudence motivée par le probable dénouement, cette année, d'un litige portant sur des paiements en dollars impliquant des pays faisant l'objet de programmes américains de sanctions. Les faits reprochés au Crédit agricole « sont relativement anciens », a indiqué Jean-Yves Hocher, directeur général adjoint de CASA, l'entité cotée du groupe Crédit agricole, et « courent sur plusieurs années. »
Durant de longs mois, la banque a mené une revue interne des paiements incriminés, écoutant des heures d'enregistrement de conversations dans ses salles de marché, épluchant les mails de collaborateurs, soit des millions de documents à analyser. Une revue dont les conclusions ont été régulièrement partagées avec les autorités américaines. Aussi Philippe Brassac, le nouveau directeur général de CASA, qui a succédé à Jean-Paul Chifflet le 20 mai, estime-t-il avoir « une bonne appréciation » de l'amende dont le Crédit agricole pourrait prochainement écoper, dans le cadre de ce litige. Il reste cependant difficile d'oublier que BNP Paribas avait provisionné 1 milliard de dollars début 2014, au titre de son litige, lequel s'était en réalité soldé six mois plus tard par une amende neuf fois supérieure à la provision. Le cours de Bourse du Crédit agricole a d'ailleurs plongé de plus de 8%, mardi matin.
Des résultats de bonne facture
En attendant que les autorités américaines précisent leur calendrier, Philippe Brassac a commencé à jeter les bases de son plan de marche pour le Crédit agricole. Un groupe qui, grâce au recentrage sur la banque universelle de proximité en Europe opéré sous l'ère de Jean-Paul Chifflet, continue d'afficher de bons résultats. Le groupe Crédit agricole, qui comprend CASA et les caisses régionales, a dégagé un bénéfice net de 1,5 milliard d'euros d'avril à juin , contre 789 millions au deuxième trimestre 2014, lequel avait été grevé par la dépréciation des titres Banco Espirito Santo (BES), pour 708 millions. Un élément exceptionnel qui conduit également CASA à afficher un bénéfice net très supérieur (près de 12 fois) à celui de l'année précédente, à 920 millions d'euros.
Il n'empêche : même hors éléments exceptionnels, les résultats sont de bonne facture, tirés par un PNB (produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires) en hausse de 3,4% au sein du groupe, grâce à la bonne dynamique commerciale de l'ensemble des métiers, des charges bien maîtrisées et un coût du risque (provisions pour risque d'impayés) qui baisse à nouveau. Conséquence de ces bons résultats, la solvabilité financière du groupe Crédit agricole s'est encore renforcée, le ratio de fonds propre durs (capital et bénéfices mis en réserve, rapportés aux crédits consentis) s'élevant à 13,2%, en hausse de 90 points de base par rapport au deuxième trimestre 2014.
Une nouvelle organisation chez CASA
Quid de la suite ? Philippe Brassac a présenté une nouvelle organisation de CASA, destinée « à fonctionner moins en silos et davantage de façon collective », avec des pôles d'activité plus homogènes et moins nombreux. Quatre pôles métiers - Grandes clientèles ; Epargne-assurance-immobilier ; Services financiers spécialisés ; Filiales banques de proximité - sont ainsi rattachés à la direction générale. Et trois pôles de fonctions centrales sont créés, afin de conduire les chantiers transversaux que sont l'innovation, la transformation et les finances du groupe.
Les analystes financiers et investisseurs qui escomptaient une transformation plus radicale du Crédit agricole, avec un basculement du pouvoir de CASA vers les caisses régionales, en sont pour leurs frais : « Aucune opération modifiant le périmètre de CASA n'est envisageable à ce stade, certaines contraintes n'étant pas levées par la BCE (Banque centrale européenne, le nouveau superviseur du secteur bancaire européen) », a indiqué Philippe Brassac.

Michel Cabirol dans "La Tribune" du 5 août 2015 Article intitulé : Comment les Etats-Unis espionnent en France... légalement

" Les États-Unis utilisent le droit comme une arme pour espionner les entreprises étrangères, estime le député PS, Jean-Jacques Urvoas. Aujourd'hui c'est au tour du Crédit agricole d'être dans les mailles du filet de la justice américaine.
BNP Paris, Alstom... et maintenant Crédit Agricole. Des litiges qui permettent  Washington d'espionner légalement de grands groupes français et étrangers, "un espionnage paré des vertus de la légalités", comme l'explique dans son rapport sur le renseignement le député Jean-Jacques Urvoas. Pour le député PS du Finistère, la ficelle est un peu grosse. "La législation américaine, notamment en raison de son caractère extraterritorial, apporte une illustration particulièrement éloquente de cette ambivalence par le biais de la procédure de discovery ainsi que l'existence du deal of justice", explique-t-il dans son rapport publié en décembre 2014.
"La procédure de discovery repose sur un principe fondamental de la common law selon lequel les parties dirigent l'instruction en lieu et place du juge, précise Jean-Jacques Urvoas. Dans cette configuration, le plaignant adresse des demandes de pièces au défendeur afin de cibler son action en justice. Le juge intervient alors uniquement pour valider le refus de communication ou, dans le cas contraire, prononcer des sanctions très lourdes lorsqu'il estime le refus infondé. Or, les demandes s'avèrent bien souvent extraordinairement vastes (d'où leur surnom de fishing expeditions ou parties de pêche) et peuvent procéder d'une volonté de profiter de cette procédure pour se livrer légalement à de l'espionnage économique".
En vertu de ce cadre législatif, les États-Unis s'arrogent le droit d'enquêter sur des agissements à l'étranger lorsque une entreprise est cotée sur une place boursière américaine. Jusqu'en 2004, Alstom était coté à Wall Street. S'agissant de BNP Paribas et de Crédit Agricole, ce sont des litiges portant sur des paiements en dollars impliquant des pays faisant l'objet de programmes américains de sanctions (Cuba, Iran, Libye, Soudan, Syrie...). Les États-Unis utilisent ainsi le droit comme une arme "d'une redoutable efficacité, qu'il soit détourné afin par exemple de voler des savoir-faire (notamment à l'occasion de contentieux déclenchés à cette fin) ou qu'il soit au contraire pensé comme un puissant instrument de prédation", assure le député PS du Finistère.
De lourdes amendes pour inciter à coopérer
Dans la plupart des cas de figure, les contentieux débouchent fréquemment sur des transactions dans le cadre de la pratique du "deal of justice", qui découle aussi directement du caractère extraterritorial de la législation états-unienne, notamment dans sa dimension anticorruption. Elle s'appuie principalement sur le Foreign corrupt Act de 1977 et sur les lois de sanctions économiques contre des pays. Dans les faits, une entreprise se voit incriminée par le Department of justice (DOJ) pour infraction à la loi états-unienne. Ce qui permet à l'administration d'agiter le spectre de lourdes amendes et de condamnations pénales pour les membres dirigeants de l'entreprise.
"Pour autant, en dépit de la lourdeur des fautes reprochées, elle propose opportunément une transaction avec les autorités administratives compétentes", explique Jean-Jacques Urvoas. L'entreprise doit alors reconnaître sa culpabilité et négocie le montant de l'amende infligée. En contrepartie, le DOJ renonce aux poursuites pour une période de trois ans, période pendant laquelle l'entreprise doit faire preuve d'un comportement exemplaire.
Un cheval de Troie imparable
"Pour prouver sa bonne foi, et là réside le principal problème", l'entreprise "doit accepter la mise en place d'un moniteur en son sein, moniteur qu'elle choisit mais dont la désignation définitive est soumise à l'approbation des États-Unis", souligne le député du Finistère. Ce moniteur a accès à l'intégralité des informations de l'entreprise afin de rédiger un rapport annuel extrêmement détaillé. Une aubaine pour les services de renseignement américain pour connaitre tous les marchés et les transactions d'une entreprise étrangère et de ses clients.
"Grâce au "Foreign intelligence surveillance act", les services de renseignement américains peuvent solliciter toute information nécessaire, y compris les rapports de monitorat. De telle sorte que la communauté du renseignement états-unienne, fort impliquée dans la vie économique du pays (à titre d'exemple, la CIA a créé et gère le fonds d'investissement IN-Q-Tel), dispose potentiellement d'informations concurrentielles précieuses", résume Jean-Jacques Urvoas.
Comment se prémunir contre ces ingérences légales? Pour le député du Finistère, "il est devenu impératif de disposer d'une législation nationale protégeant le secret des affaires conformément aux préconisations de l'article 39 du traité ADPIC issu la convention de Marrakech de 1994 qui a institué l'Organisation mondiale du commerce".

Dans "Le Figaro" du 30 juillet 2015 Article intitulé : Canal+ : Vincent Bolloré aurait «censuré» une enquête sur le Crédit mutuel

" A Canal+, on parle d'une «censure franche et brutale». Selon une information de Mediapart, Vincent Bolloré, le patron du groupe Vivendi, à qui appartient le groupe télévisuel, aurait personnellement fait censurer une enquête sur le Crédit mutuel, qui devait être diffusée en mai dernier.
Le site d'investigation précise que cela s'est fait en un seul coup de fil. Vincent Bolloré aurait alors contacté le directeur général de Canal+ d'alors, Rodolphe Belmer (évincé depuis), pour «faire valoir ses liens d'amitié avec Michel Lucas, le patron du Crédit mutuel» et la décision a été prise de ne pas diffuser le film. Au même moment, Vivendi annonçait (le 12 mai) le lancement d'une OPA amicale pour prendre le contrôle total de Canal+, opération copilotée et garantie par le Crédit mutuel, via sa filiale CM-CIC Securities.
Initialement programmé le 18 mai dans l'émission Spécial Investigation, «ce film contient plusieurs révélations embarrassantes» pour le Crédit mutuel, banque avec laquelle Vivendi a de «nombreux liens d'intérêt», écrit Mediapart, qui était partenaire de l'enquête, intitulée «Évasion fiscale, une affaire française», qui portait sur la banque soupçonnée comme UBS ou HSBC d'avoir organisé un vaste système d'évasion fiscale via ses filiales suisse et monégasque.
«Une lame de fond»
Cité par Mediapart, Jean-Pierre Canet, rédacteur en chef du documentaire et membre de la société de production KM Prod, a dénoncé cette censure. «En quinze ans, je n'avais encore jamais vécu une censure aussi franche et brutale», a-t-il déclaré. «Aucune concertation ni aucune négociation n'a été possible avec la direction ou l'actionnaire principal de Canal+», poursuit-il.
Interrogés, ni le porte-parole de Vincent Bolloré, ni Vivendi, ni également le Crédit mutuel n'ont fait de commentaires, et Rodolphe Belmer n'a pu être joint pour commenter cette information.
Interrogé par l'AFP, Jean-Pierre Canet a estimé qu'»il y a un lien évident» entre cette censure et plusieurs décisions récentes de Vincent Bolloré à Canal+, comme l'éviction des auteurs des Guignols de l'info. M Production, producteur de l'enquête, a également appris que Canal+ mettait fin à son contrat de production du Grand Journal, sa principale source de revenu.
«C'est une lame de fond, Vincent Bolloré prend le contrôle de Canal+ et dégage les représentants historiques de la chaîne. Mais c'est une vraie question de savoir si une chaîne privée, détenue par des industriels ayant des intérêts divergents, peut avoir une information indépendante», s'est-il inquiété. «Nous aurions fini par le dire, mais il était délicat» de révéler cette affaire dès le mois de mai dernier, quand KM Prod était encore liée à Canal+ par de gros contrats, a-t-il reconnu. «Un certain nombre d'affaires de censure se produisent, mais il est rare qu'une boîte de production puisse prendre la parole», a-t-il souligné.
En juin, M6 avouait «censurer» des sujets
Cette affaire n'est pas sans rappeler celle qui avait agité le PAF en fin de saison télé, cette année: le patron de M6, Nicolas de Tavernost, avait alors avoué censurer certains sujets de ses journalistes. Invité du Supplément de Canal+, le président du directoire du groupe, avait alors avoué à Maitena Biraben avoir fait quelques coupes dans certains sujets des émissions d'investigations de sa chaîne.
Assumant ces choix, il avait alors préciser qu'il s'agissait de pressions «économiques» et non politiques: «Je ne peux pas supporter qu'on dise du mal de nos clients. Nous vivons de nos clients». Il explique alors: «Voici un exemple concret: à un moment donné, il y avait une émission de Capital sur la téléphonie et nous sommes parti prenant puisque nous détenons M6 Mobile de l'opérateur Orange. Je leur ai expliqué que si on faisait une émission sur la téléphonie et qu'elle était bonne pour Orange, on aurait forcément dit que c'était compréhensible, et si elle était mauvaise pour Orange, on se serait fâché avec notre client […] Donc il y a des choses à éviter».
En septembre 2012, un reportage du magazine Capital sur l'opérateur Free avait déprogrammé, déclenchant une pétition des journalistes de la chaîne privée qui pointaient «un acte de censure»."

Lucie Robequain  dans "Les Echos" du 27 juillet 2015 Article intitulé : Nouveau scandale financier à Wall Street

" Plus de 20 banques sont soupçonnées d’avoir manipulé des obligations.
Wall Street n’en a pas fini avec la justice. Après les affaires du Forex et du Libor, voilà les banques new-yorkaises soupçonnées d’un nouveau scandale financier, ayant trait aux obligations cette fois-ci. Une vingtaine d’établissements se seraient enrichis en manipulant les « treasuries » américains pendant au moins cinq ans (2007-2012). Au rang des accusés figurent à peu près tous les grands noms de Wall Street, et notamment Goldman Sachs, JP Morgan, Merrill Lynch et Citigroup. Quelques établissements européens sont également mis en cause, parmi lesquels Deutsche Bank et UBS.
Echange d’informations confidentielles
La plainte émane d’un fonds de pension, gérant les retraites des fonctionnaires de Boston. Il accuse les banquiers d’avoir échangé des informations ­confidentielles sur leur clientèle et d’avoir aligné leurs stratégie de trading. Ils auraient ainsi gonflé le prix des obligations vendues sur le marché « gris » (avant leur adjucation officielle), pour le réduire artificiellement ensuite, remportant une belle plus-value au passage. Ces établissements auraient ainsi abusé de leur position de « primary dealers » , qui les autorisent à traiter directement avec la Réserve fédérale.
Les investisseurs privés s’estiment victimes : ils auraient payé ces obligations trop cher. Les entreprises et collectivités locales, quant à elles, auraient payé des taux d’intérêt trop élevés sur leur propre dette. « Une manipulation des taux du Trésor, même mineure, peut entraîner des conséquences énormes », explique Michael Stocker, associé du cabinet d’avocats Labaton Sucharow, qui représente le fonds de retraite de Boston.
Le scandale sur le Libor a mis un coup d’arrêt
Celui-ci a observé d’importantes variations entre les prix du marché gris et les prix d’adjudication en décembre 2012, variations qui se sont sensiblement réduites lorsque la justice américaine a commencé à enquêter sur une manipulation présumée du taux interbancaire de référence Libor. « La seule explication plausible, dit le fonds, est que les prévenus ont senti le vent du boulet lié au Libor. Ils ont cessé de manipuler le marché des obligations, craignant d’être, eux aussi, poursuivis. »
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021229101199-nouveau-scandale-financier-a-wall-street-1139902.php?Go7Kr84fUaGmzBr3.99

Dans "Le Vif/L'Express" Belgique du 18 juin 2015 Article intitulé : Quand les banques se rachètent une virginité à 280 milliards. Serait-on revenu aux temps des indulgences, quand on pouvait payer l'Eglise pour absoudre ses péchés, recommencer, et payer à nouveau ?

" Entre le début de l'année 2010 et la fin 2014, les 16 principales banques de la planète ont versé en amendes, transactions ou provisions, la bagatelle de 280 milliards d'euros, selon une étude de la fondation britannique CCP Research Foundation. Soit, grosso modo, de quoi sauver la Grèce !
En ces années de crise, les gendarmes anglo-saxons, car ce sont eux qui ont surtout verbalisé, n'ont pas lésiné sur le tarif des infractions. Bank of America à elle seule a payé une ardoise de près de 90 milliards d'euros, et JP Morgan Chase, 46 milliards.
On pourrait croire que ces montants reflètent le caractère exceptionnel de la crise. Mais Chris Stears, qui est directeur auprès de CCP Research Foundation, nous détrompe. Ces amendes ne soldent pas l'héritage d'honteuses pratiques aujourd'hui révolues, faux, elles sont toujours de pratique bancaires et devenues aussi politiques dit-il. En 2014, les banques ont continué à payer 60 milliards d'euros d'amendes et elles sont bien parties pour régler en 2015 de nouvelles factures croquignoles : le dernier rapport annuel de JP Morgan Chase indique que la banque a encore à se défendre face aux gendarmes bancaires sur une vingtaine de fronts différents ! Finalement, ces sommes gigantesques payées par les grandes banques universelles feraient presque partie de leur business model. Exact, elles font partie des prévisions et sont amorties sur les frais pratiqués aux clients. De ce ce fait, ces amendes qui dans les faits sont ridicules, non seulement ne servent à rien mais sont mises à charge des clients que les banques lésent et volent. Seule la mise en prison et la spoliation de tous les biens des fautifs fera peur...en dehors de la rébellion "physique" des clients lésés devant les maisons des banquiers, dans les écoles de leurs enfants etc... Malheureusement, je pense que la préservation de nos LIBERTES ne passera que par la confrontation physique dans les années à venir...hormis un changement dans l'utilisation de nos avoirs. En clair, ne plus faire confiance aux banques (qui manifestement achètent les décisions des représentants étatiques d'une façon ou d'une autre) mais bien leur assigner une mission d'exécution de NOS ordres d'investissement sur des valeurs Humanity Invest. La confrontation qui n'a pas eue lieu BANQUE/ETAT devra avoir lieu sous forme PEUPLES/BANQUE. Sans cela, nous ne serons plus que des pions dont la qualité de vie dépendra de notre "permissivité" et de notre "aveuglement volontaire". En clair, de notre collaboration à un système qui fait alternativement de nous des "opprimés" ou des "oppresseurs" de nos compatriotes pour rester dans le jeu et maintenir un certain pouvoir d'achat etc.. 
Bien sûr, ce n'est pas le message que l'on essaie de faire passer, tant du côté des banques que des autorités publiques. On dit vouloir réformer sérieusement le système, renforcer de manière drastique la régulation, exiger des montagnes de fonds propres. Mais dans les faits, les banques bénéficient toujours d'un formidable effet de levier et le dernier échec au parlement européen de la réforme bancaire montre que l'on échoue toujours à séparer les activités à haut risque du métier de banquier classique.
Le système des indulgences n'est certes pas dénué d'avantages. Lorsque, vers 1505, la papauté s'était trouvée aux prises avec un sérieux problème budgétaire (elle ne savait comment financer la construction du somptueux dôme de la basilique Saint-Pierre), elle avait trouvé ce moyen bien pratique pour remplir ses coffres. Aujourd'hui aussi, l'aggravation des pénalités infligées aux banques fait également du bien aux finances publiques. Mais l'histoire nous apprend qu'entre les indulgences et une véritable réforme, il y a l'écart d'un schisme.
Le problème des dérives des banques ne sera pas réglé par des indulgences mais par une vraie politique économique
Il serait en effet trop facile de rejeter la faute sur les seuls banquiers. Comme l'explique le chief economist de Candriam, Anton Brender, qui a écrit avec Florence Pisani et Emile Gagna un remarquable petit livre sur le rôle de la finance (Monnaie, finance et économie réelle, éditions La Découverte) "si on la laisse à elle-même, la finance fait n'importe quoi". Pourtant, c'est un rouage indispensable entre l'économie réelle et les banques centrales. C'est la finance qui, en dirigeant l'argent et en jaugeant les risques, doit allouer de la meilleure manière possible l'épargne aux activités qui amènent croissance et richesse. Mais quand l'épargne n'est pas canalisée vers des activités productives et utiles, les gestionnaires de cet argent sont tentés de faire, en effet, n'importe quoi.
Ce problème ne sera donc pas réglé par l'octroi d'indulgences mais par une vraie politique économique. C'est aux pouvoirs publics à créer de nouveaux canaux pour acheminer l'argent là où il sera le mieux utilisé. C'est eux qui doivent inciter à financer des infrastructures plutôt que la création de titres adossés à des crédits immobiliers pourris. C'est alors que nous retrouverons le chemin de la croissance. Et que les indulgences sortiront du modèle d'affaires des banquiers."

Commentaire : Et dire que l'on veut supprimer le cash pour pouvoir avoir une totale maîtrise des Peuples. Il est évident qu'il nous faut défendre notre cash et nos biens en toute liberté d'action. Le "no limite" appelle le "no limite". Sans cela, nous ne vivrons que sur un usufruit (sous contrôle lui aussi) de "nos" biens en fonction de notre collaboration au "système" et de notre acceptation de la destruction voire au meutre d'autrui. Pour rappel, la spéculation sur les matières premières fait 35 000 000 de morts par an. Mieux qu'Hitler.

