Accord Trans-Pacifique

ACCORD TRANS-PACIFIQUE

 

Dans "Les Nouvelles Calédoniennes" du 7 novembre 2015  Article intitulé :

" La publication, jeudi, de l’accord de libre-échange trans-Pacifique (TPP) a été saluée comme un signe de transparence. Mais cette diffusion n’a pas mis fin aux récriminations de la société civile, qui dénonce un traité façonné pour les multinationales. Au mois d’août, des milliers de Néo-Zélandais s’étaient rassemblés devant le Parlement à Wellington, pour protester contre le projet de traité de partenariat trans-Pacifique (TPP). Comment ne pas croire que si l'on continue de ne pas prendre en compte les Peuples, ces derniers, même chargés par la police, ne vont pas faire reparler les armes ? Quand va-t-on tenir compte des enseignements de l'histoire ?
Des procédures d’appels d’offres aux télécommunications, les trente chapitres de l’accord de libre-échange trans-Pacifique (TPP)* couvrent de larges pans de l’économie et seront scrutés avec soin en Europe, qui négocie son propre traité de libre-échange avec les Etats-Unis dans un climat de défiance.
Ardent promoteur du TPP, le président Barack Obama a salué jeudi un accord qui permettra à l’Amérique « d’écrire les règles du jeu au XXIe siècle » et de ne pas laisser d’autres pays « comme la Chine » le faire à sa place. Pékin a été tenu à l’écart des négociations du TPP, qui prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les Etats-Unis et le Japon, que ce soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le bœuf. Là-aussi, "humilier" un pays comme la Chine .... Cela dit, cela fera marcher les industries de l'armement en plus de celles qui ont acheté les textes de l'accord
Critiques. La publication de l’accord intégral « offre l’opportunité d’examiner le texte et de mieux comprendre les domaines de négociation », a assuré le ministre australien du Commerce, Andrew Robb. Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce de Nouvelle-Zélande a mis en ligne le volumineux document sur son site internet en précisant qu’il « continuerait de subir des révisions juridiques ».
Au cours des cinq années de laborieuses négociations, nombre de détails du traité conclu début octobre étaient restés secrets, suscitant des accusations de faveurs accordées aux entreprises multinationales face aux intérêts des consommateurs.
Sa publication a été saluée de toutes parts même si « particuliers et entreprises mettront du temps à comprendre les implications » du texte, a convenu Deborah Elms, directrice du centre d’études Asian Trade Center, basé à Singapour.
Cet obstacle n’a pas empêché les organisations de la société civile, très critiques depuis le lancement de ce processus, d’immédiatement monter au créneau. « Nous avons maintenant des preuves concrètes que le partenariat trans-Pacifique menace nos familles, nos communautés et notre environnement », a déploré l’organisation de protection de l’environnement Sierra Club, qui s’étonne que le terme « changement climatique » soit totalement absent de l’accord. Multinationales. Un syndicat américain a, lui, estimé « être plus certain que jamais » que le TPP « pense d’abord aux entreprises et n’a pas été fait pour bénéficier aux salariés ». Ses détracteurs assurent notamment qu’un mécanisme de protection des investisseurs permettra aux multinationales d’attaquer en justice les Etats si elles jugent leurs intérêts menacés par des mesures de politique publique. Quand l'Etat cumule les déficiences, c'est aux peuples de reprendre les rènes. Voilà un des principaux enseignements répétitifs de l'histoire.
Le TPP avait également rencontré une résistance féroce de la part d’organisations d’agriculteurs, en particulier au Japon, où l’on craint la concurrence de produits meilleur marché. A Ottawa, des producteurs de lait juchés sur des tracteurs accompagnés de quelques vaches avaient bloqué en octobre les accès au Parlement.
« Cette publication ne va faire que confirmer une grande partie de l’opposition existante, a estimé Matthew Rimmer, professeur de droit à l’Université de Queensland, en Australie. Les gouvernements qui l’ont soutenu vont devoir tout faire pour qu’il soit accepté. »
La phase de ratification qui s’ouvre à présent dans les Etats signataires s’annonce délicate.
 
* Le TPP réunit l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam.

Et en Océanie ?
Les ministres océaniens du Commerce ont achevé, la dernière semaine d’octobre aux îles Cook, leur réunion régionale visant à accélérer le processus de mise en place d’un accord de libre-échange ouvert aux deux grands voisins que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Les ministres des quatorze Etats insulaires membres du Forum des Îles du Pacifique (FIP), dans leur déclaration finale, ont pris l’engagement de « redoubler d’efforts » en vue de parvenir à une conclusion de ce traité PACER + (pour Pacific Agreement on Closer Economic Relations - accord du Pacifique pour des relations économiques plus étroites).
Des accords similaires (dont le PICTA, Pacific Island Countries Trade Agreement) ont été mis en place ces dix dernières années, mais ils ne concernent pas l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
L’accord PACER + vise à abattre les barrières douanières pour les produits australiens et néo-zélandais, déjà très bien représentés sur les marchés des petites îles du Pacifique.
Parmi les arguments avancés par Canberra et Wellington pour convaincre les pays océaniens d’ouvrir plus largement leurs portes, l’idée de promouvoir un régionalisme économique dans la zone Pacifique et une meilleure visibilité des produits insulaires sur les marchés internationaux. Afin de parvenir à un accord rapide, l’Australie a annoncé une augmentation de son aide aux frais de fonctionnement d’un bureau de promotion des investissements et du commerce dans le Pacifique, à Sydney, à hauteur de 1,5 million de dollars australiens (près de 120 millions XPF). Flash d’Océanie