Souvenez-vous : 

Dans « Le Figaro » du 20 décembre 2012
Article intitulé : BNP motive ses troupes avec Hitler
« A l'occasion d'un séminaire de remobilisation des forces commerciales, à Amsterdam, des cadres de la banque française ont détourné une scène du célèbre film La Chute sur les derniers jours d'Hitler, avec un responsable de la Deutsche Bank, première banque allemande, dans le rôle d'un des généraux du Führer, pour expliquer que BNP est en train de gagner des parts de marchés, affirme Libération. » 

  Mathias Thépot dans "La Tribune" du 27 mai 2015 Article intitulé : Affaire Kerviel : les députés lorgnent la ristourne fiscale de la Société générale

" Y aura-t-il un nouveau procès Kerviel ?  Le nouveau témoignage de la commissaire de police jadis en charge de l'affaire Kerviel instaure le doute quant à l'absence de responsabilité de la Société Générale dans cette affaire. Les députés espèrent désormais que le procès soit révisé et que, par la même occasion, l'incroyable déduction fiscale de 1,7 milliard d'euros accordée à la Société générale soit restituée à l'Etat français. Ce n'est pas le point le plus connu de l'affaire Jérôme Kerviel, mais il revêt une importance fondamentale : après que les positions spéculatives prises par l'ancien trader aient fait tanguer la Société générale en janvier 2008, la banque a bénéficié d'une déduction fiscale de 1,7 milliard d'euros au titre des pertes provoquées par Jérôme Kerviel.
Pour qu'une telle déduction s'applique, une jurisprudence du Conseil d'Etat dit qu'il faut que la perte financière délictueuse ait été commise à l'insu des dirigeants, et que les dirigeants n'aient pas été, directement ou indirectement, à l'origine de la perte en cause.
Des révélations qui changent la donne
Or, les dernières révélations de la commandante de police de la brigade financière chargée de l'affaire Kerviel, Nathalie Le Roy, qui dit avoir désormais la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier, remettent clairement en question l'opportunité de la déduction fiscale offerte à la Société générale.
Ce problème ne pourra toutefois être posé que si ce témoignage, qui fait naître un doute quant à la seule culpabilité de Jérôme Kerviel dans cette affaire, entraine une révision du procès.
Afin de faire réémerger l'affaire, un peu plus d'une demi-douzaine de parlementaires, tous bords politiques confondus, ont été réunis par le PS Yann Galut, ce mercredi 27 mai, à l'Assemblée. En cette période de forte pression sur les comptes publics, ils espèrent notamment que l'Etat récupérera cette somme de 1,7 milliard d'euros accordée à la banque. Ils demandent donc au ministère de la Justice qu'il enclenche, comme il en a le droit, une révision du procès.
Les députés estiment également qu'une commission d'enquête parlementaire s'impose. Au-delà de la question de la responsabilité de la Société Générale, « il s'agit ici de transparence, du fonctionnement de l'institution judiciaire et du fonctionnement du système bancaire », explique Yann Galut.
Pas là pour abattre la Société générale
Jusqu'ici, la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, n'a pas donné suite aux demandes des parlementaires. Pour convaincre le gouvernement d'agir pour rouvrir le dossier, les députés appuient donc sur la corde sensible de la fraude fiscale : car, s'il devait être acté que les dirigeants de la Société générale étaient au courant des agissements de leur trader, alors « il parait évident que la Société générale devra rembourser à l'Etat cette somme de 1,7 milliard d'euros », estime Georges Fenech, député UMP. « Nous ne sommes pas là pour abattre la Société Générale mais pour restaurer la justice fiscale ! », rappelle de son côté le député EELV Eric Alauzet.
Les députés aimeraient notamment que lumière soit faite sur le mode de détermination de l'abattement fiscal de 1,7 milliard d'euros, ainsi que sur les pertes réelles de la Société générale dans cette affaire. « Sur les 5 milliards d'euros de pertes annoncées par la Société générale, environ 3 milliards se sont volatilisés et, pour le reste, ce sont les citoyens français qui ont payé ! », note Georges Fenech.
Le verrou de Bercy
Problème, les députés restent confrontés à ce qu'ils appellent « le verrou de Bercy » qui aime entretenir l'opacité sur les agissements des banques au nom du «secret fiscal ». Des pratiques « du Moyen Age » s'agace le député Nicolas Dupont-Aignan.
Ainsi, les parlementaires buttent régulièrement sur l'argument de ce «secret fiscal » lorsqu'ils tentent d'en savoir plus sur des affaires financières. « Il y a un réel problème concernant la notion de secret fiscal », ajoute Eric Alauzet. « Ce n'est pas la justice et les magistrats qui décident des poursuites en matière fiscale mais le ministère des Finances », déplore-t-il. Ce qui pose, selon lui «un problème au sein même de notre démocratie»."

Commentaire : Et la transparence....pas pour les copains voire peut-être les "financeurs" MDR

Souvenez-vous :

Dans "Trends Tendances" Belgique du 18 mai 2015 Article intitulé : La Société Générale connaissait les agissements de Jérôme Kerviel Comment aurait-il pu en être autrement ? Et le ou les RCCI, les commissaires aux comptes etc...

" La responsable policière de l'enquête sur la perte de 4,9 milliards d'euros subie par Société Générale début 2008 a fait état à un juge d'éléments qui établiraient que des dirigeants de la banque française connaissaient les agissements de l'ex-trader Jérôme Kerviel, selon le site d'information français Mediapart.
 Ex-commandante au sein de la police financière, Nathalie Le Roy, entendue en avril dans une enquête pour "escroquerie au jugement", "faux" et "usage de faux" ouverte en 2014, a évoqué le témoignage d'un ancien salarié de Société Générale, a rapporté Mediapart dimanche.
Opérant au sein de l'entité "risques opérationnels" de la banque, il a assuré à l'enquêtrice que "l'activité de Jérôme Kerviel était connue" et affirmé avoir alerté dès avril 2007 plusieurs dirigeants par le biais d'un courriel "avec une tête de mort pour attirer leur attention".

En dépit de plusieurs tentatives, dont une réquisition judiciaire auprès de la banque restée lettre morte, Mme Le Roy n'a pu mettre la main sur ce message électronique, explique Mediapart.
"A l'occasion des différentes auditions et des différents documents que j'ai pu avoir entre les mains, j'ai eu le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier", a-t-elle cependant dit au juge, selon le site.
La Société générale a réagi dans la nuit de dimanche à lundi en disant "s'étonner" de ces informations. Elle a fait valoir que la justice française avait à plusieurs reprises "reconnu la culpabilité pénale exclusive" de l'ex-trader.
Jérôme Kerviel avait exposé la banque à hauteur de 50 milliards d'euros lorsque l'affaire a éclaté en janvier 2008.
Jérôme Kerviel a été reconnu coupable d'avoir dissimulé ses prises de risques sur des produits financiers dérivés et définitivement condamné en mars 2014 à cinq ans de prison, dont trois ferme.
Libéré en septembre 2014 après 112 jours de détention, il purge sous bracelet électronique le solde de sa peine.
La Cour de cassation a en revanche cassé l'an dernier le volet civil de son jugement, qui lui imposait le paiement de 4,9 milliards de dommages et intérêts à Société générale. Un nouveau procès civil doit se tenir en 2016 pour établir la répartition des responsabilités dans cette perte, la banque ayant reconnu avoir failli sur le plan des contrôles.

Souvenez-vous : Le Club des copains

Wikipédia : Frédéric Oudéa, né le 3 juillet 1963 à Paris, est un banquier français.
Inspecteur des finances, il fait partie des conseillers de Nicolas Sarkozy durant son passage au ministère du Budget. Il est recruté par la Société générale en 1995. Après l'affaire Kerviel, qui frappe la banque en 2008, il est nommé directeur général. Frédéric Oudéa accède au poste de P-DG en mai 2009. En mai 2015, il quittera la présidence du groupe pour se consacrer à la Direction Générale de la Société générale, laissant ainsi la présidence à Lorenzo Bini Smaghi.Voir ci-dessous
Inspecteur des finances, il suit son supérieur Pierre Mariani voir ci-dessous et entre en 1993 au cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et de la Communication
Société générale
En 1995, Frédéric Oudéa est recruté par la Société générale. Après avoir occupé différentes fonctions à Londres et au siège français de la banque, il est nommé directeur financier en 2003. Il fait partie des successeurs potentiels de Daniel Bouton. Durant l'affaire Kerviel, ses équipes préparent l'augmentation de capital permettant de renflouer la banque. La direction générale du groupe lui est confiée en mai 2008, alors que Daniel Bouton conserve le poste de président du conseil d'administration4,7.
En mars 2009, Frédéric Oudéa fait partie des dirigeants auxquels le conseil d'administration octroie un lot de stock options (en ce qui le concerne, 150 000 titres à 24,45 euros), alors que la banque est aidée par l'État. La publicité faite à ce plan, au moment où aux États-Unis l'affaire AIG est devenue un scandale, les poussent à renoncer à ce gain exceptionnel. Fin avril 2009, Daniel Bouton annonce qu'il démissionne de son poste au conseil d'administration. Le mois suivant, Frédéric Oudéa est nommé Président-directeur général3.

Wikipédia : Pierre Mariani , né le 6 avril 1956 au Maroc, est un haut fonctionnaire, dirigeant de banque et homme politique français.
Son père est commissaire de police d'origine corse et sa mère est enseignante d'origine italienne.
Après avoir décroché une licence en droit public, Pierre Marianini est diplômé de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), puis de l'École nationale d’administration (ENA), promotion Henri François d'Aguesseau en 1982.
Il débute sa carrière comme inspecteur des finances avant d'être le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget de 1993 à 1995. Il rejoint ensuite le secteur financier privé comme dirigeant de la Société française d’investissements immobiliers et de gestion (SEFIMEG)3 de 1995 à 1997. Il dirige ensuite la Banexi puis en 1999, devient responsable des services financiers et de la banque de détail à l'international chez BNP Paribas. En octobre 2008, il est nommé administrateur délégué et président du comité de direction de Dexia4, où il s'attribue une augmentation de salaire de 30 %. En 2011, sous sa direction, Dexia annonce une perte record de 10 milliards d'euros. Le 2 août 2012, il quitte la direction de Dexia qui annonce le lendemain de nouvelles lourdes pertes au premier semestre et qui est en faillite virtuelle.
Mandats sociaux et autres fonctions

    •    Membre du Conseil d'administration d'EDF depuis 2009.
    •    Membre du Conseil d'administration de l'Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées depuis 20116.
Références
    1.    ↑ Lalibre.be - 8/10/2008 : Pierre Mariani, un proche de l'Elysée [archive]
    2.    ↑ L'Express - 6/05/2011 : Pierre Mariani, un banquier très politique [archive]
    3.    ↑ Nicolas Cori, journaliste à Libération - 7/10/2008 : Un copain de Sarkozy à la tête de Dexia [archive]
    4.    ↑ « Jean-Luc Dehaene et Pierre Mariani prennent la direction de Dexia » [archive], sur lemonde.fr,‎ 7 octobre 2008 (consulté le 11 octobre 2008)
    5.    ↑ « Pertes record pour Dexia » [archive], sur challenges.fr,‎ 9 novembre 2011
    6.    ↑ Arrêté du 21 mars 2011 [archive] publié au Journal officiel.

Wikipédia : Lorenzo Bini Smaghi est le descendant d'une famille noble de Toscane, et entre autres, il est apparenté à Robert Bellarmin. Il étudie au Lycée français de Bruxelles et obtient son baccalauréat en 1974. En 1978, il obtient une licence en sciences économiques de l'université catholique de Louvain. En 1980, il obtient une maîtrise de sciences économiques de l'université de Californie du Sud, et en 1988, un doctorat de sciences économiques de l'université de Chicago. Il est marié et a deux enfants.
Avant de rejoindre la Banque centrale européenne en 2005, il était directeur général responsable des relations financières internationales au sein du ministère de l'Économie et des Finances de l'Italie.
Le 24 juin 2011, alors que Mario Draghi est nommé président de la Banque centrale européenne, Lorenzo Bini Smaghi annonce qu'il quittera la BCE « avant la fin de l'année ». Le même jour, son nom est évoqué comme possible candidat au poste de gouverneur de la Banque d'Italie, pour succéder à Mario Draghi. Pourtant, peu de temps avant la fin du mois d'octobre 2011, c'est un autre dirigeant de la banque centrale italienne, Ignazio Visco, qui est choisi pour succéder à Mario Draghi, ce qui provoque l'irritation du gouvernement français qui perd ainsi la possibilité de nommer immédiatement un Français dans le directoire de la BCE. Le 10 novembre 2011, il annonce sa prochaine démission, sans doute en liaison avec la démission de Silvio Berlusconi devenue certaine le même jour et effective le 12. Il annonce qu'il enseignera à l'université Harvard (Center for International Affairs) à compter du 1er janvier 20125 mais pourrait devenir ministre du prochain gouvernement italien.
Le 19 janvier 2015 il prend la présidence de Société Générale.

Dans  "Le Point" - Publié le 19/01/2015 à 10:16
Lorenzo Bini Smaghi nouveau président de Société générale

" La banque dissocie la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, exercée par l'actuel P-DG Frédéric Oudéa.
De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014. © ANDREAS
La banque Société générale a annoncé lundi qu'elle allait dissocier la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, que va continuer à exercer l'actuel P-DG Frédéric Oudéa. "Cette évolution de la gouvernance, préparée en 2014, répond aux exigences applicables aux banques européennes", précise l'entreprise dans un communiqué. Le conseil d'administration a décidé qu'il serait procédé à cette dissociation "à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires du 19 mai 2015". De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014.
Le mandat de P-DG de Frédéric Oudéa, aux rênes de la Société générale depuis 2009, se terminait cette année. "Intervenant juste après le passage avec succès du groupe dans l'Union bancaire européenne, et dans un environnement économique concurrentiel et réglementaire de plus en plus exigeant, elle permettra à Société générale de poursuivre dans la continuité la mise en oeuvre de sa stratégie et sa transformation", estime la banque. Le groupe va également proposer que soient nommés comme administrateurs le patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet, et la directrice générale de SNCF Voyageurs, Barbara Dalibard. Ils remplaceront l'actuel vice-président du conseil d'administration Anthony Wyand, et l'ex-patron de PSA Jean-Martin Folz, qui n'ont pas souhaité voir leur mandat renouvelé.

Dans "Trends Tendances" Belgique du 26 mai 2015 Article intitulé :  Scission banque de dépôt et d'investissement : "la loi de séparation qui ne sépare rien du tout"

" L'idée et survenue juste après la crise, l'objectif est de dire qu'il faut absolument séparer dans les grandes banques, la partie banque de détail, en d'autres mots, la banque de dépôt de Monsieur et Madame tout le monde, avec la partie "banque d'investissement" soit la partie plus risquée liée aux activités de marchés. L'idée à l'origine, c'est d'éviter qu'en cas de nouvelle crise bancaire, la partie commerciale de la banque, celle qui regroupe donc les dépôts des épargnants, ne soit contaminée ou mise en péril par les difficultés de la partie bancaire liée à des activités de marché hasardeuse.
C'est évidemment aussi une manière pour les gouvernements d'éviter de devoir renflouer ces banques pour sauver les épargnants. Forcer les grandes banques mixtes à se scinder en deux est, à priori, une bonne idée et tout le monde s'attendrait à ce qu'aujourd'hui la plupart des députés européens votent les yeux fermés le projet de scission ce mardi 26 mai ! Mais en réalité, il est probable selon le journal Le Soir - et c'est cela le paradoxe - que la plupart des députés européens voteront contre cette loi.
Scission banque de dépôt et d'investissement : "la loi de séparation qui ne sépare rien du tout"
Étonnant, car comment peut-on voter contre une loi avec laquelle on est d'accord sur le fond ? Réponse : parce que ce projet de loi a été vidé de toute sa substance. En réalité, suite au lobby du secteur bancaire - soit 1700 personnes payées à Bruxelles pour défendre ce secteur - le texte de départ a été tellement édulcoré que certains députés reprochent au texte final d'être une coquille vide, d'être une sorte de "loi de séparation qui ne sépare rien du tout". Les politicards à Bruxelles ont du s'en mettre plein les poches et les grandes banques (corruptrices) se sont assurer un futur au détriment de l'Avenir des Peuples.
De leur côté, les banques se défendent en disant qu'elles ont besoin d'une approche plus souple et qu'il faut éviter des textes inutilement vengeurs et qui n'auront d'autre but, au final, que de rendre leur business encore plus compliqué, ce qui est mauvais pour le crédit et donc l'économie.
Quant aux députés européens, beaucoup pensent qu'en édulcorant ce projet de scission des banques, on va maintenir des banques trop grosses pour que l'Etat les laisse tomber en cas de faillite. Au final, nos Etats resteront, selon eux, les otages des banques. Voilà pourquoi ce mardi 26 mai n'est pas un jour comme les autres."

Charles Sannat dans "Economie matin" du 21 mai 2015 Article intitulé : Les banques peuvent-elles encore faire faillite ?
 
" Je reçois régulièrement parmi votre courrier ce type de questionnement. Ma banque est-elle solide, ma banque peut-elle faire faillite, est-ce que mes sous sont en sécurité et accessoirement qu’est-ce que je dois faire pour me protéger…
Je vais donc essayer de procéder par ordre pour répondre à ces questions tout en sachant que si je vous parle de ce sujet aujourd’hui, c’est parce qu’une agence de notation a baissé à nouveau les notes de certaines banques européennes. Nous sommes donc directement concernés par ces risques éventuels. Détaillons tout d’abord cette information.
Fitch révise les notes de plusieurs banques européennes
« L’agence de notation Fitch a abaissé mardi les notes de plusieurs banques italiennes, espagnoles, portugaises, autrichiennes, irlandaises et allemandes dans le cadre d’une revue liée au moindre soutien des États européens en cas de faillite.
Fitch avait annoncé en mars 2014 qu’elle allait revoir les notations du secteur au regard des évolutions législatives qui ont réduit la probabilité d’un soutien des États aux banques en Suisse, aux États-Unis et dans l’Union européenne.
Deux banques irlandaises ont vu leurs notes reléguées dans la catégorie des investissements spéculatifs : Bank of Ireland (perd deux crans à BB+) et Allied Irish Bank (perd 3 crans à BB).
Quatre banques portugaises ont vu leurs notes abaissées : la première banque privée portugaise Banco Comercial Portugues a été dégradée de deux crans à BB-, et Banco BPI d’un cran à BB. Caixa Economica Montepio Geral’s (Montepio) a perdu deux crans, à B+, et celle de Banif – Banco Internacional do Funchal, a reculé de 4 crans à B-.
Les notes de quatre banques italiennes ont été abaissées dans la catégorie spéculative : Banco Popolare (perd trois crans à BB), Banca Monte dei Paschi di Siena, qui perd 7 crans à B-, Banca Popolare dell’Emilia Romagna (un cran à BB) and Banca Carige (3 crans de moins à B. La note de Banca Popolare di Milano (BPM) a été confirmée à BB+.
En Autriche, quatre banques ont été dégradées : Erste (BBB+), Raiffeisen Bank International (BBB), UniCredit Bank Austria (BBB+) et Volksbanken-Verbund (BB-), Fitch soulignant les défis auxquels font face ces établissements sur certains marchés comme la Russie ou l’Ukraine.
L’Allemande Deutsche Bank a vu sa note reculer d’un cran à A, assortie d’une perspective négative, et sa filiale Postbank de deux crans à A-.
Au Royaume-Uni, Lloyds a vu sa note relevée d’un cran à A+, Barclays (A) et HSBC (AA-) ont vu les leurs confirmées et Royal Bank of Scotland a été dégradée de deux crans à BBB+.
En France, Société Générale a vu sa note confirmée à A tout comme les Suisses UBS et Crédit suisse. »
Arrêt sur image :
« Fitch avait annoncé en mars 2014 qu’elle allait revoir les notations du secteur au regard des évolutions législatives qui ont réduit la probabilité d’un soutien des États aux banques en Suisse, aux États-Unis et dans l’Union européenne. »
Vous le comprenez donc : la raison pour laquelle l’agence Fitch abaisse les notes c’est parce que les États souhaitent retirer leur soutien potentiel en cas de problème.
Pour parler plus clairement, l’idée c’est que les États puissent ne plus avoir à sauver les banques car cela coûte cher, très cher même et les États sont tous surendettés.

La loi permet de faire payer actionnaires et déposants à partir de 2016 en cas de faillite bancaire !
Pour se protéger, les États ont donc mis en place de nouvelles législations. Pour l’Europe, à partir de 2016, la théorie est la suivante : tous les actionnaires et les détenteurs d’obligations bancaires peuvent perdre leurs mises.
Pour les clients, ils peuvent perdre tous les dépôts excédant les 100 000 euros théoriquement garantis. Je dis théoriquement car avec moins de 2 milliards d’euros dans le fonds de garantie des dépôts, qui plus est placés en FCP de diverses banques, cela risque d’être difficile de garantir ce seuil de 100 000 euros par épargnant.
Il faut faire quelques distinctions très importantes.
Souvenez-vous des questions de départ de cet article. Ma banque est-elle solide, ma banque peut-elle faire faillite, est-ce que mes sous sont en sécurité et accessoirement qu’est-ce que je dois faire pour me protéger…
Il faut distinguer la solidité des banques du fait qu’elle puisse faire faillite ou être soutenue et donc que vous perdiez un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie toute ou partie de vos sous.
Les banques, de façon générale, ne sont pas solides. Elles sont même particulièrement fragiles et la moindre étincelle serait suffisante, même aujourd’hui, pour ratatiner l’ensemble du système bancaire mondial en quelques jours. Donc non les banques ne sont pas solides, elles sont fragiles.
Mais… les États pour les banques systémiques interviendraient… ou plus précisément les banques centrales en injectant les liquidités suffisantes, et c’est d’ailleurs ce qu’elles font en se relayant savamment depuis 2007. La FED américaine, la banque du Japon, la banque centrale suisse jusqu’à récemment et puis tout dernièrement la BCE enfin qui a tiré de son chapeau un plan d’injection de 1 100 milliards d’euros… appelé QE !
En ce sens, si vous êtes dans une grande banque, cette dernière a peu de chance de faire totalement faillite. Néanmoins, on peut se retrouver dans une situation où vous perdriez tous vos dépôts excédant 100 000 euros, vos 100 000 euros étant plus ou moins garantis par un mix entre des interventions de banques centrales et des États concernés.
Alors accessoirement, que devez-vous faire pour protéger votre argent, votre patrimoine ? Simple.
Comme le disait dans l’une de ses dernières vidéos Jim Rickards, lorsque vous demandez aux très vieilles familles européennes qui ont su conserver leur richesses durant des siècles comment elles s’y sont prises malgré les guerres et les crises, on vous répondra toujours que la répartition patrimoniale la plus résistante et d’un tiers de terres, un tiers d’or et un dernier tiers… d’art !
Vous remarquerez que dans cette répartition, il y a peu voire pas du tout de place… pour de l’argent à la banque ! De la même façon qu’il ne faut pas confondre solidité et faillite potentielle de votre banque, il ne faut pas que vous confondiez votre argent avec votre richesse. Votre richesse est bien plus vaste que les simples sommes que vous détenez ou pas. La véritable richesse de tout temps, c’est la rareté de compétences et des actifs tangibles. On confond effectivement trop souvent argent et richesse…

Myret Zaki dans "Bilan" Suisse du 18 mai 2015 Article intitulé :  Affaire Kerviel: trop tard pour les preuves
  
" « J'ai été désigné comme unique responsable par la Société Générale. J'assume ma part de responsabilité, mais je ne serai pas le bouc-émissaire de la Société Générale », déclarait début février 2008 Jérôme Kerviel, le trader actif dans l’arbitrage sur indices boursiers, qui venait de perdre 4,9 milliards d’euros.
Tout au début de l’affaire, aucun spécialiste sérieux des marchés ne croyait à la thèse de «l’homme seul». Il aura fallu 7 ans pour que cette thèse, qui a prévalu par la suite, soit à nouveau remise en cause. Ce n’est que ce mois-ci que Nathalie Le Roy, la commandante de la brigade financière chargée à l’époque de l’enquête, a décidé de briser le silence. Ses révélations ouvriront-elles une «affaire Société Générale»? Ce n’est pas sûr, tant il est difficile, 7 ans après, de reconstituer des preuves.
Mais cette affaire restera, à jamais, marquée du sceau du doute.
Ce qui apparaît, dans ses dernières révélations, c’est un scénario malheureusement très classique : des enquêteurs dépassés par les complexités de la haute finance, qui se retrouvent en sous-effectif, pris de vitesse par une banque qui se serait débarrassée d’e-mails incriminants, et qui aurait fait signer des contrats de confidentialité à de multiples témoins potentiels. Par rapport à la banque puissante qu’ils ont en face, les autorités de l’enquête se retrouvent rapidement en mode suiveur ; les témoins clés avec qui Nathalie Le Roy a parlé en 2008 lui glissent entre les mains, les preuves lui échappent et le sol se dérobe sous ses pieds. Au final, les autorités se retrouveront en situation de déléguer l’affaire à la Société Générale, et prendront les témoins choisis par cette dernière. Comment est-ce possible ?  En fait, tout est possible.
Ce scénario qui se dessine, quelle que soit la vérité de l’affaire, révèle déjà le rapport des forces en présence.
Lorsque le scandale des 4,8 milliards d’euros de pertes éclate au début de 2008, les rubriques financières des journaux qui ont enquêté dans le milieu du trading doutaient fortement de la thèse de l’homme seul. Des traders de banques concurrentes à la Société Générale nous parlaient des volumes gigantesques de plusieurs centaines de milliers de contrats futures sur l’indice boursier DAX, qu’ils voyaient tous depuis des mois, et qu’ils savaient venir de cette banque. Les informations circulent si vite sur le marché. Se pourrait-il que les traders de la concurrence aient su d’où venaient ces gigantesques volumes, alors que la banque qui employait ledit trader ait simultanément tout ignoré de son activité ?
Tout porte à croire que la Société Générale ait préféré être accusée de défaillance de ses contrôles internes, c’est-à-dire d’avoir manqué de voir 75 signaux d’alertes de risques successifs entre juin 2006 à début 2008, plutôt que d’être vue comme complice de prises de risques aussi disproportionnées, les positions de Kerviel ayant atteint 28 milliards d’euros le 30 juin 2007. Et c’est ainsi que le rapport interne sur l'affaire Kerviel de mai 2008 n’a mis au jour «aucune complicité interne ou externe» dans cette affaire.
Un calcul tout à fait rationnel : mieux vaut être jugé incompétent que malhonnête.

Et une stratégie tout à fait pertinente, si elle se confirme: la banque se sera offert une impunité de 7 ans, voire davantage.
Tout cela rappelle étrangement une autre affaire, plus proche de nous: l’affaire UBS et ses 50 milliards de pertes dans les subprimes à la même époque. La Commission fédérale des banques (CFB), basée à Berne, avait manqué d’ascendant et de moyens pour surveiller les risques américains d’une UBS à laquelle la Suisse n’était que trop redevable pour le rayonnement qu’elle lui procurait alors. La taille et l’influence d’UBS lui avaient conféré une influence exagérée sur la CFB concernant des questions telles que le niveau adéquat de fonds propres pour certains types de risques. C’est le piège de l’«institutional capture» (ou capture institutionnelle), dans les termes mêmes de son ex-directeur Daniel Zuberbühler, qui signifie que la CFB a manqué de recul et d’esprit critique dans la surveillance de ce géant global.
Une situation similaire semble s’être produite dans l'affaire Kerviel en 2008 : comment une brigade financière sous-dimensionnée pouvait-elle dépêtrer le labyrinthe hiérarchique, financier et informatique, en un temps record (avant que les preuves ne soient effacées) d’un géant comme Société Générale, qui emploie 150'000 collaborateurs ?

Dans "Trends Tendances" Belgique du 18 mai 2015 Article intitulé : La Société Générale connaissait les agissements de Jérôme Kerviel Comment aurait-il pu en être autrement ? Et le ou les RCCI, les commissaires aux comptes etc...

" La responsable policière de l'enquête sur la perte de 4,9 milliards d'euros subie par Société Générale début 2008 a fait état à un juge d'éléments qui établiraient que des dirigeants de la banque française connaissaient les agissements de l'ex-trader Jérôme Kerviel, selon le site d'information français Mediapart.
 Ex-commandante au sein de la police financière, Nathalie Le Roy, entendue en avril dans une enquête pour "escroquerie au jugement", "faux" et "usage de faux" ouverte en 2014, a évoqué le témoignage d'un ancien salarié de Société Générale, a rapporté Mediapart dimanche.
Opérant au sein de l'entité "risques opérationnels" de la banque, il a assuré à l'enquêtrice que "l'activité de Jérôme Kerviel était connue" et affirmé avoir alerté dès avril 2007 plusieurs dirigeants par le biais d'un courriel "avec une tête de mort pour attirer leur attention".

En dépit de plusieurs tentatives, dont une réquisition judiciaire auprès de la banque restée lettre morte, Mme Le Roy n'a pu mettre la main sur ce message électronique, explique Mediapart.
"A l'occasion des différentes auditions et des différents documents que j'ai pu avoir entre les mains, j'ai eu le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier", a-t-elle cependant dit au juge, selon le site.
La Société générale a réagi dans la nuit de dimanche à lundi en disant "s'étonner" de ces informations. Elle a fait valoir que la justice française avait à plusieurs reprises "reconnu la culpabilité pénale exclusive" de l'ex-trader.
Jérôme Kerviel avait exposé la banque à hauteur de 50 milliards d'euros lorsque l'affaire a éclaté en janvier 2008.
Jérôme Kerviel a été reconnu coupable d'avoir dissimulé ses prises de risques sur des produits financiers dérivés et définitivement condamné en mars 2014 à cinq ans de prison, dont trois ferme.
Libéré en septembre 2014 après 112 jours de détention, il purge sous bracelet électronique le solde de sa peine.
La Cour de cassation a en revanche cassé l'an dernier le volet civil de son jugement, qui lui imposait le paiement de 4,9 milliards de dommages et intérêts à Société générale. Un nouveau procès civil doit se tenir en 2016 pour établir la répartition des responsabilités dans cette perte, la banque ayant reconnu avoir failli sur le plan des contrôles.

Souvenez-vous : Le Club des copains

Wikipédia : Frédéric Oudéa, né le 3 juillet 1963 à Paris, est un banquier français.
Inspecteur des finances, il fait partie des conseillers de Nicolas Sarkozy durant son passage au ministère du Budget. Il est recruté par la Société générale en 1995. Après l'affaire Kerviel, qui frappe la banque en 2008, il est nommé directeur général. Frédéric Oudéa accède au poste de P-DG en mai 2009. En mai 2015, il quittera la présidence du groupe pour se consacrer à la Direction Générale de la Société générale, laissant ainsi la présidence à Lorenzo Bini Smaghi.Voir ci-dessous
Inspecteur des finances, il suit son supérieur Pierre Mariani voir ci-dessous et entre en 1993 au cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et de la Communication
Société générale
En 1995, Frédéric Oudéa est recruté par la Société générale. Après avoir occupé différentes fonctions à Londres et au siège français de la banque, il est nommé directeur financier en 2003. Il fait partie des successeurs potentiels de Daniel Bouton. Durant l'affaire Kerviel, ses équipes préparent l'augmentation de capital permettant de renflouer la banque. La direction générale du groupe lui est confiée en mai 2008, alors que Daniel Bouton conserve le poste de président du conseil d'administration4,7.
En mars 2009, Frédéric Oudéa fait partie des dirigeants auxquels le conseil d'administration octroie un lot de stock options (en ce qui le concerne, 150 000 titres à 24,45 euros), alors que la banque est aidée par l'État. La publicité faite à ce plan, au moment où aux États-Unis l'affaire AIG est devenue un scandale, les poussent à renoncer à ce gain exceptionnel. Fin avril 2009, Daniel Bouton annonce qu'il démissionne de son poste au conseil d'administration. Le mois suivant, Frédéric Oudéa est nommé Président-directeur général3.

Wikipédia : Pierre Mariani , né le 6 avril 1956 au Maroc, est un haut fonctionnaire, dirigeant de banque et homme politique français.
Son père est commissaire de police d'origine corse et sa mère est enseignante d'origine italienne.
Après avoir décroché une licence en droit public, Pierre Marianini est diplômé de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), puis de l'École nationale d’administration (ENA), promotion Henri François d'Aguesseau en 1982.
Il débute sa carrière comme inspecteur des finances avant d'être le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget de 1993 à 1995. Il rejoint ensuite le secteur financier privé comme dirigeant de la Société française d’investissements immobiliers et de gestion (SEFIMEG)3 de 1995 à 1997. Il dirige ensuite la Banexi puis en 1999, devient responsable des services financiers et de la banque de détail à l'international chez BNP Paribas. En octobre 2008, il est nommé administrateur délégué et président du comité de direction de Dexia4, où il s'attribue une augmentation de salaire de 30 %. En 2011, sous sa direction, Dexia annonce une perte record de 10 milliards d'euros. Le 2 août 2012, il quitte la direction de Dexia qui annonce le lendemain de nouvelles lourdes pertes au premier semestre et qui est en faillite virtuelle.
Mandats sociaux et autres fonctions

    •    Membre du Conseil d'administration d'EDF depuis 2009.
    •    Membre du Conseil d'administration de l'Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées depuis 20116.
Références
    1.    ↑ Lalibre.be - 8/10/2008 : Pierre Mariani, un proche de l'Elysée [archive]
    2.    ↑ L'Express - 6/05/2011 : Pierre Mariani, un banquier très politique [archive]
    3.    ↑ Nicolas Cori, journaliste à Libération - 7/10/2008 : Un copain de Sarkozy à la tête de Dexia [archive]
    4.    ↑ « Jean-Luc Dehaene et Pierre Mariani prennent la direction de Dexia » [archive], sur lemonde.fr,‎ 7 octobre 2008 (consulté le 11 octobre 2008)
    5.    ↑ « Pertes record pour Dexia » [archive], sur challenges.fr,‎ 9 novembre 2011
    6.    ↑ Arrêté du 21 mars 2011 [archive] publié au Journal officiel.

Wikipédia : Lorenzo Bini Smaghi est le descendant d'une famille noble de Toscane, et entre autres, il est apparenté à Robert Bellarmin. Il étudie au Lycée français de Bruxelles et obtient son baccalauréat en 1974. En 1978, il obtient une licence en sciences économiques de l'université catholique de Louvain. En 1980, il obtient une maîtrise de sciences économiques de l'université de Californie du Sud, et en 1988, un doctorat de sciences économiques de l'université de Chicago. Il est marié et a deux enfants.
Avant de rejoindre la Banque centrale européenne en 2005, il était directeur général responsable des relations financières internationales au sein du ministère de l'Économie et des Finances de l'Italie.
Le 24 juin 2011, alors que Mario Draghi est nommé président de la Banque centrale européenne, Lorenzo Bini Smaghi annonce qu'il quittera la BCE « avant la fin de l'année ». Le même jour, son nom est évoqué comme possible candidat au poste de gouverneur de la Banque d'Italie, pour succéder à Mario Draghi. Pourtant, peu de temps avant la fin du mois d'octobre 2011, c'est un autre dirigeant de la banque centrale italienne, Ignazio Visco, qui est choisi pour succéder à Mario Draghi, ce qui provoque l'irritation du gouvernement français qui perd ainsi la possibilité de nommer immédiatement un Français dans le directoire de la BCE. Le 10 novembre 2011, il annonce sa prochaine démission, sans doute en liaison avec la démission de Silvio Berlusconi devenue certaine le même jour et effective le 12. Il annonce qu'il enseignera à l'université Harvard (Center for International Affairs) à compter du 1er janvier 20125 mais pourrait devenir ministre du prochain gouvernement italien.
Le 19 janvier 2015 il prend la présidence de Société Générale.

Dans  "Le Point" - Publié le 19/01/2015 à 10:16
Lorenzo Bini Smaghi nouveau président de Société générale

" La banque dissocie la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, exercée par l'actuel P-DG Frédéric Oudéa.
De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014. © ANDREAS
La banque Société générale a annoncé lundi qu'elle allait dissocier la fonction de président, confiée à l'ancien banquier central Lorenzo Bini Smaghi, et celle de directeur général, que va continuer à exercer l'actuel P-DG Frédéric Oudéa. "Cette évolution de la gouvernance, préparée en 2014, répond aux exigences applicables aux banques européennes", précise l'entreprise dans un communiqué. Le conseil d'administration a décidé qu'il serait procédé à cette dissociation "à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires du 19 mai 2015". De nationalité italienne, francophone, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la Banque centrale européenne de 2005 à 2011. Il avait été nommé administrateur indépendant par l'assemblée générale de la Société générale en mai 2014.
Le mandat de P-DG de Frédéric Oudéa, aux rênes de la Société générale depuis 2009, se terminait cette année. "Intervenant juste après le passage avec succès du groupe dans l'Union bancaire européenne, et dans un environnement économique concurrentiel et réglementaire de plus en plus exigeant, elle permettra à Société générale de poursuivre dans la continuité la mise en oeuvre de sa stratégie et sa transformation", estime la banque. Le groupe va également proposer que soient nommés comme administrateurs le patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet, et la directrice générale de SNCF Voyageurs, Barbara Dalibard. Ils remplaceront l'actuel vice-président du conseil d'administration Anthony Wyand, et l'ex-patron de PSA Jean-Martin Folz, qui n'ont pas souhaité voir leur mandat renouvelé.


Aude Bariéty dans "Le Figaro" du 23 avril 2015 Article intitulé : La Société Générale condamnée pour avoir repris l’idée d’un étudiant
  
" Après huit ans de procédure, un ancien étudiant de l’ESC Toulouse qui accusait la Société Générale d’avoir repris son projet innovant de transfert d’argent vers l’étranger sans son accord a finalement obtenu gain de cause. La banque devra lui verser 80.000 euros de dommages et intérêts.
Une victoire définitive pour Keba Diop
, un désaveu renouvelé pour la Société Générale. La Cour de cassation a mis un point final à l’affaire qui opposait l’ancien étudiant et la banque depuis 2007 en confirmant la condamnation de la Société Générale à verser 80.000 euros à Keba Diop.
Retour sur les événements. En 2004, Keba Diop, étudiant en master à l’ESC Toulouse, présente à la Société Générale son projet «Transcompte», qui vise à faciliter les transferts d’argent vers l’étranger et à permettre aux étrangers vivant en France d’ouvrir facilement deux comptes. «Pour les étudiants qui font leurs études en France, cela leur permet de transférer et d’épargner de l’argent sur un autre compte dans leur pays d’origine» expliquait alors l’ancien étudiant, qui avait imaginé ce concept dans le cadre de son mémoire. En 2007, l’ancien étudiant a la mauvaise surprise de découvrir que la Société Générale a repris à son compte le concept de «Transcompte» sous le nom de «Votre banque ici et là-bas», sans qu’il en soit informé. Il décide alors de poursuivre la banque pour «concurrence déloyale» ainsi que «vol de propriété intellectuelle».Mais Keba Diop est débouté lors du premier procès, remporté par la Société Générale en 2012. L’ancien étudiant fait appel auprès de la Cour d’appel de Toulouse, qui lui donne raison en janvier 2014 et condamne la banque à 80.000 euros de dommages et intérêts. La Société Générale décide alors de se pourvoir en cassation, mais la Haute juridiction confirme la décision de la Cour d’appel le 31 mars 2015.
L’avocat de Keba Diop, Maître Ferdinand Djammen Nzepa, a pris acte de cette victoire en fustigeant néanmoins le montant des dommages et intérêts accordés à son client: «C’est un beau cadeau à la Société Générale», s’est-il indigné. Keba Diop, désormais ingénieur financier, a quant à lui préféré se réjouir de cette décision: «Dorénavant cet arrêt de la cour de cassation n° 14-12391 fait office de jurisprudence. Les étudiants, les porteurs de projet, les chercheurs pourront s’appuyer dessus en utilisant la notion de parasitisme pour attaquer en justice les personnes et entreprises mal intentionnées qui volent les œuvres des étudiants et ingénieurs»."

Dans "Trends Tendances" du 28 avril 2015 Article intitulé : Pourquoi certaines banques pratiquent-elles des taux d'intérêt négatifs?

" Le monde est fou, en tout cas, c'est clair pour le monde de la finance. Non seulement, les taux d'intérêt sont quasi à 0% mais en plus, dans certains cas, ils passent en territoire négatif. Fin de la semaine dernière, la banque KBC a annoncé qu'elle allait imposer un tarif négatif pour les montants très élevés déposés par de très grandes sociétés. Première question: pourquoi ces banques pratiquent-elles des taux d'intérêt négatifs même si c'est pour des grandes sociétés? La réponse, c'est qu'elles ne font que répercuter le taux d'intérêt négatif que leur facture la banque centrale européenne lorsque ces banques commerciales déposent leurs propres excédents de liquidités. La deuxième raison, c'est que les banques aiment bien les dépôts stables car ils entrent positivement en compte dans leurs ratios financiers, mais en revanche, les capitaux volants, les capitaux instables qui ne sont là que par opportunités, interviennent négativement dans le calcul de ces ratios - et c'est la raison pour laquelle certaines banques n'ont plus peur de les taxer via un taux d'intérêt négatif."
Pourquoi certaines banques pratiquent-elles des taux d'intérêt négatifs? Deuxième question: ces taux d'intérêt négatifs ne concernent que les dépôts des grandes entreprises, mais risque-t-on un jour de voir des comptes d'épargne avec un rendement négatif, après tout, la plupart des rendements actuels sont déjà proches de 0%? Bonne question à laquelle je réponds en deux étapes. Première étape: non, l'épargnant belge ne risque pas de subir un taux d'intérêt négatif, car il est protégé par la loi et le ministre des Finances qui a imposé un taux plancher de 0,11%. C'est pas énorme, mais c'est tout de même un taux d'intérêt positif. Et c'est là où j'en viens à ma deuxième étape du raisonnement: en réalité, sauf pour quelques comptes d'épargne sur Internet comme, par exemple, celui de MeDirect ou celui de PSA, la banque online de la firme Peugeot, la plupart des comptes d'épargne offrent déjà un rendement négatif. Pourquoi? Parce que les frais bancaires et l'inflation rognent la totalité du rendement. Et donc, en réalité, nous sommes en période de taux d'intérêt négatif.
Et les frais bancaires vont encore augmenter, c'est une certitude, car les marges des banques belges ne sont pas assez importantes selon la banque nationale, une banque nationale qui a d'ailleurs demandé indirectement aux banques belges de rétablir leur marge - et donc, d'augmenter les frais!
En fait, toute cette histoire de taux d'intérêt négatif veut dire que nous avons aujourd'hui une taxe sur le capital qui ne dit pas son nom - et en plus ces taux d'intérêt négatifs sont un pousse-au-crime car ils forcent ceux et celles qui ne veulent pas acheter des actions à en acheter quand même. La situation que nous vivons a un nom que les économistes connaissent bien et appellent: la répression financière. En fait, on tue à petits feux les retraités qui vivent de leurs rentes, et cela au profit -en principe- des plus jeunes actifs, mais on le fait sans le dire, cela revient à augmenter les droits de succession mais sans y toucher -c'est aussi cela les taux d'intérêt négatif- une forme de magie noire...

Dans "La Tribune" du 28 avril 2015 Article intitulé : BNP Paribas renvoyé en procès pour pratique commerciale trompeuse
Justice


" Il est reproché à la banque française de ne pas avoir respecté la garantie d'un produit d'épargne, dont la brochure commerciale laissait entendre au consommateur qu'il était sûr de récupérer son investissement, sans préciser que les frais de gestion pouvaient affecter son rendement.
Au terme d'une enquête préliminaire, BNP Paribas a été renvoyée en procès pour pratique commerciale trompeuse en lien avec le produit d'épargne "BNP Garantie Jet 3", commercialisé en 2001, a appris lundi 27 avril l'AFP de sources concordantes.
Plusieurs épargnants avaient porté plainte à partir de 2012 contre l'établissement, lui reprochant de ne pas avoir respecté la garantie qui prévoyait, au minimum, la restitution, à l'échéance, du capital investi. Or, au terme de l'investissement, soit dix ans après, la banque a restitué la somme placée sur le produit "BNPGarantie Jet 3" mais minorée des frais de gestion ainsi que des frais d'entrée dans des contrats d'assurance-vie, utilisés comme véhicules du placement.
Un couple de parfumeurs d'Alfortville (Val-de-Marne), à l'origine de la première plainte déposée par leur conseil Daniel Richard, avait ainsi récupéré 83.054 euros contre 91.469 euros investis initialement. La déduction des frais de gestion était mentionnée au contrat.
La brochure assurait la récupération de l'investissement
La brochure commerciale laissait entendre au consommateur qu'il avait la certitude de récupérer son investissement sans expliciter comment les frais de gestion pouvaient affecter le rendement de l'investissement, selon la citation directe (renvoi direct en procès sans désignation d'un juge d'instruction), a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
En retenant cette présentation, BNP Paribas a commis une pratique commerciale trompeuse, a estimé le parquet, qui a donc renvoyé la banque en correctionnelle, selon des sources concordantes. L'établissement avait été convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris le 28 septembre. Interrogé par l'AFP, BNP Paribas s'est refusé à tout commentaire.

  Romaric Godin dans "La Tribune" du 23 avril 2015 Article intitulé : L'idée choc étudiée en Islande : et si on retirait aux banques la capacité de créer de la monnaie ? ENFIN !

" Un rapport parlementaire islandais suggère de donner à la seule banque centrale le monopole de la création monétaire. Une vraie révolution, si l'idée était appliqué... Décidément, l'Islande est le pays de la créativité financière. Après avoir montré, en 2009, qu'il existait bien une alternative au transfert de la dette bancaire vers la dette publique, l'île nordique pourrait s'apprêter à réaliser une grande expérience monétaire. Le 31 mars dernier, en effet, le président du comité des affaires économiques de l'Althingi, le parlement islandais, Frosti Sigurdjonsson, a remis un rapport au premier ministre, Sigmundur Gunnlaugsson, sur la réforme du système monétaire islandais. Et c'est une véritable révolution qu'il propose.
L'absence de maîtrise de la banque centrale sur le système monétaire
Le rapport cherche en effet à réduire le risque de bulles et de crises dans le pays. En 2009, l'Islande a connu une crise très aiguë qui a fait suite à une explosion du crédit alimenté par un système bancaire devenu beaucoup trop généreux dans ses prêts et beaucoup trop inconscient dans sa gestion des risques. Ni l'Etat, ni la Banque centrale islandaise (Sedlabanki) n'ont pu stopper cette frénésie. « Entre 2003 et 2006, rappelle Frosti Sigurdjonsson, la Sedlabanki a relevé son taux d'intérêt et mis en garde contre une surchauffe, ce qui n'a pas empêché les banques d'accroître encore la masse monétaire. »
Comment fonctionne le système actuel
Dans le système actuel, ce sont en effet les banques commerciales qui créé l'essentiel de la masse monétaire, en accordant des prêts à discrétion. La banque centrale ne peut que tenter de décourager ou d'encourager, par le mouvement des taux ou par des mesures non conventionnelles, cette création. Mais la transmission de la politique monétaire aux banques n'est jamais une garantie.
Malgré la hausse des taux de la Sedlabanki, la confiance et l'euphorie qui régnait en Islande au début des années 2000 a soutenu le processus de création monétaire. Lorsque la demande existe, rien ne peut empêcher les banques de prêter. Lorsqu'elle disparaît, rien ne peut les contraindre à le faire. Et souvent, ces mouvements sont excessifs, ce qui créé des déséquilibres, puis des corrections par des crises où l'Etat doit souvent venir au secours des banques. Et lorsqu'il faut faire repartir l'activité, les banques centrales ont souvent des difficultés à être entendue.
Le cas de la zone euro en est une preuve. Il a fallu que la BCE use de moyens immenses, l'annonce d'un QE de 1.140 milliards d'euros, pour que le crédit commence à se redresser dans la zone euro et encore, de façon fort limitée pour l'instant.
Une idée ancienne
D'où cette idée centrale du rapport de Frosti Sigurdjonsson : ôter aux banques le pouvoir de création monétaire. Comme le souligne l'ancien président de l'autorité financière britannique, Aldair Turner, qui préface le rapport, « la création monétaire est une matière trop importante pour être laissée aux banquiers. »
Cette idée n'est, en réalité, pas neuve. Après la crise de 1929, des économistes étatsuniens avaient proposé en 1933 le « plan de Chicago » qui proposait d'abolir la capacité des banques à créer par elle-même de la monnaie. Il avait eu un grand succès, mais pas de traduction concrète véritable.
En 1939, l'économiste Irving Fischer, un de ceux qui avaient examiné de plus près la crise de 1929, avait proposé de transférer le monopole de la création monétaire à la banque centrale.
James Tobin, Milton Friedman et d'autres ont également réfléchi sur ce sujet. Mais la proposition islandaise, que Frosti Sigurdjonsson présente comme « une base de discussion » pour le pays, est la première proposition de passage à un autre système qu'il appelle le « système monétaire souverain. »
Décider de la création monétaire dans l'intérêt de l'économie
Quel est-il ? Le rapport indique que l'Islande « étant un Etat souverain avec une monnaie indépendante est libre de réformer son système monétaire actuel, qui est instable et de mettre en place un système monétaire de meilleure qualité. » Dans ce système, seule la Banque centrale aura le monopole de la création monétaire, aucune couronne ne pourra circuler si elle n'a pas été émise par la Sedlabanki à l'origine.
Cette dernière pourra donc faire évoluer la masse monétaire en fonction de ses objectifs « dans l'intérêt de l'économie et de toute la société. » Frosti Sigurdjonsson propose qu'un « comité indépendant du gouvernement prenne des décisions sur la politique monétaire de façon transparente. »
La Banque centrale créera de la monnaie en accordant des prêts aux banques commerciales pour qu'elles prêtent ensuite des sommes équivalentes aux entreprises et aux particuliers, mais aussi en finançant des augmentations de dépenses publiques ou des exemptions d'impôts, ou encore par le rachat de dettes publiques. Pour empêcher la création monétaire par le système bancaire, deux types de comptes auprès de la banque centrale seront créés.
Comptes de transactions et d'investissements
Les premiers seront les « comptes de transactions. » Ces comptes représenteront les dépôts des particuliers et des entreprises. Les banques commerciales administreront ces comptes, mais ne pourront pas en modifier les montants. L'argent déposé sur ses comptes ne rapportera pas d'intérêt, mais sera garantie en totalité par la banque centrale.
Un deuxième type de comptes, les « comptes d'investissements », sera créé en parallèle. Les agents économiques pourront transférer des fonds des comptes de transaction vers les comptes d'investissements. L'argent placé sur ses comptes seront investis par les banques et seront bloqués durant une période déterminée.
Les banques pourront alors proposer à ceux qui placent leur argent dans ces fonds différents types de produits, notamment des produits risqués à haut rendement. Il s'agit concrètement de séparer autant qu'il est possible l'argent du crédit. Le risque lié au crédit ne disparaît pas, mais il est limité par l'obligation de ne prêter que l'argent déposé sur ces comptes d'investissements.
Plus de Bank Runs
Pour Frosti Sigurdjonsson, ce système permettra une gestion plus réaliste de la masse monétaire non plus dans l'intérêt des agents privés, mais dans celui de la collectivité. La garantie sur les dépôts permettra d'éviter une course aux guichets (Bank Run), sans réduire, du reste, la responsabilité de ceux qui auraient investi dans des produits à risque.
Avec ce système, une séparation bancaire entre banque d'investissement et banque de dépôts n'est pas nécessaire, puisque l'activité de banque de dépôts sera garantie par la banque centrale. Du reste, la garantie implicite de l'Etat dont bénéficient les grandes banques disparaîtra d'elle-même.
Gérer la transition
Pour la transition, Frosti Sigurdjonsson propose de transférer les dépôts détenus dans les banques commerciales vers les comptes de transaction. Ce transfert se fera par l'émission d'une créance sur les banques qui sera détenue par la Sedlabanki et qui sera payée sur plusieurs années par les banques.
Ce « passif de conversion » s'élèverait à 450 milliards de couronnes islandaises, soit 3,05 milliards d'euros. Cet argent issu des banques commerciales sera donc progressivement remplacé par de l'argent issue de la banque centrale. Dans cette phase de transition, les sommes versées par les banques pourraient servir soit à réduire la dette publique, soit à réduire, si besoin, la masse monétaire, par l'annulation d'une partie des fonds versés.
Les problèmes posés
Cette proposition ne règlera certes pas tous les problèmes. Certes, les prêts seront sans doute moins importants et la croissance de l'économie sans doute moins forte. Mais le projet est d'avoir une économie plus stable et, sur le long terme, tout aussi performante. Plutôt que de voir l'économie croître de 5 % par an, puis de corriger de 3 % ; on pourrait avoir une croissance stable de 2 % par an sans à-coup...
L'indépendance du comité de la Banque centrale sera très hypothétique, car l'Etat sera une courroie naturelle de la création monétaire et un risque d'excès n'est pas, ici, à exclure, même si l'Etat peut aussi bien prétendre représenter l'intérêt général que ce comité indépendant.
Mais une ambiguïté peut ici être problématique. Les liens avec les autres systèmes monétaires classiques pour une petite économie comme l'Islande sont encore à explorer. Matthew Klein, dans le Financial Times, a souligné également que ce nouveau système ne réduit pas le risque de financement d'investissements à long terme par des investissements à court terme qui avait été à l'origine de la crise de 2007-2008.
Enfin, il ne s'agit là que d'une proposition. Le premier ministre a bien accueilli le rapport. Mais ira-t-il jusqu'à lancer un tel chambardement de grand ampleur ? Les Islandais seront-ils prêts à franchir le pas ? La discussion est, du moins, lancée."

Mark Roe dans "La Tribune" du 6 avril 2015 Article intitulé : Il ne faut pas trop écouter les banques "too big to fail"

" Les banquiers américains à la tête des établissements "too big to fail" (trop importants pour faire faillite) militent en faveur d'un assouplissement de la règlementation les contraignant à la prudence. Le régulateur aurait tort de les écouter, il doit maintenir la pression. Par Mark Roe, professeur à la Faculté de droit de Harvard
Les risques que les banques font courir au système financier continuent de faire les gros titres des journaux. Bank of America n'a pas passé les tests de stress financier de la Réserve Fédérale américaine, et les régulateurs ont émis des critiques sur les plans de financements de Goldman Sachs et de JPMorgan Chase, obligeant ces deux institutions à réviser à la baisse leurs prévisions de dividendes et de rachats d'actions. Quant à  l'intensification des activités de négociation financière de la CityBank, elle soulève des doutes sur son contrôle approprié des risques.
Ces résultats révèlent que certaines des plus grandes banques sont toujours menacées. Et pourtant, les banquiers ne cessent de répéter que la mission d'après crise consistant à renforcer la réglementation et à rendre le système financier plus sûr est pratiquement terminée ; certains brandissent même de récentes études sur la sécurité des banques pour soutenir cet argument. Alors qu'en est-il ? Les banques sont-elles encore fragiles? Ou la réforme de la règlementation post-crise a-t-elle fait son office ?
Les banques "too big to fail" avantagées sur plusieurs plans
La crise financière de 2008 a mis en lumière deux dangereuses caractéristiques dans le système financier actuel. D'abord, en cas de problème, les États renflouent les banques les plus importantes plutôt que de les laisser s'effondrer et risquer de fragiliser l'économie. Enfin, et cela est pire, être trop importantes pour faire faillite, le fameux "too big to fail" encourage les banques à grandir plus encore, d'autant que les créanciers et les partenaires commerciaux préfèrent travailler avec ces établissements bénéficiant d'une garantie implicite de l'Etat.
Les banques "too big to fail" ont des taux d'intérêt plus faibles sur la dette que leurs consœurs de taille moyenne, parce que les prêteurs savent que les obligations ou les contrats d'échange émis par de telles banques seront honorés, même si la propre banque fait défaut. Auparavant, avant et juste après la crise financière de 2007-2008, cela a permis à ces grandes banques de se doter d'un avantage correspondant à plus d'un tiers de leurs capitaux.
Ceux qui apprécient peu le renflouement de ces grosses banques sont les économistes, les législateurs et les contribuables : les petits arrangements spéciaux dont bénéficient les huiles de la finance les dérangent. Encouragés après la crise financière par une opinion publique très remontée, les régulateurs, aux États-Unis comme ailleurs, ont été largement poussés à instaurer des obligations supplémentaires, y compris de capitaux. Et d'autres évolutions règlementaires sont toujours actuellement en projet.
De nouvelles études,  publiées notamment par le Fond Monétaire International et le Government Accountability Office américain, montrent effectivement que les avantages de long terme accordé aux banques "too big to fail" comme Citigroup, JPMorgan Chase, et Bank of America sont moins importants qu'avant la crise. Ça, c'est la bonne nouvelle. La mauvaise est que les représentants des banques américaines s'appuient sur ces études pour affirmer que le phénomène du « trop important pour faire faillite » est désormais contenu. Et qu'il est maintenant temps que les régulateurs se retirent.
Les régulateurs ont intérêt à maintenir la pression
Une idée périlleuse, et pour plusieurs raisons. Pour commencer, l'étude du FMI tout comme les études similaires démontrent que la probabilité d'un renflouement nécessaire, lié aux obligations déjà émises,  est effectivement plus faible aujourd'hui. Mais aucune étude ne précise pourquoi.
Un amoindrissement du risque de renflouement pourrait exprimer la perception selon laquelle la réglementation en place serait appropriée et complète ; ou que les participants aux marchés obligataires attendent peut-être que les nouvelles règlementations comme les tests de stress achèvent de compléter l'arsenal nécessaire. Ou alors, certains investisseurs estiment que les régulateurs sont au front, et bénéficient d'un soutien politique suffisant pour mettre en place les protections supplémentaires. Ou enfin, ils estiment que l'économie est actuellement assez forte:  les banques ne feront pas faillite avant l'échéance des obligations d'ici quelques années.
La seconde raison pour laquelle les régulateurs ne devraient pas ménager leurs efforts dans la  est que l'étude se concentre sur la dette à long terme. Mais ce n'est pas là qu'il faut regarder aujourd'hui, c'est du côté de la dette à court terme.  Les opérations des grandes banques sur cette dette sont extrêmement profitables  et le règlement des opérations de négoce mieux garanti. Les traders choisissent donc les banques "too big to fail", plutôt que des institutions de taille moyenne, comme contreparties de leurs échanges à court terme, ce qui entraine l'explosion des résultats - et donc des profits - des grandes banques.
Il n'est pas aisé de mesurer le degré de stimulation sur la dette à court terme. Mais il sera très probablement très important. Le récent effort dans grandes banques, mené par Citigroup, pour convaincre le Congrès américain d'abroger une disposition essentielle de la loi Dodd-Frank sur la réforme de Wall Street et la protection des consommateurs de 2010 qui les aurait obligé à opérer la majeure partie de leurs négoces à court terme avec des affiliés distants (qui ne sont pas "too big to fail")  renforce cette interprétation.
Les banquiers prêts à prendre des risques s'ils ne craignent plus le régulateur
La troisième raison de se méfier de l'attitude banquiers si la pression du régulateur se relâche, c'est ils agiront en conséquence: ils craindront moins une faillite et seront donc plus enclins à prendre des risques supplémentaires. Cela semble avoir été le cas avant la crise financière, et aucune raison commerciale ou psychologique ne permet de penser que cela ne se reproduira pas.
Les régulateurs ne doivent pas se laisser distraire par le lobbying des banquiers ou par les études qui ne mesurent ni le rebond à court terme dont a profité le statut d'une banque "too big to fail", ni à quel point cette perception de sécurité accrue peut être attribuée à la réglementation en place et aux attentes de réglementations supplémentaires. En l'absence de telles études, les régulateurs doivent compter sur leurs seuls jugement et intelligence. Si « too big to fail » signifie aussi « trop important pour être réglementé », ce sentiment de sécurité accrue ne saurait durer très longtemps.
Traduit de l'anglais par Frédérique Destribats

Dans "Trends Tendances" Belgique du 28 mars 2015 Article intitulé : BNP Paribas Fortis a fourgué des titres grecs à ses clients

" Jusqu'à la mi-décembre 2009, malgré la chute de la Bourse d'Athènes, l'entrée de la Grèce en récession et les exhortations de Bruxelles envers Athènes, la banque BNP Paribas Fortis a continué à faire la promotion des obligations d'Etat grecques auprès de ses clients particuliers les plus frileux, de profils défensifs et même conservateurs. BNP Paribas Fortis se défend, arguant qu'il n'y "avait aucune raison de douter de l'exactitude des données ou de la solvabilité de la Grèce à ce moment-là". Fin novembre, un mail interne a pourtant donné l'alerte à divers cadres de l'entreprise, notamment en Private Banking, mais n'a pas été entendu. Cinq ans plus tard, pour les victimes, la perte oscille entre 50 à 60% de leur investissement. Lors d'un incident lié à une autre obligation grecque en décembre 2012, les courriers internes de la banque révèlent que "près de 15.000 clients" sont concernés par ces dossiers. Et dans ce nouveau cas, se trouvent aussi des particuliers au profil défensif."

Dans "Les Echos" du 23 mars 2015 Article intitulé : Le régulateur américain épingle trois banques étrangères dont BNP Paribas

" Les autorités américaines réclament à BNP Paribas, Royal Bank of Scotland et HSBC de renforcer leurs dispositifs pour faire face à une éventuelle crise sous peine de s’exposer à des mesures. En fait, les autorités préparent la prochaine crise car elles savent très bien que non seulement rien à changé mais que la réalité systémique a empiré.
Les autorités de régulation du système financier aux Etats-Unis ont jugé lundi insuffisants les plans préparés par trois banques étrangères, dont BNP Paribas, pour faire face à une éventuelle crise. Elles réclament à BNP Paribas, Royal Bank of Scotland et HSBC de renforcer leurs dispositifs sous peine de s’exposer à des mesures.
Aux yeux de la Réserve fédérale et de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l’instance fédérale chargée de l’assurance des dépôts bancaires, les plans présentés par ces trois établissements comportent des failles et des « progrès importants » sont nécessaires.
Les régulateurs pensent que ces banques pèchent par excès d’optimisme dans leurs programmes censés leur permettre d’affronter une crise sans le soutien de la puissance publique. Ils ont formulé en août des critiques similaires contre 11 grandes banques américaines. Ces régulateurs peuvent réduire les activités d’une banque passé un délai de deux ans après avoir rendu leur avis, le temps pour l’établissement concerné de rectifier les problèmes.
Source Reuters En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0204248478636-le-regulateur-americain-epingle-trois-banques-etrangeres-dont-bnp-paribas-1104674.php?TByyRdZLx0s4s87p.99"

  Emmanuel Garessus dans "Le Temps" Suisse du 23 mars 2015 Article intitulé : Pourquoi avoir recours à un conseiller médiocre?

" Le conseiller à la clientèle jouit d’une très grande estime en Suisse. Il est déterminant dans le choix des fonds de placement pour 89% des 1000 personnes interrogées lors d’un sondage d’Axa IM. Son aura dépasse de loin celle de sa banque puisque 20% des sondés disent «ne pas [s]’intéresser aux recommandations d’investissement de [leur] banque». Mais quelle est la valeur de son conseil? Le sondage ne donne aucune indication sur la qualité de ce conseil, ni sur la performance qui en résulte. Le rendement est pourtant très important. Les épargnants se disent prêts à payer pour une performance supérieure à la moyenne. La recherche en finance a pourtant révélé qu’il était illusoire d’espérer battre le marché sur le long terme. Pourquoi accorder sa confiance à un conseiller si la performance est médiocre? Et pourquoi le rémunérer?
Pour Kenneth Volpert, directeur des investissements de Vanguard en Europe, «le conseiller crée de la valeur lorsqu’il joue un rôle de coach comportemental», par exemple s’il permet d’«éviter que l’investisseur réagisse de manière inopportune et vende lors d’une phase de panique». Il peut aussi donner son avis sur les aspects fiscaux de l’investissement et «contribue au choix d’une allocation qui combine les classes d’actifs en fonction du profil de risque en y intégrant des informations utiles pour l’héritage ou la formation».
La littérature financière corrobore ce jugement. La performance ne forme qu’une partie du service, selon une étude parue le Journal of Finance, en février. Nicola Gennaioli, Andrei Shleifer et Robert Vishny montrent que les conseillers clients sont des «money doctors». L’investisseur veut être «en de bonnes mains». La finance se rapproche de la médecine. Le client connaît mal son sujet et il a besoin d’aide. Les investisseurs sont moins à la recherche d’une performance que «de confiance, d’expérience et de fiabilité», selon l’article. En effet, l’épargnant n’est pas un expert en finance. Nerveux, anxieux à l’idée de prendre des risques sur la base de ses seules connaissances, il a besoin de «sérénité», explique la recherche. La confiance n’est donc pas le fruit du rendement historique, mais une affaire de «relations personnelles, de familiarité, de communication et de pouvoir de conviction», poursuivent les auteurs.
Il convient de mesurer cette confiance si recherchée afin qu’elle soit rémunérée. Selon les auteurs, la confiance s’appuie sur deux facteurs principaux: d’une part la sécurité par rapport au risque de vol ou d’expropriation, d’autre part la réduction d’anxiété par rapport à la prise de risque. Le grand public est davantage sensible au premier aspect s’il hésite à investir en actions. Les plus fortunés sont davantage attentifs à leur perception de leurs droits légaux, selon une étude de la BCE (Financial Advice and Stock Market Participation, 2011).
Mais la confiance peut souffrir du mode de rémunération des conseillers, lequel peut les inciter, selon divers travaux académiques, à flatter leurs clients pour leur comportement erroné en bourse plutôt qu’à corriger leurs erreurs. Les clients investissent davantage et achètent des produits offrant à la banque une marge plus élevée ou les actions à la mode, selon Mullainathan, Noeth et Schoar (National Bureau of Economic Research, 2012). Le conseiller devrait faire un choix entre ses incitations de carrière et la confiance du client. Or les investisseurs dépendant fortement du conseil financier effectuent un volume de transactions supérieur et privilégient les produits qui permettent aux conseillers d’être mieux rémunérés, selon une étude de Hackethal, Inderst et Meyer.
Et en Suisse, ce type de conflit d’intérêts est-il annihilé? Chez Raiffeisen, il ressort qu’«afin d’exclure tout conflit d’intérêts déjà lors du conseil, un tarif dit unitaire s’applique au barème d’indemnisation fixée pour les produits tiers. Cela signifie que, par exemple, tous les fonds en actions sur lesquels une indemnisation de distribution est versée sont rémunérés selon le même tarif. Les seules exceptions à cette règle sont les produits propres à Raiffeisen auxquels un tarif légèrement supérieur est appliqué». Toutefois les indemnités de distribution, qui sont entièrement transparentes, sont nettement plus élevées pour les fonds en actions que pour les ETF.
Chez UBS, tant avec les mandats de gestion qu’avec la solution «UBS Advice all in fee» (des mandats de conseil où la banque fait des propositions au client, qui opère lui-même les choix), «les commissions sont perçues sous forme de taux forfaitaire (y compris frais de distribution) sur le montant du portefeuille», indique le porte-parole. Les intérêts du client et ceux de la banque sont donc alignés: «si la performance est bonne, les avoirs du client augmentent et la commission de la banque suit en parallèle. Il n’y a de la sorte «aucun intérêt à faire de l’activisme en faisant «bouger» le portefeuille afin de générer des commissions de transactions puisque le volume de ces dernières n’est plus pertinent pour la rétribution de la banque», selon la banque. Le monde du conseil est visiblement en train de changer."

Commentaire : Je pense qu'il est urgent de revenir à la véritable gestion achats/ventes des titres. Sans elle, les performances annoncées ne sont pas réalisables. Seule la gestion produit les volumes d'échanges boursiers impératifs à la crédibilité des performances annoncées, à la liquidité et à la réalité des performances. Capitaliser des chiffres comptables sans passer par leur réalisation concrète en terme financier ne mène qu' à une chaine de Ponzi et à des frais pris sur des évaluations comptables trop ubuesques.

  Dans "Trends Tendances" Belgique du 3 mars 2015 Article intitulé : Toutes les grandes banques atteignent le seuil minimal pour leurs fonds propres

" Au 30 juin 2014, le ratio de fonds propres de catégorie 1 des 98 grands établissements examinés dans ce rapport se situaient en moyenne à 10,8%, contre 10,2% six mois plus tôt, a indiqué dans un communiqué ce comité chargé de définir les règles applicables aux banques. A cette date, tous les grandes banques étudiées dans ce panel répondaient aux exigences minimales tandis que les sommes qui restaient à réunir pour atteindre les exigences plus élevées se sont encore réduites, a-t-il précisé. Les grandes banques devaient encore lever 3,9 milliards d'euros, contre 15,1 milliards six mois plus tôt, pour que toutes parviennent à l'objectif de 7% concernant leur ratio fonds propres de catégorie 1, auquel s'ajoute un coussin de capitaux supplémentaire pour les établissements "d'importance systémique", c'est-à-dire considérés comme trop gros pour faire faillite. Ces exigences, définies aux lendemains de la crise financière afin d'éviter que les contribuables ne soient obligés de voler à la rescousse des banques comme cela avait été le cas après la faillite de l'américain Lehman Brothers, doivent entrer en vigueur le 1er janvier 2019."

Dans "La Tribune" du 28 février 2015 Article intitulé : Manipulation des changes : BNP Paribas et Société Générale dans la tourmente

" Des banques françaises sont dans le viseur du régulateur des services financiers de New York (DSF), Benjamin Lawsky. Il a adressé une assignation aux banques françaises BNP Paribas et Société Générale qu'il soupçonne d'avoir manipulé les taux de devises, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources proches du dossier.
Par ailleurs, une investigation en cours de Benjamin Lawsky contre Barclays dans cette même affaire retarde actuellement un accord de l'établissement britannique avec d'autres régulateurs américains et britannique, selon les mêmes sources ayant requis l'anonymat.
Assignation adressée en décembre
L'assignation adressée, en décembre, à BNP Paribas, Société Générale, Goldman Sachs et Credit Suisse leur demande de fournir des documents liés aux opérations sur les devises, a précisé une des sources, ajoutant que M. Lawsky s'intéresse particulièrement à des "technologies spécifiques" utilisées par ces banques.
Les quatre établissements coopèrent, selon elle. Contactée par l'AFP, SocGen n'a pas réagi dans l'immédiat. Ni les services de Benjamin Lawsky, ni BNP Paribas, ni Credit Suisse n'ont souhaité faire de commentaire.
Les autorités américaines reprochent aux cambistes - des opérateurs de marché spécialistes des devises - de grandes banques d'avoir utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter de façon indue afin d'infléchir les cours des monnaies.
Barclays aussi dans le viseur...
En ce qui concerne Barclays, Ben Lawsky soupçonne la banque d'avoir eu recours à de la manipulation algorithmique, ont indiqué les sources à l'AFP. Le régulateur a ainsi décidé de ne pas s'associer à un accord en négociation entre la banque et le département de la Justice américain, le régulateur américain des marchés dérivés (CFTC) et l'autorité de conduite financière du Royaume-Uni (FCA).
Cette intransigeance du régulateur new-yorkais, qui a le droit d'octroyer ou de révoquer la licence bancaire d'une banque opérant à New York, contrecarre les projets de Barclays qui souhaite conclure un accord global, selon la source.
Benjamin Lawsky est en train de faire examiner les ordinateurs de la plateforme électronique de courtage Barx, propriété de Barclays, selon les sources. Ces "super" ordinateurs sont dotés d'algorithmes capables d'effectuer de façon automatisée des opérations très sophistiquées dans des temps extrêmement courts.
... tout comme Deutsche Bank
Les mêmes soupçons pèsent sur l'allemande Deutsche Bank, dont les ordinateurs de la plateforme d'échanges électronique Autobahn sont également scrutés, selon une des sources.
Barclays s'est toujours refusée à commenter ces informations, tandis que Deutsche Bank a déjà dit à l'AFP qu'elle coopère avec toutes les enquêtes la concernant et prendrait des mesures disciplinaires contre des individus si nécessaire.
Ben Lawsky a installé un surveillant chez Barclays et un autre chez Deutsche Bank pour contrôler leurs opérations de courtage de changes, selon les sources.
En novembre, un premier volet de l'affaire avait été refermé avec l'imposition d'une pénalité de 4,25 milliards de dollars à un groupe de banques actives sur le marché des changes comprenant JPMorgan Chase, Citigroup, Royal Bank of Scotland, UBS et HSBC."

Dans "La Tribune" du 26 février 2015 Article intitulé : Morgan Stanley réglera 2,6 mds de dollars à la justice américaine

" La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a annoncé qu'elle allait verser 2,6 milliards de dollars aux autorités américaines (soit 2,29 milliards d'euros). Cette somme doit permettre à la banque d'éviter des poursuites liées à la vente de produits financiers adossés à des crédits hypothécaires, avant la crise financière de 2007 - 2008. Il n'est cependant pas encore acquis que cet accord débouche sur un réglement définitif, précise la direction de Morgan Stanley. Ce compromis conclu avec le département de la Justice (DoJ) est en effet un accord de principe, insiste la banque, qui indique augmenter dans la foulée l'argent mis de côté pour solder les litiges en cours, à 2,8 milliards de dollars, selon un document boursier. Le paiement de cette somme "résout certaines charges que le ministère voulait porter contre l'entreprise en justice", précise la plus petite des six grandes banques américaines. Toutefois, "il n'y a pas de garantie que l'entreprise et le ministère soient d'accord sur les termes du document final", avertit Morgan Stanley. En attendant, la banque new-yorkaise a d'ores et déjà tiré les conséquences de ce compromis sur sa performance financière de l'année 2014. Elle a décidé de revoir à la baisse son bénéfice opérationnel qui diminue de 2,7 milliards de dollars. Sur l'ensemble de l'année 2014, Morgan Stanley avait annoncé en janvier avoir dégagé un bénéfice opérationnel annuel de 6,39 milliards de dollars en 2014."

Dans "La Tribune" du 24 02 15 : Article intitulé : Métaux précieux : soupçons de manipulations chez 10 grandes banques

" Forts soupçons de manipulations. Le département de la Justice et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) américaine enquêtent sur au moins 10 grandes banques pour manipulation présumée des prix des métaux précieux, rapporte lundi 23 février le Wall Street Journal, qui cite des personnes proches de l'enquête.
L'enquête porte sur le processus de fixation des cours de l'or, de l'argent, du platine et du palladium à Londres, précise le quotidien économique. Les banques concernées sont HSBC, Bank of Nova Scotia, Barclays, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, J.P. Morgan, Société Générale, Standard Bank et UBS.
Plusieurs enquêtes n'ont pas abouti
Ce n'est pas la première fois que le rôle des banques dans le processus de détermination des prix de ces matières premières est mis en cause mais les enquêtes menées jusqu'ici, notamment en Europe, n'ont pas abouti, rappelle le WSJ. Goldman Sachs, HSBC et la Sud-Africaine Standard Bank, ainsi que le groupe de chimie allemand BASF, sont également visés depuis novembre par une plainte aux États-Unis pour manipulation sur les prix du platine et du palladium. Des nouvelles méthode de fixation des prix
Dans le cadre d'une réforme générale des fixings des métaux précieux à Londres, c'est désormais le London Metal Exchange (LME) qui se charge depuis le 1er décembre de fixer les prix de référence pour le platine et le palladium, de manière plus transparente et électronique.
La méthode de fixation des prix de référence de l'argent est aussi confiée depuis l'été dernier à l'opérateur boursier CME Group et au groupe américano-canadien d'informations financières Thomson Reuters. Une nouvelle méthode pour la fixation des prix de l'or doit aussi entrer en vigueur fin mars."

Dans "La Tribune" du 23 02 15 : Article intitulé : Oxfam accuse trois banques françaises de "spéculer sur la faim"

"Le montant total des fonds gérés par les banques françaises et exposés aux matières premières agricoles s'élève aujourd'hui à au moins 3,561 milliards d'euros. L'association accuse BNP Paribas, la Société Générale et BPCE de spéculer sur les prix des matières premières agricoles via des fonds de placement, malgré des engagements pris par certaines d'entre elles en 2013. Oxfam France a publié un rapport au vitriol sur les pratiques de certaines banques françaises. L'ONG affirme lundi 23 février que "trois groupes bancaires français proposent toujours à leurs clients des outils permettant de spéculer sur les prix des matières premières agricoles: BNP Paribas, Société Générale et BPCE via Natixis". Selon les calculs d'Oxfam France, "le montant total des fonds gérés par les banques françaises et exposés aux matières premières agricoles s'élève aujourd'hui à au moins 3,561 milliards d'euros". Oxfam dénonce le fait que ces "activités toxiques mettent en péril le droit à l'alimentation de centaines de millions de personnes" et que "la spéculation galopante aggrave la volatilité des prix alimentaires".
La Société générale "spécule le plus sur la faim"
Lors de la précédente étude en 2013, certains établissements bancaires avaient pris "des engagements forts pour réduire ou stopper leurs activités spéculatives sur les matières premières agricoles", assure Oxfam France. L'ONG a fait le bilan dans son nouveau rapport.
"La Société Générale a certes fait un important effort de transparence et a globalement tenu ses promesses (en termes de non-ouverture de nouveau fonds, ndlr) mais c'est aujourd'hui la banque française qui spécule le plus sur la faim" avec un montant total de fonds actifs estimé à 1,359 milliard, rapporte Clara Jamart, une responsables de l'association.
 BNP Paribas totaliserait 11 fonds pour un montant de 1,318 milliard d'euros en 2013, et elle "n'a tout simplement pas respecté ses engagements", déclare Oxfam.
Quant au groupe BPCE - dont le montant de son unique fonds s'élèverait à 884 millions - "il était le seul à n'avoir pas fait de promesses en 2013 ; il est largement temps qu'il assume enfin ses responsabilités", juge l'ONG.
Oxfam tient à souligner que le Crédit Agricole "semble bien avoir cessé toute activité spéculative sur les marchés agricoles, mais refuse toujours de prendre des engagements fermes dans la durée".
En 2013, quatre banques géraient 2,58 milliards d'euros, selon Oxfam
En 2013, Oxfam avait dénoncé le fait que des banques françaises contrôlaient 18 fonds aux performances, totalement ou en partie, liées à l'évolution du prix des matières premières agricoles: étaient visées BNP Paribas (avec 10 fonds), Société Générale et Crédit Agricole via leur filiale commune Amundi (7 fonds) ainsi que Natixis (1). Au total, ces fonds géraient 2,58 milliards d'euros, selon l'association.

Commentaire : Sachant que la spéculation sur matières premières fait 35 000 000 de morts par an et que l'on estime à 70 000 000 de morts lors de la dernière guerre......

Dans "Bilan" Suisse du 23 02 15 : Article intitulé : 3 milliards de pertes liées aux poursuites pour Goldman Sachs

" La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a indiqué lundi avoir relevé son estimation des pertes liées aux poursuites judiciaires à 3 milliards d'euros, dans un document transmis au gendarme boursier américain, la SEC.
Ce chiffre, qui correspond au montant maximum que la banque pourrait avoir à verser en plus de l'argent déjà mis de côté en prévision des frais judiciaires, se situait à 2,5 milliards d'euros en novembre.

L'établissement financier "est impliqué dans un certain nombre de procédures judiciaires, réglementaires et arbitrales concernant des problèmes relevant de la conduite des activités de l'entreprise", souligne Goldman Sachs dans ce document.
"Nombre de ces procédures sont dans les phases préliminaires et dans nombre de ces cas, le montant des dommages réclamés est indéterminé", est-il ajouté.
Cette estimation n'inclut pas les éventuels frais liés à une poursuite lancée par un fond souverain libyen, qui accuse la banque d'avoir abusé de ses responsables inexpérimentés, ou aux investigations menées par un comité gouvernemental chargé d'enquêter sur le rôle des banques dans la création de produits financiers adossés à des prêts hypothécaires à l'origine de la crise financière.
Goldman Sachs avait annoncé en janvier n'avoir provisionné que 754 millions de dollars en 2014 (-21,5% sur un an) en cas d'accords éventuels sur des litiges alors que ses rivales s'acquittaient de milliards de dollars."

 Dans "La Tribune" du 16 février 2015 Article intitulé : BNP Paribas reconnaît avoir commis des erreurs juridiques comme éthiques

" Une "sonnette d'alarme". Voici comment Jean Lemierre, président de BNP Paribas, a représenté l'amende de 8,9 milliards d'euros prononcée en 2014 par les autorités américaines à l'encontre de la banque française. Interrogé par le Financial Times, le numéro un du groupe a reconnu que cette expérience a provoqué une "réorganisation massive" des fonctions de contrôle du groupe. Cela répond à une nouvelle nécessité, puisque "le monde a changé" et que, dans le nouveau contexte, l'approche légaliste jusqu'à présent adoptée par les banques ne suffit plus. L'éthique doit être respectée au-delà des règles Les "standards éthiques" doivent désormais être intégrés et respectés autant que les règles, imposant un changement de culture, estime notamment Jean Lemierre. En concluant entre 2002 et 2013 des transactions en violation des sanctions adoptées par les États-Unis à l'encontre de pays considérés comme terroristes ou génocidaires, BNP Paribas a échoué sur les deux fronts. "Une erreur, une grosse erreur même je dirais, a été commise, qui n'aurait pas dû avoir sa place dans la culture de BNP Paribas", selon le président du groupe, pour qui il est "crucial" de remédier à ce genre de "difficultés au-delà de la situation américaine". BNP Paribas est ainsi le premier prêteur non américain à avoir transféré à ses entités new-yorkaises les procédures de contrôle et d'agrément pour toutes les transactions en dollars, affirme Jean Lemierre. Jusqu'à présent, la plupart des contrôles étaient effectués au niveau local, par exemple à Paris, Singapour ou Genève, explique le FT. Jean Lemierre exclut que ce choix puisse se traduire en un désavantage concurrentiel, en rendant ces transactions plus coûteuses en temps et en argent.

 

Matthieu Hoffstetter dans "Bilan" Suisse du 13 février 2015 Article intitulé : Des fichiers Falciani aux révélations SwissLeaks
   
" Depuis le 8 février, c'est un déferlement: le Consortium International des Journalistes d'Investigation (ICIJ), qui a déjà diffusé les dossiers Offshore Leaks en 2013 et Luxleaks en 2014, a publié, dans les pages et sur les sites des médias des 160 journalistes membres de cette organisation, une vaste quantité d'informations sur les comptes détenus au sein de la filiale suisse de HSBC. La lumière est faite sur des agissements douteux, des trafics, des actes de fraude fiscale, voire des filières de financement du terrorisme: la vérité triomphe! Oui, mais... Car il y a un «mais». Derrière l'habile marketing et le nom «SwissLeaks» se trouvent en fait des données volées en 2008 par l'informaticien Hervé Falciani alors employé par HSBC. Ce qui était jusqu'à récemment «le fichier Falciani» ou «le fichier HSBC» est soudainement devenu «SwissLeaks». Mais il n'y a pas que le nom qui ait changé, le fichier aussi. Ce sont nos confrères du quotidien français Le Monde qui ont récupéré le fichier. Or, il semble que le nombre de noms soit passé de 127'000 à 106'000.
Car entre la saisie du fichier détenu par Hervé Falciani le 20 janvier 2009 et son obtention par les médias, les données ont été modifiées: notre confrère du magazine français Le Point, Ian Hamel, détaillait voici quelques semaines le parcours du fichier Falciani, notamment dans les mois compris entre la saisie par la gendarmerie française et les listings remis aux autorités suisses le 21 janvier 2010. Il établit clairement que la version remise à la justice suisse est une version modifiée. Il ne s'agit absolument pas de remettre en cause le travail remarquable effectué par les journalistes associés au sein du Consortium: ils ont épluché pendant des mois les données contenues sur les fichiers et ont sans le moindre doute raison de dénoncer les malversations et actes délictueux qui ont été commis.
Mais ne serait-il pas plus honnête de préciser que ces fichiers sont partiels, issus d'une source qui a pu les modifier pendant plusieurs années avant de laisser les médias en avoir connaissance? La réponse de nos confrères du quotidien Le Monde est étonnante: «L'authenticité des document a été certifiée par les contrôles effectués par l'administration fiscale, et de leur côté les enquêteurs ont confirmé l'exactitude des informations», affirme notre consoeur Anne Michel dans un chat proposé par le média français aux internautes lundi 9 février. La même administration fiscale française qui, lors de l'affaire Cahuzac, s'était contentée de questions extrêmement vagues à son homologue suisse et avait alors blanchi celui qui était encore ministre délégué chargé du Budget?
Or, à l'exception du sénateur UDI du Gers Aymeri de Montesquiou, dont le nom «est associé, dans les fichiers de la banque à un compte numéroté ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994» (et qui a rapidement démenti «avoir un compte à l'étranger»), presque aucun nom d'homme politique français n'apparaît.
Pourtant, nombre de leurs proches sont cités, comme Jean-Charles Marchiani, ancien préfet et député européen entre 1999 et 2004. Troublant alors que plusieurs affaires politico-financières ont surgi ces dernières années.
Où sont donc passés les 21'000 noms manquants? Peut-être s'agit-il de personnes ayant détenu tout à fait légalement un compte dans cet établissement bancaire. Mais les incohérences sur les chiffres et les différences entre les fichiers saisis par les enquêteurs français et ceux que les journalistes ont pu consulter jettent un doute sur les données. Il apparait donc clairement que les données SwissLeaks et les fichiers Falciani ne sont pas identiques. On attend de nos confrères membres du Consortium qu'ils finissent donc de sortir les affaires troubles du fichier dont ils disposent. Mais s'ils veulent que leur travail soit complet et unaninement loué, il faudra alors admettre que les données sont incomplètes. Ou se lancer dans la recherche des 21'000 noms manquants....

Ian Hamel dans "Le Point" du 13 février 2015 Article intitulé : Éric de Montgolfier : "Des noms ont été retirés des listings de HSBC"
 
" Éric de Montgolfier, aujourd'hui retraité, reste assez dubitatif lorsque SwissLeaks présente Hervé Falciani, ancien informaticien de la banque HSBC Private Bank (Suisse) à Genève, et ancien croupier au casino de Monaco, comme un lanceur d'alerte. "C'est le parquet de Nice qui, sur la demande de la Suisse, a saisi le matériel informatique en perquisitionnant chez le père d'Hervé Falciani. Ce n'est pas lui qui a pris l'initiative de me l'apporter", rappelle l'ancien magistrat. Le 16 juillet 2013, Hervé Falciani a pourtant prêté serment au Sénat, affirmant : "J'alerte le procureur Éric de Montgolfier sur l'intérêt de ces informations pour la préservation de nos intérêts fondamentaux."
Soupçonné d'avoir tenté de vendre des données bancaires à l'étranger, Hervé Falciani est interrogé par la police judiciaire suisse le 22 décembre 2008. Mais laissé en liberté, il s'enfuit aussitôt dans le sud de la France. La justice helvétique lance une demande d'entraide judiciaire au tribunal de grande instance de Nice. Le 20 janvier 2009, la brigade de recherches de la gendarmerie de Menton saisit les deux ordinateurs d'Hervé Falciani, domicilié chez ses parents à Castellar. Mais le procureur Éric de Montgolfier, qui a saisi les listings, ne les garde pas longtemps. "Le ministère de la Justice a rapidement récupéré ce dossier. Je n'ai pu conserver que la partie qui concernait Nice, c'est-à-dire seulement les éventuels fraudeurs fiscaux établis dans mon ressort", souligne-t-il. Le nom de Jean-Marc Marchiani disparaît
En juillet 2013, le député socialiste Christian Eckert, rapporteur général de la commission des Finances, de l'Économie générale et du Contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale, auteur du rapport sur "le traitement par l'administration fiscale des informations contenues dans la liste reçue d'un ancien salarié d'une banque étrangère", s'étonne à son tour du "dépaysement du dossier HSBC de Nice vers Paris à la fin de l'année 2010, à la demande, semble-t-il, des autorités nationales. Il s'interroge sur le délai constaté avant que le parquet de Paris n'ouvre fin avril 2013 une information judiciaire". Éric de Montgolfier a tout de même le temps de pointer le nom de l'ancien préfet Jean-Charles Marchiani, un proche de l'ancien ministre Charles Pasqua. "Lors d'une réunion sur ce dossier à la direction des affaires criminelles et des grâces, j'ai effectivement pu constater que son nom avait été retiré des fichiers HSBC. Quand je me suis étonné de cette omission auprès de la gendarmerie nationale qui avait établi la liste des titulaires de comptes, il m'a été répondu qu'il s'agissait d'une erreur", déclare l'ancien procureur au Point.
La clientèle du Crédit commercial de France
Contacté cette semaine par mail après la publication dans la presse de la liste de noms de Français possédant des comptes apparemment non déclarés chez HSBC Genève, Éric de Montgolfier s'étonne de la divulgation de certains noms "mais pas de tous. Pourquoi ce tri ? Bien des questions appellent encore des réponses". En effet, SwissLeaks ne donne aucun nom d'hommes politiques français. C'est d'autant plus surprenant que les listes de HSBC Genève datent de 2006-2007. Or, en 2005, la multinationale avait absorbé le Crédit commercial de France (CCF), une banque qui avait la réputation de draguer les politiciens, notamment dans le sud de la France (le CCF avait précédemment absorbé la Caisse de crédit de Nice).
"Je partageais de nombreux clients français avec HSBC, qui avait repris en 1999 la Republic National Bank of New York d'Edmond Safra. Tout le monde sait à Genève que cette banque comptait 15 à 20 % de Français. Or, sur plus de 100 000 noms, SwissLeaks évoque moins de 3 000 noms. C'est pour le moins surprenant. Aurait-on soustrait certains clients ?" se demande l'ancien patron d'une banque genevoise.

Edouard de Mareschal dans "Le Figaro" du 12 février 2015 Article intitulé HSBC : Hervé Falciani promet des «surprises» au cours de la journée
   
" Les révélations relatives à l'affaire Swissleaks sont loin d'être terminées, selon Hervé Falciani, l'ancien informaticien qui a extrait les listings de clients de la HSBC private bank. «Au cours de la journée, vous allez avoir des surprises», répond-il à Thomas Sotto qui lui demande s'il reste des révélations à venir concernant les listings HSBC. Hervé Falciani est à l'origine de révélations sur un vaste système d'évasion fiscale couvert et encouragé par HSBC private bank. Selon les listings récupérés par l'ex-informaticien, plus de 180,6 milliards d'euros ont transité par les comptes de cette filiale suisse de HSBC entre 2006 et 2007. Plus de 106.000 clients et 20.000 sociétés offshore seraient impliqués dans le scandale. Selon Le Monde, plusieurs personnalités françaises ont bénéficié d'un compte non déclaré dans cette filiale suisse, comme l'humouriste Gad Elmaleh (dont la situation a depuis été régularisée), l'entrepreneur Jacques Dessange et Arlette Ricci, héritière de la fondatrice de la maison de couture Nina Ricci. «Le pouvoir de l'argent corrompt les gouvernants» Sur BFM, l'ex-informaticien renouvelle ses accusions contre les banques françaises. Selon lui, elles seraient impliquées dans un système de fraude «toujours en place, s'adaptant de mieux en mieux aux contrôles». Il affirme que les révélations de ces derniers jours ne sont que «la partie émergée de l'iceberg». «Si on tire les fils vers toutes les sociétés concernées, ça va être un nouveau raz-de-marée», promet-il. La fraude fiscale ne constitue pas l'infraction la plus grave du système HSBC, estime Hervé Falciani. «On parle du blanchiment, et le pire c'est le noirciment. Quand vous noircissez, vous exercez votre contrôle de l'argent. Vous pouvez corrompre. Si vous ne contrôlez pas la banque, c'est la banque qui vous contrôle. C'est le pouvoir de l'argent qui corrompt les gouvernants, ceux qui font nos lois».
En France, l'enquête a été émaillée d'obstructions, dénonce l'informaticien. «Il y a des colonels de gendarmerie qui ont été placardisés, parce qu'ils ont aidé à ce que des enquêtes soit créées ici», assure-t-il sur BFM. Hervé Falchiani dénonce également des entraves politiques. Il accuse Michel Alliot Marie, alors ministre de la justice, d'avoir essayé de «détruire les preuves» en 2008 lorsqu'elle a demandé la remise des fichiers originaux à la Suisse. Mais le procureur Eric de Montgolfier, saisit du dossier, avait refusé de se dessaisir du dossier. «Quand on essaye de détruire des preuves et qu'on est justement un garde des Sceaux, c'est dramatique», estime Hervé Falciani. «En envoyant les originaux en Suisse, c'est exactement ce que ça veut dire».

Romaric Godin dans "La Tribune" du 12 février 2015 Article intitulé : La Suède instaure un taux de refinancement négatif

" En termes de politiques monétaires, la Suède est décidément très créative. C'est là en effet que la première banque centrale de l'histoire a été créée en 1668. Et c'est là que ce jeudi 12 février 2015, cette même Banque de Suède (Sveriges Riksbank) a instauré un taux négatif de refinancement de 0,1 %. Cette fois, la Suède n'a pas inventé cette mesure : elle a été utilisée par la Banque Nationale Suisse (BNS) (il est actuellement à -0,75 %), mais le mouvement a surpris tout le monde car il est très rare. L'arme atomique de la Riksbank On connaît les taux de dépôt négatifs qui font payer aux banques qui veulent déposer des fonds auprès des banques centrales. Il est utilisé désormais très largement. La BCE impose ainsi une « taxe » de 0,20 % aux dépôts. Au Danemark, ce taux est de -0,75 %, en Suède, il est de -0,85 %. Logiquement, les observateurs s'attendaient à ce que la Riksbank aille plus loin encore dans le taux de dépôt négatif. Elle a préféré une autre voie : un taux de refinancement de -0,1 %. Autrement dit, lorsqu'une banque viendra demander 100 couronnes à la Riksbank, elle repartira avec 100,1 couronnes. C'est donc de la véritable création monétaire ex nihilo sans contrepartie, une arme bien plus puissante que l'assouplissement quantitatif (QE) qui, in fine, est neutre, puisque la dette rachetée doit être remboursée. Ceci dit, la Riksbank a aussi annoncé un QE : un programme de rachat de 10 milliards de couronnes (environ 1,04 milliard d'euros). Et la Riksbank promet qu'elle est prête à faire plus, si nécessaire. La problématique suédoise est aujourd'hui principalement celle de sa monnaie. La couronne suédoise, depuis 2002, évolue librement sur le marché des changes. Compte tenu de la forte croissance du pays et de sa solidité financière, beaucoup d'investisseurs voient dans la monnaie suédoise une position de repli pour se protéger contre la baisse de l'euro. Le risque est donc de voir la couronne s'apprécier fortement. Après l'annonce de l'assouplissement quantitatif de la BCE, le 22 janvier dernier, la couronne suédoise avait gagné jusqu'à plus de 2 %, avant de revenir à son niveau d'avant cette annonce. Pourquoi alors avoir agi aussi fortement alors que la couronne n'est pas sous pression ? La Riksbank ne veut prendre aucun risque. Certes, la croissance du pays est forte : 2,3 % au troisième trimestre, sans doute 2,7 % cette année, selon la banque centrale et 3,3 % en 2016. Mais le moteur des exportations reste à l'arrêt et le risque est qu'en cas de forte appréciation de la couronne, les exportations suédoises perdent du terrain. A cela s'ajoute une deuxième donnée : l'inflation. En janvier, elle était sur un an, à - 0,3 %. Si ce taux reste durablement négatif, les marges des entreprises demeureront sous pression et la croissance suédoise reste (relativement à sa force) peu créatrice d'emploi, le taux de chômage demeure à 7,8 %. La Riksbank ne peut donc, là non plus, ne prendre aucun risque. Dernier élément qui explique le choix : la guerre des monnaies. Chacun tente « d'exporter » chez l'autre sa déflation en dépréciant sa monnaie. La BCE veut peser sur l'euro. La banque nationale suisse (BNS) a levé son taux plancher, mais tente désormais de stopper l'appréciation du franc par des interventions ponctuelles et une politique très agressive de taux négatifs. Le Danemark a fait savoir qu'il défendrait coûte que coûte l'ancrage de sa couronne sur l'euro et la banque centrale danoise a déjà pris des dispositions en ce sens. Bref, la Riksbank avait toutes les raisons de penser que la couronne suédoise était la prochaine position de repli des investisseurs. Elle a voulu frapper fort pour les décourager. Sera-ce efficace ? La Riksbank a, en tous cas, placé la barre très haut. Et l'euro, après l'annonce gagnait près de 1,2 % et passait les 9,6 couronnes, du jamais vu depuis août 2010 ! Dans l'immédiat, le pari semble donc réussi, compte tenu de l'effet de surprise.

  Florence Autret dans "La Tribune" du 12 février 2015 Article intitulé : Régulation des marchés : comment Bruxelles a pris un virage à... 90 degrés

Pour que la confiance revienne et que le flux des investissements reprenne, il faut éviter une situation où l'industrie des services financiers serait constamment mise à l'index », déclarait récemment Jonathan Hill - Lord Hill - au Daily Telegraph. Tout est dit. Le monde de la finance ne s'y est pas trompé et observe déjà un changement d'attitude de Bruxelles à son égard.
« La Commission vient de s'installer, mais les premiers signes sont plutôt prometteurs », explique Simon Lewis.
« Lord Hill est un homme politique très différent de Michel Barnier et sa feuille de route n'est pas la même non plus », ajoute le directeur général du principal groupe de pression bancaire, l'Association for Financial Markets in Europe (AFME). MDR Comment encore se taire quand c'est le groupe de pression bancaire qui fixe, directement ou indirectement, la feuille de route des politiques européennes. Ce conservateur de l'ombre, qui a toujours joué au second plan sur la scène politique britannique, a déjà imposé à Bruxelles un style différent de son prédécesseur : plus détendu, plus pragmatique et certainement moins « régulationiste ». Et la crise déjà oubliée ? Et le fait qu'aucune réglementation efficace n'ait été votée ? Et alors que son prédécesseur avançait à marche forcée pour réaliser l'impressionnant programme législatif du G20, lui doit apporter sa pierre à l'édifice du « retour de la croissance », la priorité absolue de Jean-Claude Juncker, le président de l'exécutif européen. Sa mission : relancer la machine financière... sans la laisser redevenir folle. MDR Tout cela sans régulation...
C'est toute l'approche réglementaire de Bruxelles qui est modifiée par ce nouveau programme.
« La vision de stabiliser le système à tout prix n'est plus celle qui prime, d'autant plus que l'on commence à observer les effets des législations adoptées ces dernières années », explique Judith Hardt, la directrice du Swiss Finance Council. Cela contredit ce qui écrit ci-dessus.
Banquiers et assureurs lui font passer un message unanime : les nouvelles règles de capitalisation et de liquidité sont un frein au crédit et à l'investissement sur les marchés. Bruxelles va donc commencer par agir sur la réglementation adoptée récemment et qui, pour entrer en vigueur, doit être complétée par 400 textes d'application, dont 200 prévus en 2015. « Des marges de manoeuvre existent », assure-t-on à Bruxelles, pour faire en sorte par exemple que les assureurs et les fonds de pension cessent de se détourner des marchés d'actions ou des obligations corporate (d'entreprise). Or la Commission a le dernier mot sur ces mesures souvent très techniques, préparées par les agences de régulation. « Les problèmes de l'Europe sont vraiment structurels. Le grand défi sera de mieux connecter les réserves d'épargne disponibles avec les circuits de financement de long terme », résume Simon Lewis. La crise a freiné l'appétit des investisseurs pour le risque. Elle a également aggravé la fragmentation des circuits de financement. Au pire moment de la crise, fin 2012, les entreprises italiennes, espagnoles, portugaises et grecques étaient pratiquement coupées de tout accès aux financements de marché, pendant qu'en France, en Allemagne ou en Belgique, tout allait bien. D'où l'idée de remettre sur le métier le vieux chantier d'un vrai marché intérieur des services financiers, qui avait été laissé de côté après 2008 pour rapprocher et abaisser les coûts de financement. Mi-février, Lord Hill lancera une large consultation sur la création d'une « union des marchés de capitaux » (UMC), qu'il est censé mettre sur pied en cinq ans. Pour l'instant, le projet a plutôt l'allure d'un catalogue de mesures. Certaines des idées d'ores et déjà avancées ont un goût de déjà-vu : développer le capital-risque et le placement privé, simplifier les formalités de publication pour les émissions obligataires, harmoniser la fiscalité des obligations et des actions (encore défavorisées). « C'est un projet de marché unique classique », reconnaît une source européenne. La titrisation, mais avec tact et modération ?
Sauf que s'y ajoute cette fois l'idée qu'il faut organiser la mue du financement de l'économie européenne, basée sur le crédit bancaire, vers un modèle plus américain, où les marchés jouent un rôle plus important. L'un des mots clés de cette entreprise sera la titrisation, autrement dit la transformation des crédits bancaires en titres négociables, qui permet de soulager les bilans bancaires. En transférant les risques aux clients contre une rémunération qui ne tient absolument pas compte de ce risque ni même de l'absence d'information réelle sur ce même  risque. Contrairement à ce que l'on a vu aux États-Unis en 2007 et 2008, les taux de défaut sur les produits titrisés en Europe sont très bas... mais le marché est totalement sous-développé et encore inférieur de 50 % à ce qu'il était avant la crise. La BCE a créé un appel d'air l'an dernier en annonçant un programme d'achat de valeurs mobilières adossées à des actifs (ABS, pour asset-backed securities). Et l'industrie a déjà développé un label. L'équipe de Hill cherche, elle, à voir comment encourager la création de véhicules paneuropéens, pourquoi pas d'une « nouvelle classe d'actifs de haute qualité », indique une source européenne.
« La titrisation est un moyen de réconcilier l'intermédiation bancaire avec le financement de marché. Mais il faut résister à la tentation de reprendre les mauvaises habitudes, par exemple en ajoutant une couche de transformation supplémentaire, en créant plusieurs tranches de financement au passif des véhicules de titrisation », avertit Christophe Nijdam, secrétaire général de l'ONG Finance Watch.
Sur ces produits, « la clé est la confiance des investisseurs », confirme Simon Lewis. Or étendre cette technique au financement des PME achoppera sur un obstacle : l'existence de 28 régimes de faillite qui transforment l'évaluation des risques de crédit sur des portefeuilles transnationaux en véritable cassetête. La création d'un régime de faillite plus unifié flotte depuis une bonne vingtaine d'années, sans que personne n'ait jamais osé s'y attaquer jusqu'à présent. « Il faudra voir si Lord Hill en fait une priorité, car ce n'est pas le sujet sur lequel il peut s'attendre à avoir des résultats le plus rapidement », souligne le directeur de l'AFME. Christophe Nijdam, lui, avoue son « scepticisme » quant à la capacité des Européens à développer un marché de la titrisation des prêts aux PME. « Déjà aux États-Unis, un marché financier monolingue et monoculture, cela n'est pas convaincant. Si en plus vous ajoutez la complexité européenne, cela devient un défi supplémentaire », dit-il. L'ONG a des réserves plus fondamentales sur la nouvelle orientation de la Commission.
« Au niveau politique, le message est désormais : pour financer la croissance, il faut arrêter d'ennuyer nos amis banquiers. Or dire que la régulation empêche le financement de l'économie est inexact », déplore Christophe Nijdam. En clair, les banques ont remis les politiques au pied.
La question structurelle ne serait pas tant le manque de crédit que la faiblesse de la demande induite notamment par la croissance des inégalités, qui est elle-même allée de pair avec la financiarisation de l'économie. En d'autres termes, la taille des marchés et le volume de crédit en circulation dans l'économie seraient des problèmes en soi. Or le total des actifs financiers mondiaux égale dix fois la production de richesse et croît à une vitesse vertigineuse : il est passé de 200 trillions de dollars en 1990 à 600 en 2010 et devrait atteindre 900 en 2020. En valorisation comptable mark-to-market, ok mais en prix financier et valeur économique ?

Dans "Boursorama" du 10 février 2015 Article intitulé : Dans un livre-enquête à paraître ce mercredi, les militants altermondialistes d'Attac et du site Basta! dénoncent la mainmise du monde de la finance sur la politique.

" Lobbying, logique de pantouflage, consaguinité... Le livre dénonce le contrôle de la finance sur le politique.
Sept ans après la crise et les promesses de régulation, "Le livre noir des banques" dresse un sombre panorama du secteur financier. Et la France n'est pas épargnée. "Nous avons voulu déconstruire le discours ambiant qui consiste à dire que 'tout va bien, les banques sont rentrées dans l'ordre, elles ont été réformées...' Nos analyses nous conduisent à penser que c'est faux", explique Dominique Plihon, porte-parole d'Attac qui a supervisé l'ouvrage sur lequel une dizaine de journalistes et économistes ont travaillé.
Pour l'économiste altermondialiste, qui juge la loi bancaire française "minimaliste", les nouvelles réglementations bancaires (baptisées Bâle III) ont favorisé le développement du "shadow banking", la finance de l'ombre qui échappe à la régulation.
"Depuis sept ans, quasiment rien n'a changé, il y a eu un blocage de toutes les réformes notamment du fait du lobby bancaire" et à cause des "logiques de pantouflage entre l'administration et le secteur bancaire", dénonce Agnès Rousseaux, autre coordinatrice de l'enquête. Le secteur financier européen emploie au moins 1.700 lobbyistes, un chiffre à comparer aux 400 fonctionnaires traitant de la régulation des marchés financiers, soit un fonctionnaire pour quatre lobbyistes, estime le livre. Face à eux, un seul lobby, Finance Watch, fait contrepoids. Côté français, l'enquête souligne qu'environ un quart des inspecteurs des finances (administration rattachée au ministère) "actifs" travaillent dans le secteur de la banque ou de l'assurance. En 2012, plus de 300 énarques travaillaient dans le secteur financier, soit plus que dans n'importe quel ministère, relevait déjà l'analyste Christophe Nijdam, désormais secrétaire général de Finance Watch, dans son ouvrage "Parlons banque".
"Quand vous êtes inspecteurs des finances, à partir de 40 ans, vous plafonnez dans votre carrière. L'une des suites possibles est d'aller pantoufler dans une banque. Or, on ne mord pas la main qui nous donnera à manger, demain", estime Agnès Rousseaux.
Pour les auteurs, cette "consanguinité", explique non seulement le blocage de réformes européennes telle la séparation bancaire (entre banque de détail d'un côté, et banque d'affaires), mais aussi une forme d'impunité.
"Aux États-Unis, les banques ont écopé de 150 milliards de dollars d'amendes liées à la crise. En France, les sanctions sont dérisoires par rapport au coût pour la société des agissements dangereux de ces acteurs", dénonce Dominique Plihon. Les associations avancent certaines propositions comme la nomination d'un procureur européen qui serait chargé de poursuivre "abus, fraude, arnaque, et conflit d'intérêt".
"Ce sont les établissements bancaires, avec les grands cabinets d'audit, qui ont fait des paradis fiscaux ce qu'ils sont aujourd'hui. Ils tiennent la plume des législateurs, jouent un rôle de courtiers de l'évasion fiscale, amenant au plus offrant, juridiquement ou fiscalement, leur riche clientèle", soulignent les auteurs.
Estimant à 6.000 milliards d'euros les avoirs cachés dans des paradis fiscaux, l'enquête estime que "l'Europe est l'économie la plus touchée par l'évasion fiscale". Et "c'est la France qui paierait le tribut le plus élevé", ajoute l'enquête, publiée au beau milieu des révélations "SwissLeaks", qui mettent au jour un système d'évasion fiscale orchestré par la filiale suisse d'HSBC.
"Les banques organisent de manière industrielle l'évasion fiscale, pour un manque à gagner estimé par la Cour des comptes entre 60 et 80 milliards d'euros chaque année", dénonce Dominique Pilhon d'Attac.
"La première réaction de la Commission européenne à Fatca (la réglementation américaine qui permet au fisc d'obtenir des données bancaires à l'étranger) a été de demander à ce que les banques européennes n'y soient pas soumises", renchérit Agnès Rousseaux. Pour eux, la séparation bancaire constituerait une première solution: "cela réduirait la taille des banques et donc leur pouvoir financier et politique", pense Dominique Plihon.

 Dans "Boursorama" du 10 février 2015 Article intitulé : Pictet introduit à son tour des taux négatifs

" Le groupe bancaire Pictet appliquera dès le mois de mars un taux d'intérêt négatif de 0,75% pour ses gros clients, dans le sillage des récentes décisions de la Banque nationale suisse (BNS). Cette nouvelle règle concerne les clients institutionnels importants, a indiqué mardi à AWP une porte-parole de la banque genevoise, confirmant une information de l'agence Reuters.
Les taux négatifs s'appliqueront à partir d'un montant de 1 mio CHF. Pictet précise avoir adapté ses taux d'intérêt "aux conditions du marché". L'entrée en vigueur au 1er mars doit permettre aux clients concernés de "considérer les options s'offrant à eux pour optimiser la détention de leurs actifs" et de "prendre des dispositions". Pictet est le troisième gestionnaire de fortune de Suisse, derrière UBS et Credit Suisse. Les deux grandes banques ont introduit également des taux négatifs, au même titre que la Banque cantonale de Zurich (ZKB), Lombard Odier et Safra Sarasin."

Mathilde Golla dans "Le Figaro" du 10 février 2015 Article intitulé : Évasion fiscale: la France encore accusée d'avoir falsifié la liste HSBC
   
" Un journal suisse affirme que «le contenu de la célèbre liste HSBC ou liste Falciani a bien été modifié». Le ministre du Budget a toutefois remis en cause ces affirmations. La Suisse réaffirme que la célèbre liste Falciani contenant les noms de potentiels évadés fiscaux français en Suisse a bien été falsifiée en 2009 par les autorités françaises. L'Office fédéral de la police suisse aurait publié un rapport à charge contre la France, croit savoir le journal suisse l'Agefi (distinct de son homonyme français). Le quotidien financier, qui dit avoir consulté le rapport, est affirmatif: «L'Agefi est aujourd'hui en mesure d'affirmer sans conditionnel que le contenu des listes a bien été modifié».
Au micro de France Info, Bernard Cazeneuve a toutefois remis en cause ces affirmations. «Tous les éléments d'investigation dont nous disposons montrent que L'Agefi à tort», a déclaré le ministre du Budget. Ce dernier a cité un rapport parlementaire de juillet 2013, qui démentait déjà ces accusations. Le rapporteur général de la commission des Finances, Christian Eckert, avait en effet mené une enquête sur la célèbre «liste HSBC» ou «liste Falciani». A l'issue de ses investigations, le député PS a publié un rapport cet été où il avançait notamment que le fisc français «n'a pas ménagé ses efforts» et a fait ce qu'il a pu avec les moyens à sa disposition. Eric Woerth, implicitement mis en cause puisqu'il était ministre du Budget lors de l'apparition de la liste, avait en outre qualifié ces accusations de «procès stupide»: «Comment peut-on croire qu'un ministre se munirait de sa gomme et examinerait s'il efface ou non tel ou tel patronyme? Il faudrait cesser de considérer que nous avons une administration bananière!». Doutes récurrents sur un filtrage des listes De son côté, le quotidien suisse cite le rapport de l'Office fédéral de la police daté 25 août 2010 qui «énumère les ‘incohérences' découvertes sur les copies remises» par la France à la Suisse. Bercy avait en effet remis en janvier 2010 à la Suisse des copies des listings sensibles obtenus un an plus tôt sur les ordinateurs de l'ex-informaticien de la banque HSBC.
Des doutes sur un possible filtrage des fichiers ont déjà été évoqués. Les documents contenaient des données sur 8.993 comptes de Français domiciliés en France or au final, le fisc a traité 3000 dossiers environ. Une différence que les autorités avaient expliquée par l'élimination des doublons puis celle des dossiers, près de la moitié, car «les encours des comptes étaient nuls ou négatifs». Un argument qui fait polémique. Des soupçons sur le retrait de noms de personnalités pèsent, notamment, le nom de Patrice de Maistre, à l'époque gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et employeur de Florence Woerth, épouse du ministre du Budget Eric Woerth.

Mathilde Golla dans "Le Figaro" du 11 février 2015 Article intitulé : Évasion fiscale : un rapport livre les secrets de la «liste HSBC»
 
" Le rapporteur général de la commission des Finances, Christian Eckert, a mené une enquête sur la célèbre «liste HSBC» ou «liste Falciani». Il lève pour partie les soupçons qui planaient sur le fisc. Après quatre ans d'existence, la célèbre liste Falciani devient plus lisible. L'enquête du rapporteur général de la commission des Finances Christian Eckert permet en effet de mieux comprendre le fichier contenant les noms de potentiels évadés fiscaux, transmis par l'ex-employé de la banque suisse HSBC.
Le député PS a enquêté sur «l'opération chocolat», nom donné fin 2008 par la direction générale des finances publiques (DGFiP) pour qualifier le traitement des fichiers informatiques dérobés par Hervé Falciani. Alors que les critiques à l'encontre des services de Bercy se sont multipliés sur cette opération, le rapporteur estime que le fisc «n'a pas ménagé ses efforts» et a fait ce qu'il a pu avec les moyens à sa disposition.
le fisc «n'a pas ménagé ses efforts»
Christian Eckert, rapporteur général de la commission des Finances.
Des soupçons de manipulation de ces listes transmises par l'ancien employé de la banque HSBC planent. Les doutes se sont accentués en 2012 lorsque la justice suisse, qui n'a jamais accepté la manière dont la justice et le fisc français se sont appropriés les données HSBC en 2008, a accusé les autorités françaises d'avoir modifié les listings initiaux.
Le fichier HSBC dérobé par l'ex informaticien de la banque suisse contenait en effet des données sur 8.993 comptes de Français domiciliés en France. Au final, le fisc a traité 3000 dossiers. Une sélection que défend Christian Eckert. En effet, une fois les doublons éliminés, il restait 6.313 noms. Par ailleurs, le fisc avait écarté de nombreux dossiers, près de la moitié, car «les encours des comptes étaient nuls ou négatifs».
Cette décision d'écarter les comptes affichant un solde nul ou négatif avait alors suscité de vives critiques. Un compte non approvisionné ne signifie pas qu'il est inactif: il peut, par exemple, servir à faire transiter de l'argent non déclaré... Mais Christian Eckert assure que ces noms n'ont pas été oubliés mais simplement «mis à part». Ils sont «sous surveillance, dans le cadre d'un fichier constitué en novembre 2009», le fichier Evafisc. Contrairement à la Grèce, la France n'aurait donc effacé aucun nom gênant.

30% des dosisers poursuivis contestent la fraude
Et sur ces dossiers traités, 70% sont entrés dans une procédure de régularisation. Mais près de 30% des contribuables épinglés nient posséder des biens non déclarés, sur les conseils de leur banque... Or la liste HSBC ayant été constituée à partir de données volées, elle n'est pas opposable comme «preuve fiscale». Un «obstacle juridique qui a fortement limité les capacités d'action de la DGFiP», note Christian Eckert.
Pour les récalcitrants qui présentent des avoirs élevés, le fisc a engagé des poursuites judiciaires. La police fiscale a été saisie de 86 plaintes portant sur 310 millions d'euros d'avoirs. «Un premier bilan quantitatif permet de faire état de 124 perquisitions et de 100 gardes à vue ; 27 personnes ont été mises en examen», rapporte Christian Eckert.
Le rapporteur général de la commission des Finances déplore toutefois que les personnes morales, dont les comptes affichaient 1,4 milliard de dollars, «n'ont pas été toujours très bien investiguées» et les contrôles fiscaux «n'ont pas été concluants».
Si l'élu lève pour partie les soupçons qui planaient sur le fisc, il déplore toutefois la lenteur de la justice qui «peut légitimement susciter des interrogations. Ce n'est que fin avril 2013 qu'une information judiciaire a été ouverte (...). Pendant tout le temps où la DGFiP a travaillé, la justice n'a pas fait grand chose». Le dépaysement du dossier judiciaire de Nice, traité alors par le procureur Eric de Montgolfier, vers Paris fin 2010 pose également question. Le rapporteur remarque aussi que si des noms ont disparu, c'est dans la liste transmise au procureur Eric de Montgolfier, pas dans celle traitée par le fisc.
Des doutes portent également sur des «employés HSBC». «Au vu du montant des avoirs rattachés à certains noms, il est plus que probable que ces employés aient porté des comptes au profit de clients et jouent le rôle de prête-noms ou de ‘rabatteurs'», souligne le rapport, qui relève le cas de quelques employés dont les avoirs se comptent en centaines de millions d'euros...
Et entre 2008 et janvier 2012, l'un des principaux dirigeants de la banques HSBC Private Bank France n'était autre que le frère de l'ex-ministre du Budget, Antoine Cahuzac. En sa qualité de président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac est alors chargé d'enquêter sur les activités illicites de la banque HSBC. Mais il ne l'a pas fait, en dépit de l'alerte donnée par Arnaud Montebourg, a confié ce dernier lors de l'émission télévisée Cash Investigation.

   Dans "Boursorama" du 11 février 2015 Article intitulé : La fraude "SwissLeaks" pourrait être plus importante, dit Eckert

" Le système d'évasion fiscale qui aurait été mis en place dans les années 2000 par la filiale suisse de la banque britannique HSBC au bénéfice de ses riches clients pourrait être encore plus important que celui révélé par Le Monde, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert. Selon le quotidien français, la "gigantesque fraude à l'échelle internationale" a porté pendant la seule période de novembre 2006 à mars 2007 sur la somme de "180,6 milliards d'euros". Plus de 106.000 clients seraient concernés.
Cent six mille clients "au moins car, comme tout ce qui est dissimulé, c'est toujours difficile de le quantifier", a estimé Christian Eckert sur Europe 1. "Ce sont des sommes importantes, elles peuvent concerner des particuliers mais aussi des entreprises, je crois qu'en la matière on a changé de braquet, c'est ce qui justement est en train de se passer et de remonter au grand jour".
Un avis partagé par Hervé Falciani, ancien employé de HSBC Private Bank et lanceur d'alerte à l'origine du dossier, inculpé en Suisse pour espionnage économique et violation du secret bancaire.
"Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg", déclare-t-il dans le Parisien-Aujourd'hui en France. "Il y en a encore plus que ce qu'ont les journalistes. Plusieurs millions de transactions (NDLR : entre banques) sont également répertoriées dans les documents que j'ai transmis. Ces chiffres peuvent donner une idée de ce que peut être le dessous de l'iceberg."
A la suite des révélations, la banque britannique HSBC a admis dimanche des "défaillances" de sa filiale suisse.
Sur Europe 1, Christian Eckert a salué les informations relayées par la presse, estimant qu'elles "mettaient la pression sur tout le monde, sur les banques, sur un certain nombre d'Etats dont la complaisance est connue".
"L'administration fiscale ne cesse de lutter contre la fraude, elle a utilisé les fichiers de M. Falciani, sur cette liste de contribuables elle a mené plus de 2.300 enquêtes fiscales et a transmis plus de 100 dossiers à la justice", a-t-il souligné.

Fabrice Lhomme et Gérard Davet dans "Le Monde" du 8 février 2015 Article intitulé : « SwissLeaks » : révélations sur un système international de fraude fiscale

" Les chiffres donnent le vertige. Le Monde publie le premier volet d’une enquête à la fois spectaculaire et inédite. Fruit d’investigations hors norme, menées entre Paris, Washington, Bruxelles ou Genève, elle dévoile les dessous d’un vaste système d’évasion fiscale accepté, et même encouragé, par l’établissement britannique HSBC, deuxième groupe bancaire mondial, par l’intermédiaire de sa filiale suisse HSBC Private Bank. Le Monde, qui enquête sur l’affaire HSBC depuis son origine, est entré début 2014 en possession de données bancaires mondiales, portant sur la période 2005-2007 et établissant une gigantesque fraude à l’échelle internationale. Nous avons partagé ces données avec une soixantaine de médias internationaux, coordonnés par l’ICIJ, consortium de journalistes d’investigation. Leur révélation est susceptible d’embarrasser de nombreuses personnalités, de l’humoriste français Gad Elmaleh au roi du Maroc Mohamed VI en passant par l’acteur américain John Malkovich, mais surtout d’ébranler les milieux bancaires internationaux. Selon les enquêteurs, 180,6 milliards d’euros auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, très précisément entre le 9 novembre 2006 et le 31 mars 2007. Une période correspondant aux archives numérisées dérobées chez HSBC PB par Hervé Falciani, ancien employé de la banque. En effet, à la fin de l’année 2008, cet informaticien français avait fourni aux agents du fisc français les données volées chez son employeur. Saisie de ces faits en janvier 2009, la justice française enquête depuis sur une toute petite partie des « listings Falciani », à savoir les quelque 3 000 ressortissants hexagonaux suspectés d’avoir dissimulé leur argent chez HSBC PB, et ce avec la complicité de la banque – de ce fait mise en examen comme personne morale pour « démarchage bancaire et financier illicite » et « blanchiment de fraude fiscale ». Plus de 5,7 milliards d’euros auraient été dissimulés par HSBC PB dans des paradis fiscaux pour le compte de ses seuls clients français… Bercy a saisi la justice de soixante-deux cas seulement (dont celui de l’héritière de Nina Ricci, dont le procès doit s’ouvrir dans quelques jours à Paris), la plupart des contribuables hexagonaux « démasqués » par les listings Falciani ayant, il est vrai, régularisé entre-temps leur situation fiscale. Le 28 janvier 2014, sous le titre « Listes HSBC : la saga d’une enquête explosive sur l’évasion fiscale », Le Monde publiait une première série d’articles dévoilant les dessous de l’enquête judiciaire française. Mais il manquait l’aspect mondial… Quelques jours plus tard, une personne se présentait à l’accueil du journal, boulevard Auguste-Blanqui, à Paris. Cette source, dont nous protégeons l’anonymat, nous remit une clé USB contenant la totalité des fichiers établis à partir des « données Falciani », dans le plus grand secret, à compter de 2009, par les services fiscaux français, parfois en dépit des réticences du pouvoir politique.
Qui trouve-t-on sur ces listings – transmis par Bercy à plusieurs administrations étrangères –, et dont nous révélons les noms lorsqu’ils présentent un intérêt public ? Des trafiquants d’armes ou de stupéfiants, des financiers d’organisations terroristes, des politiciens, des vedettes du showbiz, des icônes du sport ou des capitaines d’industrie… Désireux, dans leur grande majorité, de cacher leur argent en Suisse. Et cela, bien sûr, très souvent, à l’instar des clients français, dans la plus parfaite illégalité. La disparité des profils des détenteurs de comptes est assez frappante. Les chirurgiens français désireux de blanchir leurs honoraires non déclarés y côtoient des diamantaires belges, des protagonistes de l’affaire Elf ou de nombreuses familles juives dont les avoirs avaient été mis en lieu sûr, en Suisse, au moment de la montée du nazisme en Europe… Nombre d’entre eux ont été illicitement démarchés en France par les gestionnaires de comptes de la banque. Tous ont été encouragés par le comité exécutif d’HSBC PB à mieux camoufler leur argent derrière le paravent de structures offshore, généralement basées au Panama ou dans les îles Vierges britanniques, et ce afin d’éviter certaines taxes européennes, notamment la taxe ESD, instituée en 2005. Les enquêteurs disposent désormais d’éléments matériels attestant ces différents délits.
A affaire exceptionnelle, traitement exceptionnel : destinataire exclusif de ces informations explosives, Le Monde a décidé, au printemps 2014, afin d’en assurer le traitement le plus exhaustif et le plus rigoureux possible, de les partager avec des médias internationaux grâce à l’ICIJ, basé aux Etats-Unis, qui avait déjà collaboré avec Le Monde notamment lors des opérations « Offshore Leaks » (en 2013) et « LuxLeaks » (en 2014). Au total ont été mobilisés, dans la plus grande discrétion, 154 journalistes de 47 pays travaillant pour 55 médias (Le Guardian en Grande-Bretagne, le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, l’émission « 60 minutes », de CBS, aux Etats-Unis…).
HSBC Private Bank comme les autorités politiques et judiciaires suisses contestent depuis le début de l’affaire aussi bien les chiffres établis par le fisc et la justice française que l’utilisation de ces données, au motif que ces dernières sont le produit d’un vol. Son auteur, Hervé Falciani, qui tenta de revendre ses fichiers avant de se raviser et de les fournir aux autorités françaises, a d’ailleurs été mis en accusation par le ministère public de la Confédération helvétique, le 11 décembre 2014, pour « espionnage économique », « soustraction de données » et « violation du secret commercial et bancaire ». La Suisse, qui voit d’un très mauvais œil les investigations menées par la justice et le fisc français, considère surtout que les données initiales ont été trafiquées, ce que dément formellement l’enquête judiciaire française – de même que les investigations du Monde. Le 27 février 2014, les deux juges d’instruction français chargés de l’affaire concluaient d’ailleurs à propos des listings que leur « authenticité [avait] été vérifiée par les auditions de nombreux titulaires de comptes qui ont du reste transigé avec l’administration fiscale sur la base de ce fichier ». De son côté, HSBC PB semble prête à en faire de même avec la justice française afin d’éviter un procès ruineux – et pas seulement en termes d’image…
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/08/swissleaks-revelations-sur-un-systeme-international-de-fraude-fiscale_4572319_3234.html#o0xk2wYUglCluiEY.99

 Amid Faljaoui dans "Trends-Tendance" du 23 janvier 2015 Article intitulé : Scandales bancaires: la solution néerlandaise originale

" Sept ans après le début de la crise, il reste encore comme un arrière-goût de trop peu par rapport à la finance. Il suffit de lire la presse économique pour constater que régulièrement, hélas, des scandales bancaires éclatent encore ici ou là. Certains se demandent donc si les nouvelles réglementations ont servi à quelque chose. Aux Pays-Bas, ils ne se posent même plus la question, ils ont décidé d'imposer une sorte de serment d'Hippocrate aux 90.000 employés du secteur bancaire néerlandais ! Le raisonnement de nos amis hollandais est finalement assez simple: puisque la réglementation a échoué à rendre la finance totalement éthique, sans doute que la morale peut réussir. À l'image des médecins qui prêtent le serment d'Hippocrate ou des avocats qui intègrent le barreau, toute entorse à ce serment pourrait dès lors provoquer la radiation de la profession de banquier. Le premier à avoir prêté serment, c'est le patron de la Rabobank, la plus grande banque néerlandaise: il a promis de remplir ses devoirs "avec soin et intégrité" et de "prendre en compte tous les intérêts de ses clients, de ses actionnaires, de ses salariés et de la société". Rien que cela ! Cette déclaration, il l'avait faite fin de l'année 2014 et avait apposé sa signature au bas de cette profession de foi ! La photo de cet instant bizarre est d'ailleurs accrochée à son bureau. Si j'en parle, c'est parce que cette banque a dans le passé été fortement secouée au cours d'un scandale lié à une manipulation de taux d'intérêt de référence. Cette petite manipulation a coûté à la banque 770 millions d'euros d'amende et a provoqué la démission de son patron de l'époque. Depuis lors, les Pays-Bas souhaitent qu'au cours de l'année 2015, l'ensemble des employés bancaires prête également serment. Bien entendu, on tiendra compte des convictions des uns et des autres. Les croyants pourront conclure par un vibrant "Que Dieu me vienne en aide" et les autres, les athées, se contenteront de promettre sur l'honneur !
Pour le moment, seuls les employés néerlandais sont tenus de prêter serment, mais comme la Rabobank compte plus de 50.000 employés de par le monde, les autres nationalités seront invitées à le faire également. En tout cas, ce serment public, c'est aussi une bonne manière de retrouver les grâces du public à en croire certains sondages. Maintenant reste à voir si les Hollandais vont susciter des vocations dans d'autres pays... ou des haussements d'épaules. Affaire à suivre."

  Dans "la Tribune" du 14 janvier 2015 Article intitulé : Affaire Kerviel : pas d'expertise indépendante des pertes de la Société Générale

" La cour d'appel de Versailles a rejeté, mercredi, la demande formulée par Jérôme Kerviel qui souhaitait qu'une expertise indépendante soit conduite sur les pertes enregistrées en janvier 2008 par la Société Générale.
Une audience pas avant plusieurs mois L'ancien trader considère que l'estimation de la perte, soit 4,9 milliards d'euros, fournie par la banque, repose sur des assertions de la Société Générale qui n'ont jamais pu être vérifiées. La cour va maintenant examiner l'affaire au fond, mais pas avant plusieurs mois. La prochaine audience, technique, a été fixée au 15 avril. "On se doutait que cette demande serait rejetée", a réagi le conseil de Jérôme Kerviel, Me David Koubbi. "C'est une demande qu'on reformulera ici et ailleurs jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction. On vise un procès équitable. On ne vise pas un lynchage ou une lapidation", a-t-il ajouté. Etre traité comme "un justiciable classique"
Dès la lecture de la décision, la défense de Jérôme Kerviel a déposé une demande visant à obtenir de la Société Générale divers documents comptables liés notamment aux conditions de débouclage des positions de l'ancien trader.
"On demande les éléments qui permettraient à Jérôme Kerviel d'être traité comme un justiciable français classique", a expliqué Me Koubbi.
"C'est la raison qui l'emporte", a commenté le conseil de la banque, Me Jean Veil.

Pour lui, "la Société Générale a toujours été totalement transparente avec toutes les institutions. (...) Tous les éléments existent et, par conséquent, c'est un faux combat que mène Jérôme Kerviel". Quant à Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche et soutien remarqué de l'ancien trader, il n'a pas manqué l'occasion de commenter la décision de la cour d'appel.

  Jérôme Gygax dans "Bilan" Suisse du 14 janvier 2015 Article intitulé : Faut-il craindre l’effondrement du système bancaire mondial?
  
" Depuis la crise des subprimes en 2008 et le renflouement des larges banques par la Réserve fédérale (FED), rien ne permet d’affirmer que la situation économique mondiale a été assainie. Tout au contraire, un ensemble d’indicateurs laissent penser que le monde bancaire est au bord de l’abîme, « the edge of chaos» selon l’expression du spécialiste des systèmes Christopher Langton[1].
Certains se veulent rassurants, cependant que la chute des cours du brut fait craindre un choc pétrolier à l’envers qui mettrait en faillite une section importante du secteur énergétique, celle du « fracking » ainsi que les états américains dépendant de ses revenus[2]. D’autres, Steve Forbes et Elizabeth Ames en tête, mettent en garde contre l’effondrement du système économique mondial et suggèrent un retour au Gold Standard[3]. Y a-t-il des raisons de faire confiance aux uns plutôt qu’aux autres ? La bourse américaine n’a-t-elle pas connu une embellie en cette fin 2014 ?[4] Ceux qui crient au loup, comme Steve Forbes et les autres libertaires, ne sont-ils pas les acteurs d’un capitalisme géré par des trusts, pour le compte de corporations et multinationales dont ils sont les actionnaires ?
Au milieu du 14ème siècle, la République de Sienne avait sombré après que ses magistrats eussent renfloués leurs banques, précipitant la fin de l’expérience démocratique italienne. Au printemps 1933, ce sont les Etats européens, et non les banques, qui ont essuyé des pertes astronomiques causées par son élite financière. Par la suite, cette élite financière avait obtenu, par l’entremise des milieux politiques concernés, l’échec du Glass-Steagall Act (1933), limitant les possibilités de régulation[5]. Or, si les leçons des crises cycliques passées paraissent ne pas avoir été tirées[6], la perte de confiance en ce système pourrait avoir aujourd’hui des conséquences bien plus dramatiques[7]. Les Etats surendettés seront-ils encore les boucs-émissaires de la prochaine faillite financière ? Nul ne s’accorde sur les raisons et les moyens pour pallier à ces maux structurels chroniques.
En écho à 1933, aucun pilote ni aucune instance n’est aujourd’hui capable de conduire à l’adoption de régulations crédibles afin de juguler les « fonds spéculatifs » et le « financial engineering ». La promesse de voir les banques scinder leurs activités commerciales et d’investissement reste un mirage. Après avoir augmenté leur ligne de crédit de manière démesurée, les grandes banques ont accepté le rôle de prêteur de dernier ressort de la FED et ce, non seulement aux Etats-Unis, mais ailleurs dans le monde, y compris en Suisse[8].
Tout en accroissant la masse monétaire de façon disproportionnée, réduisant de cette façon le coût de leur dette abyssale, le trésor américain a renoncé à assainir un système fondé sur des vides et les lacunes juridiques (loopholes) qui favorisent l’évasion fiscale organisée[9]. Le contrepouvoir au cénacle politico-financier n’a pas vu le jour et la concentration du capital n’a jamais été si prononcée: après s’être repus des dépouilles de leurs concurrents, JP Morgan et Goldman Sachs, ainsi que leurs trois concurrents directs, gèrent aujourd’hui près de la moitié des actifs aux Etats-Unis, accumulant profits et bénéfices.
Les capitaux investis pour renflouer les banques depuis six ans n’ont pas permis la croissance de l’économie réelle, traduit par l’élévation de la production industrielle. Au contraire, cette masse monétaire a été détournée au profit d’actifs à fort rendement et haute volatilité, ainsi que vers les bluechips des entreprises dot.com de la Sillicon Valley qui génèrent des marges bénéficiaires grâce à des salariés qualifiés mais peu nombreux[10].
Ainsi l’indice de concentration de la capitalisation boursière indique que les cent premières sociétés boursières représentent plus de 60% du capital total sous gestion ; un autre indicateur est celui de la capitalisation différentielle qui est le ratio de la capitalisation boursière moyenne par société. Celui-ci révèle une tendance aussi marquée à la concentration des capitaux[11]. Avec deux effets : le premier concerne la baisse du taux de renouvellement, qui affecte la mise à disposition des capitaux là où ils sont requis et accroît l’écart entre le taux de productivité et les salaires réels[12]. Cette concentration accroît ainsi l’inégalité entre les plus hauts et plus bas revenus[13].
Un second facteur, conséquence de la désindustrialisation, est la décapitalisation de l’Occident. Les Etats-Unis n’ont de cesse de clamer une croissance supérieure à l’Europe et des résultats de chômage au-dessous de la barre des 6%. Selon de nombreux observateurs, ces chiffres ne reflètent en rien la situation réelle, ces statistiques sont biaisées et ne disent pas les conditions fragiles des fondamentaux de son économie. Ce que Phil Grant appelle « Deceptive Statistics »[14]. Outre l’absence quasi complète d’investissement dans les infrastructures, les Etats-Unis ont précarisé un large segment de ses travailleurs, de plus en plus désyndicalisés[15]. Une part importante de la classe moyenne s’est vue ainsi lentement paupérisée, incapable de payer loyer, crédits et emprunts. La dette des étudiants est estimée à $1 trillion de dollars, l’équivalent de ce que le Congrès vient de voter en rallonge budgétaire afin de permettre au gouvernement de fonctionner jusqu’à la fin du printemps 2015[16].
Le mythe d’une « ré-industrialisation » des Etats-Unis est entretenu, le temps de faire oublier la faillite des états et des villes manufacturières américaines qui, à bout de souffle, ne parviennent plus à payer leurs fonctionnaires[17].  
Le dernier rapport de l’Organisation mondiale du travail (OIT/ILO) confirme que la progression des salaires est en cours dans les pays émergents du G20, et non dans la zone euro-atlantique, conditions d’une récession durable[18]. Selon l’économiste Richard Wolff, ceci s’accompagne d’une fuite inévitable du capital hors des pays industrialisés bientôt criblés de déserts industriels comme Détroit ou Baltimore à l’horizon 2020[19]. L’écart de la balance des comptes courants entre la Chine et les Etats-Unis avoisinera les $1600 milliards en 2015, un écart qui n’était « que » de $600 milliards en 2009[20]. Ces chiffres indiquent sans équivoque où sont les capitaux et qui détient la puissance d’investissement.
Troisième facteur : l’inflation du capital à perte. La crise bancaire de 1932-1933 avait été précédée, tout comme elle l’a été entre 2009-2014, d’un recours artificiel à l’inflation par la Fed créant les conditions d’une bulle spéculative[21]. C’est vers le rôle de la Réserve fédérale U.S. qu’il faut se tourner pour comprendre comment, depuis septembre 2012, celle-ci a été autorisée à augmenter de près de 250% l’impression de dollars en pratiquant le « quantitative easing ». Or, la fin de cette opération, conjuguée à l’abandon de rachat d’actifs, présente le risque d’un tarissement, voire d’une mauvaise répartition des liquidités[22].
La stagnation conjointe de la production industrielle laisse planer le spectre d’une paralysie industrielle générale accompagnée d’un effondrement des prix, qui s’accompagnerait de licenciements massifs. Officiellement l’inflation est en recul mais les indicateurs ne tiennent compte ni des prix des denrées alimentaires, ni de l’énergie. Sans compter que l’indice IPC des prix associés aux dépenses de consommation ne tient lui-même pas compte de l’inflation dans les services et du logement. Bien que différent sur les deux rives de l’Atlantique, le niveau d’endettement peut-il être relevé éternellement ? Personne ne semble reconnaître qu’un nombre de plus en plus important d’Américains ne parvient plus à rembourser ses dettes. On estime qu’entre 2013 et 2017 ce sont $ 4 trillions de dettes supplémentaires qui devraient pourtant venir s’ajouter à celles existantes[23].
La baisse du prix du pétrole a pu agir temporairement sur la croissance de la consommation et le S&P 500, mais ce sursis pourrait n’être que très passager[24]. En Europe, encore plus qu’aux Etats-Unis, les carnets de commande sont aujourd’hui très en-dessous des attentes et rien ne garanti une relance de la croissance à moyen terme[25].  Les récentes crises et embargos contre la Russie auront des conséquences incalculables, et viennent perturber un peu plus le cours normal des échanges commerciaux.
Enfin, le service de la dette des principales puissances industrielles en plus d’affecter la balance des paiements, réduit d’autant le levier fiscal. Les Etats-Unis, avec un montant de $25 milliards mensuels versés pour les intérêts de sa dette et avec des taux d’intérêt au plancher, ont perdu toute marge de manoeuvre[26]. Les membres de l’Euro groupe sont, quant à eux, enlisés dans leurs politiques budgétaires divergentes et n’ont trouvé aucun compromis viable. Les prêts assurés à la Grèce par l’UE seront probablement insuffisants à relever l’économie grecque. L’Italie, l’Espagne et bientôt l’ensemble de la zone euro qui prendrait le même chemin donneraient le coup de grâce de la monnaie unique[27].
Deux incertitudes de tailles: l’instabilité engendrée par le bras-de-fer économique avec Moscou qui a conduit à une ruée sur les bonds du trésor américains évoque une guerre économique à demi-déclarée[28]. Les obligations du secteur énergétique, qui comptent pour 16% du marché américain, sont susceptibles d’essuyer les contrecoups d’une baisse prolongée des cours du pétrole. Le dilemme est posé : soit le cours monte et il tue la croissance, soit il baisse et il créé une vague de faillites pour les entreprises engagées dans l’exploration des gisements de gaz de schiste[29]. Ce dernier scénario équivaudrait à un « choc pétrolier à l’envers »[30].  Quelle que soit la direction prise, le résultat serait sensiblement le même.
Si les origines des maux présents plongent dans les cycles de crises antérieures, dont la plus retentissante fut celle qui conduisit le monde financier et le système capitaliste au bord de l’abîme en 1933, on peut légitimement questionner les interprétations données par ceux-là même qui, comme Warren Buffett ou Steve Forbes, attribuent tous ces troubles à une intervention jugée illégitime des Etats dans l’économie[31]. Sur le long terme les raisons de la « rupture» sont à rechercher dans la faillite du dogmatisme économique. Non seulement les leçons de la dernière crise de 2008 n’ont pas été tirées, mais les théories libre-échangistes qui en sont la cause n’ont pas été révisées, les apôtres du laissez-faire étant encore révérés en tous lieux: Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, Ayn Rand, Alan Greenspan pour ne citer que les plus connus parmi ces « Libertaires » pour qui l’intervention humaine doit être exclue des marchés auto-régulés[32].
Une telle idéologie qui néglige les composantes sociale et humaine du marché, apparaît aujourd’hui, au travers des péripéties anciennes et plus récentes, aussi aberrante qu’erronée[33]. Les « mythes » entretenus par la même oligarchie financière, qui nourrit la peur d’une « destruction du dollars » participent à une mauvaise compréhension des maux actuels[34]. C’est bien d’avantage les agissements de ces mêmes oligarques, et la perte de confiance dans un système corrompu qui en serait la cause.  Le Prof. John K. Galbraith avait très tôt su expliquer combien le dogme libéral servait d’alibi à une société « qui abhorre l’existence du pouvoir, conteste sa possession mais honore ceux qui en usent. »[35]
Quant à ceux qui s’intéressent aux raisons profondes de la faillite actuelle, notamment celle de la théorie de la croissance illimitée, comme Kerryn Higgs, ils ont de la peine à se faire entendre[36]. On fera bien de relire les thèses de Domenico Losurdo et de s’interroger sur le mode de gestion du capital afin de comprendre comment il est devenu un test pour nos valeurs démocratiques et le fonctionnement du circus politique[37]. Le constat des Prof. Martin Gilens et Benjamin I. Pages est sans appel : les Etats-Unis ne sont plus selon eux une démocratie mais une oligarchie[38].
Aujourd’hui, une bonne partie des canaux de la finance passent par un réseau de trusts qui constituent une véritable économie parallèle. Les fuites de capitaux vers ces fonds privés non régulés pourraient être le défi du capitalisme en tant que système économique et politique au 21ème siècle. Aucune velléité de réforme de la fiscalité n’a été articulée par les autorités politiques des grandes démocraties, révélant le rôle joué par une oligarchie financière puissante et capable de défendre ses prérogatives et privilèges, fermant les yeux sur les conséquences induites : inégalités et violences sociales[39]. Comme le rappelle Nomi Prins : « By 2013, the major global banks were sitting on nearly $3.3 trillion of excess reserves, refusing to share their governement aid with the citizens of the world. »[40]
Depuis l’échec du Glass-Steagall Act de 1933, les milieux financiers ont réussi à sursoir la mise en application de lois de régulations et de supervisions au nom de la liberté du marché[41]. En décembre 2014, c’est le Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act 2010 qui a été sacrifié par le Congrès[42]. Faut-il s’étonner dans ce contexte d’apprendre que l’agence de notation Standard&Poor’s (S&P) soit placée sous le coup d’une enquête pour fraude par l’U.S. Securities and Exchange Commission (SEC)[43]. Ces mêmes agences de notation avaient fermé les yeux en pleine débâcle des subprimes, en attribuant des notes favorables d’achat (AAA) à des actifs toxiques, guidant des milliers d’actionnaires à leur perte[44]. Ce sont elles encore qui viennent de dégrader la note de l’Union européenne,  répondant autant à des impératifs politiques qu’économiques.
Un délai de treize années s’était écoulé entre les premiers signes et le cataclysme bancaire de 1933. Les carences structurelles n’ont jamais été traitées après que ce traumatisme eut été effacé de la mémoire collective. Ce sont pourtant les mêmes symptômes que l’on connaît aujourd’hui et à une échelle bien plus vaste. On aimerait donner tort à Robert A. Wiedemer, Martin Armstrong et autres cassandres qui annoncent un effondrement imminent du système financier[45]. Sans parler de ceux qui y voient l’avènement d’une nouvelle ère économique dominée par le Bitcoin[46]. Les optimistes, comme Robert Madsen du MIT ont beau continuer à prétendre que l’arsenal fiscal et monétaire à disposition suffira pour éviter à l’économie mondiale le sort du Japon qui, rappelons-le, était entré dans une décennie de récession dans les années 1990[47].
Pour l’heure il semble que se soient la conduite d’une poignée de milliardaires qui nous achemine au bord de l’abîme, eux qui s’empressent de quitter les premiers un édifice qu’ils ont contribué à mettre en flammes[48]. Cependant qu’un relèvement trop précoce des taux par la Fed en 2015 entrainerait un différentiel de taux préjudiciable aux efforts de relance européen et laisserait planer la possibilité d’un Krach obligataire[49].
Le spectre qui guette à l’horizon tient donc autant à des facteurs structurels anciens qu’à la fébrilité des marchés et à leur vulnérabilité face à un choc extérieur qui viendrait faire s’écrouler ce château de cartes[50]. Ainsi, une personne sautant d’un immeuble de dix étages peut croire qu’elle vole pendant neuf étages au moins (à condition bien sûr de ne pas regarder vers le sol), mais l’impact surviendra tôt ou tard. Le « conundrum » financier, avec ses coûts sociaux et humains exorbitants, a fini par nous rattraper alors qu’apparaissent de plus en plus distinctement les raisons de cette faillite, basée sur les intérêts et l’hubris d’une oligarchie et de son appareil idéologique forgeant ses propres instruments censés dire « sa vérité » : les statistiques, algorithmes et autres modèles mathématiques tenus pour infaillibles, à travers le monde du marché globalisé.
Mais l’humain ne répond à aucune de ces règles mathématiques. Isaac Newton avait pour habitude de dire qu’il savait calculer le mouvement des corps pesants mais ne pouvait prédire la folie des foules. Un ou deux tricheurs passeront inaperçus dans un groupe ; doublez ou triplez ce nombre et l’ensemble court à sa perte. Le rapport des forces économico-politique a eu raison de ceux qui souhaitaient rétablir des pratiques éthiques par la réintroduction d’une supervision d’experts indépendants[51].
Dans leur conclusion de 1933, M. Nadler et J. Bogen écrivaient : « The able, conservative banker represents one of the most valuable citizens any community can possess. Perhaps when public opinion honors him more for his ability and his conservatism rather than for his accumulation of and control over wealth, our banking leaders will show a more aggressive desire to contribute their time and efforts to general banking reform and effective central banking management, as well as to the safe conduct of their own individual institutions. »[52]. L’alternative pourrait être ce Big Bang financier que certains appellent de leurs vœux, marquant la fin du système actuel, son remplacement par une monnaie numérique, ouvrant une ère dans laquelle la « confiance » n’aurait plus court au sein de transactions boursières, gérées par des ordinateurs et sans intermédiaire, ni banquier[53]. La victoire finale du marché désincarné sur l’homme faillible et corruptible, une forme de totalitarisme technocratique.
 
[1] Cité par John Mauldin, « Central Banks, Complexity, and Economic Collapse » on http://www.forbes.com/sites/johnmauldin/2014/11/25/on-the-verge-of-chaos/
[2] En Louisiane, Texas, Dakota du Nord, Wyoming, Oklahoma. Voir Manny Fernandez et Jeremy Alford, « Some States See Budgets at Risk as Oil Price Falls » in New York Times, 26 décembre 2014, http://www.nytimes.com/2014/12/27/us/falling-oil-prices-have-ripple-effect-in-texas-louisiana-oklahoma.html?_r=0
[3] Steve Forbes, Forbes magazine, milliardaire et membre d’une vingtaine de conseils d’administration (CATO, Heritage,…), auteur avec Elizabeth Ames de : Money, how the destruction of the Dollar threatens the global economy, and what we can do about it, http://www.forbes.com/books/money-by-steve-forbes/
[4] http://www.nasdaq.com/article/closing-update-dow-ends-shortened-session-at-new-record-but-late-selling-drags-sp-500-to-small-loss-cm426809
[5] On relira Marcus Nadler et Jules I. Bogen, The Banking crisis, the end of an Epoch, New York, Dodd, Mead&Co, 1933.  L’abrogation du « Banking act » surviendra définitivement en 1999.
[6] Lire Steve Keen, « Hindsight on the origins of the global financial crisis ? » in Steve Kates, The Global Financial Crisis, What have we learnt ?, Edward Elgar, Northampton, Mass., 2011.
[7] Scénario du « Big Bang » de Bryan Kelly, véritable coup d’état financier avec le remplacement du dollar par le bitcoin. http://www.briankellycapital.com/bitcoin-big-bang/ 
[8] Leo Panitch and Sam Gindin, The Making of Global Capitalism, the political economy of American Empire, New York, Verso, 2013, p.323.
[9] Lester Henry, One Huge « Minsky Moment : lessons from the financial crisis » in Social and Economic Studies, Vol. 58, No.2, June 2009, pp.77-89
[10] Steve Keen, « Hindsight on the origins of the global financial crisis ? » in op. cit. pp.111-125. Il faut en outre tenir compte des « fonds spéculatifs » et autres « private equity » sociétés de capital d’investissement non-cotées en bourse et qui concentrent une part de plus en plus importante de capitaux et qui échappent encore largement aux réglementations fiscales des Etats.
[11] Voir l’analyse proposée par Jonathan Nitzan et Shimshon Bichler, Le capital comme pouvoir, une étude de l’ordre et du créordre, Paris, Max Milo, 2012.
[12] Selon Prakash Diwan, Head, institutional sales and strategy, Networth Stock Broking.
[13] Voir le rapport du Pew Research Center : « America’s wealth gap between middle-income and upper-income families is widest on record » 17 décembre 2014, http://www.pewresearch.org/fact-tank/2014/12/17/wealth-gap-upper-middle-income/
[14] Phil Grant, « Deceptive Statistics » in The Ellsworth American, 14 novembre 2014. http://www.ellsworthamerican.com/opinions/commentary/deceptive-statistics/
[15] Entre 1966 et 2011, le taux de syndicalisation est passé de 30% à 12%, un déclin unique au sein du groupe des pays les plus industrialisés.
[16] Selon le sociologue David Fasenfest, « The legacy of debt » sur http://crs.sagepub.com/content/40/5/651.full.pdf
[17] Après Détroit, ce sont les principaux état du centre et la Californie qui doivent recourir à la loi sur les faillites. Avec l’effondrement du cour du pétrole les effets se feront sentir sur une dizaine d’autres états, voir note supra no 2.
[18] ILO, « Global Wage Report 2014/2015 » on http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_324645/lang--en/index.htm
[19] http://www.rdwolff.com/content/richard-wolff-real-news-network-employment-upswing-not-here-stay
[20] Sources IMF, tiré de « Global Shift, how the west should respond to the rise of China », Transatlantic Academy, 2011.
[21] Marcus Nadler and Jules I. Bogen, op. cit., p.7
[22] En période d’instabilité, le marché obligataire est considéré comme un refuge, mais ce dernier ne présente pas une forte « liquidité ».
[23] Dimitri Papadimitriou, « The coming tsunami of debt and financial crisis in America », http://www.theguardian.com/money/2014/jun/15/us-economy-bubble-debt-financial-crisis-corporations
[24] La chute du pétrole de $107 à $54, avec 80ct de baisse du prix au gallon représente $100 milliards d’économies pour les ménages. Sachant que cette consommation représente 70% du PIB, cela représente /agit ? encore mieux que le quantitative easing en matière de relance.
[25] L’indice des directeurs d’achat (PMI) après un rebond en octobre ne semble pas répondre aux attentes, se stabilisant un peu au-dessus de 50 qui est la barre de la récession.
[26] La dette représente 110% du PIB. Ce chiffre a doublé ces quatre dernières années. Pour le détail de décembre 2014 voir : http://www.federalreserve.gov/releases/z1/current/coded/coded.pdf
[27] Dès janvier 2015, c’est la banque central européenne qui semble-t-il devra se lancer dans une opération de quantitative easing en achetant des bonds du trésor afin de fournir des liquidités et éviter une déflation catastrophique. http://www.theguardian.com/business/2014/dec/12/eurozone-deflation-looms-quantitative-easing-is-the-answer
[28] La Russie vend aujourd’hui ses dollars pour de l’or, portant ses réserves vers des sommets historiques. Cet or est utilisé pour assurer les transactions avec la Chine et les pays du BRICS, ce qui laisse cour aux prévisions les plus folles, y compris celui d’un « goldtrap » piège dans lequel serait tombé l’Occident qui voit ses réserves fondre. Voir Dimitri Kalinichenko, « Grandmaster Putin’s Golden Trap », Gold-Eagle, 23 novembre 2014, http://www.gold-eagle.com/article/grandmaster-putins-golden-trap
[29] L’annonce du renoncement au forage par fraction hydraulique par le gouverneur de l’Etat de New York donne un indice quand à la faible durée du rêve de l’indépendance énergétique américaine. D’ici peu on peut s’attendre à une prise de conscience des risques environnementaux induits par cette technique.
[30] « De la chute du pétrole pourrait jaillir le prochain krach, selon certains opérateurs » in Les Echos, 15.12.2014 sur http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/analyses-opinions/de-la-chute-du-petrole-pourrait-jaillir-le-prochain-krach-selon-certains-operateurs-1020118.php
[31] On relira Marcus Nadler and Jules I. Bogen, The Banking crisis, the end of an Epoch, New York, Dodd, Mead&Company, 1933. Voir les prédictions de Buffet sur: http://theeconomiccollapseblog.com/archives/tag/warren-buffett
[32] Pour une analyse historique de ces mouvements : Brian Doherty, Radicals for Capitalism, New York, Public Affairs, 2007.
[33] C’est précisément la réflexion de Samuel Michael Natale et Sebastian A. Sora, « Ethics in Strategic Thinking : Business Processes and the Global Market Collapse » in Journal of Business Ethics, Vol. 94, No.3, July 2010, pp.309-316
[34] Steve Forbes et Elizabeth Ames de : Money, how the destruction of the Dollar threatens the global economy, and what we can do about it, http://www.forbes.com/books/money-by-steve-forbes/ ; interview par Caleb O. Brown, CATO institute https://www.youtube.com/watch?v=Pw8zB7QzvT4  ; conférence à la Heritage Foundation (ajoutée le 11 décembre 2014) : https://www.youtube.com/watch?v=1Oh6PTQ8occ .
[35] Son ouvrage : American capitalism. The Concept of Countervailing Power, 1952
[36] Kerryn Higgs, Collision Course, Endless Growth on a Finite Planet, Boston, MIT Press, 2014.
[37] Domenico Losurdo, Liberalism : A counter-History, London, Verso, 2011 ; Dmitry Orlov, Reinventing Collapse The Soviet Experience and American Prospects, Gabriola Island, New Society Publishers, annonce que les Etats-Unis souffre des même maux que ceux qui mena l’URSS à sa chute.
[38] Martin Gilens and Benjamin I. Page, « Testing theories of American Politics : Elite, INterest Groups, and Average Citizens » in Perspectives on Politics, Vol. 12, Issue 3, Septembre 2014, pp.564-581.
[39] L’économiste de Princeton, David Bradford avait été l’un des partisans de cette réforme, malheureusement décédé en 2005 dans l’incendie de sa maison ; on regardera le récent ouvrage de Jean-Michel Naulot, Crise financière, pourquoi les gouvernements ne font rien, Paris, Seuil, 2013 qui parle de démythifier le monde de la finance.
[40] Nomi Prins, All the President’s bankers, the hidden alliances that drive american power, New York, Nation Books, 2014, p. 419
[41] Comme le soulignaient pourtant Marcus Nadler et Jules I. Bogen en 1933, le Glass Act « should constitute only the first step. It will not eradicate those basic structural weaknesses which explained in large measure the feebleness of the American banking system in meeting depression conditions. » in op. cit. p.189.
[42] http://www.usnews.com/news/articles/2014/12/10/budget-deal-may-not-be-an-early-xmas-present-for-wall-street
[43] https://ringoffireradio.com/2014/12/sp-caught-skewing-mortgage-ratings/ ; les cas de fraudes sur le marché des Securities a connu une recrudescence dans le dernier trimestre 2014.
[44] Paul Krugman, « Debt and chutzpah » in The Global Edition of the New York Times, 9 août 2011, p.7
[45] Robert A. Wiedemer, Aftershock : Protect Yourself and Profit in the Next Global Financial Meltdown, John Wiley&Sons, Hoboken N.J., 2014 ; Selwyn Duke, « Prediction : Economic Collapse, Civil Unrest in America by 2016 » in New American, 07.11.2014, http://www.thenewamerican.com/economy/commentary/item/19480-prediction-economic-collapse-civil-unrest-in-america-by-2016
[46] C’est le scénario de Brian Kelly, dont il était question dans l’introduction. Le Bitcoin a été reconnu par le U.S. Internal Revenue Service (IRS) cette année ; cette crypto-devise est sensée remplacer le banquier par un ordinateur.
[47] Robert Madsen, « Comparing Crises : Is the current Economic Collapse Like Japan’s in the 1990s ? » in Foreign Affairs, Vol. 88, No.3, May-June 2009, pp.159-166.
[48] « Billionaires Dumping Stocks, Economist knows why, Newsmax wires, on Moneynews, 27 décembre 2014.
[49] Les analystes s’accordent depuis une année au moins pour dire que cette relevée des taux est le seul moyen de donner lieu à une réelle reprise, cependant qu’il fait courir des risques majeurs de Krach obligataire, Voir en outre : http://criseusa.blog.lemonde.fr/2013/10/12/lendettement-national-des-usa-un-constat-dinsolvabilite-generale/ et Myret Zaki, « Face au risque de krach obligataire, le déni », Bilan, 4 février 2013.
[50] Personne n’a encore pu donner une explication quant à l’achat massif par la Belgique de Bons du trésor américain sur le premier trimestre 2014 qui fait de ce petit pays le troisième détenteur de la dette U.S.
[51] Voir les propositions du prix Nobel Joseph Stilgitz, « Henry Paulson’s Shell Game » in The Nation, 26 septembre 2008. http://www.thenation.com/article/henry-paulsons-shell-game
[52] in op. cit. p.188-189
[53] « Bitcoin set to take over the financial world : Book », CNBC, 01.12.2014, Revue du livre de Brian Kelly, note supra 47, http://www.cnbc.com/id/102227296#.
 Docteur en relations internationales de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID, Genève), Jérôme Gygax est historien, chercheur associé à la fondation Pierre du Bois pour l’histoire du temps présent. Ses travaux portent sur l’histoire des idées, les nouvelles formes de diplomatie, l’utilisation des médias dans la naissance du soft power. Il s’intéresse aux relations entre le secteur public et privé, au rôle des réseaux et leur impact dans la politique internationale. 

Jean-François Faure dans "Economie matin" du 7 janvier 2015 Article intitulé : Les Français ont-ils confiance en leurs banques ?
 
" En termes de scandales, de risques et de solvabilité, l'année 2014 n'a pas épargné les banques. Pourtant, lors de l'enquête* réalisée par l'Ifop pour la société AuCOFFRE.com, presque 3/4 des Français (73%) déclarent faire confiance aux banques de statut privé. Une tendance à la hausse depuis la précédente enquête réalisée en novembre 2013. AuCOFFRE.com, site d'achat en ligne d'or physique avec garde en coffres, livre son analyse de tels résultats... Les Français réellement confiants ou amnésiques ? 73% des Français déclarent faire confiance aux banques privées traditionnelles type Crédit Agricole, Société Générale.

Confiance banques privées - Enquête Ifop/AuCOFFRE.com

 Il s'agit d'une tendance en nette hausse (+12 points) par rapport à l'enquête réalisée il y a un an, dans laquelle 61% des Français déclaraient faire confiance aux banques privées.
Une tendance encore plus forte chez les 65 ans et plus (82%). En ce qui concerne les préférences politiques, ce sont les sympathisants Modem qui accordent le plus confiance aux banques privées (86%) contre 67% chez les sympathisants Europe Ecologie / Les Verts.
Autre résultat parlant, concernant cette fois-ci les banques publiques, type La Banque Postale : 69% des Français leur accordent leur confiance (ce qui est un peu moins que les banques privées), un résultat en très légère hausse par rapport à 2013 (65%).
 Chez les moins de 35 ans, seulement 58% ont confiance dans les banques de type public. Une confiance moins marquée également chez les sympathisants du Front National (56%), alors que 83% des sympathisants PS leur font plutôt confiance, les sympathisants de chaque parti traduisant indirectement dans ce résultat leur défiance ou leur confiance en l'Etat.

Les banques auraient-elles redressé le tir ? En réalité, les Français ont majoritairement confiance en leur banque, et en leur relation de proximité avec leur conseiller financier, mais pas dans le système financier lui-même. Sauf que les agences de ces banques privées font partie intégrante du système financier pour lequel les Français éprouvent de la défiance. Et le paradoxe est là : les Français sont satisfaits des services de leur banque mais ne la recommanderaient pas... Cette tendance apparaît aussi dans la confiance qu'accordent les Français dans les organismes d'émission de monnaies électroniques non bancaires (PayPal, compte nickel) : 44% (-12 points depuis l'enquête réalisée en février 2012), et dans les banques privées en ligne type Fortuneo : 32%. Bien que ce résultat soit en hausse depuis 2012, il reste faible. Les banques online n'ont toujours pas percé, alors que la France est un pays très largement connecté. 

A travers ces résultats s'expriment une peur de la dématérialisation, de l'abstrait. L'argent doit pouvoir se voir et se toucher, un conseiller clientèle se rencontrer. Il y a encore beaucoup de conservatisme des Français dans leur rapport à l'argent. Ils sont soumis à une double contrainte qui les pousse à confier leurs économies à des entités réelles, physiques, mais dont ils réprouvent le système.  Des banques pourtant sur la sellette 2014 n'a pas épargné les banques, égratignées par de mauvais résultats aux stress-tests et impliquées dans divers scandales financiers.
Nous connaissons l'insolvabilité des 28 banques dites systématiques, c'est-à-dire représentant un réel risque pour l'Etat en cas de faillite (liste SIFIS). Et en octobre dernier, la BCE et l'ABE (Autorité Bancaire Européenne) avaient soumis 130 banques européennes à des « stress tests » pour savoir si elles étaient solides. Sur les 130 banques, 11 au moins (dont 3 grecques, 3 italiennes, 2 autrichiennes, 1 portugaise et 1 belge) avaient échoué aux tests de résistance à différents scénarios économiques catastrophe. Insolvabilité des grosses banques françaises
La confiance ne peut pas régner dans le système bancaire en France, car les 4 banques systémiques (Groupe Crédit Agricole, BNP Paribas, BPCE-NATIXIS et Société Générale) sont loin de respecter les règles prudentielles d'endettement préconisées par Alan Greenspan. Pour respecter les règles prudentielles d'endettement, ces banques devraient augmenter leurs capitaux propres de 428 milliards d'euros... En 2014, la réputation des banques a été plus que jamais écornée par des scandales. Pourtant, les résultats de l'enquête Ifop réalisée pour AuCOFFRE.com semblent déconnectés de cette réalité. 
Le 17 décembre 2014, Amid Faljaoui énumérait sur Levif.be les 7 plus gros scandales bancaires qui ont émaillé l'année : manipulation du cours de l'or par un cartel de banques, affaire BNP Paribas, FED influençable, manipulation du marché des changes... On constate une dichotomie entre les échelles microscopique et macroscopique bancaires, dichotomie qui pourrait expliquer la confiance des Français envers les banques privées. Ils ont confiance en l'individu, mais pas dans le système. En résumé, les Français auraient plutôt confiance en leur banque qu'en leur système financier, voire en leur conseiller plutôt qu'en leur banque, mais les deux sont pourtant indissociables. Comment gérer ses économies avec un tel paradoxe ? En « débancarisant » au moins une partie de son patrimoine. Certes la situation de Chypre n'est pas comparable à la nôtre pour l'instant mais ce qui s'est passé là-bas pourrait tout à fait se produire un jour en France. 

* Enquête Ifop/AuCOFFRE.com réalisée, du 31 octobre au 4 novembre 2014, sur un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans, par questionnaire en ligne."